Acteurs de la protection de la montagne

Pour ceux que ça intéresse, j’ai dressé un panorama des acteurs qui interviennent dans la protection de la montagne en France.

C’est dans cet article : http://www.camptocamp.org/articles/130634/fr

Ce n’est pas exhaustif, difficile, tant il y en a :wink:

comme d’habitude , un travail bien intéressant. merci , strider.

mouNtain wilderness/riders !

merci du signalement ! :wink:

up

Posté en tant qu’invité par erpie7:

Bonjour

je viens de lire votre article avec retard , veuillez m’en excuser .

2 remarques :

  1. vous avez choisi de ne pas « juger » les intervenants en montagne , alors pourquoi ne pas avoir cité chasseurs , quadistes , 4X4, motoneige et autres héliskieurs ?
    surtout que dans ces cas-là , l’argument financier n’est pas négligeable

  2. à propos des bienfaits de l’agriculture de montagne , il me semble , contrairement à ce que vous avez écrit, que la friche est l’endroit de biodiversité par excellence!
    Bien sûr , si on parle d’esthétique , alors là , c’est plus subjectif

bonjour erpie,

j’ai choisi de ne pas juger les « acteurs de le protection », je n’ai pas dit les « intervenants »…jusqu’à preuve du contraire les quadistes , 4X4, motoneige et autres héliskieurs ne sont pas des acteurs de la protection…par ailleurs les chasseurs ont été cité mais en évoquant sur le caractère ambigu des positions de l’activité

j’espère au moins que tu as vérifié scientifiquement tes dires, car j’ai écrit cela en connaissance du travail des écologues scientifiques (Laboratoire d’Ecologie Alpine) avec lesquels j’ai travaillé et ils ne seraient pas d’accord du tout avec toi pour dire que l’embroussaillement du à la friche agricole est bon pour la biodiversité, bien au contraire!!

j’ai précisé d’ailleurs que oui le surpaturage est mauvais car il détruit la ressource mais un entretien raisonné facilite le renouvellement de l’espèce et évite l’étouffement des espèces spécifiques.

regarde les résultats du programme VISTA fait au Lautaret, tu verras c’est très intéressant.

Posté en tant qu’invité par erpie7:

Non , je n’ai pas de connaissances pointues en écologie . L’argument que je citais sur la richesse des friches est un argument général valable sur tout territoire . Mais , vu tes références que je ne mettrais pas en doute , j’en prends bonne note .

Merci pour cet article informatif, c’est du boulot et je trouve ça intéressant.

Je n’ai pas de connaissances pointues non plus, mais pour avoir parcouru quelques lignes d’organismes scientifiques, je crois avoir retenu que l’impact des friches sur la biodiversité était lié à leur étendue, leur localisation et à leur durée.
J’imagine aussi que cela dépend aussi des spécificités des territoires.
Sur la durée, ce serait donc plus complexe que « les friches c’est bon » ou que « les friches c’est mauvais ».
J’imagine aussi que dans le domaine de l’aménagement, des études se poursuivent et que les connaissances sur le fonctionnement de tels ou tels biotopes s’enrichissent continuellement.

Sauvons les friches :wink:

petit éclairage que je peux donner :

il faut faire le distinguo entre agriculture céréalières/maraichères de plaine et agropastoralisme de montagne, avec ses spécificités.

les cultures céréalières/maraichères (et ça dépend des quelles), notamment avec les engrais, cultivent des espèces végétaux de manière plus ou moins rassemblée, plus ou moins sectorisée (un champ de blé ici, un champ de maïs là, etc…) et peuvent finir par appauvrir les sols à terme, d’où la nécessité d’avoir des jachères.

