Agences de voyages qui "vendent" le mont Blanc

Salut à tous !

Dans le cadre de mon mémoire en journalisme, je m’intéresse à la communication qui est faite « autour » du mont Blanc et qui favorise, dans certains cas, la venue des foules.

Par exemple, certains guides m’ont expliqué que l’aspect de l’acclimatation des « stages mont Blanc » vendus en agences de voyages étaient complètement « bidon » puisqu’il faut en réalité une petite semaine pour être véritablement accommodé à l’altitude. En tout cas, le terme ne serait pas adéquat. D’autres, comme le très médiatique maire de Saint Gervais, prétendent que certaines agences présentent le mont Blanc comme plus facile et accessible qu’il ne l’est vraiment.

Quel est votre avis sur la question ? Pensez-vous qu’il existe effectivement un décalage entre le discours des agences et la réalité concrète ?

D’avance, merci !

Sur ce point là je peux te répondre. Pour cette altitude, il faut entre deux jours et un mois. Deux jours pour être moins handicapé si tu es sensible à l’altitude et un mois pour péter la forme. L’acclimatation se fait progressivement et ce n’est pas linéaire, le gain est important à partir de deux nuits, c’est moins rapide ensuite. Quant au débat sémantique sur les termes à utiliser pour parler des adaptations respiratoires qui ne seraient pas, selon certains, une véritable acclimatation…

Le concept du Mont-Blanc « à la petite semaine » répond à une demande d’une clientèle qui considère ce sommet comme un trophée à décrocher dans le cadre d’une pratique occasionnelle, ciblée et sans lendemain.On fait le mont-blanc comme on irait dans un parc d’attractions. Cette clientèle concerne une frange de la population qui sous-estime les difficultés, les conséquences d’une mauvaise préparation ou d’une météo capricieuse, probablement séduite par un slogan ou une formule qui font miroiter l’accessibilité à peu de frais ou d’efforts. .les images de sportifs de haut niveau qui grimpent le mb en mode minimaliste (baskets et sac 20l) marquent également les esprits et participent de la vulgarisation du sommet. .Très à la mode également dans le monde de l’entreprise, le culte du leader meneur d’hommes capable de se surpasser dans un contexte sportif, hostile et très éloigné de son cadre habituel, dans une démarche de valorisation de l’individu et de capacité à se surpasser…
Tout cela, certaines agences l’ont bien compris et exploitent le filon: si l’on considère qu’un individu normalement constitué, sans connaissances particulières des techniques de l’alpinisme mais sportif régulier entrainé est capable d’atteindre le sommet, alors tout individu lambda est considéré comme capable d’atteindre l’objectif. Dans le lot, il y aura du déchet et l’échec sera imputable à un manque de préparation personnelle .Dans ce concept, la prise de risque de l’encadrant est faible et le Mont-Blanc, sommet facile et symbolique, est un objet de consommation idéal pour vendre du rêve !

Ce soir à 20h50 sur France3 l’émission « Des Racines et des Ailes » sera consacrée au tour du Mont-Blanc ! On peut espérer que la problématique du Mont-Blanc comme « objet de consommation » y sera abordée pour illustrer ce sujet de discussion !

Up !

j’ai des amis sportifs (vélo, rugby) qui n’ont jamais fait l’alpinisme qui veulent que je les monte au mont blanc, dans l’imagerie populaire c’est un sommet accessible à toute personne « sportive », certaines agences cotent leurs treks/sommets en fonction de l’aptitude physique ( vous courez 2h par semaine à fontainebleau donc vous pouvez faire tel sommet…), les stages mont blanc sur 8j me laissent dubitatif (gaillands+mer de glace+aiguille du tour+montblanc), il faut en effet +/- 8j pour s’acclimater ( beaucoup « trichent » en prenant du diamox en préventif), si la météo n’est pas favorable le mont blanc est remplacé par le grand paradis et la, les clients l’ont souvent mauvaise ( le grand paradis, au bureau personne ne connait, pour la valorisation sociale ce n’est pas le top…), il y a quelques années françois damilano avait fait un topo plein de bon sens (remettant les pendules à l’heure pourrait on dire) sur les 5 voies « accessibles » du mont blanc, sa lecture répondrait à tes interrogations