Topo "Escalade en Périgord" sexiste ?

Moi ca m’a bien fait rire mais je suis bon public. Merci Catherine de mettre un peu d’humour sur C2C, ça manque trop souvent !

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" En 2021, on peut se prendre une gifle parce qu’on nourrit son enfant au sein à l’extérieur de chez soi."
Un fait divers malheureusement passé inaperçu chez notre police des corps. Du coup, vu " qu’ Il n’est pas interdit de lire ce qu’on en a dit plus haut à de très nombreuses reprises. Mais quand on ne veut pas comprendre, on se fabrique des épouvantails…", je ne sais plus qui est la citoyennes courageuse et ou se trouve le bon féminisme. :sunglasses:

On n’est pas obligé de faire des amalgames douteux. D’un côté on trouve une sexualisation du corps de la femme qui n’est là que pour cela (elle ne grimpe pas, c’est bien cadré sur sa poitrine), et une absence de réciproque (pas encore vu passer de topo de girmpe avec une femme dans l’action et un homme potiche à poil).
De l’autre côté, on a des puritains un peu ridicules et violents qui plus est.

On peut déplorer les deux choses. Et au passage remarquer qu’il y a une logique commune sous-jacente : appropriation du corps de la femme.

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54 messages ont été scindés en un nouveau sujet : Digression de « Topo en Périgord sexiste ? »

Tu penses à qui dans cette discussion ? (on veut des noms !).

Ça dépend de ce que l’on parle. Si on parle du refus de l’allaitement en public, je suis d’accord avec toi sur le fait qu’il s’agit plus du tabou de la nudité.
Pour l’image sur le topo, à mon avis le problème n’est pas la nudité, mais l’objectivation (sexuelle ou autre) : la femme ici ne sert que de potiche.

Pour ne parler que de moi (c’est le plus facile), je n’ai aucun soucis avec la nudité, le naturisme ou les photos de grimpeurs à poils. J’avais d’ailleurs mis un lien dernièrement sur CtC où l’on voyait deux fort grimpeurs, un homme et une femme, poser nus … en grimpant.
Je n’ai même rien contre les photos érotiques (qui n’impliquent pas forcément du nu comme tu l’as fait remarquer).
Par contre, ce que je trouve dommage que lorsqu’il s’agit de vendre un yaourt, une voiture, un topo d’escalade, … et qu’on utilise une image érotique et/ou de nu ce soit (quasi) systématiquement des femmes qui se retrouvent dans cette position. C’est le côté systémiques qui est dérangeant (et le fait que cela n’a rien à voir avec le produit vendu). Ici c’est encore aggravé par la 1ère page nous présentant un homme en train de grimper.

Par exemple, le topo de la Dourbie ne me gêne pas. Que ce soit la première ou la quatrième de couverture le genre du grimpeur et du nudiste n’est pas vraiment mis en avant. De plus, le nu de la quatrième à quand même un rapport avec le sujet.

Et pour

À ceux qui frappent les femmes qui allaitent en public. J’ose espérer qu’aucun ne se trouvent ici.

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Je te répondais mais je ne te mettais pas particulièrement dans cette catégorie.

Pourquoi toujours, ou du moins très souvent? Parce que la charge érotique est plus forte quand il s’agit d’une femme, jusqu’à concerner des parties aussi anodines que le visage ou la chevelure.
Comparativement le corps masculin est vu comme plus neutre. Seuls les organes sexuels proprement dits, verges et testicules, doivent être cachés.
En corolaire, montrer un corps d’homme nu est moins transgressif, moins choquant (et peut-être de ce fait moins efficace pour éveiller l’attention).

… et celles.

C’est au contraire et surtout, au-delà du fait que ça soit « choquant » ou non (ce que je ne pense pas), que ça fait vendre. On pose des nanas à poil en tant que produit marketing, comme marchandise. Comme le dit matsaya, ce n’est pas tant le sujet que sa mise en scène et son utilisation ici qui est problématique, en tout cas questionnable.

@matsaya à ceux qui frappent les femmes tout court je dirais. Voire à ceux qui frappent tout court, mais on sait bien que systémiquement les femmes sont bien plus victimes de violences du style.

