Avalanche due à une sous-couche fragile et persistante

Lit bien le récit :

Elle n’a pas été emportée et s’est échappée sur le côté en entendant une forte détonation (non entendue par les 2 autres skieurs éloignés de moins de 100m).

Ca correspond exactement à ce que j’ai décrit concernant mes expériences.

5 morts mercredi dans 2 avalanches.

"Alain Duclos, nivologue expert et fondateur de data-avalanche.org, site participatif d’observation des avalanches. Cette saison est très particulière : le manteau neigeux est très fragile, constitué de couches successives qui ne cessent de se superposer, en millefeuille.»

En altitude, alerte l’expert, l’instabilité est «forte et mortelle» à chaque fois que de nouvelles précipitations ou que des accumulations de neige transportées par le vent viennent recouvrir des couches précédentes restées fragiles. Les avalanches observées cet hiver sont d’ampleur «car mobilisant de vastes surfaces, même si elles ne sont pas d’une grosse épaisseur», poursuit-il. Un piège redoutable pour les skieurs, qui «va perdurer tout l’hiver, à moins d’un événement chaud et perturbé d’ampleur, avec beaucoup de pluie à très haute altitude."

Bien vu pour l’exemple du ballon ! Du coup, on pourrait envisager que le bruit perçu ne soit pas lié à un phénomène classique, mais plutôt à une libération rapide d’énergie qui génère une onde de pression ? Peut-être que l’effondrement de la plaque crée une variation brutale de pression dans l’air ambiant, un peu comme un coup de tonnerre ?

En parlant de phénomènes de pression, j’ai lu un article intéressant sur AB Glass qui expliquait comment les impacts et la pression affectent différemment les pare-brises selon l’altitude. Apparemment, les contraintes thermiques en montagne peuvent fragiliser certains matériaux, un peu comme ces couches de neige instables.

Mais ça n’explique toujours pas pourquoi le son semble parfois provenir de partout à la fois… Faudrait voir s’il y a des études là-dessus.

Si l’on est sur la plaque qui se casse, il y a des cassures un peu partout : une franche dans la zone amont, qui peut être assez grande, et plein de petites qd la plaque se fragmente.
Il est probable que la cassure d’une grande surface de neige avec potentiellement des couches plus dures fasse du bruit ! Surtout qu’avec le déplacement il y a aussi un grondement.
Si l’on est pris dedans, pas trop le temps d’analyser, et les souvenirs d’un événement stressant peuvent ds le détail ne pas bien correspondre à la réalité…

Histoire de résumer les messages de sécurité essentiels, une « plaque » est constituée de deux couches: une dite « couche fragile » caractérisée par des grains très peu cohésifs (type givre de profondeur/goblets et/ou faces planes) et cette couche est surmontée par une autre plus rigide typiquement des grains fins ou particules reconnaissables fritées.

Il n’y a pas d’onde de choc à proprement parler mais 3 étapes qui se succèdent:
1 initiation lorsque la couche fragile cède (même sur du plat);
2 propagation de la rupture de la couche fragile;
3 cassure et glissement qui part dans des pentes suffisantes (traction) à partir des 30° environ expliquant les déclenchements à distance.
Si on a les 3 à la suite c’est une avalanche, un whouf c’est les deux premiers.

On dit que le risque diminue quand la couche fragile persistante est enfouie profondément car la contrainte sous le skieur est répartie, une plaque part moins facilement sous les 1.5m qu’à 50cm.
Mais en cas d’enfoncement d’un ski dans la neige on se rapproche de la couche à ne pas toucher. Au fil des passages, les premiers sont passés mettons à 1.2m mais les derniers peuvent s’enfoncer dans les traces et descendre beaucoup plus près de la couche et déclencher une avalanche malgré les passages répétés
cf vidéo au début du fil ou à l’xtreme Verbier ou un skieur qui avait déchaussé a déclenché malgré les sauts répétés des autres concurents avant lui, oui mais lui est descendu titiller la plaque beaucoup plus profondémént:https://www.dailymotion.com/video/x2gdcae

Pour finir entre chaque niveau de risque sur l’échelle européenne (Fr/Es/It/Al) on multiplie par 3 le nombres des pentes (sup 28/30°) susceptibles d’êtres avalancheuses. L’augmentation du risque n’est pas linéaire et la différence entre le niveau 2 « limité » et le niveau 3 « maqué » est très conséquente.

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Il y a aussi des plaques friables où la cohésion de la neige au-dessus de la couche fragile est très faible, semble quasi inexistante, on skie « dans de la poudreuse », et ça peut partir en plaque aussi.

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Oui, il peut y avoir n’importe quoi au dessus.
Il y a une couche assez fragile en dessous, et une cohésion latérale et amont qui n’est pas suffisante pour tenir le tout.
Il y a qqs années, j’ai vu partir une plaque d’un manteau que je croyais en neige de printemps : le matin à cet endroit le dessus était dur, on ne parvenait pas à enfoncer le bâton. Ben c’est parti qd-même, alors que j’aurai jamais cru !

Ça fait froid dans le dos. Parce que des pros - appuyés par des sponsors avec beaucoup d’argent en jeu - viennent 48 heures avant, « nettoient » le terrain à grands coups d’explosifs, font des sondages 24 heures avant sur la pente, etc., et l’avalanche surprend quand même. Alors que vaut notre prudence, à nous autres petits amateurs, dictée par nos pauvres connaissances et nos maigres formations, face au danger…?

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Ce n’est pas directement dans le sujet mais je suis étonnée de les voir sonder à mains nues (sans gants).

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Après 1 mort mardi aux Grands Montets. Ca fait 6 morts en 2 jours.
Une avalanche "de très grande ampleur" fait un mort dans le massif du Mont-Blanc, selon un bilan provisoire

Des infos sur les victimes de l’avalanche du Petit Mont Cenis : Qui sont les quatre jeunes skieurs norvégiens décédés dans l’avalanche en Maurienne mercredi ? - ici

Avalanche Mont Blanc, secteur aiguille des grands montets - 28/01/2025
Avalanche Massif du Mont-Blanc, secteur Vallorcine, Aiguille des Posettes - 29/01/2025
Avalanche Alpes Grées, secteur Signal du Petit Mont Cenis, Face ouest - 29/01/2025

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Effectivement, il faut sonder avec des gants ou des moufles

En plus ça doit éviter d’avoir trop froid aux mains et ne plus être assez efficace

Aujourd’hui, une avalanche dramatique sous le col de Bal, un hors-piste de Puy St Vincent, descendant sur le vallon de Narreyroux.
Une plaque avec une cassure d’épaisseur 1m, maxi 1m50
Grosses pensées aux proches de la victime.

Des explications sur ces vidéos à partir d’un cas concret récent :
https://www.facebook.com/groups/meteofrancealpesdunord/permalink/1391469768505907/