Tout à fait d’accord. Ma propre expérience m’a montré qu’arrêter une chute sur la neige n’a rien de naturel ou d’inné.
Il se trouve que j’ai commencé à crapahuter en montagne seule, sans personne pour me montrer et dans des montagnes très peu fréquentées. Et venant de cités de la banlieue parisienne, je n’avais aucune expérience « environnementale » préalable. Et bien entendu, à une époque où les sites web n’existaient pas encore!
J’ai commencé sans bâtons (en fait, ce sont eux que j’ai utilisé le plus tard) ni piolet, ni crampon ni aucun matériel d’aucune sorte.
Et il m’est arrivé de faire de longues glissades sur des névés sans pouvoir m’arrêter: seulement quand la pente devenait moins raide ou que j’arrivais sur de l’herbe ou des rochers. Beaucoup plus tard, j’ai lu dans des livres qu’il fallait se retourner (sur le ventre). Disons, que ce « réflexe » ne m’est jamais venu naturellement: sans doute a-t-on besoin de voir où on va arriver.
Après l’une de ces glissades avec quelques dommages collatéraux, j’ai fait l’acquisition d’un piolet. Mais là encore, ma première glissade n’a pas été évidente à arrêter, même si naturellement, je m’étais un peu mise sur le côté (mais pas sur le ventre) pour pouvoir m’arrêter.
Et c’est pour la première fois dans un livre que j’ai vu qu’il fallait se retourner et j’ai ensuite fait quelques petits tests concluants.
Pour les autres emplois du piolet, c’est venu beaucoup plus tard avec la pratique de l’alpinisme en club, et un stage.
Pour les crampons, c’est un peu la même chose: la première fois que je les ai utilisés, c’était pour faire le Mont Blanc, avec d’autre personnes tout aussi peu expérimentées que moi. Et j’ai très vite compris naturellement qu’il fallait un peu plus écarter les pieds que lors de la marche normale pour ne pas se prendre les pieds dedans. Mais c’est lors de mon stage d’alpinisme, quelques années plus tard, que j’ai appris (grâce au guide) à descendre des pentes de 35-40° face à la pente: je ne l’aurais pas fait « naturellement » seule.
Par contre, pour les bâtons (venus plus tard avec l’âge pour protéger mes genoux), j’avoue que je les ai toujours utilisés « naturellement », sans suivre d’explications particulière, et d’ailleurs de différentes façons selon la nature du terrain (et le sens montée ou descente).
Bref, c’est donc difficile pour moi de répondre au sondage car, comme beaucoup de monde sans doute, j’ai appris de différente façons (et je n’ai sûrement pas fini d’apprendre!).
Bonnes montagnes à tous.
P’tit’ étoile.