Posté en tant qu’invité par stelleta:
Je ne les connaissais pas, mais ça fait toujours mal de savoir que la nature a une fois de plus pris la vie a de jeunes alpinistes passionnés…
Toutes mes condoléances aux familles et aux amis.
Je ne les connaissais pas, mais connaissant les alpinistes, je pense que même si elle arrive trop tôt, c’était peut-être leur plus belle mort…
Voici une citation de G Bataille a propos:
« L’alpinisme est l’approbation de la vie jusqu’à la mort »…
C’était leur passion, leur vie… et donc leur mort. Même si la montagne est injuste, c’était visiblement leur raison d’être et ils n’auraient pu s’en passer.
Je me mets a leur place là, parce que je n’ai que 17 ans et que la montagne est mon domaine, ma passion, et que je sais que cette passion me porte comme elle devait les porter. Cette passion les a portés jusque dans la mort, sur cette face mythique de la Mayer-Dibona. A présent cette voie porte leurs âmes envolées, elle est la leur, leur voie ultime et fatale.
Pour ceux qui ne la connaisse pas, ils diront surement que la montagne est injuste. Mais « la montagne n’est ni juste ni injuste, elle est dangeureuse » (Messner) , et en réalité toute la vie est dangeureuse et l’on ne s’en rend pas forcément compte.
La montagne, vue de l’extérieur, est parfois vue comme un animal cruel.
Mais les alpinistes connaissent le danger, l’apprivoisent souvent, savent qu’ils peuvent en être victimes…mais partent quand même.
Qu’est-ce qui les pousse si droit vers ce danger incontrôlable, me direz-vous. C’est leur passion de la nature, de l’immensité, de l’aventure, l’amitié qui les lie, l’amour qui leur donne des ailes, leur jeunesse fougeuse mais si heureuse, leur désirs d’altitude, leur rage de grandir, leurs rêves d’enfants, leurs âmes voyageuses,leurs esprits témeraires, leur envie et leur soif de vivre!
Je suis encore jeune, j’ai des rêves de montagne plein la tête, et aujourd’hui en apprenant cet accident tragique, j’ai un peu peur…non pas forcément peur personnellement de mourir en montagne, mais peur de mourir parce que peur de la tristesse dans laquelle mes proches seraient…
Mais l’alpiniste est quelque peu égoïste et reste poussé par ses désirs de sommet… alors je repartirai sûrement, à la recherche de ce que cette vie entre ciel et terre peut m’apporter, car l’alpinisme est aussi une recherche de soi-même, de ses propres limites, une façon de se prouver; c’est aussi souvent une leçon d’amitié, d’humilité, d’expérience de vie. Je pense que c’est par la montagne que l’alpiniste se sent vivre.
G. Rébuffat disait:
« Les montagnes ne vivent que de l’amour des Hommes. Là où les habitations, puis les arbres s’épuisent, naît le royaume, stérile, sauvage, minéral ; cependant, dans sa pauvreté extrême, dans sa nudité totale, il dispense une richesse qui n’a pas de prix : le bonheur que l’on découvre dans les yeux de ceux qui le fréquente. »
« La montagne gagne toujours : soit elle prend votre vie, soit elle garde votre cœur. »
Dans ce cas-là, elle leur a pris la vie, mais elle était dans leur coeur, alors je pense qu’il ne faut pas oublier ce qu’elle était pour eux et tout ce qu’elle leur avait apporté avant qu’ils ne meurent en son sein. Ce n’est pas elle qui les a tué, c’est juste elle qui a servi de linceul pour leurs âmes, qui resteront pour toujours des âmes plus-que -tout amoureuses de la montagne.
Avant de mourir, le fameux Bérobocop avait écrit:
« Montagne, géante secrète qui porte les hommes au ciel. » P.Bérault
Les voila au ciel, devenus trois petites étoiles pleines de jeunesse, qui regardent toutes les montagnes du monde et admirent leurs beautés.
Une pensée encore pour Lucas, Christophe, Antonin, et tous les autres emportés dans leur belle jeunesse par cette passion si belle.