En fait non.
Si on prend les données des Alpes suisses on a:
risque 1–>21%
risque 2–>41% (le plus fréquemment rencontré)
risque 3–>36%
Avalanche due à une sous-couche fragile et persistante
C’est un des graves problèmes dans l’appréciation du risque d’avalanche. Surtout dans le cas de plus en plus fréquent où les randonneurs ne lisent que le « chiffre » du risque d’avalanche et pas le texte du bulletin.
Du coup, que se passe-t-il? En France, le risque est « surévalué » pour inciter les randonneurs à prendre garde. Ce qui explique que très souvent, quand tu passes la frontière suisse, tu passe de 4 à 3 ou de 3 à 2. C’est dommage. Un risque limité, c’est déjà un risque. En Suisse, par risque marqué (3), il est très fortement déconseillé de sortir des zones balisées ouvertes. En France, c’est plutôt à partir de 4.
De la même façon, en Suisse, ce sont plutôt les médias (ou même les stations de ski, sur leurs panneaux d’affichage) qui banalisent les termes et parlent souvent d’un fort risque d’avalanche quand le bulletin est à 3. Or à force de crier au loup, que se passe-t-il? On ne fait plus attention. Or évidemment, le bulletin suisse risque de finir par s’aligner sur le bulletin français et on ne comprendra plus l’échelle du risque.
Pourquoi ne pas garder les termes adéquats et vouloir tenter de faire peur au randonneur? Randonneurs qui de cette manière n’écoutent plus rien à moins qu’on leur dise que le risque est extrêmement mortellement ineffablement élevé.
Un risque marqué, c’est déjà qu’il y a un danger de mort prégnant. Ce serait bien que ça reste ainsi et qu’on n’ait pas besoin d’inventer un degré 6 de risque d’avalanche.
EDIT :
Oups, je n’avais pas vu le dernier message de @xr05. Il serait intéressant de comparer avec la France. Je pense que c’est là qu’on comprendra le problème terminologique.
Ceci dit, je me rends bien compte que cela s’inscrit dans une tendance globale à toujours exagérer dans les termes. Si tu ne dis pas à quelqu’un que tu l’aimes trop, il a l’impression que tu ne l’aimes pas. Non, il n’y a personne que j’aime trop. L’amour n’est jamais excessif. Enfin, je crois.
J’ai trouvé d’autres valeurs : toujours une majorité de risque 2 mais l’écart est plus faible en France qu’en Suisse (CH:Suisse 1997-2013; F: France 1996-2006).
risque 1–> CH: 16% F:13%
risque 2–>CH: 48% F:41% (le plus fréquemment rencontré)
risque 3–>CH: 33% F: 37%
risque 4–>CH: 2% F: 8%
Autre question qui n’a rien à voir avec mon message précédent.
Il ne faut jamais oublier que dans un cas d’urgence, on a parfois une réactivité exceptionnelle (je crois que c’est dû à une hormone), mais le plus souvent, on est au contraire totalement paralysé. Sur cette vidéo, ce qui m’étonne le plus, c’est la passivité du groupe en contre-bas. Je ne le juge pas du tout, je constate.
Dans un pareil cas d’urgence, il me semble que j’essaierais au moins de quitter la zone à risque où je me trouve. Ils ont des skis aux pieds, ils pourraient tenter. Or ils sont paralysés. Et ce serait sans doute aussi le cas avec la plupart d’entre nous.
Première remarque : ça explique pourquoi il faut s’entraîner le plus souvent possible aux situations d’urgence pour que tout ce que nous faisons soit automatique (Distribution des rôles, DVA, sonde, pelle, téléphone, etc.)
Deuxième remarque qui est une question (et qui n’appelle certainement pas de réponse définitive) : la fuite skis aux pieds (en supposant que les personnes de ce groupe ont un bon niveau de ski) aurait-elle été bénéfique quand on voit la rapidité de la propagation de l’onde, latéralement certes, mais aussi vers le bas?
Merci pour ta réponse. Instinctivement, j’aurais pensé que la différence était encore plus grande, mais je pense déjà que c’est pas rien. Et c’est dommage. Même dangereux.
