A nos parents

Posté en tant qu’invité par Ro:

Nous avons marché dans vos traces, là haut, près des sommets. Elles ne se sont pas effacées malgré les années : elles mènent toujours vers cette brèche suspendue puis vers ce pic que les hommes nomment Aiguille Dibona.

Nous avons entendu, porté par le vent, l’écho de vos éclats de rire et ceux de compagnons de cordée. Il résonne encore au pied des grandes parois de granit.

Nous avons senti le fumet de la soupe que vous aviez partagée dans ce petit refuge du Soreiller. Quelle soirée mémorable ce fut ! Vous souvenez-vous ?

Nous avons touché le même rocher froid et rugueux, empoigné les mêmes prises saillantes. Nous avons douté parfois, comme vous. Nous avons hésité, cherché le meilleur passage avant d’atteindre enfin ce point irréel où toutes les arêtes se rejoignent. Et, comme vous, dans le soleil du matin, nous avons ressenti cet immense bonheur d’être là avec l’autre.

Vous savez, là-haut, rien n’a changé.

Ce sont toujours les mêmes étoiles qui guident nos pas, juste avant l’aube.
Toujours le même froid qui nous mord à la sortie du refuge.
Le même silence qui baigne les moraines oubliées de l’Oisans.

C’est toujours la même amitié qui nous lie à celui qui tient notre vie entre ses mains.
Toujours le même émerveillement lorsque le soleil renaît enfin sous le sommet.
La même émotion lorsque notre regard embrasse mille horizons.

Il y a toujours un livre d’or dans le refuge où des inconnus scellent leurs joies, toujours des vires inaccessibles où s’amusent les jeunes chamois.
Toujours ces plaisirs incomparables que beaucoup ne connaîtront jamais : celui du parfum des pins, celui de l’eau fraîche d’une source, celui du partage d’un morceau de tomme.

Ce que nous avons laissé là-haut est inscrit à jamais dans le roc millénaire comme ce que nous y avons gagné est gravé dans nos cœurs.

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Posté en tant qu’invité par dam’s:

c’est beau.

Posté en tant qu’invité par pierre leroy:

c’est très beau

Posté en tant qu’invité par Le prof:

Il ne faut pas regretter les temps passés…Moi , je préfère aujourd’hui où l’on se bagarre pour une place en refuge , à l’attaque d’une voie , ou pour un piolet fauché !!! Et puis , c’est génial de laisser sa voiture en proie aux vandales pendant que vous " philosophez " au relais d’une voie …L’ambiance est tout de même très différente mais c’est bien noble de penser à sa famille .

Posté en tant qu’invité par catherine:

merci pour ce beau et lumineux texte.

Posté en tant qu’invité par Shirkan:

Superbe !
Puisque l’on est dans la poésie, je me permets de poster ces quelques vers même s’ils n’ont pas de rapport avec la montagne :

LE TEMPS PERDU

Tout ce temps perdu à se battre,
Tout ce temps à se mettre en quatre,
Toutes ces secondes refoulées,
Toutes ces minutes sans véité…

Chacun ici-bas a sa place,
Chacun doit briser la glace,
Chacun y trouve son chemin,
Chacun en route pour son destin…

Tu dois porter ton âme,
Tu délaisses les froids, les lames,
Tu entres dans la farandole,
Tu vois ton présent qui s’affole…

Oublie ces plaies qui resistent,
Jette ce malheur qui insiste,
Entrouvre les portes à la lumière,
A ces moments, à ces idées sincères…

Posté en tant qu’invité par genepi:

encore encore

Posté en tant qu’invité par Shirkan:

Celui-ci est plus approprié à notre passion…

Haute Cime

Tant de fois j’ai bravé ton attirance,

Tant de fois j’ai bravé ton insistance,

Qu’un jour je te gravirai avec impatience.

Je te donnerai toutes mes forces,

Et foulerai de mes pas ton écorce…

Pourvu que ta cime m’accepte,

Et je serai en haut ton seul adepte.

Je contemplerai alors de ton promontoire,

Tous les chemins de ton territoire…

Partageant avec toi cet instant de solitude,

Je veillerai à jamais sur ta plénitude,

Lorsque, dévêtu de ta blancheur,

Tu n’auras plus pour allié que ta pudeur…

Posté en tant qu’invité par Ro:

Pas mal !

Qui surenchérit ???

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Posté en tant qu’invité par Alain:

Moi, je remercie mes parents de nous avoir emmenés enfants en vacances chaque année à Gèdre, d’avoir ainsi pu participer à la transhumance et dormi dans des granges à Saugué avec vue sur la brèche de Roland, d’avoir goûté au pastet (qui aurait la recette?), d’avoir découvert l’eau qui court de moulin en moulin… Grâce à eux, j’ai appris à aimer la montagne… même s’ils n’ont jamais grimpé nulle part de leur côté!

Posté en tant qu’invité par aurel:

c’est magnifique …

une pensée pour mon père. MERCI PAPA !
n’oublie pas d’éclairer mon chemin le 7 août au matin, tu seras dans chacun de mes pas en direction du sommet…