Adaptation à l'altitude et nos autres formes d'humanité

J’ai découvert cette semaine quelque chose de fascinant:

Il y a des populations humaines qui se sont établies à des hautes altitudes, dans les hauts plateaux des Andes et du Tibet.

Les populations indigènes des Andes se sont adaptées par des mécanismes qui permettent une production de globules rouges très élevée, mais ce n’est pas le cas des populations établies dans les haut plateaux tibétains.

Quel est donc son secret?

Vous savez peut-être que l’homme de Neanderthal et l’homme moderne ont cohabité pendant des dizaines de milliers d’années, avant que le premier s’éteigne. Vous savez peut-être aussi qu’il y à eu du mariage pour tous, deja a l’époque, et que le résultat de ces unions est qu’un 20% du génome total du Neanderthal se trouve représenté dand le génome humain actuel. Le 3% du ADN de chacun d’entre nous est en fait d’origine néandertalien.

Ce que vous ne savez pas peut-être est qu’il y avait une troisième branche d’hominidés qui a cohabité aussi à la meme époque, distincte de l’homme moderne et de lhomme de Neanderthal. C’est l’homme de Denisova dont des vestiges ont été trouvés en Sybérie, au NE de l’Asie.

Bien. Il se trouve que les populations habitantes dans les haut plateaux du Tibet portent jne signature génétique, 5 mutations précises dand un gène particulier qui leur permettent une utilisation plus efficient de l’oxygène circulant. Cette signature génétique ne se trouve dans aucune autre population humaine mais elle est typique de l’homme de Denisova.

Il paraît que comme resultat des unions entre l’homme moderne et l’homme de Denisova cette signature génétique est passé chez nos ancêtres et qu’elle s’est mantenue et devenue majoritaire dans les régions où elle donnait une avantage évolutive alors qu’elle s’est perdue ailleurs.

Fascinant, non?

(Vous trouverez tous les détails dand l’excellente émission de France Inter « sur les épaules de Darwin » , podcast du 6 sep « Argile du passé », vers la fin de l’émission)

je pense que pour certains il ya beaucoup plus que 3% de néandertal :lol:
mais du coup les populations des hauts plateaux tibetains n’ont pas un taux de globules adaptés? ils doivent en ch… tous les jours !

merci pour ces infos intéressantes

Non au contraire. Une quantité de globules rouges élevée permet d’accroitre la capacité de transport de l’oxygène mais avec des conséquences négatives (fluidité moindre du sang en particulier).
Alors que les mutations présentes dans l’Himalaya permettent une utilisation plus efficace de l’oxygène sans avoir à supporter un taux de globules rouges important.

Merci Bacchus.
Et pour ceux que ça intéresse le lien vers l’article original:
http://www.nature.com/nature/journal/v512/n7513/full/nature13408.html

moi j’avais lu qu’aujourd’hui on remettait en cause ce « mélange »

http://www.lepoint.fr/science/genetique-humains-modernes-et-neandertal-ne-se-sont-peut-etre-pas-melanges-14-08-2012-1496005_25.php

Bon, ca ne change rien à ton gène et à l’homme de Denisova. Cela dit, ca rien d’extraordinaire, des gènes conservés chez certaines populations et pas chez d’autres en fonction de l’avantage naturel… il y a bien des noirs et des blancs !

Ce qui est rééllement fascinant, c’est de se dire qu’il y avait d’autres hommes (car il s’agit bien d’hommes), différents de nous, à des ages pas si vieux… (homme de Flores, -18000 ans seulement) Et qu’ils ont disparu, sans qu’on sache bien pourquoi. Imaginez si ils n’avaient pas disparu, comment se comporteraient ces 2 mondes humains ?? … (d’où d’ailleurs les mythes du yéti)

C’est amusant de comparer le contenu de l’article du point que tu cites et ce qui est dit dans l’abstract de l’article scientifique (publié en 2012 dans PNAS)

http://www.pnas.org/content/109/35/13956.abstract.

On est loin d’une véritable remise en cause du mélange. Il s’agit seulement d’un scénario alternatif hypothétique qui pourrait rendre compte des données observées

Je vais lire l’article en détail.

