Ascension du Dôme de Neige des Ecrins sans guide début juillet

C’est quel glacier ça ?
Honnêtement se balader en famille sur le glacier blanc au-dessus du refuge des Écrins en fin de matinée c’est quand-même n’imp.

C’était sur le Glacier Blanc.
Oui maintenant se balader sur ce glacier non encordé, même dans la partie plus horizontale c’est devenu trop risqué.

C’est un peu différent d’y aller entre potes ou en famille avec de jeunes enfants.

C’est rare, mais des amateurs peuvent aussi être condamnés.

Par exemple : le plus expérimenté d’une cordée de 3 amateurs (Cour d’Appel de Grenoble, 21 octobre 2002).
Ou alors : celui qui rappellait la corde quand celle-ci a décroché une pierre (Cour d’Appel d’Aix en Provence, 8 mai 1981).

Il avait un site qui recensait les décisions de justice en rapport avec nos pratiques, mais malheureusement il semble hors-ligne depuis longtemps : Décisions de justice, jurisprudence

Et @Yann87 désolé pour le hors-sujet !

Pour ta question initiale, je pense qu’un point assez important aussi c’est le tempérament des autres membres de la cordée, et comment vous arrivez à prendre des décisions ensemble.
Si vous êtes tous conscients de vos limites, que vous prenez le soin de vraiment bien appliquer les recos de l’ENSA et de Petzl pour la progression sur glacier, et que vous êtes prêts à renoncer aux premiers signaux (mauvais temps, mauvaise visibilité, mauvaises conditions, un membre du groupe qui le sens pas…), ça ne me semble pas complètement déraisonnable (en tout cas personnellement j’ai débuté un peu comme ça).
À l’inverse, ça peut vite être dangereux si vous êtes encordés trop court/trop mou et que l’un tombe dans une crevasse, ou si vous persévérez malgré une dégradation de la météo ou des conditions trop mauvaise (glace par ex.).
Au final, ça reste quand même toi qui juge : n’y va pas si tu ne le sens pas (d’autant qu’avec les séracs sur cette course, il y a forcément une part de risques objectifs).

Il y a eu le fameux accident du Devenson qui en son temps avait fait couler beaucoup d’encre, l’encadrant était un initiateur bénévole du CAF. Il y a eu trois condamnations: l’encadrant, le responsable du séjour et le président de la section du CAF…

J’ai également en tête plusieurs histoires :

  • Décés de Bertrand Michat, le 10 juin 1997 en redescendant de la Verte après avoir été « lâché » par ses 2 compagnons. Condamnation des 2 compagnons pour homicide involontaire.
  • Décès d’une jeune fille qu’un affabulateur avait emmené faire de l’escalade. De mémoire, il avait été condamné.

La montagne en France est bien sur le territoire français. Ce n’est donc pas anormal que la justice intervienne parfois. Ceci étant dit, il ne faut pas non plus psychoter. Les condamnations sont rares et pour des situations très particulières.
Si certains ont besoin de la peur du gendarme pour appliquer les précautions élémentaires, se former, et ne pas faire n’importe quoi, pourquoi pas. Mais c’est tout de même pas l’attitude la plus « intelligente ».

Pour avoir testé en formation neige, je ne partage pas vraiment : c’est épuisant (NB : je pratique la spéléo depuis + de 40 ans, ca n’a pas grd chose à voir), et le passage de la lèvre peut-être impossible sans aide depuis le haut.
Un mouflage nécessite d’être rigoureux sur la méthode, mais fonctionne quel que soit l’état physique de celui qui le fait.
Une recommandation : s’entraîner régulièrement aux manips (au moins une fois « en vrai » sur glacier, mais aussi chez soi avant de partir), et avoir un doct plastifié avec un schéma explicatif pour mémoire.

  • 1 , sur glacier je prend toujours plusieurs techniques mouflage photocopié et mis ds pochette zip étanche !

Une remontée sur corde est simple à mettre en place quand on sait faire, permet de remonter infiniment plus vite, fonctionne avec les nœuds sur la corde sans soucis, impose une contrainte nettement plus faible sur l’ancrage.
Pour le passage de la lèvre c’est équivalent à un mouflage et on peut facilement se faire assister.
Dernier point : c’est tout à fait possible de remonter sur corde tout en étant mouflé en même temps :wink:

C’est donc de loin la méthode d’auto secours la plus importante à connaître :wink:

Pour avoir réalisé en conditions réelles la remontée sur corde (chute skis au pieds, 5m pendu dans le vide et passage de lèvre surplombante, à 3600m), c’est pas du tout un soucis.
Pour avoir assisté à un secours par mouflage, avec palan et treuil électrique, c’était long et pas si simple😉

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La remontée sur corde est également une question de méthode, et de rigueur dans l’application de la méthode. C’est effectivement un peu plus compliqué à ski. Il y a également le stress de la chute crevasse qui peut faire « oublier » la rigueur dans l’application de la méthode. En cordée de 2, c’est la technique d’auto-sauvetage de base sur glacier.

