Accomplir ses rêves

Bonjour, voilà maintenant presque 1 an que je me suis pris de passion pour l’alpinisme et les explorations « glaciales » (Antarctique, Groënland, Svalbard…).
Et j’aimerais vraiment escalader au moins un 8000 m (de pref’, l’Everest) mais également atteindre le pôle Sud en solitaire etc… Bref, j’ai soif d’aventure.
Mais je ne suis pas un grand sportif pour le moment et on va dire que au niveau du budget, ça risque d’être rappé :frowning: (j’ai 14 ans mais je ne souhaite pas faire de longues études).
J’aimerais savoir quel entrainement suivre et comment avoir de l’expérience en haute montagne (j’habite en Franche-Comté), et comment trouver le budget
Sinon, ce serait cool de me faire part de vos conseils pour m’aider à accomplir mes rêves.
Voilà voilà, merci d’avance pour vos réponses !

Bonjour,

Mes conseils : en faisant le choix de ne pas avoir beaucoup d’argent, il faut aussi faire le choix de se fixer des objectifs pas trop chers, donc justement éviter l’Everest et l’Antarctique, mais plein d’autres choses sont possibles pour beaucoup moins cher.
En n’étant pas très sportif, il faut y aller progressivement, commencer par pratiquer des sports localement, tester ce que tu penses aimer pour voir si c’est bien dans ces domaines que tu veux progresser : le froid, l’altitude, etc.

Bernard

A 14 ans, tu as tout le temps de devenir sportif.

Pas mieux que Bernard, commence par faire des sorties montagnes près de chez toi. L’Everest et ses 80 k€ n’est pas forcément la plus belle des aventures (ni le Mont Blanc), tu t’en rendras toi-même compte quand tu aura un peu plus d’expérience. Peut-être rapproche toi d’un club (CAF ou autre) pour te former ?

Si tu veux accomplir tes objectifs il faut un plan, beaucoup de discipline et beaucoup de travail. Etant donné que tu n’as pas d’argent tu devoir apprendre énormément de chose par toi même en lisant et en expérimentant beaucoup et si tu en as la chance en trouvant un mentor.

Apprends aussi l’anglais le plus vite possible ça te permettra de voyager le plus tôt possible et d’avoir accès à certains ouvrages non disponible en français.

Je te conseille aussi certaines lectures:

  • Freedom of the Hills: c’est un livre excellent. il est vraiment à lire.
  • Training for the new Alpinism de Steve house (je suis assez fan de Steve House j’aime un peu tout ce qu’il fait et écrit. )

Dans un style moins utilitariste mais tout aussi intéressant j’aime bien les livres de Ueli Steck. Il parle beaucoup de sa préparation. Tu verras par exemple qu’il est très prudent (presque peureux) et qu’il prépare tout avec minutie jusqu’à se sentir à l’aise. D’autres livres que tu pourrais apprécier sont ceux qui narrent les aventures de Douglas Mawson en antarctique. C’est l’histoire de survie la plus incroyable que j’ai jamais lue. Le récit original de Mawson existe en français: Au pays du blizzard et une analyse récente est Racing with Death.

Etant donné que tu n’as pas d’argent je développerais mon physique avant tout. Au vu de tes objectifs fais de la course ou du trail et de l’escalade. Ce sont des sports pas trop chers. Si tu n’as pas accès à une salle d’escalade ou à un club de course près de chez toi, je te conseille vivement les lectures mentionnées plus haut pour t’aider à t’entrainer.

Enfin concernant les aventures pas chers je commencerais par des randonnées. Fais en des faciles au début et quand t’es à l’aise des de plus en plus difficiles et de plus en plus longues. Evite la trop haute de montagne au début. Ca peut devenir vite très dangereux si tu y fais n’importe quoi. Même la moyenne montagne est dangereuse. La météo change très vite et une tempête en montagne n’a rien à voir avec ce que tu peux avoir à basse altitude.

Je suis entièrement d’accord avec @AntoineM les clubs sont vraiment le meilleur endroit pour commencer.

Sans porter de jugement je ne comprends pas bien ce que l’histoire de ne pas faire de longue étude vient faire là dedans.

Merci pour ta réponse, je pense lire tes livres et aussi j’ai oubmié de te dire mais j’apprend le Danois parce que j’aimerais vivre au Groenland :slight_smile:
Pour 'j’histoire des longues études, je me dis que généralement quand on fait de très longues études, on a un emploi mieux payé et donc plus d’argent pour faire ce que l’on veut. Mais bref ça c’est mon idée.
Aussi, il y a aussi la « technique » de trouver des sponsors non ?

Laisse tomber l’idée des sponsors…J’ai aussi eu 14 ans et crû aux sponsors. C’est la solution de facilité, mais il y a beaucoup d’appelés pour très peut d’élus. Et puis ça colle pas avec l’idée d’exploration, de liberté. Si tu comptes sur les sponsors, tu ne feras rien. Travaille plutôt pour te construire et ne rien devoir à personne, tu en sortiras grandi.

1 Like

:+1: Ne pas monter bien haut, peut être, mais tout seul

Je te conseillerais aussi de rejoindre un club près de chez toi (idéalement un club alpin ou un club FFME qui propose aussi l’alpinisme). A ton age en plus les cotisations seront probablement beaucoup moins chères. L’avantage est qu’il y a de bonnes chances que l’encadrement se fasse par dés bénévoles (du coup, tu apprends sans payer), et ces clubs peuvent souvent prêter du matériel (du coup, tu n’est pas obligé de tout acheter).

