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Le récit sans passer par facebook mais sans photos 
C’était l’objectif principal de cette saison avec Christine, aller dormir au sommet de la Meije. On a donc sauté sur le créneau météo de ce week-end et on s’est offert un vrai petit voyage, un long moment hors du temps La
traversée de la Meije avec bivouac se fait bien sur deux jours, mais nous avons choisi de la vivre de façon relax, sur 4 jours : on peut ainsi vraiment savourer les charmes de l’Oisans.
Nous partons donc jeudi soir après le boulot, à 21h nous mettons les sacs sur le dos au moment où le soleil nous quitte. Montée paisible et à 23h nous sommes installés dans un superbe bivouac juste au dessus du Châtelleret! La nuit est étoilée et notre petit bivouac est tout confort, on quitte vraiment « la vie d’en bas » comme on s’endort.
Vendredi 6h, après un petit déjeuner confortable sur la terrasse du Châtelleret, on commence doucement la montée vers le Promontoire : objectif café de 8h 
Les lumières sont belles sur la Meije et nous font oublier (un peu) la moraine; le parcours matinal et les nuages nous préservent de la chaleur qui peut être accablante dans cette montée. On
voit des frontales sur la Meije, qui dessinent l’itinéraire : couloir Duhamel, Dalle Castelnau, Autrichiens et débouché au glacier carré. Hier on en a vu aussi au sommet de la Meije.
On ne le sait pas encore, mais par bonheur nous vivrons seuls cette première journée à la Meije
L’escale au Promontoire est toujours aussi sympa, on discute un peu avec Freddy et ses aides. Par contre mauvaise nouvelle, la météo n’est plus au beau fixe, météo france prévoit la possibilité d’orages en fin de journée !
On était vraiment sereins vu les prévisions de la veille, mais la possibilité d’un orage au sommet du Grand Pic fait forcément douter !!
Finalement, on ne change rien à notre plan , on verra bien la situation là-haut, et on se réfugiera au Glacier carré si nécessaire…
Christine s’élance en tête après les rituels 3s d’approche sur la terrasse : le bivouac est la solution idéale pour qu’elle puisse grimper un maximum en tête sans se stresser avec l’horaire, et sans se faire spoiler l’itinéraire par une cordée partie juste devant
Pas du Crapaud, Campement des Demoiselles, Couloir Duhamel, elle gère parfaitement l’itinéraire et l’assurage en mouvement, et je me régale de la voir s’éclater en leader et s’extasier sur la qualité du rocher
Comme je m’y attendais, la dalle Castelnau lui offre un petit moment de doute : « non mais c’est du III ça ?? » ;p L’itinéraire devient un peu plus complexe, Christine doute plus mais ne se perd toujours pas, et nous mène à un bon relais au dessus du Dos d’Âne.
La météo est toujours à l’exacte opposé de la prévision : pas un rayon de soleil, et les nuages ont tendance à s’accumuler… Le vent est fort du SO, où est donc la promesse d’une ascension en T-shirt et d’une nuit en
slip ?! Sans coupe-vent, je subis…
Christine s’enfile la vire aux encoches, mais vient buter sur la petite cheminée avant les Autrichiens. Le gros sac et la tension du leader fixe commencent à se faire sentir, je prends donc la tête de cordée pour la suite, elle a fait du bon boulot !
Repartir devant après m’être couvert me regonfle le moral, Christine grimpe toujours aussi bien, et des rayons de soleil commencent à faire de timides (et fugaces…) apparitions. On est vite au beau bivouac qui surplombe le pas du Chat, où l’on s’octroie royalement une grosse pause, il est 13h ! On a croisé notre première cordée, une dame de 73 ans qui
redescend d’un bivouac au sommet, très chouette rencontre
Pique-nique 5* avec un peu de soleil, une vue qui tue, et une atmosphère de détente assez incongrue dans ce genre d’itinéraires. Le parcours avec bivouac redéfinit complétement la notion de plaisir !
On est tellement bien dans notre bivouac, on fait la sieste, on profite, on s’extasie comme des gosses à Noël… Sous prétexte d’observer l’évolution météo (on n’a jamais trop cru aux orages…), on s’accorde 1h de pause, puis deux, puis trois ! De toute façon le sommet est balayé par le vent de SO qui ne doit tourner que tard, et il ne sert à rien d’arriver trop tôt auprès de la Vierge.
Trois heures de pause à la Meije pour profiter, c’est quand même un beau luxe !
A 16h, on repart motivés à bloc, mais avec quand même un léger pincement de quitter notre petit nid On « fait de l’eau » au glacier carré, c’est pratique, ça coule partout ! On croise une seconde cordée qui revient de la Pierre-Alain, ce sera la dernière pour ce Vendredi !
La montée du Glacier est en conditions moyennes, ce n’est pas très agréable, mais ça passe vite… Christine est un peu impressionnée et fatiguée, je reste donc en tête pour la face Ouest.
Toujours aussi sympa ce passage, au cheminement plus vague jusqu’à ce qu’on tombe sur le Cheval Rouge, passage clé absolument immanquable
L’ambiance est toujours formidable, Christine se régale en sortant sur la face Nord !