dans l’agropastoralisme de montagne la thématique est autre : on ne plante rien, ou presque, on fait paturer sur ce qui existe…on entretien l’espace et la qualité des produits dépend d’une ressource en herbe bien préservée (la diversité, le terroir font la qualité des produits ) C’est pas dans l’ intérêt de l’agriculteur de montagne de tuer le terroir qui fait vendre le produit :wink:

vous avez bien compris que le terme friche n’est pas spécialement applicable en montagne à partir du moment où on ne plante rien, il n’y a que des friches, en fait par définition! (sauf bien sur des « zones cultivées » de certains plateaux comme dans le Vercors où il y a des champs plantés, mais c’est pas la majorité, l’alpage dominant très largement en montagne)

le prés de fauche, c’est de l’agriculture de montagne aussi ! et pour autant rien n’est planté ou presque. Or un pré de fauche n’est pas une friche puisqu’il n’est pas destiné à être autre chose qu’un pré (d’où parfois grogne quand les randonneurs les piétinent, cela peut se comprendre)…le temps que l’agriculteur le fauche, 2 fois par saison en montagne en général…Cette fauche vous l’avez compris sert surtout pour le fourrage des bêtes l’hiver. (d’où différence été/hiver dans les fromages et le gout qu’il donne)

un terroir à milieux herbacés de moyenne montagne, avec une flore alpine bien développée, il a besoin d’être un minimum entretenu sinon à terme on obtient de la broussaille (et non pas des friches, rien à voir!) c’est très sensible, photos à l’appui, des travaux ont été fait notamment dans les Bauges et en Chartreuse. Le pire est dans Belledonne, où c’est un peu le désastre par endroit.

Cette broussaille n’est pas favorable à la biodiversité en terme de groupements végétaux : le nombre d’espèces représentées/représentables est considérablement appauvrie, les études botaniques faites par les spécialistes le confirment.

En fait, dans un milieu de broussaille, les espèces dominantes vivaces asphyxient les autres, plus spécifiques, plus « fragiles ». Il y a trop de compétitions entre les espèces, c’est le foutoir.

Question faune aussi cela a un impact : un chercheur qui a fait sa thèse sur le tétra m’a même confié que le tétra a beaucoup reculé notamment du fait de la déprise rurale en terme de présence pastorale, à cause de l’asphyxie, c’est à dire l’appauvrissement des milieux à tétras par les broussailles.

Les broussailles à terme finissent le plus souvent en forêt : non seulement le paysage n’est plus ouvert mais surtout, à obtenir que de la forêt, on a perdu en diversité des milieux, c’est à dire en diversité écosystémique et donc au final on perd en biodiversité (qui rappelons-le, est grosso modo composée de la diversité génétique, la diversité spécifique et la diversité écosystémique, les 3 doivent aller de pair pour former la bio-diversité!)

Ca ne veut pas dire qu’il ne faut pas conserver de la forêt, entendons-nous. Mais en montagne, l’enfrichement est une menace plus grande dans les préoccupations actuelles. Il faut dans l’idéal que les milieux sont tous bien représentés!

Alors oui parfois il y a le problème de trop forte pression pastorale, appelée surpaturage, qui détruit la ressource en herbe par trop forte densité de bêtes par rapport à un espace donné : c’est le problème dans les alpes du sud de certains transhumants qui ont des troupeaux de moutons de 100, 200 bestioles, et qui étalent les pierres, se regroupent (les moutons ont une tendance nette au regroupement, les loups l’ont bien compris d’ailleurs quand ils attaquent, c’est la tactique) sur un petit espace qu’ils érodent, ensuite on ne retrouve que de la fétuque.

le problème est nettement moindre avec les bovins dans les alpes du nord.

des études scientifiques ont été faites pour justement savoir quelle densité de bêtes est souhaitable en fonction de l’espace donné.Ou encore quelle est la meilleure période pour faucher. C’est le cas du programme VISTA au Lautaret dans lequel chercheurs et agriculteurs locaux ont travaillé en commun.

donc il faut, pour les milieux de montagne, trouver un juste milieu, un pastoralisme équilibré pour obtenir le meilleur potentiel de nos terroirs, que cela encourage la biodiversité notamment en terme de floristique car cela se retrouve ensuite dans la qualité des produits, des études commencent de plus en plus à le prouver. Et sans éroder les sols.

Beau discours vous allez me dire, mais le travail côté scientifiques alpins (univ savoie et ujf grenoble) est bien avancé, et les fédés des alpages sont assez receptives…j’ai sondé des agriculteurs dans cette optique pour les scientifiques au cours d’un programme, ils sont de plus en plus sensibles à la question, notamment les jeunes, ce qui est encourageant.