Bof, tu as des éléments pour assoir cette idée ?
Moi j’ai juste l’impression qu’il y a plus de monde hors pistes qu’il y a 15-20 ans (skieurs et raquettistes) donc peut-être que ceux qui regardent le bulletin sont plus nombreux ?
Pour la différence France/Suisse, ça existe depuis toujours à ma connaissance (en tous cas depuis plus de 15 ans) et je pense que c’est simplement lié à un référentiel et des habitudes propres à chaque pays, il n’y a pas d’intention de crier au loup ou quelque chose de ce genre. Et je je pense pas qu’on annonce du risque 4 quand il n’y a pas de bonnes raisons de le faire (risque de coulées de gros volume, déclenchements spontanés)
On peut juste constater peut-être que le bulletin côté France a perdu un peu en finesse géographique et qu’il peut y avoir des écarts significatifs entre le BRA et ce qu’on constate sur un secteur (mais c’est juste une impression, je n’ai rien de concret pour l’établir)
Oui et non. Tu as sans doute raison. Je pense qu’il y a simplement davantage de personnes qui CONSULTENT le bulletin, comme tu le dis, parce que la pratique a augmenté. Mais du coup, il y a forcément aussi davantage de personnes qui se contentent de lire le chiffre du bulletin. En tout cas pour ma part, je connais plusieurs personnes qui me disent juste « c’est bon, c’est à 2, on peut y aller ». Or suivant ce que l’on prévoit, ce n’est pas un gage de sérénité (horaire, orientation, altitude, niveau du groupe).
Oui, aussi d’accord. C’est certainement en partie culturel. Mais, comme tu l’as compris, je ne suis pas forcément convaincu par la culture de l’exagération.
Pourquoi dis tu ça, tu y étais ?
Je n’ai pas trouvé…
Je suppose que lorsque le manteau « casse net » en amont, ca peut faire un bruit, surtout s’il y a un niveau durci. Ca ne serait pas ça, ton bang ?
Lit bien le récit :
Elle n’a pas été emportée et s’est échappée sur le côté en entendant une forte détonation (non entendue par les 2 autres skieurs éloignés de moins de 100m).
Ca correspond exactement à ce que j’ai décrit concernant mes expériences.
5 morts mercredi dans 2 avalanches.
"Alain Duclos, nivologue expert et fondateur de data-avalanche.org, site participatif d’observation des avalanches. Cette saison est très particulière : le manteau neigeux est très fragile, constitué de couches successives qui ne cessent de se superposer, en millefeuille.»
En altitude, alerte l’expert, l’instabilité est «forte et mortelle» à chaque fois que de nouvelles précipitations ou que des accumulations de neige transportées par le vent viennent recouvrir des couches précédentes restées fragiles. Les avalanches observées cet hiver sont d’ampleur «car mobilisant de vastes surfaces, même si elles ne sont pas d’une grosse épaisseur», poursuit-il. Un piège redoutable pour les skieurs, qui «va perdurer tout l’hiver, à moins d’un événement chaud et perturbé d’ampleur, avec beaucoup de pluie à très haute altitude."
Bien vu pour l’exemple du ballon ! Du coup, on pourrait envisager que le bruit perçu ne soit pas lié à un phénomène classique, mais plutôt à une libération rapide d’énergie qui génère une onde de pression ? Peut-être que l’effondrement de la plaque crée une variation brutale de pression dans l’air ambiant, un peu comme un coup de tonnerre ? Mais ça n’explique pas pourquoi le son semble parfois provenir de partout à la fois… Faudrait voir s’il y a des études là-dessus.
Si l’on est sur la plaque qui se casse, il y a des cassures un peu partout : une franche dans la zone amont, qui peut être assez grande, et plein de petites qd la plaque se fragmente.
Il est probable que la cassure d’une grande surface de neige avec potentiellement des couches plus dures fasse du bruit ! Surtout qu’avec le déplacement il y a aussi un grondement.
