Ai-je critiqué la régulation, la nécessité de concerter les autorités locales avant une action d’ouverture/ modification d’une voie déjà ouverte? Je ne pense pas; je m’interrogeais sur l’impératif de ne pas " modifier le support" énoncé par cambouis comme règle générale d’ouverture dans un parc. naturel. Bien sur que l’ajout de 2 spits par relais change la donne par rapport au style de la voie. Mais pas tant que ça si on raisonne en terme de « pureté » et de « non dégradation » du rocher.
Nouvelle voie Face sud de la Meije
Ce qui est dommage c’est que ça peut interdire d’ouvrir des voies « semi équipées », permettant de passer par une zone compacte de dalles entre deux parties intéressantes sur coinceur plutôt que d’aller s’emplâtrer dans une fissure dégueulasse pour la liaison, qui va très vite rebuter beaucoup de grimpeurs et les pousser tous dans les mêmes classiques (hors question de niveau de grimpe).
Après je ne sais pas quelle est la difficulté dans ce cas là d’obtenir l’autorisation dans les Ecrins. Je suppose qu’un CV comme celui de l’ouvreur offre certaines garanties qu’il ne sera pas fait n’importe quoi…
Cette nouvelle ouverture à la Meije n’aurait pas été possible sans perfo. Si vous lisez l’article complet (https://alpinemag.fr/sacree-ouverture-face-sud-meije-ribeyre/) j’explique que lors de la réunion du COPIL équipement du Parc National des Écrins, il a été demandé aux ouvreurs de se tenir loin de la voie historique. A la base j’avais prévu de couper deux fois la Chapoutot/Chaud mais finalement nous avons réussi à rester à sa droite.
Donc oui la régulation est une bonne chose mais l’interdiction pure et simple est une bêtise…
Le meilleur positionnement sur cette question est certainement proche du tiens, c’est à dire un positionnement plus nuancé et complexe que la binarité simpliste du « pour » ou « contre » le spit
Je suis assez d’accord, la problématique que je vois étant que cette non binarité arrive à s’exprimer à partir d’un « gros » niveau et sur des faces importantes mais qu’on ne la retrouve que minoritairement dans les falaises fréquentées par le tout venant des grimpeurs. Ce qui fait qu’on commence à se poser la question en arrivant à un niveau et une expérience plus élevé, voir même qu’on ne se la pose jamais. Est ce que ce n’est pas ça le plus gros problème pour obtenir un « juste milieu ».
Je me rappelle aux canaries de falaises où en lisant le topo il fallait se dire à chaque fois (équipée ou non?) et où beaucoup avaient le paquet de friends dans le sac même s’ils ne faisaient qu’une voie comme ça. C’était l’équivalent d’une falaise école chez nous et je pense que ça éduque directement à l’idée que toutes les grimpes sont possibles, sans limiter ça à un sacré niveau comme la réalisation à la Meije.
PS: et j’arrête la digression, à l’origine je suivais le sujet parce que je trouve que c’est la classe cette nouvelle voie @leiming
Merci @Seb.D. C’est un sujet vaste et complexe et il est vrai que le niveau technique des intervenants influence grandement leurs prises de positions.
Toujours dans le cas de cette voie en particulier, voici la démarche que nous avons essayer de suivre :
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Les relais sont sacrés : au moins un goujon par relais. Ce lieu est sanctuarisé.
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Tant que les protections naturelles sont possibles et suffisantes, la perceuse reste accrochée au baudrier. (le point clef est ici)
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De temps en temps, quand cela est nécessaire et pour orienter les futurs répétiteurs, des points sont placés même s’ils ne sont pas nécessaires pour se protéger.
Suivant le niveau de chacun, les possibilités de se protéger naturellement seront plus ou moins « suffisantes ». Plus l’acceptation à « engager » est grande plus la cotation obligatoire sera élevée.
Si l’on prend l’exemple des trois dernières voies de la face sud de la Meije on peut voir de réelles différences entre la cotation max et la cotation obligatoire. Et cela ne dépend que de l’équipement en place mais aussi de la facilité à protéger.
Mitchka : 7a max, peut-être 6a+/6b obligatoire. On peut grimper cette voie avec seulement un jeu de friends réduit. ==> l’équipement en place doit être complété mais en moyenne on clippe plus de points en place que ce que l’on en pose.
Les grimpeurs se cachent sur une vire : 6c max et presque 6c obligatoire. Il faut dans celle-ci 2 jeux complets de friends. ==> L’équipement en place est minimaliste et demande la plupart du temps de se protéger.
Athée Pieds : 7c max ? et 6c obligatoire. Il faut ici aussi 2 jeux de friends. Certaines longueurs demandent de presque se protéger intégralement sur coinceurs mais d’autres sont presque intégralement équipées car le rocher était trop compact.
Trois voies ouvertes sur une vingtaine d’années et pourtant trois style aussi proches que différents !
La diversité fait notre richesse !
après moi je dis ça, mais j’aime tous les styles de voies et je comprend qu’on veuille faire des relais bétons et des lignes de rappels efficaces et sécus. Simplement j’irais pas me battre contre une interdiction de goujonner dans la zone cœur d’un parc national , tant que la pratique de l’escalade en elle même reste possible.
Mais oui comme tu dis arrêtons de digresser et félicitations aux ouvreurs, la voie a l’air bien chouette.
