Concours Photo Sophie 2025 - Résultat du jury et vote du public

Ben elle est pas en noir et blanc et ça me ça comme ça

C’est Mont Perdu ? Je trouve que justement, malgré le bruit, le piquet est pas mal !

Voila l’explication des bordure noires inégales sur cette photo :slight_smile:

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Si vous voulez du noir et blanc allez voir les photos de mon copain Olivier Larreyhttps://olivierlarrey.org/work et en googelisant un peu vous en verrez d’autres ainsi que celles de Fred son frère

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Je ne connais pas bien Doisneau, et je croyais naïvement, vu le contenu des photos et vu son année de naissance, que ses photos en noir et blanc dataient d’avant 1935.
Or je viens de voir qu’il a publié en noir et blanc après la démocratisation de la pellicule couleur.
On peut donc se demander pourquoi cette démarche. Qu’est-ce ce ça amène comme sens à ses photos.

Tu les vois où, ces bordures ?

Oui, c’est celle-là.

La question ne se posait pas à cette époque; même après, et même maintenant. C’est une esthétique qui imprègne l’histoire de la photographie et que l’on retrouve dans la photo « réaliste », de rue, de reportage, de guerre, dans la photographie de l’instant décisif de Cartier-Bresson ou Willy Ronis, dans la photographie « humaniste » de Doisneau, Boubat ou Dieuzaide, dans la photographie « graphique » de Riboud ou Sieff, la photo de guerre (Capa, Caron, Natchwey), l’école du paysage américaine (Ansel Adams, Weston), etc, etc…
Ce n’est pas un principe intangible, bien sûr, mais la couleur marque moins l’histoire de la photo que le noir et blanc.

Et c’est quoi le piqué?

Le piqué ou acutance est une notion utilisée en photographie et au cinéma pour désigner la qualité de détail d’une image. Plus le piqué d’une image sera important, plus l’impression de netteté sera grande.

Revers de la médaille, beaucoup ne jugent une photo que sur le piqué au détriment de l’essence même de la photo, de son émotion, de ce qu’elle dit et par conséquent jugent davantage le matériel que la photo. On peut avoir une photo superpiquée sans intérêt, une photo c’est un tout le piqué n’est qu’un élément technique parmi d’autres.

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Ici:
https://www.camptocamp.org/images/1821007/fr/-concours-photo-sophie-2025-breche-de-roland

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Bravo à tous, participants et jury.
Comme chaque année, j’ai hésité entre proposer trois de mes misérables photos et participer au jury. Il me semble que le niveau technique est encore en progression.

Ah, OK.
(je posais la question pour la photo en NB; celle en couleur est un scan d’une diapositive Kodachrome (snif !))

J’entends ton attachement à certains critères classiques de construction d’image. Maintenant, j’aimerais te partager ce qu’elle me fait sentir: la difficulté à identifier le sujet me plonge dans l’expérience d’observation de la faune, la photo demande un effort du regard, comme dans la vraie vie. Le choix du noir et blanc élimine l’attention au couleur, souvent enivrantes, qu’on peut trouver en montagne. Il ne reste plus que le contraste entre le sous-bois sombre, d’où je suppose que la photo a été prise, et le champ dans lequel pose tranquillement le cerf. La photo est-elle parfaite? Non. M’émeut-elle? Oui? Quelques corrections pourraient-elles améliorer cette impression? Sans doute? Est-ce essentielle pour me satisfaire? Non.

Merci pour ce partage !

Il y a, dans cette photo, une puissante impression d’être à la place de celui qui voit le cerf. Le point de vue du photographe. Cette sensation que doit éprouver le chasseur embusqué, lorsque d’un coup la proie tant pistée traverse son champs de vision. Une montée l’adrénaline. Suivi d’un questionnement : dois-je tirer sur la gâchette ? C’est quand-même le roi de la forêt qui est là !
L’uniformité des noirs met les espèces dans le même panier : la peau de l’animal a la même matière que celle de l’arbre. Ni l’un ni l’autre non d’yeux. Les bois du cerf ressemblent aux branches des arbres.
Les arbres, piliers protecteurs, sont bien plus grandement dimensionnés que le roi lui-même, petit, au centre du cadre.
Les arbres et l’animal forment un même monde. L’humain, lui, est-il invité ?

Belle interprétation, qui est la tienne.
Qu’a voulu faire passer comme message l’auteur de la photo ?
L’un et l’autre sont subjectifs, et peut-être se rejoignent, se complètent, se contredisent ?

Bien sûr, c’est subjectif, ça peut être contredit ou débattu.
Je ne sais pas quel message a voulu faire passer l’auteur, héhé. Car le truc, même si la tentation est grande, c’est d’éviter de parler de son auteur.

