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Escalade dans le Hoggar

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de DULAC (mer 27 sep 16:55)

Le Sahara représente un vaste plateau recouvert de sable où naviguent de manière indolente des caravanes de chameaux suffocants sous un soleil de plomb. En réalité, le Sahara n’est couvert qu’en partie par du sable. Le reste est un ensemble montagneux haut en altitude entouré de vastes plaines recouvertes de pierres, où l’on souffre bien plus du froid que du chaud ! Les chameaux sont en fait des dromadaires d’origine asiatique introduit au III et IVe siècle de notre ère…
Si l’on regarde une carte de l’Afrique, le Sahara prend l’allure d’une vaste bande qui traverse d’Est en Ouest le continent, de l’Egypte à la Mauritanie. Au milieu de cette bande, l’Algérie où se trouve le massif du Hoggar. Région riche en montagnes et en parois, elle est devenue le terrain de jeu de nombreux alpinistes qui par la force des choses sont devenus des amoureux du désert, et par la suite des bons Sahariens.

L’escalade se fait sur la cheminée interne d’anciens volcans que l’érosion a mis à nu, (dyke de lave solidifiée de basalte dur). C’est la même formation que les célèbres Devil’s Towers des Etats-Unis. L’aspect général de tous ces sommets est plus ou moins la forme d’un cylindre surmonté d’un socle d’éboulis. De nombreuses fissures rayent la face, elles sont dues au refroidissement des laves qui laissent apparaître des fissures de retraits ; celles-ci sont séparées par de nombreux piliers de forme octogonale. La grimpe se fait donc à la mode des Américains : en fissure avec verrou de poing ou de doigt. L’utilisation de coinceurs est parfois nécessaire.
Quelques fissures ont été ouvertes par de célèbres grimpeurs, les premières par Roger Frison-Roche en 1935 qui de cette aventure écrira un livre (Carnets sahariens, L’appel du Hoggar et autres méharées, 1936 pour la 1er édition, Édition Flammarion, Arthaud, 1996). Plus tard viendront le célèbre guide L. Terray qui ouvrira quelques voies, puis le blond qui « grimpe à main nu » : P. Edlinger, médiatisé par le film la vie au bout des doigts, mais encore T.Renault, C.Dufourmantelle… Et plus récemment A.Petit, champion du monde d’escalade en 1996.
Après l’ère des fissures vient en parallèle l’utilisation de la perceuse à accu et des chevilles à expansion qui élargissent le terrain de jeu en permettant de se protéger d’une chute dans les dalles compactes. Vient alors le tour des profs de l’ENSA de Chamonix avec des ouvertures dans les immenses dalles en granit de Tesnou, la hauteur des voies avoisinant parfois les 550 mètres. Les ouvreurs ont toujours privilégié un grand espacement entre les points d’ancrage (…) ce qui rend la chute parfois dangereuse. Il faut donc choisir les voies avec l’idée de grimper dans un niveau de difficulté inférieur au sien pour se laisser une marge de sécurité. Quelques voies sont de facture classique, comme ce que l’on trouve en Europe, elles permettent de faire une première approche dans le « désert des déserts ».
Pour partir dans le Sahara, il faut s’adapter à la culture des autochtones : les Touaregs et comprendre la géomorphologie du désert, qui n’a pas la même logique que les autres montagnes du monde. Quant à l’escalade, elle est spécifique en ces lieux et il faut adopter une forme de culture de l’engagement, ce savoir faire du terrain d’aventure que les ouvreurs se sont transmis depuis le début. Et puis alors avec le temps on devient peut-être un Saharien, sorte d’adaptation Darwinienne de l’homme « civilisé » au désert. Pour cela, un des meilleurs conseils est de partir avec un guide Touareg local.