A noter également une nouvelle voie à la Tête S du Replat par @druide
Naomie Crumble sur Alpine Mag
Le topo de Naomie Crumble sur CampToCamp
Tu doit pas souvent grimper en Vanoise mon ami pour sortir ce genre de propos…
parce que le rocher et calcaire et se protège assez mal ? ça a pas freiné les mecs qui ont ouvert les piliers de l’épena, les voies le l’aiguille de la vanoise etc en gros tout ce qui a été fait avant les années 90, le tamponnoir est un super outil pour bétonner très ponctuellement un passage ou un relais et se restreindre de manière draconienne sur l’emplois des spits.
As tu parcouru des voies à l’epena ou à l’aiguille de la Vanoise ? Parce que moi un grand nombre ( toutes sauf une de gab à l’aiguille) et j’ai même ouvert dans l’epena pas plus tard que cet été. La plupart des voies sont en parti spité ( toutes à l’aiguille à l’exception de salut ginette que j’ai partiellement parcouru) à l’epena le j’ai repitonné les relais et certaines longueurs, ainsi que la descente. À la place d’un vieux piton rouillé, un spit n’est il pas plus judicieux ? J’ouvre au perfo beaucoup de mes voies, et ça permet de passer dans du beau caillou sain c’est ça aussi le partage de l’escalade. Imaginer et réaliser un itinéraire pour les autres de bonne qualité. Ouvrir avec un perfo ce n’est pas si facile surtout pour moi quand ça commence à dépasser le 6b, donc il ne faut pas dénigrer et oublier l’aspect aventure de la démarche. Le niveau de grimpe et la demande des grimpeurs à aussi changer, les mœurs ne sont pas les mêmes qu’à l’époque du chaps (qui lui aussi à eu recours à la chignolle). Heureusement que des démarches d’ouvreurs permettent de grimper dans de nouveaux itinéraire même en Vanoise ou dans les calanques, sinon notre activité serait bien triste…
ah mais je dénigre pas l’ouverture avec perfo, mélange pas tout, je dis juste que ça me parait pas incroyable qu’un parc national interdise son utilisation en zone coeur.
Tu vois je rentre juste de l’elbsandsteingebierge (à la frontière entre l’allemagne et la république tchèque), c’est aussi un parc national, les règles concernant l’escalade y sont extrêmement strictes, pas de magnésie, pas de coinceurs métalliques, interdiction de la moulinette, interdit d’équiper du haut, interdit d’utiliser un perfo et minimum 3 à 5 m entre les points (en réalité, sur le terrain beaucoup + ).
Eh bien il y a des mecs qui grimpent là bas dans le 7c/8a, que ça se prête ou non à la protection naturelle, au final tu te retrouves avec un panel de voies de toutes difficultés, certaines mortellement dangereuses, d’autres très sécu, et juste tu y vas en connaissance de cause. Au final tu as une zone très préservée, avec des grimpeurs qui acceptent sans problème qu’une ligne soit impossible, et tout le monde joue le jeu. C’est juste différent, c’est en ça que je trouve que le fait qu’un parc national interdise l’équipement systématique ne me choque pas outre mesure.
J’aime aussi grimper sur de l’équipé, ça m’arrive parfois d’ouvrir avec un perfo, mais le plus souvent sur coinceurs, tout ça pour te dire que je dénigre pas l’utilisation de la chignole, juste je comprends qu’on veuille la réglementer.
C’est pour protéger le rocher qui est spécialement fragile (il marque même avec des coinceurs). Il y a pas mal d’endroits comme ça.
C’est pas le même problème avec d’autres cailloux.
Sans doute. Mais des cailloux que le perfo ne ‹ marque › pas, il n’y en a pas beaucoup.
Donc rien de choquant à ce que son utilisation puisse être réglementée par un parc national. Qui a d’ailleurs bien donné son accord à l’ouverture de la voie dont on cause ici, il me semble.
Comme pour plein d’autres questions, il ne s’agit pas de supprimer tout impact d’une activité (ce qui ne pourrait se faire qu’en l’interdisant totalement), mais de promouvoir une pratique raisonnable, ce qui peut passer par des réglementations, demandes d’autorisation, etc. Je crois que c’est le point de vue que @cambouis cherchait à défendre, et je l’y rejoins.
oui, mais dans du granit, du gneiss ou du calcaire « normalement » une fois que tu fais un trou c’est bon. Dans du grès si faut refaire un trou tous les ans parce que celui d’avant s’est ovalisé ça va pas être très durable.
Après oui comme tu dis les PN sont tellement restrictifs qu’on peut déjà s’estimer heureux qu’on puisse y grimper.
Visiblement, un autre parc, le PNV, a aussi donné l’accord pour l’ouverture avec pose de goujons de la voie ouverte par @Yorick_vion à l’Epéna (dont toutes les faces se trouvent en zone coeur). (Je précise que je ne critique pas ces goujons).
Ajouter à ça les rééquipements et ouvertures sur goujons ces dernières années en zone coeur du PNV.
Donc de quoi se plaint-on ?
Qui t’as dit que j’avais ouvert sur goujon ? La voie est en clean 0 points sur 500m, et la descente sur piton…du grand bubu de camptocamp… Fidèle à toi même. Au lieu de plagié les topo tu devrait commencer à ouvrir aussi. Allez
Désolé, j’avais compris ton post de travers en le lisant trop vite :
J’ai qq ouvertures à mon actif, sans aucun goujon (ni piton ). En fait si, j’ai aussi participé à des ouvertures sur goujons mais ce n’est pas moi qui les plantait (sauf pour une couenne)
Pour les plagiats, tu peux m’en citer, histoire que je les supprime ? (Je te préviens que ça ne va pas être facile d’en trouver ! Ton allégation est de la pure diffamation).
Il faut avoir la pèche.