Si l’on est pris dedans, pas trop le temps d’analyser, et les souvenirs d’un événement stressant peuvent ds le détail ne pas bien correspondre à la réalité…
Histoire de résumer les messages de sécurité essentiels, une « plaque » est constituée de deux couches: une dite « couche fragile » caractérisée par des grains très peu cohésifs (type givre de profondeur/goblets et/ou faces planes) et cette couche est surmontée par une autre plus rigide typiquement des grains fins ou particules reconnaissables fritées.
Il n’y a pas d’onde de choc à proprement parler mais 3 étapes qui se succèdent:
1 initiation lorsque la couche fragile cède (même sur du plat);
2 propagation de la rupture de la couche fragile;
3 cassure et glissement qui part dans des pentes suffisantes (traction) à partir des 30° environ expliquant les déclenchements à distance.
Si on a les 3 à la suite c’est une avalanche, un whouf c’est les deux premiers.
On dit que le risque diminue quand la couche fragile persistante est enfouie profondément car la contrainte sous le skieur est répartie, une plaque part moins facilement sous les 1.5m qu’à 50cm.
Mais en cas d’enfoncement d’un ski dans la neige on se rapproche de la couche à ne pas toucher. Au fil des passages, les premiers sont passés mettons à 1.2m mais les derniers peuvent s’enfoncer dans les traces et descendre beaucoup plus près de la couche et déclencher une avalanche malgré les passages répétés
cf vidéo au début du fil ou à l’xtreme Verbier ou un skieur qui avait déchaussé a déclenché malgré les sauts répétés des autres concurents avant lui, oui mais lui est descendu titiller la plaque beaucoup plus profondémént:https://www.dailymotion.com/video/x2gdcae
Pour finir entre chaque niveau de risque sur l’échelle européenne (Fr/Es/It/Al) on multiplie par 3 le nombres des pentes (sup 28/30°) susceptibles d’êtres avalancheuses. L’augmentation du risque n’est pas linéaire et la différence entre le niveau 2 « limité » et le niveau 3 « maqué » est très conséquente.
Il y a aussi des plaques friables où la cohésion de la neige au-dessus de la couche fragile est très faible, semble quasi inexistante, on skie « dans de la poudreuse », et ça peut partir en plaque aussi.
Oui, il peut y avoir n’importe quoi au dessus.
Il y a une couche assez fragile en dessous, et une cohésion latérale et amont qui n’est pas suffisante pour tenir le tout.
Il y a qqs années, j’ai vu partir une plaque d’un manteau que je croyais en neige de printemps : le matin à cet endroit le dessus était dur, on ne parvenait pas à enfoncer le bâton. Ben c’est parti qd-même, alors que j’aurai jamais cru !
Ça fait froid dans le dos. Parce que des pros - appuyés par des sponsors avec beaucoup d’argent en jeu - viennent 48 heures avant, « nettoient » le terrain à grands coups d’explosifs, font des sondages 24 heures avant sur la pente, etc., et l’avalanche surprend quand même. Alors que vaut notre prudence, à nous autres petits amateurs, dictée par nos pauvres connaissances et nos maigres formations, face au danger…?
Ce n’est pas directement dans le sujet mais je suis étonnée de les voir sonder à mains nues (sans gants).
Après 1 mort mardi aux Grands Montets. Ca fait 6 morts en 2 jours.
Une avalanche "de très grande ampleur" fait un mort dans le massif du Mont-Blanc, selon un bilan provisoire
Des infos sur les victimes de l’avalanche du Petit Mont Cenis : Qui sont les quatre jeunes skieurs norvégiens décédés dans l’avalanche en Maurienne mercredi ? - ici
Avalanche Mont Blanc, secteur aiguille des grands montets - 28/01/2025
Avalanche Massif du Mont-Blanc, secteur Vallorcine, Aiguille des Posettes - 29/01/2025
Avalanche Alpes Grées, secteur Signal du Petit Mont Cenis, Face ouest - 29/01/2025
Effectivement, il faut sonder avec des gants ou des moufles
En plus ça doit éviter d’avoir trop froid aux mains et ne plus être assez efficace