Le Hoggar pratique

Situation
L’Algérie comprend deux grands ensembles géographiques : les chaînes de l’Atlas au Nord et le Sahara au sud. D’une superficie égale à la France, le Hoggar est un massif montagneux inclut dans le désert saharien du sud de l’Algérie. L’altitude moyenne est de 2 200 m et culmine au Tahat à 2 918 m ; cette altitude élevée engendre des températures fraîches de novembre à mars.
Le paysage principalement volcanique, est composé de vastes étendues de cailloux et graviers de couleur foncée (Regs) parsemés çà et là de pitons volcaniques d’une hauteur maximale de 300 m. On trouve aussi, notamment sur les regs de graviers de couleur beige clair, des paysages granitiques qui comprennent des sommets isolés aux angles arrondis dont les faces font parfois 600 m de dénivelé. Les zones de dunes accumulées par l’érosion (les Ergs) sont peu nombreuses, inférieures à 20 %. Dans ces paysages, on trouve les falaises des Tassilis : rocher gréseux formant des barres verticales d’une hauteur de 200 m.
Sa population est composée principalement de Touaregs, ces hommes “bleus”. au visage voilé d’un grand chèche.

Les sites d’escalades
Le Hoggar comprend trois gros spots d’escalade qui regroupent la majorité des voies.

  • Spot de l’Assekrem
    Ce site comprend les voies proches de Tamanrasset y compris la piste en boucle qui démarre à Tamanrasset et passe par l’Assekrem. C’est le spot qui comprend le plus de voies dans le Hoggar. Certaines voies du sommet de l’Adriane sont accessibles depuis Tamanrasset à pied, d’autres sont à quelques kilomètres voire à une demi-journée de 4X4. C’est un secteur qui est haut en altitude et principalement volcanique, les paysages sont des regs de couleur foncée.
  • Spot de la Tefedest
    Il se divise entre L’Oudane dit la “Garet El Djenoun”. et Mertoutek. Il faut une journée de 4X4 pour s’en approcher. Les sommets sont granitiques et les paysages comportent de larges oueds de couleur claire.
  • Spot de Tesnou
    Avec une majorité de voies sur le dôme de l’éléphant, il faut une demi-journée de 4X4 pour s’en approcher. Le site de Tesnou comprend une multitude de dômes qui sont séparés par des oueds au sable clair.

Les autres spots
Un peu moins riches en volume de voies, ils comportent toutefois de très beaux sites et de très belles escalades.

  • Oued Tandjet : très riche en pinacles.
  • Tazrouk : l’Aokassit semble le seul sommet d’intérêt sur ce site.
  • Amguid : de toutes les falaises gréseuses du Hoggar, Amguid semble la seule intéressante dans ce type de rocher. Les autres falaises en grés étant autour de Djanet et dans les Tassillis du Hoggar.
  • Il existe en outre de nombreuses aiguilles dispersées dans le Hoggar, beaucoup sont encore vierges de toutes voies d’escalade. La plupart sont dans un rocher de piètre qualité, il reste toutefois de belles perspectives dans cette région peu parcourue et grande comme la France.
    En dehors des trois spots principaux : Assekrem, Tesnou et Teffedest, il existe quelques sommets qui méritent le détour :
  • Le Poulain et les Fesses de la Vieille qui ne sont pas très loin de Tesnou. Il s’agit d’un site incomparable pour la beauté du paysage : deux sommets isolés sur une grande plaine de sable.
  • Tidikmar : sur la route qui va de Tesnou à l’Oudane.
  • Des sites de blocs qui s’étendent sur de vastes superficies comme à Tissalatine ou aux alentours du village de Hirafok.