C’est elle qui conclut cette journée en escaladant l’arête jusqu’à la Vierge, elle l’a bien mérité ! Au sommet, on découvre dans une éclaircie le chemin depuis le Châtelleret, sacrée journée
La soirée est encore ventée, il n’y a pas d’abris pour le vent de SO, et on est souvent dans les nuages. L’inconvénient c’est qu’on n’a pas chaud… Par contre l’ambiance est superbe ! Le sentiment d’isolement est total à presque 4000m, dans un cocon de vapeurs. Pour être heureux vivons cachés ;p
Pour ne rien gâcher, les nuages et le coucher de soleil, ça va très bien ensemble ! On s’est régalé des jeux de lumières et du cache-cache des sommets alentours ! Merci à Christine d’avoir planqué dans son sac des caouètes et une bière
En fin de soirée, le vent tourne à l’Ouest, c’est parfait, notre emplacement sera donc protégé du vent ! Et puis le ciel se découvre, nous laissant une nuit parfaitement claire et étoilée. Une nuit magnifique !
Samedi 5h30, le réveil sonne ! On ne se lève pas avant longtemps, mais on ne voulait pas rater le spectacle du lever de soleil !! Cette fois, il fait grand beau. Les photos parlent d’elle-même…
On déjeune tranquillement au soleil, mais à 7h30 arrive une première cordée menée par Alex Bompard, qui nous annonce qu’il y a la foule derrière ! Rencontre sympathique, mais qui signe la fin de la tranquillité et de la détente !
On s’active, et on attaque les rappels derrière cette cordée. Petit moment de flottement dans notre week-end, on regrette la solitude et la détente de la Voie normale, le rythme est forcé, on ne se fait pas autant plaisir… Mais c’est le prix à payer pour un petit-déj 5* et pour s’éviter de galérer dans des bouchons sur les arêtes
On enchaine avec les câbles en face N, parcourus en trois petites longueurs pour se simplifier la vie. Les conditions sont excellentes et le parcours très facile !
De retour sur l’arête, on se laisse doubler par trois cordées de guides pour se retrouver de nouveau isolés et reprendre notre rythme paisible, Christine reprend la tête des opérations jusqu’au Doigt de Dieu ! Comme la veille, elle se débrouille parfaitement avec l’itinéraire et l’assurage, c’est un bonheur de grimper derrière elle et de la voir s’éclater en tête
Aujourd’hui il fait beau, chaud, la grimpe est facile, l’ambiance démente, et les même sourires habitent nos visages !
On atteint presque trop vite le Doigt de Dieu, il est temps de redescendre… S’il n’y avait pas la certitude de passer un super moment à l’Aigle, le choc aurait été rude après de si beaux moments !
Cependant, on a réservé chez Louis pour la nuit, alors on regagne le glacier le cœur léger !
Beau parcours avec quelques gros trous, et nous voilà à l’Aigle !
Les crêpes et les omelettes de Louis n’ont rien perdu de leur superbe, et l’accueil est toujours au top ! Arrivés à 13h au refuge, on est pile dans le timing pour continuer notre week-end relax et faire une bonne sieste…
Discussions sympas au repas (avec un second service, le refuge est bondé !), coucher de soleil, nuit tout confort sur la mezzanine sous la fenêtre, lever juste à temps pour le lever de soleil, puis un petit-déj tardif…
On quitte le refuge comme on a atteint le Grand Pic : bons derniers et détendus !! Je conseille cette expérience à tous les alpinistes, une autre façon de parcourir la Meije, axée sur la détente et « hors du temps »
Une belle approche de l’alpi… Photos magnifiques!
Je valide à 100%, c’est vrai que c’est la meilleure façon de faire la meije!
Et le bivouac au sommet est juste magique.
Nous on l’avait fait pareil sauf qu’on a fait qu’un bivouac (au sommet 
). C’est vrai que de cette manière, on monte par la voie normale en décalé et en mode trankilous sans qu’il y ait une cordée impatiente derrière.
Et comme vous, le lendemain, après le bivouac et après un petit dèj tranquille au sommet, on a vu une foule « d’excités » qui nous ont vite rejoint vers les câbles de la face nord et qui étaient pressés comme un lundi matin dans le métro.Ils vous talonnent derrière de manière un peu oppressante 
ça a un peu gâché la quiétude de la veille.
Et c’était souvent des guides, je ne sais pas, ils doivent se tirer la bourre pour faire des temps records. A moins qu’ils aient envie d’arriver à l’Aigle pour l’heure de l’apéro du midi
Magnifique (les photos sont à tomber) et fantastique : une très très belle idée et beaucoup de magie ! c’est pas en courant et avec la foule qu’on vit et ressent tout ce que vous avez pu vivre, ça laisse rêveur… merci pour le partage
Au final la meilleure solution pour la traversée aurait été de prendre encore le temps, et partir en dernier 
Mais le risque est non négligeable de tomber sur des cordées très lentes et de galérer à être seuls ! 
Bon au final on a laissé passer 3 cordées avec guides pour se retrouver isolés c’était un bon compromis !
Et on a pris ça de façon « philosophe », ça faisait un contraste en plus entre les deux journées
ah ah!
oui! l’éternel dilemne
Superbes photos, bravo !
wouah quelle récit photo extra!
merci pour ce voyage génial et cette approche « à la cool », les photos au grand pic sont magiques.
Depuis l’avoir vu dans un film docu, dormir au grd pic est dans ma to do list, bientôt…