Acclimatation - Retour à basse altitude

Bonjour à tous,

encore un sujet à propos de l´acclimatation, mais je n´ai pas trouvé de réponse à ma question :

« Es-ce que le fait de resdescendre au niveau de la mer pendant 3 jours nécessite à nouveau une acclimatation en suivant la règle des 500m au delà de 3500m »

Par exemple : J´ai passé 3nuits à 3000 mètres, puis 4 jours et 3 nuits à 4200m sans souffrir d´aucun symptôme du MAM, sauf un essouflement lors d´un effort. Je retourne au niveau de la mer pendant 3 jours. Es- ce que, après cette pause à basse altitude, je peux passer une nuit directement à 4500 mètres ?

En thérorie, le surplus de globules rouges générés seront toujours là, mais je ne serai plus « habitué » à l´essouflement et au niveau cardiaque élevé.

MERCI à tous pour vos commentaires.

Cordialement
jerome

Je suis pas médecin ou quoi que ce soit de ce genre mais en principe ça pause aucun problèmes. Ce que tu as acquis reste un moment, au moins une semaine, surement plus.
D’après ce que j’ai compris la production durable de globules commence une semaine après le premier séjour en altitude donc tu devrais même être au top !

Perso quand j’attaque la saison je n’ai plus besoin de me « réacclimater » jusqu’à la fin et ce malgré de nombreux retour en vallée de plusieurs jours (bon j’habite en montagne donc je ne suis jamais au niveau de la mer mais je ne sais pas si ça change grand chose).

Je n’ai pas trouvé de réponse à ta question dans l’ouvrage de référence « High altitude medicine and physiology » de Ward, Milledge et West. Les seules données sur la pré-acclimatation concernent des séjours relativement longs en altitude (3 semaines).

Dans le cas que tu évoques la production de globules rouges ne joue aucun rôle, ce sont d’autres mécanismes plus rapides qui interviennent et assurent une acclimatation « respiratoire ». Cette acclimatation apparait et disparait rapidement.

D’autre part, compte tenu de l’existence de fortes variations individuelles, il est difficile de te dire si ce qui va se passer si tu vas directement dormir à 4500m.

Salut

de mémoire ( le bouquin de Richalet qu 'est à la cave), la partie « physiologique » de l ’ acclim - on parle bien d acclim , cad 6 jours mini en haut–> donc la modif coté sanguin s 'est enclenchée) disparait complètement après 15 jours lorsque tu es redescendu « en bas »

donc 3 jours « en bas » , ca te repose mais tu perds rien cote perf sanguines. (cf les allers retours en himalayisme pour « recharger les piles »)

Au bout d’une semaine à 4000m l’augmentation de la concentration en hémoglobine est encore négligeable (moins de 10%). C’est essentiellement l’acclimatation respiratoire qui joue.
De plus, cette première phase d’augmentation de la concentration en hémoglobine résulte plus d’une réduction du volume plasmatique (avec retour à la normale rapide au niveau de la mer) que d’une augmentation du nombre des globules rouges (mécanisme plus durable mais très lent).
Source: Ward Milledge and West, toujours.

En début de saison, on a tous la sensation de mieux supporter l’altitude lorsqu’on remonte après avoir déjà fait quelques courses. Mais ça ne traduit peut-être pas une véritable acclimatation « biologique ».

Bonsoir et merci pour vos réponses.

Si je résume, avoir passé 4 jours à 4200 m ne joue pas sur le taux d´hémoglobine, donc en théorie, c´est comme si je partais de 0.

Par contre, vue que je n´ai ressenti absolument aucun signe du MAM à 4200m, je pense qu´au pire, en dormant à 4500m, j´aurais très mal à la tête + nausée + etc. sans que ce soit dangeureux pour autant (oedème) ? Ou bien es- ce que la sensibilité à l´altitude peut varier d´une semaine à l´autre ?

Qu´en pensez- vous ?

Merci !
jerome

Perso je pense que tu compliques un peu la vie, surtout si tu as déjà passé du temps à 4200m comme tu le dis.

Mais je ne suis ni médecin ni rien qui y ressembles, donc peut être que je me trompe.

Merci Grimpzen, d´autres avis ???

Bonjour,

Est-il possible de trouver plus d’information a ce sujet (quelque chose d’accessible au non-medecin de preference) ?

Merci

[quote=« Gnurfos, id: 1218684, post:9, topic:113263 »]

Bonjour,

Est-il possible de trouver plus d’information a ce sujet (quelque chose d’accessible au non-medecin de preference) ?