Pour l’équipement que tu veux/doit acheter, ainsi que pour la cotisation au club, c’est des choses qui peuvent aussi très bien se demander en cadeau de Nöel/Anniversaire (en général les parents préfèrent offrir de l’équipement de sport qu’un nouveau jeu vidéo).
Sinon, si tu es motivé, tu peux aussi regarder du coté des petits jobs ou des jobs d’été si tu veux te faire de l’argent pour acheter plus d’équipement ou participer à des camps/voyages (à 14 ans tu as le droit de travailler la moitié des vacances de plus de 14 jours).

et n’oublie jamais :

L’on devient vieux lorsque que les regrets prennent la place des rêves (John Barrymore)
Le temps et une donnée aussi relative qu’éphémère
Les obstacles n’ont guère plus de valeurs autre que celle que l’on leur attribut…

Avec cela les rêves peuvent devenir souvenir, mais cela exige malgré tout des compromis parfois très douloureux.

J’ai également une question, le vertige est un inconvénient dans le domaine de l’alpinisme ?

Oui un peu. Disons que c’est embêtant. Mais en fermant les yeux ça va. Faut juste éviter de s’endormir surtout à 8000 c’est vite fait.
Du coup je te conseille plutôt le pôle sud.

2 Likes

Pendant longtemps, j’ai cru que je ne pourrais pas aller dans les montagnes à cause de ça. Et puis une amie m’a emmené d’abord dans une via ferrata, et ensuite en salle d’escalade, et ensuite sur des sites d’escalade, et je me suis rendu compte que je pouvais très bien faire ces activités. Après j’ai analysé la situation, et je me suis rendu compte que dans les activités où je suis attaché, je n’ai pas le vertige. Mais on n’est pas attaché tout le temps (enfin ça dépend de ce qu’on a envie de pratiquer, c’est un choix). Alors j’ai aussi fait des stages d’adaptation au vertige avec une accompagnatrice de la maison de la montagne de Grenoble. Mais je trouve le résultat moins probant que mon évolution pour les activités où je suis attaché, même s’il y a pas mal d’endroits où quand je réfléchis, je me dis que la corde ne sert vraiment à rien et ne pourrait pas me retenir si je chutais.

Bernard

Et pour le pôle Sud, faut juste éviter de perdre un bras :joy:

Bonjour,

bravo pour ta démarche. Voici ma petite contribution:

Comme d’autres, je te conseille de ne pas te focaliser sur les sommets prestigieux, sur les noms qui claquent (pôle Sud). Sur Terre, tout est beau, pour peu que l’on fasse preuve de curiosité et d’ouverture d’esprit. Et particulièrement les endroits très sauvages, hors des sentiers battus, et bien souvent méconnus.

La montagne est un milieu dangereux, fais-toi accompagner dans tes débuts par des personnes expérimentées et prudentes. Plus tard, lorsque tu auras toi aussi acquis une certaine autonomie, tu pourras toi-même initier d’autres personnes. C’est l’une des nombreuses et belles facettes de l’activité.

La montagne est un milieu dangereux, et si tu t’engages dans cette voie, sache qu’il est fort probable, qu’au milieu des innombrables joies que tu vivras,qu’il y ait aussi des peines sourdes et violentes lors de décés d’amis ou de connaissances. Il faut pouvoir vivre avec, et ce n’est pas toujours facile.

Il faut aussi être prêt à ne pas revenir. Il faut de la chance pour survivre à des milliers de journées en montagne sur des dizaines d’années. Pour pouvoir profiter des joies de la montagne et de l’aventure, il faut être à l’aise avec ca.

Enfin ne te fais pas de soucis pour l’aspect financier. Avec de la passion et de la débrouillardise, il y a des milliers d’aventures véritables à vivre, tout cela avec 3 francs six sous. Trouver des sponsors est un travail à plein temps, pas toujours gratifiant et très concurrentiel. Le niveau de l’alpinisme extrême qui permet de se faire financer ses projets est incroyablement élevé. Seule une élite très restrinte y arrive. Mieux vaut faire avec les moyens du bord, cela ouvre déjà des perspectives radieuses.

Faut pas confondre « vertige » et peur du vide. Le vertige, c’est quand ton oreille interne (responsable de l’équilibre) comprend pas la même chose que tes yeux. Un peu comme le mal des transports. T’y peux pas grand chose, et nous ne sommes pas tous égaux devant la question. C’est un problème physiologique.
La peur du vide (acrophobie), c’est la panique que tu ressens quand tu vois du vide. Un peu comme les gens qui ont peur des araignées. Là, le problème est psychologique, du coup, tu peux parfaitement y remédier, avec beaucoup de volonté, comme le raconte Bernard.

1 Like

Merci d’avoir pris le temps de me répondre :smile:

Mais j’habite en Franche-Comté (pas loin de Montbéliard) et on va dire qu’il n’y a pas de montagnes. Donc qu’est-ce que tu me conseilles ?

Là tu vas en vexer certains sur ce site avec ce genre de déclarations :wink: Le Jura, ce sont de vrais et belles montagnes, de quoi faire ces premières armes et vivre mille aventures en toutes saisons.

D’aller voir ici et ici :wink:

Très bon point. Moi qui souffre de vertige je peux aussi attester de mon expérience personnel. Le problème avec le vertige est quand on a pas beaucoup de repères visuels. On est vite désorienté si on est face à un vide, surtout si on tourne la tête, le pire étant lorsqu’on marche en tournant la tête. L’escalade par exemple pose beaucoup moins de problème puisqu’on a la parois face à soi. On peut améliorer son vertige par contre en s’exposant doucement à des situations qui posent problème. Le corps fini par s’adapter. Après plusieurs années je gère beaucoup mieux mon vertige même s’il y a toujours des situations où j’ai la tête qui tourne.

1 Like