Salut,
Les semaines se suivent … mais ne se ressemblent pas ! Quoique …
Je suis allé hier faire un tour au cirque d’Estaubé, dans l’idée de faire le Couloir Oublié au grand Astazou.
Parti sur les 5h30 du barrage des Gloriettes (route ouverte) sous un ciel étoilé et une température assez frisquette, un joli levé de soleil sur les faces nord du cirque m’a cueilli sur les 6h45 vers la limite herbe/neige, au niveau de l’intersection couloir de Tuquerouye - hourquette d’Alans.
Les premiers pas sont encourageants : c’est plutôt dur. Mais ça n’a pas duré : j’ai chaussé les raquettes aux bouts de 10mn, la croûte devenant de plus en plus mince. Là non plus ça n’a pas duré puisque rapidement vers 2200m les raquettes enfonçaient déjà de 20-30cm dans une neige lourde. La messe étant dite pour le couloir, j’ai tout de même continuer en direction du col de Pailla, en passant sous le couloir oublié. Dans la pente, ça brassait jusqu’aux genoux, même avec les raquettes (…).
Vers 8h00-8h30, alors que je longeais la face sur une petite butte caractéristique situé à moins de 100m de la base du couloir, j’ai pu assister au déclenchement ultra soudain du feu d’artifice : un ballet ininterrompu d’avalanches de poudreuse et de coulée qui tombaient de toutes parts en une superbe chorégraphie, sous les crépitements des stalactites et des pierres. Ca a duré toute la mâtinée. Alors certes, il ne s’agissait pas d’avalanches de taille himalayesque, mais ça fait toujours son petit effet de se faire lécher le visage par le souffle d’un avalanche de poudreuse. Alors pour le coup, dès que le regel fera son œuvre, le couloir a été suffisamment tassé pour ne pas y enfoncer à mi-cuisse.
La vue depuis le col de pailla est sympa, sans plus. Il faut plutôt pousser jusq’au pic secondaire nord du Pailla pour qu’elle soit plus panoramique et que le point de vue sur les Astazous soit moins écrasé. Cela dit en passant, la face nord du grand Astazou est beaucoup moins haute que celle de son jumeau, la pente moyenne n’est pas démente mais la face est formée d’une succession de ressauts rocheux qui doivent pas être évidents pour se rétablir et se protéger. Pas évident non plus de d’y repérer l’itinéraire quand on y est dedans.
A la descente, j’ai bien regardé les différentes coulées sur les deux rives du gave : pour peu qu’il y ait un automne pluvieux et un début d’hiver froid, il y a un joli potentiel de cascades/ruisseling de tout niveau à faire là-bas. Et somme toute, si ça enfonce pas trop, il n’y a que 2h d’approche depuis la barrière de Gèdre. Par contre, elles doivent se boucher rapidement en cours d’hiver : elles sont toutes surplombées par des pentes avalancheuses.
Autrement, si Spagetti et Phamton continuent comme cela, ça promet pour cet hiver (cf. photos ci-dessous !)
Grand Astazou - face nord est - Couloir Oublié
Grand Astazou - face nord (ouest)