Le style d’escalade
Les falaises d’escalade sont très peu nombreuses et pratiquement sans intérêt (falaise de l’Adriane). Seules les grandes voies sont dignes d’intérêt et représentent le gros du potentiel escalade. Le niveau va du 3 au 8 avec une majorité de voies dans le 5. En ce qui concerne la marche d’approche, il n’y a en général que quelques minutes à pied pour rejoindre la paroi depuis la voiture ou le dromadaire. Seul l’Oudane ou In’Acoulmou ont des approches qui se comptent en heures.
Dans le rocher granitique, les voies sont équipées pour une bonne moitié par des goujons et spit comme chez nous. Les spots sont ceux de Tesnou et de Tissalatine. Le reste est soit mixte (équipé et à compléter par des coinceurs) soit vierge de tout équipement. Le rocher est dans l’ensemble de bonne qualité. Les spots sont alors ceux de la Teffedest.
Dans le rocher volcanique ou gréseux, les voies sont en terrain d’aventure ce qui demande une grande connaissance de la pose des coinceurs et de la recherche de l’itinéraire, exception faite pour une très petite quantité de voies équipées.

Panachage de sites à faire
Pour une première approche, il vaut mieux aller sur les sites équipés, ce qui permet de grimper dans une relative sécurité et ainsi de se laisser de la marge pour comprendre les subtilités du désert. Les sites de Tissalatine et de Tesnou sont les plus appropriés. Pour un séjour d’une semaine, il est possible de visiter les deux sans faire trop de voitures. Sur Tissalatine, vous pouvez allier l’escalade avec la découverte de peinture gravures et objets préhistorique. Pour l’escalade c’est une bonne première étape, les voies sont équipées par des goujons avec des relais sur chaîne, certaines voies comme la clef de la liberté il est vrai un peu engagée ne dépassent pas le quatre, mais ont déjà permis aux autochtones de s’initier à l’escalade en tête. Le site, entouré de nombreux blocs entraînera sûrement les grimpeurs de blocs vers de belles escalades. Le site de Tesnou comporte des voies plus hautes que Tissalatine, il a l’avantage de déboucher sur une vaste plaine sableuse, l’image d’Épinal que l’on a d’un désert composé uniquement de sable s’y retrouve un peu. Les ascensions des sommets par les voies normales sont très belles, la marche se fait sur de vaste dalle de granit parsemé de blocs en équilibre qui travaille par l’érosion ont des formes de figures étranges.
Pour les personnes qui désirent aller sur l’Assekrem, je recommande de faire en premiers lieux les deux seules voies équipées du Tizouyag Sud : Deux croiffants et un affecrem et Nouvelle lune. Nouvelle lune passe par un itinéraire qui remonte le centre d’une des cannelures qui rayent la large et haute face des Tizouyag Sud. Escalade en dalle dans un rocher sain, l’itinéraire est ludique et serpente d’une cannelure à l’autre en passant par le milieu de la face par l’escalade d’un pinacle. Cette voie est en vis-à-vis avec le plateau de l’Assekrem ou s’est installé l’ermitage du père de Foucauld, la vue y est magnifique. Sur la route de l’Assekrem, il est recommandé de faire une halte à l’Adaouda, rocher volcanique plus facile à aborder que les autres. J’y recommande La Cauderlier-Vidal, une classique semi-équipée ou il faut rajouter des coinceurs, cette voie permet de rejoindre la cime étroite de ce sommet isolé qui jouit d’un panorama intéressant. L’Adaouda en bords de piste et éloigné seulement de 45 minutes de Tamarasset comporte un oued rempli de sable qui fournit un bon bivouac, c’est une étape logique pour une première journée d’un circuit sur l’Assekrem. avec départ au matin depuis Tam, en effet la descente en rappel, ainsi que la marche d’approche de 10 minutes facilitent une escalade en demi-journée
En ce qui concerne les courses du massif de la Tefedest, il s’agit d’avantage de courses d’alpinisme version Pyrénées ou Oisans plutôt que Chamoniardes, c’est-à-dire peu d’aménagement en place, recherche d’itinéraire, approche longues, ce sont des courses où l’on Part tôt le matin avec la frontale vissée sur la tête et où l’on revient parfois aussi de nuit, C’est le sentiment d’avoir laissé le lieu rassurant du bivouac pour une journée bien remplie, s’enfoncer dans les montagnes loin de tout accès facile, loin des points d’eau, de la terre qui fait vivre les cultures des hommes, Juste de passage dans un monde minéral qui n’ouvre ses portes que pour un passage bref. Au retour de ces courses, j’ai toujours vu au pied du feu de camp qui crépite cette excitation des palabres qui n’en finissent pas de raconter la journée, et puis plus tard le silence lourd des aventuriers d’un jour qui “dorment comme un caillou”. jusque tard dans la matinée, alors que les Touaregs restés au campement la veille préparent déjà le départ pour l’étape suivante. Ce n’est pas habituel dans des sites de grimpe mais pour le plus grand bonheur des grimpeurs de 3, dans le massif de la Tefedest : la face sud de l’In Acoulmou ou la voie du Président et du Mouflon réunis à l’Oudane sont des voies au parcours exceptionnel.
Il reste pour les virtuoses du coinceur, du piton, de la recherche d’itinéraire, voire des voies expos ou engagées, un choix immense, il faut pour cela préserver les voies en terrain d’aventure et alors le voyage et les rêves ne s’y tariront peut-être jamais. Prenons exemple sur la population Touareg qui a construit un mode de vie propre à la survie dans le désert, cette culture prône un respect envers la nature qui peut nous servir de leçon.

