Posté en tant qu’invité par Frédéric:
Bonjour à tous,
Bon, David, s’il se souvient de moi, me connait, je lui ai déjà donné tes conseils pour l’Aconcagua. Nous avons fait l’ascension en mars de cette année à deux en autonomie (pour ceux qui veulent le lien des nos récits : http://septlieues.free.fr/aconcagua )
J’ai pas lu tous les posts mais je peux essayer de répondre à certains éléments piochés comme çà au hasard.
La voie normale est évidente, depuis le camp de base, à Plaza de Mulas jusqu’au sommet (pour info, il est interdit de camper entre confluencia et le CB, d’autant que les gardaparque vérifient qui part de confluencia pour aller au CB par talkie).
Pour l’ascension, nous avons du mettre les crampons depuis le Grand Accareo, c’est à dire juste sous la Canaleta, jusqu’au sommet. Pas besoin de piolet. Pour différentes raisons, nous n’avons pas fait le sommet ensemble et pour ma part, j’étais seul. Départ depuis Nido à 5 heures du mat, arrivée au sommet à 17h00, redescente à 17h30 et retour à Nido à 22h00, à la frontale. Une bonne journée, et ce, malgré l’entrainement, l’acclimation, des conditions idéales.
Pour ma part, j’avais du mal à enchainer deux « grosses » journées de suite, il me fallait du repos. Un détail tout con : fais gaffe à ta position pour le sommeil : une nuit, je me suis couché avec la tête en bas, j’ai pas vraiment dormi de la nuit, j’ai vraiment galéré pour monter à Nido le lendemain. Et comme j’ai mal dormi à Nido et pas du tout dormi pour cause de tempete à Berlin, je vous explique par le 3ème jour (j’ai dormi 12 heures d’affilée de retour au CB).
En terme de matos, les gardaparque n’ont pas vérifié que nous avions bien des coques (alors que c’est censé être obligatoire) : j’avais pour ma part des Spantik, c’est que du bonheur ces shoes. Avec des chaussettes en laine, ca passe sans problème.
En terme de gants : une paire de sous-gants en laine (lowe alpine), une paire de polaire Nothe Face (je conseillerai VRAIMENT de prendre une wind-stopper car des fois, il y a du vent , ce qui refroidit mais pas suffisament pour sortir les moufles et sans windstopper, çà caille…) et bien sûr la paire de moufles en duvet (North Face).
Il y a un achat que nous n’avons ABSOLUMENT pas regretté, c’est la doudoune en duvet (North Face encore…) : elle est quasi indispensable dès que le soleil passe derrière les montagnes et que d’un coup, il y a 20° en moins. Sinon, veste + pantalon en gore-tex + collant + 1 t-shirt manche court, 1 t-shirt manche longue (en respirant bien sur), 1 micro polaire et 1 cagoule. Le petit truc pratique : j’avais un Buff qui me servait à la fois pour me protéger du soleil et respirer quand il y avait trop de vent.
Pour le réchaud, nous avions du gaz. A titre d’info, il faut environ 30 à 40 litres de neige pour avoir 5 litres d’eau (entre 1h30 et 2h00 de fonte quotidienne) et nous avions 1 bouteille (petite) de gaz pour 3 jours, ce qui suffisait pour deux (plus une de rab au cas où). Je conseille de prendre 2 thermos en plus du camel ou de la poche à eau, juste pour le sommet, il faut çà (car même avec du beau, il faut quand même -20°). Il faut penser à s’hydrater suffisament.
Enfin, j’avais un bon duvet (-28 en extreme) même si nous n’avons jamais eu froid (un max de -10° peut etre dans la tente). Si je peux donner un conseil en terme de marque : Triple Zéro (www.triplezero.fr/). Le -40° me paraît vraiment excessif, même si tu es très frileuse. Pour la tente, bien sûr ca peut passer avec une tente à 150 euros, je n’aurai cependant pas donné cher de notre peau lors de notre nuit à Berlin ni sous les coups de boutoir du vent dans le Cordon Del Plata où nous avons fait notre acclimatation. Nous avions donc une North Face VE25, je crois, un peu lourde c’est vrai mais avec suffisament d’espace pour nous deux.
Il y a des refuges à Berlin mais ce sont censés être des abris de secours et je suis sur qu’il fait beaucoup plus chaud dans une tente (oui, oui, je me trompe pas)…
Pour la bouffe : pates, pates et pates, voire pates chinoises. Pour ces dernières, c’est le top : léger, facile à cuire (faut pas oublier que l’eau doit boullir à 70° ou 75° la-haut), la soupe permet de réhydrater. Le seul problème peut être lié à la monotonie du gout.
Pour le matin, nous avons tenté l’avoine (au final, beurk) ainsi que de l’avoine avec des fruits (beaucoup mieux) et enfin des corn-flakes. Le tout avec du lait en poudre et du miel (le top étant peut être le lait concentré sucré sauf que ca pèse). Le midi, sandwich (avec du pain dégueu) jambon et fromage. De toute façon et même sans MAM, nous mangions moins là-haut (et pourtant nous sommes de fichus gros mangeurs…). Nous avions également des rations de survie, le genre de truc à 500kcal les 400 grammes je crois.Rassure-toi, en arrivant à Mendoza, tu oublieras vite tes déboires alimentaires.
Un dernier point sur l’entrainement : nous avons fait pas mal de vélo en salle, c’est pratique, facile à doser, un peu rébartatif mais réellement efficace pour améliorer la Vo2 max et donc l’endurance. Plus quelques courses en montagne mais pas forcément chargés. de toute façon, la bas, il ne faut pas trop se charger et éviter VRAIMENT les affaires en double et inutiles.
Enfin, un conseil d’ordre général : ne sous-estimez pas le matos. Certains diront que c’est passé sans problème avec une paire de lunettes de soleil, un bonnet de ski, une fourrure polaire, un jean, un vieux t-shirt, une paire de gant en laine, des chaussures en cuir et un k—way - et je veux bien les croire – mais pour en avoir fait l’expérience, les conditions changent TRES vite dans les 2 sens et il est très désagréable d’avoir le sentiment de tout perdre pour avoir voulu économisé quelques euros par ci par là.
Voilà, je peux encore vous donner d’autres conseils soit ici soit direct par mail, avec plaisir. En tout cas, la-haut, c’est que du bonheur, même si le bonheur, ca se mérite.
Frédéric