Pourquoi ne pas considérer le corps féminin comme une expression du beau ? Simplement l’expression d’une émotion esthétique ? je pense que dans le contexte de cette gifle à la mère allaitante, c’est ce qui était insupportable à cette femme violente.

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Je partage le point de vue d’Amarame.
Ce qui est problématique , c’est la marchandisation des corps… bizarrement à 99% toujours féminin.
et j’ajouterais la stratégie sournoise d’essayer d’activer les « instincts » masculins pour faire vendre. Ce n’est pas très reluisant. Il y aurait peut être de meilleurs idées pour faire rentrer de la trésorerie.

Je note que les rédacteurs de cette publication sont 100% masculin. On peut douter qu’une rédaction féminine aurait fait les mêmes choix rédactionnels… Du coup j’ai un gros doute sur l’honnêteté intellectuelle sur le soit-disant motif « arty » de ces photos.

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En quel sorte dire à la cible « achète la voiture et tu auras la nana avec ».
Je peux imaginer que des esprits très primaires s’y laissent prendre. Mais « achète le topo et tu auras la nana avec »…

Pour moi, c’est autre chose. Il s’agit de faire rêver l’acheteur ou l’acheteuse, de lui proposer une image correspondant à ce qu’il ou elle aimerait être.
Quand je vois l’image petzl du topo, ce n’est pas le sexe qui me vient à l’esprit, c’est les vacances, la nature, la liberté.

Bon je m’arrête là dans cette discussion. En fait je préfèrerais parler de covid, du vaccin et même de Raoult mais ça n’intéresse plus personne.

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Notons qu’il ne s’agit pas de « poils » ici, justement : ce sont généralement la poitrine ou les fesses qui sont montrées… Et crois moi que des hommes au torse nu (idéalement avec un bonnet !) sur des topos, y en a (c’est d’ailleurs pour ça que je les achète :yum:).

Sournoise ou reluisante n’est presque pas la question : le job des communicants est que ça se vende, qu’importe les moyens tant que l’objectif de vente est atteint, nan ?
Après nous ne saurons jamais si d’autres techniques auraient été plus efficaces, mais au moins il fait parler de lui ce topo, du coup…!

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Le topo Périgord montre un homme torse nu et une femme torse nu.
Egalité ?
Factuellement, oui.
Symboliquement, non : la société tous sexes confondus considère que les seins sont des organes sexualisés (factuellement non, mais par assimilation oui puisque si les organes sexuels servent la reproduction, les seins servent à nourrir l’enfant : à noter que l’être humain est semble-t-il la seule espèce animale à érotiser cette partie de l’anatomie et, encore, pas dans toutes les sociétés).
Allez, je vous envoie vers le site de l’activiste Marisa Papen, ça vous calmera tous :slight_smile:
https://www.marisapapen.com/about

Très belles photos et démarche en effet.
Mais on est d’accord que ce n’est pas tout à fait la même chose ? Notamment du point de vue de la vente d’un truc qui n’a rien à voir ?

Perso c’est l’hyper sexualisation/érotisation publicitaire qui m’énerve, parce que la publicité m’énerve, et parce que ça crée un modèle psychologique sur la consommation des corps et la forme qu’ils doivent avoir pour faire rêver.

Les corps nus, je ne vois pas où est le problème. Développé artistiquement par la photographie, le dessin, c’est beau. Dévoilé pour défendre des causes politiques et la liberté de choisir de jouir de son corps, c’est plein de sens et indispensable. Utilisé dans la publicité ou pour faire vendre, ça me fait chier. Et ce serait être de mauvaise foi que de dire que ce n’est pas le cas, et même l’un des vecteurs principaux de la publicité (avec le fait de nous prendre tous et toutes pour de gros débiles).

Comme toujours, histoire de contexte, de ce que ça crée, ce que ça veut dire, qui profite des choses créées.