Quelques voies à conseiller pour leur beauté :
Ihaghen, Face sud directe
Adaouda, Le grand dièdre, Cauderlier-Vidal
Tizouyag Sud, Nouvelle Lune et Classique
Sawînan, Dièdre nord
Aoukenet, voie Espagnole
Ilamane, arête Nord-nord-ouest
Tissalatine, Le poids et la Mesure, la clef de la liberté et Un hiver sans toi
Tesnou, Rezzou, Never Up Never In et Les Quatre Peuchères et les Bons Moulays
In Acoulmou, face sud
Oudane, Président et mouflon réunis et Arête Nord

Le rocher du Hoggar
Le rocher du Hoggar est composé de falaises de granite, volcaniques et de grès aux prises parfois fragiles. Vous allez donc vous poser la question de l’intérêt de grimper dans ce pays. La réponse est sans aucun doute fournie par les paysages lunaires et variés du Sahara que l’on ne peut retrouver ailleurs. Les sommets mis à nu par les vastes étendues surgissent avec un contraste saisissant ; l’escalade s’y déroule le long de lignes pures, soit dans des fissures qui s’étirent à n’en plus finir, soit grâce aux recours de goujons au milieu d’un océan de dalles. La quasi-absence de végétation, d’ouvrages liée au travail de l’homme, d’animaux, renforce l’aspect purement minéral des lieux et rend à l’homme sa place d’individu infiniment petit.
La fragilité des prises
L’explication que l’on peut donner à la fragilité des prises dans le désert est due à un fort écart de températures entre le jour et la nuit. Ce phénomène diminue avec la fréquentation des voies ou chaque passage de grimpeur nettoie un peu plus l’itinéraire. Aujourd’hui certaines voies peuvent êtres parcourus sans se soucier d’analyser la résistance des prises à prendre. Avec un peu d’habitude, on prend vite confiance dans le rocher. Il faut noter que la résistance du rocher est variable suivant les différents sommets et que certaines faces ne posent aucun problème. Sur neuf mois d’escalades dans le Hoggar, je me suis laissé surprendre une seule fois par un bloc coincé que je croyais pouvoir résister à un effort.

Histoire de l’escalade et de l’Algérie.
Quelques faits historiques de l’histoire du peuple algérien sont à intégrer pour comprendre l’évolution de l’activité de l’escalade dans le pays.