Tu penses donc que le spectateur peut entièrement s’approprier l’œuvre ? ( Personnellement je le pense, mais ce n’est pas le cas de tout le monde )

Héhé, bonne question à laquelle je n’avais jamais songé, je ne sais pas.
Ce que je pense c’est qu’une oeuvre est libre, autonome et vivante. Elle n’appartient plus à l’auteur. L’auteur a été juste un artisan qui a permis à l’oeuvre de naître et d’être montrée au spectateur. L’oeuvre est plus puissante que l’auteur.
Ce qui compte, en tant que spectateur, c’est de décrire ce que l’on a, là, devant les yeux. En s’appuyant sur des outils peu subjectifs, pour le coup.
Qu’y a t’il dans cette photo du cerf ?

Qu’est-ce qui la fait vivre ? Le regard du/des spectateur(s) ? Et du coup, l’œuvre en tant que telle c’est quoi ? Ce n’est pas la réalité, qui a juste servi de support à l’auteur. Mais il y a alors un peu de l’auteur dans l’œuvre quand même. Non qu’elle lui appartienne, mais d’ailleurs ce serait plutôt l’inverse…

Ou dans le ventre ? Les émotions. Pas forcément besoin de les justifier par une analyse objective, non ?

Salut à tous,
C’est moi qui ai fait la photo « entre les ombres ». Je dois d’abord dire qu’en tant que photographe débutant (Je viens de m’acheter mon premier boîtier) je suis extrêmement heureux de vous voir débattre, discuter et apporter des angles de vue auxquels je n’aurais pas pensé… C’est plaisant et je vous en remercie.

Je vais essayer de faire un bref « récit » de la photo:
Je l’ai prise pendant la période du brame, il y’a environ 1 mois lors d’un stage d’amm organisé par ma fac (je suis en DEUST activités de pleine nature) ce stage étant le dernier, il avait une saveur particulière pour plusieurs raisons. C’était le premier avec mon boîtier, il était en plein dans la bonne période pour voir les cerfs, et bien sûr… C’était le dernier.
C’est pendant le dernier affût, sur le chemin du retour après 2h d’attente à ne rien voir qu’on les voit soudain… 2 biches et un cerf à même pas 200 mètres de nous.
On s’allonge, on se tait, et on profitera pendant une demie heure dans cette ambiance irréelle brumeuse, aux dernières lueurs du jour.

Pour ce qui est de la photo maintenant, j’ai tout de suite voulu la prendre lorsque le cerf était au milieu des 2 arbres. La vision du roi de la forêt si petit, presque chétif entre les deux arbres, et à la limite du grotesque avec son bois en moins (j’ai quand même attendu qu’il tourne la tête du bon côté pour ne pas voir son bois manquant) alors qu’on le cherchait depuis 3 jours contrastait tellement avec notre attente que ça m’a semblé évident de prendre en photo ce moment si particulier.
Et pour moi, les deux arbres sont eux aussi les personnages principaux de la photo, eux qu’on voit tellement souvent qu’on ne les voit même plus…
Enfin, pour le NB, j’ai longuement hésité à le rajouter pour deux raisons:

-La luminosité était très particulière. Des tons oranges typiques de l’automne, associés à la noirceur de la demie heure qui suit le coucher de soleil et à la brume (qui a déjà vu le plateau d’ambel sans brume!?). Mais je ne voulais pas qu’elle éloigne l’attention du spectateur des sujets. De plus, le noir et blanc apporte un certain pessimisme à la photo, il enlève le peu de couleurs chaudes qui étaient présentes… Je ne saurais pas l’expliquer mais j’aime ce type de photos.
Ne vous inquiétez j’aime beaucoup ma vie :joy:.

-Deuxieme raison, j’ai eu du mal à accepter la qualité de la photo… Techniquement, je ne l’aime pas beaucoup: mon boîtier débutant à du mal des 1600 isos, et mon objectif ouvre à 6.3 à 250mm, logiquement vu la luminosité ambiante, le flou de bouger était inévitable sans trépied. En rajoutant le léger bruit qu’il y’a la photo, j’ai donc décidé de la mettre en noir et blanc pour gommer les problèmes techniques de la photo. Je sais: beaucoup regrettent l’utilisation du nb lorsqu’il est utilisé pour cette raison mais bon, j’aimais cette photo pour son côté artistique et je voulais lui laisser sa chance pour le concours, sans compter que la première raison que j’explique juste au dessus me faisait déjà pencher pour le nb.
Merci de m’avoir lu!

PS: j’en profite pour mettre mon Instagram, n’hésitez pas à me donner des retours si vous voulez: photo.toine

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