Posté en tant qu’invité par jean pierre:
Depuis plus de 20 ans que je randonne j’ai un principe absolu, pourtant apparemment de détail qui m’a sauvé la vie de façon certaine : ne pas utiliser de lanière, ou plus habituellement, une lanière auto cassante ou qui a la capacité d’auto éjection par forte sollicitation.
10 mars 99, fin de descente du Waougoulzat (Atlas Marocain), par une traversée je m’engage dans un couloir de 30m de large et de 100m de haut, bordé par deux falaises continues jusqu’à sa base qui se termine dans un oued. Arrivé au milieu du couloir, au moment de déclancher le 1er virage, craquement monstrueux, 3 secondes de suspens à ne pas y croire, puis 150m de pente au dessus qui décroche en plaques. Pas d’échappatoire possible. On se dit que c’est vraiment la dernière. Plutôt que de tenter vainement de lutter pour conserver encore l’équillibre, je profite de la seconde qui me reste à être encore en équilibre sur les skis pour provoquer le larguage de ceux ci en me jetant violemment en chutte avant de façon à déclancher les fixations.
J’abrège sur l’expérience avalanche et passe les détails pour revenir au fait qu’il m’aurait été impossible de m’en tirer, - que se soit durant la chute libre des 100m de couloir dans une marée de blocs de neige, saut d’un barre, - ou bien en reception au pied du couloir pour m’extirper sur la rive opposée de l’oued que l’avalanche a comblé d’un tas d’une bonne douzaine de m de haut ( ma vitesse de crapahutage à 4pattes, avec toute la post combustion que l’on peut mettre dans ces cas là, était identique à la vitesses de montée du niveau d’accumulation dont je sortais à mi corps. Ce fut très très fin… ) .
Le moindre frein, le moindre phénomène d’ancre, même très provisoire dû a des skis qui seraient restés un temps, ou tout le temps, attachés à mes pieds, aurait été irrémédiable.
Pratiquant rando ski et aussi surf, je ne m’en serait pas sorti si j’avais été en surf (bien qu’avec des coques Flow ça laisse des possibilités de larguage « rapide »… mais c’est une autre affaire…)
En résumé, pour ma part, je m’en tient à un sandow de 5 mm de diamètre, (fournisseur Castorama , type vert) passé dans une boucle de chaussure. Soit ça éjecte par très fort tirage (par décochage de la boucle) soit ça casse (suivant version d’accrochage). C’est très largement suffisant pour ne pas perdre ses skis. Ca offre d’autres commodités : attache très rapide et solidaire des skis pour portages, etc.
Je suis d’accord qu’il est très commode d’avoir des lanières (auto-éjectable) en pente pour toute manoeuvre.
Le stop ski est totalement inopérents dans la grosse poudre (expérience d’ un ski pas retrouvé le jour même avec un ami).
Un petit mousqueton est très pratique mais c’est un leurre en sécurité.
Le velco tel qu’il lexiste sur les modèles vendus n’offre pas plus de sécurité.
L’immense majorité des lanières utilisées en rando représentent une grave hérésie, avec des conséquences de blessures fréquentes ou pires, mais dans ce cas il sont peux à pouvoir en parler.
Les constructeurs ne veulent pas considérer ce pb pour des raisons qui seraient longues à évoquer. J’indique que l’ expérience de larguage de ski évoquée s’est produite avec du materiel de fixation rando en test pour un constructeur, parfaitement réglé (ce qui est très important) mais que je n’ai pas voulu tester avec la lanière prévue.
Comme quoi parfois çà tient à un fil…