  • 1 935 la naissance de l’escalade
    Tout d’abord, la colonisation de la France de 1830 à 1962 a ouvert les portes du Hoggar aux explorateurs étrangers. La première escalade se fait donc en 1935 par deux suisses H. Bossert et W. Hauser. C’est néanmoins Roger Frison-Roche qui pendant l’année 1935 marque véritablement le premier fondement de l’alpinisme au Hoggar.
  • 1950-1992, l’âge d’or
    À partir des années 1950, la population de grimpeurs devient de plus en plus nombreuse : de 1950 à 1957, une moyenne de 6 ouvertures de voies par an. Le pic des premières dans le Hoggar se fait dans les années 1957-1958 avec 34 ouvertures en 1957 et 23 en 1958. De 1954 à 1962 c’est la guerre qui aboutit à l’indépendance de l’Algérie. De 1959 à 1986 un rythme de croisière s’établit avec une moyenne de 3,3 voies par an. Viendra ensuite le boum touristique dans les années 1987-1988 avec respectivement 11 et 16 ouvertures de voies.
  • 1992-1998 le grand vide
    En 1992, le nord de l’Algérie s’enfonce dans un enfer politique sous couvert de l’islamisme. Cette guerre civile s’étalera jusqu’en France avec une campagne de bombes en 1995-1996. La journaliste Lætitia Bianchi relate bien le climat de l’époque “Comprendre qu’en 1992, la frustration, le désespoir et la répression ont débouché tout naturellement sur la violence”. L’élection de Bouteflika au printemps 1999 (encore actuellement président) favorise un retour à la paix. De 1993-1999, une seule voie ouverte en 1998.
  • 1 999 à aujourd’hui, le retour
    En 1999-2000 c’est le retour du Tourisme dans le Hoggar avec une baisse pour l’année 2003. Pour la première fois, un événement touche le sud du pays, jusque-là épargné par les problèmes politiques. Entre “le 22 février et le 23 mars, trente-deux touristes européens (seize Allemands, dix Autrichiens, quatre Suisses, un Suédois et un Néerlandais) sont enlevés dans la région d’Illizi, en plein Sahara algérien. Ils y seront retenus pendant de longues semaines, avant d’être libérés après d’obscures tractations dont rien n’a filtré en deux groupes successifs : les premiers à la mi-mai, les seconds à la mi-août”. (Voir Enquête sur l’étrange "Ben Laden du Sahara " le Monde Diplomatique février 2005 page 4 et 5). Je vivais sur Tamanrasset à cette période et cette prise d’otages était ressentie pour les autochtones comme une magouille politique entre la France, l’Algérie et les USA. Le Hoggar n’avait jusque-là pas été concerné par ces phénomènes de violence. Il comporte en effet une population de Touaregs qui se différencie de celle du nord qui est arabe. Les Arabes sont venus avec la religion musulmane et ont colonisé le nord de l’Algérie en 647. Ils ne sont venus que bien plus tard dans le Hoggar, principalement pendant la colonisation française. Les violences dans le nord ainsi que la répression du gouvernement malien envers les Touaregs ont entraîné un mouvement des populations vers Tamanrasset qui a vu en vingt ans sa population sextupler. Les grimpeurs sont présents à cette période en 2002 et 2003 avec 13 et 14 ouvertures de voies.

L’Algérie retrouve de jour en jour son indépendance qu’elle n’a officiellement que depuis une quarantaine d’années. Il faut du temps à un peuple pour construire son autonomie. Le pays a la volonté d’éradiquer les problèmes passés, l’avenir semble se profiler vers de beaux jours. Aujourd’hui, le Hoggar est redevenu un lieu prisé pour l’escalade.

- Y aller
Pour l’avion, trois possibilités : Air Algérie, Aigle Azur ou Point Afrique.
L’escale à Alger est pratiquement obligatoire, elle est ennuyeuse au possible car l’aéroport est peu convivial donc prévoyez des livres ! Avec Air Algérie, retard et absence de renseignement assuré.
Pour profiter du paysage, autant privilégier le vol de jour au-dessus du Sahara.
La confirmation du vol retour sur Tamanrasset n’est pas utile.
En période de fêtes de fin d’année, il faut prendre les billets à l’avance.
Ne prendre ni jumelles, ni couteau et planquer son GPS. Il me semble que les douanes algériennes veulent l’interdire. Sachez alors que certaines agences locales en possèdent.