Merci[/quote]

Des trucs intéressants sur le site de l’Ifremont, peut être pas sur l’acclimatation respiratoire (j’ai pas tout lu)

http://www.ifremmont.com/index.php?option=com_content&view=article&id=85&Itemid=196&lang=fr

Il n’y a pas d’acclimatation respiratoire à proprement parler mais une acclimatation de l’organisme à l’altitude par une production accrue de globules rouges (pour le transport d’O2) qui est une réponse à l’hypoxie.
Il y a dans un 1er temps une hyperventilation (avec d’autres effets comme une élévation du rythme cardiaque), d’ailleurs on parle plutôt d’accomodation dans cette phase mais ce n’est pas l’appareil respiratoire qui s’acclimate, cette hyperventilation diminuant quand le corps commence à être mieux oxygéné (quelques jours), c’est alors à ce moment que commence la phase d’acclimatation.

Ces mécanismes diffèrent d’un individu à l’autre en durée et intensité, il n’est donc pas possible d’apporter de réponse individuelle, il faut tester soi-même son adaptation à l’altitude, ne pas négliger les 1ers signaux d’alerte du MAM (maux de tête, nausées, fatigue…) et boire en quantité importante (de préférence ni bière ni pinard :stuck_out_tongue: ).

cool on a le droit à la gnôle !

ok je sors.

absolument pas ! au contraire tu seras bien :slight_smile:

Non, contrairement à une idée beaucoup trop répandue, les premiers mécanismes permettant l’acclimatation (et sans doute les plus importants) ne sont pas une production accrue de globules rouges mais des mécanismes concernant la physiologie respiratoire: 1) diminution des concentrations en bicarbonates dans le liquide céphalo-rachidien (et secondairement dans la circulation générale) ce qui permet le retour à un pH normal et 2) une modification de la sensibilité des chémorecepteurs glomiques. Ces deux mécanismes vont intervenir au cours des premiers jours en altitude pour rétablir une réponse ventilatoire efficace malgré l’alcalose qui résulte de l’hyperventilation.

Le diamox a un effet bénéfique car il inhibe l’anhydrase carbonique et compense ainsi les modifications du pH sanguin dues à l’hyperventilation.

+1

Non je n’ai que des références d’ouvrages spécialisés et de publications scientifique, tout ça en anglais (et pas toujours accessible au public).
Exemple: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17544954
Le lien pour l’accès au texte complet ne fonctionne que si on dispose d’un abonnement.

Mieux vaut le laisser de coté et ne l’utiliser qu’en cas de MAM combiné à une descente à plus basse altitude.

Je suis d’accord, la polyglobulie est plus tardive mais c’est tout de même le but à atteindre pour l’acclimatation et c’est aussi un raccourci plus compréhensible.
J’ai d’ailleurs bien évoqué ‹ l’accomodation › qui est une pré-acclimatation avec hyperventilation, tachycardie et comme tu le précises, modifications de constantes biologiques (qui perdureraient d’ailleurs plusieurs mois, qu’en penses tu ?) mais là on entre dans des considérations ‹ techniques › que je ne connais pas dans le détail.
J’avais trouvé l’expression ‹ acclimatation respiratoire › prêtant à confusion.

Oui et il faudrait toujours en avoir avec soi, non pas en préventif mais en curatif et de toute façon, il ne permet pas d’augmenter les perfs.

Merci pour ces pistes. Je voulais juste trouver des infos sur ce phenomene (le truc sur les globules rouges est effectivement beaucoup trop lent pour correspondre a ce que je constatais parfois).

Je suis d’accord, la production de globules rouges supplémentaires permet une acclimatation plus efficace. Mais elle n’entre vraiment en ligne de compte que pour des séjours en altitude de plusieurs semaines. On fait rarement ça dans les alpes, à moins de travailler en refuge.

Donc pour nous ici, ce qui est vraiment important, ce sont ces mécanismes quand même bien efficaces que les auteur anglo-saxons décrivent sous le nom d’acclimatation respiratoire.

En examinant la littérature plus en détail, je me suis rendu compte que, contrairement à ce que je pensais, il existait des données indiquant que cette acclimatation respiratoire pouvait persister pendant quelques jours après retour à une altitude basse (réponse partielle à la question de jerome-grenoble).
Est ce qu’il peut y avoir des modifications plus durables (plusieurs mois) à la suite de séjours courts répétés en altitude? Je ne sais pas.