Pour ma part, je crois qu’on ne se méfie pas assez de la chaleur apportée à la colonne par l’eau qui y coule. Il y a eut une période de redoux assez longue dans les Pyrénées aussi. Cette chaleur des supports rocheux et des étages supérieurs de Gavarnie qui prennent le soleil plus longtemps que le bas, elle ne s’évacue pas aussi vite que le refroidissement météo. Et l’eau qui coulait ce jour-là était sans doute plus chaude que l’eau qui coule parfois au cœur de décembre-janvier. Je pense qu’on ne se méfie pas assez de cela, mais cela étant, c’est un peu complexe en pour tirer des enseignements simplistes.
Pour ma part, j’ai déjà cassé une colonne : 1m environ au-dessus de mes piolets, elle était petite/courte (3-4m en estimant la base cachée par la neige), posait au sol et s’est couchée sur le cailloux, il caillait sévère depuis longtemps en janvier. Voilà pour le coup du trop froid, trop rigide, trop fragile. Un ami a déjà cassé le rideau de Supercramp directe à l’Alpe d’Huez dans les années 80, juste sous ses pieds. Il faisait chaud, au soleil … Alors bof pour l’analyse.
Concernant la descente des seconds, il est difficile d’anticiper pourquoi ils ne sont pas descendus. Ce peut être un choc psychologique comme une vraie raison « mécaniste » de corde coupée. Cela dépend aussi de la vitesse de prise en charge de la victime pour assurer les premiers gestes (même si inutiles ici), qui rend idiot le suraccident de la descente. En fait, pour l’avoir vécu plusieurs fois, c’est juste des situations trop compliquées pour les retranscrire par écrit sur un forum avec des messages aussi courts. Il faut en discuter autour d’une table (et d’une bouteille parfois).
Alexis.