[quote=« JP13, id: 1669156, post:5, topic:147769 »]C’est amusant de comparer le contenu de l’article du point que tu cites et ce qui est dit dans l’abstract de l’article scientifique (publié en 2012 dans PNAS)

http://www.pnas.org/content/109/35/13956.abstract.

On est loin d’une véritable remise en cause du mélange. Il s’agit seulement d’un scénario alternatif hypothétique qui pourrait rendre compte des données observées

Je vais lire l’article en détail.[/quote]

?? le titre, pour une fois, resume bien la problématique je trouve

En fait, le scénario d’hybridation n’est pas clairement établi… Disons qu’il parait naturel qu’il y en ait eu, que certains résultats génétiques le laissent penser.

Mais ces chercheurs disent : OK, si vous voulez. Mais faites attention, dans un scénario sans hybridation, juste en prenant en compte les ancetres communs… on arrive à peu près au même résultat. Donc difficile d’être catégorique sur l’hybridation.

Merci pour l’information ! :slight_smile:

[quote=« JP13, id: 1669076, post:3, topic:147769 »]

Non au contraire. Une quantité de globules rouges élevée permet d’accroitre la capacité de transport de l’oxygène mais avec des conséquences négatives (fluidité moindre du sang en particulier).
Alors que les mutations présentes dans l’Himalaya permettent une utilisation plus efficace de l’oxygène sans avoir à supporter un taux de globules rouges important.

Merci Bacchus.
Et pour ceux que ça intéresse le lien vers l’article original:
http://www.nature.com/nature/journal/v512/n7513/full/nature13408.html[/quote]

ça change quoi une moindre fluidité du sang?

J’ai essayé de lire le papier. Mais je ne suis pas capable de l’analyser de façon experte.
Par contre une revue récente (. White et al./Journal of Anthropological Archaeology 35 (2014) 32–50) aborde la question de la structure et voila ce qui est dit:

When publishing the draft Neanderthal genome sequence, Green et al. (2010) admitted the possibility that this apparent introgression could in fact be due to ancestral population structure (see also Eriksson and Manica, 2012). The population structure argument explains the fact that non-Africans share more genetic material with Neanderthals than do sub-Saharan Africans by postulating an ancestral geographical division between sub-Saharan and North-eastern Africans. If this division predated the departure of Neanderthal ancestors from North-eastern Africa, and persisted at least until the first migrations of H. sapiens out of East Africa, then it could account for the genetic affinities of non-African populations and Neanderthals without the need to posit subsequent interbreeding (see e.g. Sankararaman et al., 2012). However, a number of recent studies have cast doubt on the population structure argument, arguing that the sharing of alleles is due at least partially to recent admixture ( Prufer et al., 2014, Sankararaman et al., 2012, Yang et al., 2012, Wall et al., 2013 and Vernot and Akey, 2014). Sankararaman et al. (2012) go beyond these tentative conclusions, arguing that some inbreeding occurred between H. sapiens and Neanderthals more recently than 86 ka. The idea of minor gene flow events between as many as four hominin groups in the Late Pleistocene (H. sapiens, H. neanderthalensis, Denisovans, and a fourth, as yet unnamed group ( Prufer et al., 2014)) is consistent with current data;

Un risque de se geler les doigts (de pieds, de mains) plus important.

Si viscosité vraiment importante:

–plus de travail pour le coeur,

  • moindre oxygénation des tissus
  • mal chronique des montagne.

C’est une pathologie (MCM) qui affecte les habitants des Andes mais qui touche rarement les tibétains.

Posté en tant qu’invité par PN:

[quote=« JP13, id: 1669452, post:10, topic:147769 »]

Un risque de se geler les doigts (de pieds, de mains) plus important.

Si viscosité vraiment importante:

–plus de travail pour le coeur,

  • moindre oxygénation des tissus
  • mal chronique des montagne.

C’est une pathologie (MCM) qui affecte les habitants des Andes mais qui touche rarement les tibétains.[/quote]
Également un risque de thromboses veineuses et d’embolies pulmonaires plus élevé !