Comment avez vous appris l'usage des piolet/crampons/bâtons?

Tout à fait, je ne voulais pas réduire ton intervention à ça.

Sans faire un débat inné/acquis ni opposer la lecture à la pratique, je trouve qu’avoir une vision claire de ce qu’on fait participe à la création d’un mouvement reflexe comme l’arrêt d’une chute. Bien sûr, ça ne remplace pas la pratique.

Par ailleurs, même sans être guide, on peut être amené à expliquer une pratique à un partenaire ou un quidam. Là encore c’est sympa de connaître les tenants, les aboutissants et les concernements.

Merci à Weenie d’avoir déterré cette discussion qui a pu ainsi s’étoffer ainsi que les statistiques
Merci d’avoir répondu à la question « Comment avez vous… » ou quelquefois à « Comment faut-il selon vous… »

En ce qui me concerne, mon premier apprentissage fut à l’âge de 15 ans : arrivé au pied d’un glacier l’encadrant (CAF) me confie un piolet et me dit « si tu tombes, tu le plantes comme tu peux… ». Ah ? :o J’ai survécu à ça et j’en suis resté là quelques années croyant qu’il n’y avait rien à apprendre et que seuls les plus forts survivent :rolleyes:
J’ai ensuite lu quelques livres avec admiration (Technique de l’alpinisme de Bernard AMY) mais je sais aujourd’hui qu’ils étaient bien incomplets.
J’ai donc commencé par faire « comme tout le monde », croyant bien faire.
Quelques années plus tard j’ai eu à organiser une « école de neige ». Et là je me suis trouvé face au flou de mes connaissances et à une lourde responsabilité.
Alors, j’ai tout repris du début, cherchant une logique, une progression, une méthode ( et je n’ai pas beaucoup dormi la veille de cette journée ! )
Je m’en suis sorti sans dire trop de bêtises et le résultat fut étonnant …

C’est en ayant à enseigner à d’autres que je me suis rendu compte des incohérences de ce que j’avais lu, entendu ou même ce que j’ai vu faire par des gens qui se présentaient comme compétents.

Ce que j’ai lu, entendu ou vu m’a servi de base bien sûr mais, c’est en le remettant en question et en faisant des exercices méthodiques que j’ai pu y remettre un peu de clarté, corriger certaines erreurs et que j’ai vraiment appris.

C’est pas tout de voter, il faut lui trouver une signification…

J’ai concocté une interprétation des résultats que j’ai jugé préférable (pour l’instant) de ne pas afficher ici pour ne pas interférer avec le sondage.
Je l’ai publiée là :
http://alpinismes.free.fr/
Chapitre : Neige&TerrainsGlissants
Rubrique : Comment avez-vous appris?

Tout à fait d’accord. Ma propre expérience m’a montré qu’arrêter une chute sur la neige n’a rien de naturel ou d’inné.

Il se trouve que j’ai commencé à crapahuter en montagne seule, sans personne pour me montrer et dans des montagnes très peu fréquentées. Et venant de cités de la banlieue parisienne, je n’avais aucune expérience « environnementale » préalable. Et bien entendu, à une époque où les sites web n’existaient pas encore!

J’ai commencé sans bâtons (en fait, ce sont eux que j’ai utilisé le plus tard) ni piolet, ni crampon ni aucun matériel d’aucune sorte.
Et il m’est arrivé de faire de longues glissades sur des névés sans pouvoir m’arrêter: seulement quand la pente devenait moins raide ou que j’arrivais sur de l’herbe ou des rochers. Beaucoup plus tard, j’ai lu dans des livres qu’il fallait se retourner (sur le ventre). Disons, que ce « réflexe » ne m’est jamais venu naturellement: sans doute a-t-on besoin de voir où on va arriver.
Après l’une de ces glissades avec quelques dommages collatéraux, j’ai fait l’acquisition d’un piolet. Mais là encore, ma première glissade n’a pas été évidente à arrêter, même si naturellement, je m’étais un peu mise sur le côté (mais pas sur le ventre) pour pouvoir m’arrêter.
Et c’est pour la première fois dans un livre que j’ai vu qu’il fallait se retourner et j’ai ensuite fait quelques petits tests concluants.

Pour les autres emplois du piolet, c’est venu beaucoup plus tard avec la pratique de l’alpinisme en club, et un stage.

Pour les crampons, c’est un peu la même chose: la première fois que je les ai utilisés, c’était pour faire le Mont Blanc, avec d’autre personnes tout aussi peu expérimentées que moi. Et j’ai très vite compris naturellement qu’il fallait un peu plus écarter les pieds que lors de la marche normale pour ne pas se prendre les pieds dedans. Mais c’est lors de mon stage d’alpinisme, quelques années plus tard, que j’ai appris (grâce au guide) à descendre des pentes de 35-40° face à la pente: je ne l’aurais pas fait « naturellement » seule.

Par contre, pour les bâtons (venus plus tard avec l’âge pour protéger mes genoux), j’avoue que je les ai toujours utilisés « naturellement », sans suivre d’explications particulière, et d’ailleurs de différentes façons selon la nature du terrain (et le sens montée ou descente).

Bref, c’est donc difficile pour moi de répondre au sondage car, comme beaucoup de monde sans doute, j’ai appris de différente façons (et je n’ai sûrement pas fini d’apprendre!).

Bonnes montagnes à tous.
P’tit’ étoile.

le 1er guido avec lequel j’étais en stage d’encadrement m’a dit ; si tu sais marcher partout, sur tous terrains, bien poser tes pieds (en silence) tu sauras aller partout

et c’était vrai !

j’ai appris ensuite (avec pro, pas tout seul)les différentes techniques avec piolet (sans dragonne malgré le fait que les fabricants et magasins de sport en proposent !

Je suis d’accord !

[quote=« Francois, id: 1226338, post:26, topic:101758 »]

Je suis d’accord ![/quote]

Surtout avec des crampons parce que trainer les pieds en crampons c’est dangereux, non?