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On a organisé une discussion au sein du club. Les retours sont les suivants :
- Sur ce genre de courses en terrain montagne, on ne peut pas toujours mettre en place les protections nécessaires pour éviter tout dégât en cas de chute. La corde ne permet pas d’éviter les blessures, mais seulement d’éviter une chute très grave voire mortelle. Il faut l’avoir en tête notamment quand on vient de l’escalade sportive : l’enjeu est avant tout d’être vigilant et concentré pour éviter la chute !
- Parmi les facteurs aggravants dans cet accident cependant, il y a sans doute eu communication dans la cordée. Notamment en cas de changement de direction. Adrienne aurait pu indiquer “attention, je fais demi tour”, et “je vais regrimper”. Tandis qu’Aline aurait pu indiquer clairement l’assurage “jai enlevé le système”, “laisse moi 2 min pour te reprendre”… Pour les autres “aspects techniques” (point qui lâche,relais qui saute), ce ne sont pas forcément les points clés même s’ils peuvent être bien sûr des facteurs aggravant.
- Les points clés demeurent:
- l’itinéraire (aller là où c’est simple… mais aussi là ou le rocher est meilleur - c’est souvent proche du fil de l’arête même si ça grimpe plus
tester le rocher - éviter de tomber… ! Sur ce genre de terrain, la priorité est de consolider ses appuis, avant même de placer des points de protection, qui ne peuvent pas toujours être béton
- attention aussi à la longueur de corde. Plus on est loin, plus il est difficile de communiquer, plus la corde a de chance de se coincer, moins bien se disposer et au final, moins protéger.
- à garder en tête : toujours imaginer ce qui peut se passer si l’un des 2 tombe (sans que cela ne devienne paralysant ! )
- Pour la gestion des secours : c’est sur que partir à 4 est une sécurité par rapport à partir 2. Un potentiel d’emmerdes moindre, mais sans être une garantie pour autant ! Un bon réflexe à avoir peut être de prévenir le refuge visé à l’arrivée, au-delà des Gumistes. Sur un téléphone satellite pour joindre les secours : réduit le temps d’intervention (et le risque de suraccident), mais pas le risque d’accident pour autant.
- Sur l’expérience, le club estime qu’Adrienne et Aline avaient l’expérience nécessaire pour réaliser cette course.
J’ai aussi le souvenir d’avoir pensé, quand je commençais me mettre à l’alpi, que si je tombais car une prise avait cassé, ça n’aurait pas été de ma faute. Ce n’était qu’après quelques sorties que je me disais que dans ce genre terrain, la chute est vraiment interdite, et qu’en cas de chute la journée sera certainement terminé, peut-être même la saison, voire pire. Ça peut paraitre evident après-coup, mais vous faites bien de le souligner.
De toute façon, bravo à vous pour avoir gérées l’accident de manière exemplaire, pour le partage de votre récit bien réfléchi et detaillé, et pour avoir organisé ce debrief au sein du GUM.
Bonne grimpe à vous et bon rétablissement si ce n’est pas encore terminé!
Rufus