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Pour faire vendre, le publicitaire, le marchand, le commercial joue souvent sur des couples d’oppositions possibles en mettant l’individu face à une alternative dont l’issue heureuse ou la délivrance est l’achat : la culpabilité / la déculpabilisation, la honte / l’acceptation, le désir / la satisfaction, l’asservissement / la liberté, la peur / la sécurité, l’antipathie / l’empathie, l’inconfort / le confort, etc.

Plus le cerveau humain est pris dans les filets de ces oppositions binaires (y compris en jouant du second degré), plus il croit décider librement alors qu’il se berne lui-même et, parfois, prend la décision de croire qu’il demeure maître de la situation en acceptant librement de se faire piéger.

Pourquoi jouer sur le désir et la sexualité serait-il plus choquant que le reste ?

Pourquoi l’intention de vendre (c’est-à-dire de satisfaire le besoin primaire d’avoir de l’argent pour manger) serait-il plus vil qu’avoir un discours politique / managérial (besoin primaire d’orienter l’action d’un groupe d’individu et de représenter ce groupe par une délégation de souveraineté ou d’autorité), artistique (besoin primaire d’exprimer aux autres une vision du monde qui s’impose à soi) ou religieux (mélange du politique et de l’artistique) … d’autant que tous ces autres discours ne sont pas exempts de ces mêmes manipulations) ?

Perso, je trouve ça finalement bien plus sain qu’on me montre de belles (grandes) lèvres sur le sourire de la dame pour me faire acheter une Renault cli(t)o, plutôt que de voir des hommes et femmes politiques de plus de 70 ans tellement rajeunis sur les photos qu’ils en font cinquante (l’anticapitaliste Juan Macho Melanchonès le premier).

Même pas certain : en jouant sur le ressort du comique, du ridicule, du second degré ou de l’opposition politique, le topo se vendra sans doute très bien en raison du buzz que ça fera (bien mieux en tout cas qu’avec la fille, car une fille seins nus pour faire vendre c’est juste du banal et du déjà vu, outre que les seins c’est banal par construction).

Mouais; ça me semble surtout une réflexion très faux-cul qui essaye de se parer d’un voile vertueux: j’ai un regard « artiste » sur des corps dénudés (qui, certes ont un coté artistique mais qui ont aussi une charge sexuée indéniable).

Ah ??
être à poil défend mieux une cause politique ??

Vaste sujet…
« je me fout à poil pour montrer que je fais ce que je veux de mon corps », (mecs ou nanas), c’est oublier un peu vite qu’on est toutes tous des animaux sexués. Dont une, si ce n’est LA vocation prioritaire est de perpétuer l’espèce.
Que ça passe par la sexualité, donc par le désir, et que les comportements des femmes comme des hommes sont influencés par ce qui suscite ce désir. Et c’est pas à sens unique (des mecs qui baveraient devant des nanas nues). Les comportements de désir et/ou d’excitation des femmes sont tout aussi impressionnants.(même si souvent plus discrets dans la vie en société; mais il n’y a qu’à voir entre autres exemples les comportements de femme allant voir les Chippendales ou en soirée, à différents âges, quand on lâche les conformismes ou d’être invité à écouter les discussions entre femmes de ce qui les fait…frémir).
Difficile (au 1er degré) de concilier la revendication de « moi je fais ce que je veux; me balader à poil si je veux, je drague ou j’allume qui je veux en mecs » avec le « mais je ne veux pas qu’on prenne ça pour de l’invitation ».
Le langage corporel animal est ce qu’il est…
D’ où des compromis

Oui, et en même temps, les journaux féminins lus à 99.9 % par des femmes sont aussi des concours de femmes dénudées. Va comprendre.
Les discussions (et jalousies) entre femmes étant d’ailleurs souvent étonnamment crues et irrespectueuses là où les mecs sont vantards et lourdingues.

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En quoi le « beau » serait-il « vertueux » ? Quel lien entre une considération morale et une considération esthétique? L’un n’a rien à voir avec l’autre … sauf dans notre cerveau qui nous manipule :grinning:

Une modération a été faite : 54 messages qui s’écartaient d’une interrogation spécifique sur le recours à un marketing de l’image sexualisée des femmes sur les topos ont été déplacés dans un nouveau sujet au Bistrot : Digression de « Topo en Périgord sexiste ? »