- Entrée dans le pays
Pour obtenir un visa algérien, fournir les pièces suivantes :

  • Un certificat d’hébergement de l’agence locale réceptive ;
  • Une attestation d’assurance rapatriement (depuis le 1er septembre 2004) ;
  • Une photo d’identité ;
  • 35 euros en espèces ;
  • Un passeport d’une validité de plus de six mois.

- Transport
Les conducteurs de 4 x 4 roulent lentement et c’est normal car il faut prendre soin. Des véhicules (le budget n’est pas celui du Paris Dakar mais celui d’un homme du tiers-monde). Le 4X4 coûte en effet très cher aux Touaregs, il faut le préserver.

- Sécurité
Pour être en sécurité, il est préférable de grimper au minimum à trois personnes pour que les seconds puissent porter le blessé ; l’idéal étant deux cordées autonomes.
Il est indispensable de maîtriser les gestes de premiers secours. Il n’y a pas d’évacuation possible d’un blessé en dehors de vos propres moyens. Il est indiqué de partir avec un guide ou une personne qui a une grande expérience du terrain d’aventure, l’accident est à éviter à tout prix.
La question du terrorisme revient régulièrement dans les discussions avec les clients et les guides. Je pense sincèrement qu’il y a moins de dangers dans le Hoggar qu’à Londres ou à Madrid. Le risque nul n’existe pas mais ici, il est moins répandu que sous les séracs du Tacul !

- Période
Toute l’année, jouer avec les altitudes pour ne pas avoir trop froid (températures agréables à l’Assekrem en octobre et en mars), ou trop chaud (températures agréables a Tesnou en décembre et janvier) ou se trouver en mars dans les zones de sables ou il peut y avoir des tempêtes. Attention aux mouches qui sont nombreuses et pénibles à supporter lorsqu’il fait chaud.

- Monnaie
Les Euros se changent à la banque, 10 € équivalent à 1 000 Dinars, Il est parfois possible de payer des achats directement en Euros. L’achat d’un billet d’avion sur place se fait en liquide.

- Matériel
Pensez à bien vérifier suivant votre date de séjour les affaires chaudes à prendre car il y a souvent des températures négatives la nuit et froides le jour.
Mettre toutes vos affaires dans des sacs étanche ou des sacs poubelle, surtout les appareils photos (qui doivent rester dans un bidon étanche style Canyon).

- Pratique du métier de guide et du client
Se rappeler que le client n’est pas un roi parce qu’il paye mais parce qu’il a réussi à respecter les coutumes locales.

- Certificat d’hébergement
Le Hoggar ne peut se visiter sans un certificat d’hébergement d’une agence locale c’est-à-dire que vous devez passer par des guides locaux pour grimper. La présence de ceux-ci permet de découvrir et de comprendre la culture locale. Il est très important de la respecter en évitant par exemple, de donner sous prétexte de geste humanitaire, des objets ou de l’argent, au risque de développer la mendicité. Il est préférable de faire travailler les Touaregs et ainsi de les respecter dans leur intégrité.
Je tiens à préciser que l’image de l’Européen que l’on va laisser après notre séjour influencera les autorités locales sur la manière de développer le tourisme dans le pays. Mais plus le temps passe et plus les interdictions se multiplient par faute d’incompréhension entre nos deux cultures.

- Nouvelles voies et topos
Si vous ouvrez de nouvelles voies, merci de transmettre les infos sur le site www.sableo.com. à ce propos, allez sur www.geoquest-verlag.de pour de nouvelles voies à Tissalatine.
Je remercie la fabrique de matériel de montagne PETZL qui a fourni la plupart des goujons pour les voies de Tissalatine ainsi que le matériel de grimpe pour de nombreux Algériens que j’ai pu ainsi initier à l’escalade.
Vous pouvez me commander mon livre ou avoir des infos aux coordonnées ci-dessous.
www.desert-dulac.com