Problèmes de cohabitation entre patous et randonneurs

C’est la même problématique avec des gentils toutous dans les parcs urbains. Tu cours tranquillou et tout à coup tu te retrouves avec une paire de crocs au niveau des mollets. Et le proprio, qui a bien vu son chien foncer vers toi, qui te dit « nan mais il est gentil quoi ».
Dans certains parcs, il y a des regroupements de maitres à chiens en plein milieu du passage. Pis y bougent pas : t’as qu’à aller courir ailleurs, c’est privatisé pour le chien.

4 Likes

J’ai lu un article à propos de colliers « anti-loup » : il en faut un pour cinq ovins ou bovins, et ils semblent assez efficaces. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que la personne interrogée dans le reportage expliquait les avoir mis en place pour remplacer les patous, en raison du nombre important de randonneurs dans la zone.

4 Likes

En outre, c’est 280 € par collier. S’il en faut 5 pour protéger un troupeau, le coût est certainement inférieur à celui d’un patou, qu’il faut soigner et nourrir sur plusieurs années ?

Le 1 pour 5 j’ai compris un collier pour 5 bêtes donc si l’on a 500 bêtes il en faut 100, ça devient bcp plus cher. Avec le temps et un développement plus large, on peut espérer que le coût de ces colliers finira par baisser

Edit:
1 pour 5: bovins
1 pour 8: ovins
d’après le site le collier est rentabilisé en un an

Si c’est la solution, une contribution des randonneurs me semblerai pas scandaleuse.
Quand je vois ce que je « donne » pour des trucs inutiles voire carrément nuisibles, :innocent:

Je pense que l’impact le plus probable c’est de rendre la filière française encore moins rentable, donc d’augmenter le nombre de bêtes par berger dans les alpages pour économiser. Je pense au contraire que si on était prêts à payer beaucoup plus cher notre agneau et à stopper la concurrence déloyale avec la NZ et l’Australie via le libre échange, on pourrait rendre cette filière un peu plus humaine. Aujourd’hui les troupeaux font souvent plus de 1000 têtes pour un seul berger. Alors forcément on a plus besoin de chiens et le berger est généralement plus loin que si les troupeaux étaient trois ou quatre fois plus petits.

Au delà de l’impact culturel sur une filière agricole, ce serait aussi renoncer à l’entretien des alpages. Sans pâturage en quelques décennies la plupart des alpages se refermeraient. C’est encore plus vrai en moyenne montagne, par exemple en Provence. Il y a qu’a voir des photos de comparatif avec il y a un siècle pour voir que par endroits les milieux se sont énormément refermés. Et c’est franchement moins sympa de bartasser dans de la garrigue de chêne kermès que de randonner dans des pelouses sèches.

Pour autant, je partage votre frustration sur les emmerdements voire les risques que représente les patous. D’autant plus que j’ai un chien avec qui j’adore randonner et ça limite pas mal les itinéraires pendant la période d’estives, soit par interdiction, soit par peur de devoir m’interposer face à un patou pour sauver la vie de mon chien.

4 Likes

Bonjour,

Si la forêt les recouvrait, ça ferait une grande capture de CO2 sur du plus long terme.
Si la forêt les recouvrait, les animaux sauvages pourraient de nouveau s’y abriter, ce serait très bien pour la biodiversité.
Si la forêt pouvait les recouvrir, ça permettrait aux arbres de migrer en altitude au lieu d’être victimes du réchauffement climatique sur leurs territoires actuels.
Quel avantage pour l’avenir y a-t-il à maintenir les élevages actuels ?

Bernard

2 Likes

Ce n’est pas toujours évident. Les stocks de carbone des sols de prairies peuvent être très importants, et à l’hectare le stockage de carbone n’est pas forcément inférieur sur une prairie comparé à une forêt peu dense et peu haute comme celles qui viendraient remplacer les prairies d’alpages, en tout cas à court terme.

Encore une fois ça dépends où mais en moyenne montagne, la biodiversité est bien plus importante dans les milieux ouverts qu’en forêt. En climat méditerranéen c’est clairement les milieux ouverts type pelouse sèche qui sont les hotpspot de biodiversité (orchidées, insectes, …).

5 Likes

Si tu raisonnes au niveau de l’ensemble des consommateurs, il est extrêmement probable que peu d’entre eux soient prêts à payer plus cher et d’ailleurs rien ne dit qu’on ne continuerait pas à mettre des troupeaux de 1000 bêtes même si le prix de vente était plus élevé.
Peut-être qu’une partie des consommateurs seraient prêts à payer plus cher pour un label assurant un élevage « plus humain » (un peu comme c’est le cas pour les poulets élevés en plein air plutôt qu’en batterie) mais pas sûr que ça puisse représenter une part significative.

Il ne suffirait pas de tracer des chemins et de les entretenir ?
L’élevage ovin ne couvre qu’une petite partie de la France et on randonne partout, souvent de façon très sympathique…

Dans cette petite partie de la France, l’élevage est crucial pour le maintien des écosystèmes et de la biodiversité. C’est un équilibre qui s’est construit sur des milliers d’années.

1 Like

Penser que les forêts ont une valeur environnementale toujours supérieure aux prairies et autres systèmes ouverts est un présuppose

https://www.science.org/doi/10.1126/science.adx7441

3 Likes

Mouarf [Modéré, restons courtois] !
Bien sûr que sous 1500-2000m la forêt colonisera l’alpage si elle peut, surtout quand l’alpage est une grande clairière entourée de forêt (et encore, je connais des clairières qui résistent depuis plus de 50 ans).
Mais la plupart du temps ce n’est pas du tout ce qui se passe. Il n’y a qu’à voir les anciens alpages dans la réserve intégrale du Lauvitel, et plein d’autres dans le PNE et alentour (il y a toujours des estives dans le PNE, mais certains alpages ont été abandonnés, certains avant la création du PNE).
La forêt n’a pas du tout colonisé l’alpage. On a plutôt une explosion de biodiversité, avec des fleurs qui peuvent enfin pousser parce qu’elles ne sont pas piétinées par des milliers de sabots 4 mois par an.

