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Pointe du Vallon des Étages : Face N - Voie Fourastier

Bravo Baptiste et l’équipe !
Belle voie, et merci pour le compte-rendu.

Bonjour,

@baptistegil, merci pour le CR et les modifications de topo !

Deux changements interrogent la modération - @Modo_Topo_FR_contact :

  1. La cotation d’ensemble était TD et passée à ED. Vous comparez cette course au Supercouloir ou au Lagarde. Je ne suis pas d’accord avec l’échelle de valeur. Pour le Lagarde pourquoi pas à la limite le mettre en comparaison avec cette course, elles sont de générations de grimpeur identiques et de cotations identiques, soit TD. Mais très clairement, le Supercouloir qui n’est pas de la même génération n’est pas du même niveau. Les raideurs sont plus fortes sur le Supercouloir et pendant plus longtemps. Le Supercouloir est logiquement côté plus dur (ED-).

Cette voie est par ailleurs bien plus facile qu’une autre voie de mixte du secteur : Camptocamp.org, qui n’est elle que côtée TD+.

Par ailleurs, concernant la cotation d’ensemble, les possibilités de descente sont intégrées dans cette cotation : l’altitude du Dôme de Neige des Écrins, des Droites ou du Tacul, leur descente glaciaire en font des objectifs plus difficile que la Pointe du Vallon des Étages qui est 500 à 700 mètres plus bas et dont la descente par la face Est et les rampes faciles qui ramènent sous le glacier de l’Âne - pour finir par la longue descente du vallon du Chardon - relèvent plus de la randonnée engagée que d’alpinisme.

Que les descentes indiquées dans le topo soient plus dures n’enlèvent pas la présence d’une descente bien plus facile, ce qui n’existe absolument pas dans le cas des sommets que vous citez.

  1. C’est plus personnel, mais je constate que les cotations d’été en rocher ont été remplacées au fil du temps par des cotations de mixte, cotations qui me semblent sur-évaluées. Cette voie peut tout à fait se parcourir dans des conditions de rocher sec et de rampe suffisamment fournie pour lui conserver un caractère mixte. Les conditions d’ouverture de la voie et de parcours rocher sec ne donnent pas des cotations si difficiles. Les cotations me paraissent surévaluées, je n’aurais jamais été capable de passer une voie de ce niveau. Etes-vous certains d’être passés au bon endroit ? J’ai du mal à juger, mais les photos que j’ai conservé des deux premières longueurs pour atteindre la base de la paroi montrent une escalade peu raide. J’ai du mal à évaluer si je fais mon vieux con, ou si il y a eu de l’inflation.

Suite discussion avec la modération. A continuer donc.

Bonjour !

Merci pour votre retour c’est intéressant de réfléchir à tout ça. Je vais essayer de répondre point par point.

1- cette comparaison se fonde sur mon expérience perso de ces trois courses, c’est bien sûr subjectif. Les longueurs clefs sont plus difficiles dans la Fourastier qu’au Lagarde c’est clair pour moi. Pour le supercouloir l’enchaînement des 2 premières longueurs est de niveau proche, c’est très dépendant des conditions.

2- Je ne suis pas sûr que la date de la première ascension soit un critère déterminant pour apprécier la difficulté d’une voie. Par contre, depuis l’ouverture de la fourastier les pratiques ont évoluées. Là où il y a encore 20 ou 30 ans il était possible de grimper en rocher sec avec des pentes de neiges fournies ce n’est que rarement le cas aujourd’hui. La tendance (malheureuse !) de l’évolution des conditions transforme les pratiques vers le mixte à d’autres périodes de l’année, avec d’autres outils, d’autres conditions et d’autres cotations.

3-la voie que tu cites présente surtout des difficultés rocheuses, ce n’est pas vraiment comparable. La Gabarrou Marsigny sur le même sommet est plus proche en terme de style. C’est aussi ED, avec des cotations techniques plus faciles mais plus d’engagement c’est certain.

4-Je suis d’accord avec toi pour les descentes, cependant ce n’est pas la seule chose prise en compte. L’équipement en est une autre. 3 ou 4 pitons dans la fourastier et des relais sur spits chaînés dans le supercouloir. Le fait de pouvoir descendre dans l’itinéraire est aussi à prendre en compte.

5-Je ne pense pas que tu fasses ton vieux con. Au contraire ton message est très bienveillant je trouve. Je crois simplement que les conditions de nos pratiques changent et avec elles les cotations et les façons de faire. Par exemple, le glacier disparaissant une longueur supplémentaire est apparue. Et grimper en hiver une longueur à moitié couverte de glace en crampons piolets n’a finalement pas grand chose en commun avec le même passage sec en été.

6- je serais curieux de voir tes photos et de les comparer avec les passages que l’on a empruntés mais je n’ai que peu de doutes sur notre itinéraire.

7- Enfin je crois qu’il va falloir qu’on y retourne ensemble pour trancher sur les cotations :wink:

La Girod au Dôme de Neige, c’est pour moi un itinéraire mixte avec une petite pente au milieu. Plus long, plus dur, plus expo. Peu d’équipement. A mon sens, plus dur que la Fourastier. Et logiquement, c’est côté TD+.

Ce qui, à mon sens, valide la cotation TD de cette voie. Au même niveau que la Pierre-Allain à la Meije qui est plus longue, à la retraite complexe aussi, à la descente beaucoup plus difficile mais dont les 5+ ont logiquement baissé de niveau avec le niveau des grimpeurs d’aujourd’hui. Plus dur que le Z.

Si je m’appuie plus sur cette voie de mixte au Dôme pour mon ressenti c’est qu’elles sont parcourues le même type d’année dans ma pratique. Même niveau de ressenti pour comparer donc. Le Lagarde où j’ai eu très peur ou le Supercouloir où j’ai pris un but en bas, certes moitié des années 90 me laissent des souvenirs de difficultés supérieures à la Fourastier, voie dans laquelle nous n’avions ni topo, ni entraînement, ni forme physique, notre temps de parcours en est témoin. Mais j’étais peut-être trop jeune pour ces voies, même si sur le papier plus fort en couenne et en condition physique générale.

Et je maintiens, le massif du Mont Blanc, c’est physique, c’est raide, alors que le massif des Écrins, c’est de l’équilibre, c’est moins raide : tout dépend de la taille de ton haut du corps !

Tu parais avoir de bonnes bases et connaissances alpines, peut-être les conditions ont évolué à ce point qu’il faille réévaluer la cotation globale, je ne sais pas. ED me parait vraiment trop radical pour une voie pas si longue, qui comporte une descente face Est qui n’est pas ou presque de l’alpinisme.

TD+ ?

TD+ ça me va, de toute façon c’est le genre de voie où les conditions font la côte

Je m’interroge sur les modifications de cotations de cette course. Cette voie a été ouverte en été, et elle se pratique encore en conditions sèches (en témoignent les CR des années précédentes). Peut-être qu’il n’est plus judicieux d’y aller ne août effectivement, mais de nombreuses personnes trouvent encore les conditions pour faire les premières longueurs en chaussons. Ce n’est évidemment pas la même difficulté.
Si je souhaite aller faire la Devies-Gervasutti à l’Ailefroide en conditions hivernales, libre à moi, et ce sera certainement plus difficile qu’en été, mais il ne me viendrait pas à l’idée de proposer une cotation différente pour autant.
Ensuite, rien n’empêche de donner des indications sur les difficultés rencontrées en conditions hivernales, c’est toujours utile pour les suivants, mais de là à modifier tout le topo, je suis dubitatif…