Motivations et dépendance à la montagne

[quote=« pas2tire, id: 1701309, post:9, topic:150274 »]Moi aussi je ne peux plus aller en montagne, pour la première fois depuis 30 ans. C’est dur, très dur.
Ce que je vis actuellement n’a rien avoir avec la modération, ni avec l’équilibre. Je suis devenue à fleur de peau, ultrasensible sur des sujets qui m’ont toujours tenu à coeur (la tolérance, le racisme, les jugements à l’emporte-pièce, l’environnement … ) J’essaie de me contrôler.

Faire de la montagne, c’est aussi un art de vivre: on apprend à ne pas gaspiller son existence, à ne pas être esclave de la société de consommation, à économiser son énergie mentale en évitant de s’énerver pour des broutilles, à être très sélectif quant à l’usage qu’on fait de son temps et de ses loisirs. On se passe très bien de la télé ! Ce qui n’empêche pas à se passionner pour d’autres domaines, ou se donner à fond (famille, boulot, proches en situation de détresse … ) quand la situation l’exige.

Difficile d’être un tiède quand on aime la montagne[/quote]

Etrange cette réaction. Je comprends que, dans le contexte politico-économico-écologique du moment, une « ultrasensibilité » puisse être une réaction « normale ». Par contre, pourquoi arrêter la montagne alors qu’elle peut constituer un bon échappatoire, un bon espace de liberté pour se ressourcer et prendre des forces pour affronter la réalité du quotidien ? Et pourquoi la montagne ne pourrait-elle pas devenir un carburant de ton engagement pour ou contre la tolérance, le racisme ou l’environnement ?
Oui, le temps que l’on passe en montagne est peut-être inutile et surement très futile mais, s’il est une source d’équilibre, pourquoi s’en priver ?

Joli !!!

et sinon…

me fait penser au bouquin sommets et dépendances, que je recommande vivement. Ce n’est pas en rapport avec le sujet (ou peut-être oui?), mais c’est une délice.

Posté en tant qu’invité par Accro en manque:

Voilà bientôt une année que ma santé me prive de ma drogue tant aimée!
Mais je suis pas très adepte de forum, si t’as envie d’en discuter par mail, là je suis plus ouverte… enfin pour autant que tu ne te prenne pas pour Dr Freud comme dans ton pseudo :wink:

Posté en tant qu’invité par rth:

moi, arrêter le haut niveau en montagne, j’ai cru en crever
la crise de manque, plus d’adrénaline, la fadeur du quotidien
et puis c’est comme un deuil en fait, six mois et ça fait moins mal, et puis encore quelques mois, et d’autres encore
et on oublie, un peu, mais jamais complétement

Posté en tant qu’invité par pas2tire:

[quote=« Rolando, id: 1701483, post:21, topic:150274 »]

[quote=« pas2tire, id: 1701309, post:9, topic:150274 »]Moi aussi je ne peux plus aller en montagne, pour la première fois depuis 30 ans. C’est dur, très dur.
Ce que je vis actuellement n’a rien avoir avec la modération, ni avec l’équilibre. Je suis devenue à fleur de peau, ultrasensible sur des sujets qui m’ont toujours tenu à coeur (la tolérance, le racisme, les jugements à l’emporte-pièce, l’environnement … ) J’essaie de me contrôler.

Faire de la montagne, c’est aussi un art de vivre: on apprend à ne pas gaspiller son existence, à ne pas être esclave de la société de consommation, à économiser son énergie mentale en évitant de s’énerver pour des broutilles, à être très sélectif quant à l’usage qu’on fait de son temps et de ses loisirs. On se passe très bien de la télé ! Ce qui n’empêche pas à se passionner pour d’autres domaines, ou se donner à fond (famille, boulot, proches en situation de détresse … ) quand la situation l’exige.

Difficile d’être un tiède quand on aime la montagne[/quote]

Etrange cette réaction. Je comprends que, dans le contexte politico-économico-écologique du moment, une « ultrasensibilité » puisse être une réaction « normale ». Par contre, pourquoi arrêter la montagne alors qu’elle peut constituer un bon échappatoire, un bon espace de liberté pour se ressourcer et prendre des forces pour affronter la réalité du quotidien ? Et pourquoi la montagne ne pourrait-elle pas devenir un carburant de ton engagement pour ou contre la tolérance, le racisme ou l’environnement ?
Oui, le temps que l’on passe en montagne est peut-être inutile et surement très futile mais, s’il est une source d’équilibre, pourquoi s’en priver ?[/quote]

J’ai une personne proche dépendante à ma charge. Pendant des années, j’ai pu concilier responsabilités familiales et pratique de la montagne. Même si c’était parfois difficile pour ce qui concerne l’organisation. J’ai connu d’autres aidants familiaux à la montagne, certains étaient mes compagnons de cordée. Pour moi la montagne n’a jamais été une activité relevant des catégories: rentable/non rentable, utile/inutile, divertissement/sérieux.

mais il y a bien des façons différentes de l’aimer
certaines s’accommodent mieux d’une rupture d’activité
mais l’impression de « manque » est toujours présente …

si tu t’arrêtes de grimper pendant quelques mois, il ne te manque rien ?

Posté en tant qu’invité par Andropausé:

Comme c’est joli !

Que serait donc une « andromorphine » ?
Peut-on augurer qu’elle apaiserait l’idée - traumatisante, s’il en est ! d’être un homme ?

Ou bien qu’elle serait un morphiomimétique spécifiquement sécrété par et pour les couillus ? Ce qui est étayé par la racine grecque exprimée par le substantif « andros » : ce qui a trait à l’homme" ?

Ou bien encore qu’elle permettrait d’expliquer, de part une expression sexuelle spécifique, certains comportements qui semblent caractériser pour son bonheur ou son malheur le genre masculin ?

Enfin : serait-elle l’ultime et infrangible écueil sur lequel se briseraient sans recours les prétendues « théories du genre » ?


… …

Quoi qu’il en soit, je trouve particulièrement fécond, drôle et profond, le « télescopage » sémantique que vient d’exprimer notre ami pierre yves.
Les endorphines du plaisir linguistique ne valent-elles point les supposées andromorphines des plaisirs alpins ?