4 Likes

Il est bien évident que la forêt ne remplacera les pelouses situées dans l’étage alpin si elles ne sont plus paturées. Mais pour les pacages situes en plaine ou aux étages inférieurs? Quelle est la part de ces pelouses alpines dans le million d’hectares concerné par l’élevage ovin?

1 Like

Merci pour le respect…
Je suis d’accord que ce n’est clairement pas le cas de toutes les prairies et que c’est très dépendant de l’altitude mais ce qui est certain c’est que les paysages sont modelés par le pâturage. Selon les zones et selon les critères de jugement l’impact est plus ou moins positif.Typiquement l’impact du pastoralisme peut-aussi être super négatif sur certains alpages raides où l’érosion est gravement accélérée par le piétinement.

2 Likes

Le pastoralisme entretient une montagne « anthropique »: estives, sentiers, etc… ceux qui randonnent le savent bien quand des sentiers disparaissent faute d’être empruntés et donc d’entretien.
La montagne -et donc la nature- livrée à elle-même redevient plus tranquille et c’est meilleur pour la biodiversité.
Pour autant, les deux peuvent cohabiter, ça s’est bien fait pendant des siècles.

L’idée que les pratiques locales sont « sages » et respectent la nature est une idée reçue; l’exploitation du bois a fait -et continue de faire- des ravages. Le versant sud des Pyrénées était très boisé au XIXème siècle et l’exploitation forestière en a fortement changé l’aspect à lire les écrits des pyrénéïstes du siècle; plus près de nous elle a grandement contribué à la disparition des ours autochtones en rétrécissant leur biotope avec exploitation, nuisances et création de pistes à gogo en tous versants. Ça continue d’ailleurs avec le pastoralisme qui en changeant de nature (on ne garde nécessairement plus les bêtes comme on le faisait auparavant) a facilité les accès aux estives, là-aussi en créant des pistes (et souvent tout pareil à la truelle) qui détruisent les vieux sentiers intelligents et modifient les accès ancestraux (du temps où Jean Lassalle a présidé -si si, et pendant 10 ans !- le Parc National des Pyrénées, nombre de subventions ont ainsi été employées pour favoriser exclusivement le pastoralisme à l’exclusion d’autres emplois budgétaires…).

Quand il y en a.
Les paysages de haute montagne sont surtout modelés par l’érosion…

1 Like

Montagne anthropisée depuis plusieurs milliers d’années, voir les gravures de la vallée des Merveilles. C’est cet équilibre construit sur un temps long qui est précieux.

2 Likes

Ex. pour 1000 têtes, cela représenterait ( 200 x 280) 56 000 euros… à comparer avec le coût d’un CPT, voire plusieurs ce qui est souvent le cas :
Hyp. à l’année, pour (4 chiens pour 1000 têtes) 14 000 € par chien, soit 38,35 € par chien et par jour… Pas évident.
Cependant les systèmes de protection sont aidés ainsi que l’entretien des chiens.
Remarque, le collier n’éloignerait pas « les chiens à deux pattes » :wink:

Oui, donc, le collier, ça ne peut être rentable que pour les petits éleveurs. Il y a un calcul à faire.

Non, mais les « chiens à deux pattes » ont en principe des capacités d’apprentissage et d’adaptation plus importantes :slightly_smiling_face:.

2 Likes

Et surtout, les moutons non débiles savent très bien se défendre contre ces chiens à 2 pattes (méthode coup de boule).
Malgré tout, ils ne savent pas forcément détecter le danger : 300 moutons dérobés en une nuit : après le vol du troupeau, cagnotte ouverte pour soutenir le jeune éleveur

1 Like

Je pense as que la biodiversité se portait plus mal avant que l’homme y mette sa patte et ça depuis des temps encore bien plus long. Après on peut considérer que les traces de l’activité humaine sont patrimoniales ça je le conçois tout à fait. Mais affirmer que sans le pâturage ovin la biodiversité s’effondre non.

La chasse dérègle aussi la donne car des ongulés étaient sans aucun doute capables d’entretenir des prairies… et les loups de les réguler pour que la forêt ne disparaisse pas pour autant. Fragile équilibre qui a été remis en cause par l’intervention humaine.

Dans les Alpes du sud on retrouve aussi beaucoup de traces de restanques dans les milieux ouverts. Restanques qui étaient utilisées pour les cultures plus que le pastoralisme. Cultures qui pour le coup ont quasiment totalement disparu. Ce serait top si ça revenait mais c’est pas super rentable j’imagine… Certaines de ces zones de restanques ont d’ailleurs été reconquises par la forêt. On peut parfois y retrouver quelques oliviers séculaires perdus au milieu des chênes ou autres espèces méditerranéennes.

Sinon juste un truc oui les milieux ouverts c’est favorable à la biodiversité. Mais faut pas non plus dire que la forêt ne l’est pas. Cf Amazonie… Ce qui est intéressant c’est l’alternance de boisements et de zones plus ouvertes mais dire que seul le pastoralisme peut maintenir ces zones ouvertes non. Et l’élevage trop intensif, celui qui utilise le plus de patous, est même mauvais pour ces prairies.

4 Likes