Posté en tant qu’invité par Michel:
Bebos a écrit:
Ca me parait pas bien logique
ton raisonnement Michel, de l’accidentologie est réalisé dans
de nombreux domaines autres que les risques d’avalanche
(inondations, pollutions, accidents industriels…) et sert
souvent de base à toute démarche préventive
En effet Bebos, la nuance, et ellle est importante, est que les enquetes sont conduites par des professionnels avec un sérieux que personne ne peut nier. Il suffit d’aller consulter le site du BEA (Bureau Enquete Accident) et le rapport sur le crash du Concorde pour constater le sérieux des enquetes et que la traçabilité n’est pas un vain mot dans l’aéronautique. Pour le domaine de la montagne, il en va un peu différemment : d’abord dès qu’il y a mort d’homme, une enquète est systématiquement diligentée par le procureur de la République, qui peut décider de recherches de responsabilités et de poursuites judiciaires. On en apprend beaucoup dans l’ouvrage « Droit de l’Alpinisme et Sauvetage » de Pierre Sarraz-Bournet et Jean Louis Grand PUG 1988.
Quant aux enseignements à tirer des accidents, ce n’est surement pas à chaud qu’il convient de les tirer. Que conclure de l’accident de Michel CROZ et co au Cervin en 1865 : sans doute que la corde est responsable des 4 victimes et qu’il convient de ne plus utiliser de corde en montagne ? Que conclure de l’accident de Bruno Gouvy ? de celui de Patrick Berhault ? du guide emporté en septembre avec son client au Mt Blanc du Tacul ?de celui de 3 anonymes ? Qu’apprend on de ces accidents en vue d’une pratique plus sûre pour l’alpiniste moyen comme moi ? RIEN. Il appartient à l’ENSA de tirer des conclusions (et ils le font) pour faire évoluer l’état de l’art des pratiques en alpinisme et en ski de montagne.
Ma réaction vise clairement certains échanges récents sur l’accident des Bauges où on entend tout et son contraire, des jugements à l’emporte pièce, même s’il est vrai que les médias ne font pas grand chose pour élever le débat. « C’était une collective du CAF d’Annonay, et d’après le JT de France3 c’était des randonneurs à raquettes » ou « Je suis parfaitement de ton avis. 16 h 50 encore en altitude, sans commentaire !. » ou dans ce sujet même « accident sans erreur autre que celle d’être en montagne », est il possible qu’être en montagne puisse constituer une erreur ?
La sécurité s’appuie sur la formation et il existe de bons stages ou de bons bouquins là dessus. L’information fournie par les médias (Internet, JT, Dauphiné…) ne permet en aucun cas de progresser en sécurité, faute de diffusion précise des causes des accidents. Depuis que je pratique la montagne, j’ai heureusement plus vu d’imprudences (à mes yeux) que de victimes d’accidents.
Bonnes ballades,
Michel,
PS je ne suis pas le « Michel » qui s’est exprimé plus haut sur ce sujet.
[%sig%]