Ca peut sembler une bonne idée. Mais si on a déjà besoin d’un schéma pour se remémorer le moufflage, ça commence mal et va tout de même être très très compliqué dans la vraie vie. Le principe des techniques de moufflage est élémentaire : c’est de la démultiplication des forces (poulie/palan) niveau collège/lycée. La difficulté est dans la mise en œuvre sur le terrain.
Il faut donc bien connaitre les différentes techniques usuelles et s’adapter en fonction des terrains/matériels/ressources …
Un schéma n’aide pas pour les premières étapes critiques pour bien démarrer : stopper la chute, réaliser la tête de moufflage et transférer dessus pour souffler un peu. Si tu t’es cramé pour ces étapes, que tu as une tête de moufflage moyen …

Je ne sais pas à quelle époque tu étais au lycée mais je suis au regret de t’apprendre que au moins depuis 2013 (année de mon bac S), on ne voit plus les notions de démultiplication de la force par des systèmes de poulies dans le secondaire. Les premiers exercices du genre étaient en première année de prépa physique pour moi.

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Exact, je suis entièrement d’accord ! Tout ou presque tout, nous vient de la spéléo. A l’époque en 78 ce sont des spéléos qui nous avaient appris à remonter sur cordes fixes de façon efficace sur des falaises renommées en Californie.

En stage dans une célèbre école à Chamonix lors d’exercices en crevasse, nous devions sauter dans les crevasses ski au pieds puis devions remonter, soit sur corde fixe soit en étant mouflés. Ce qu’il faut retenir, celui qui était sensé retenir le saut , par sécurité était lui même contre assuré par deux autre stagiaires . (comprendra qui voudra )

La remontée est aisée si …si .et …si c’est à dire en école, car en réalité il est rare de ne pas être un peu cabossé dans la chute ou autres bobos.
Comme mentionné ci-dessus, il est judicieux d’avoir un petit aide mémoire dans son sac. Pour avoir encadré des voyages durant plus de 15 ans au Sahara algérien, j’avais moi aussi un papier dans mon sac, qui était à ma disposition, pour intervenir efficacement, sans me laisser distraire par les membres du groupe en cas de morsures de serpents. (cérastes et lébetina (nom vulgaire, vipère à cornes ou vipère lébétine). Les morsures étant le principal danger mortel dans cet environnement.

Pour ma part et vivant au pied des Ecrins, je trouve qu’il est plus dangereux et risqué de se rendre au pré de Madame Carle en voiture que de sortir en montagne.

Excellente journée à toutes et tous.

TOUT nous vient de la spéléo et franchement les manoeuvres de cordes ils maitrisent.

On voit bien que les emmerdes ne sont vraiment pas à chercher du côté de la gestion de nos boues de ficelles et morceaux de ferrailles si tant est que les techniques sont maitrisées.

Le blabla d’internet cher à certain ne nous apprendra pas grand chose de plus :wink:

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En fait, t’es en train de nous dire que la partie la plus dangereuse de l’ascension du Dôme, c’est le trajet voiture entre L’Argentière et le pré de Madame Carle, c’est ça ? :innocent:

Pour compléter: il existe aussi des ouvrages plus récents sur le sujet, comme celui-ci (2006), et celui-là (2015).
J’en recommande chaudement la lecture.

Bah, je ne risque rien, je monte en vélo. Et je descends pareil.

Alors que dire si on n’a ni palan, ni treuil électrique, ni le personnel adéquat, ni hélico pour monter tout ça ?

Les prétendants à la barre en général ne viennent pas de l’Argentière , seulement quelques uns par ci par là, ils viennent généralement des grandes villes, et ce pendant les vacances enfin il me semble. Par exemple ces jours ci c’est calme.

Détrompez vous, on ne compte plus les cyclistes qui se font accrocher par les rétroviseurs des voitures ( ex: sur la route des traverses de Prelles aux Vigneaux. Les voitures toujours plus larges et les conducteurs pressés. Entendu par un quidam e c’est véridique : " les routes sont de plus en plus étroites pour nos voitures" ; ne devrait on pas dire que ce sont les voitures d’aujourd’hui qui sont surdimensionnés pour nos routes ?

Bon je stoppe, je sors du sujet initial. et j’arrête aussi pour la sortie du dôme, je devais m’ennuyer ou avoir un peu de temps.

Bonne continuation à tous.

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Je reviens à la question de départ, pour recentrer le sujet. Ça fait (très) longtemps que je suis allé là-haut donc je ne vais pas donner de commentaires par rapport à la course en elle-même. Ça reste dans tous les cas de l’alpinisme et de la haute-montagne donc tu as raison de te poser des questions.

Pour moi, il n’y a que deux possibilités pour prendre la décision d’aller la-haut:

  • soit tu te sens toi-même prêt à faire cette course avec ces personnes
  • soit il y au moins une personne dans ce groupe à qui tu fais suffisamment confiance pour gérer la course.

Grosso modo, comme il n’y a pas de difficulté technique, il faudra savoir répondre aux questions suivante :

  • Quel matos on prends ?
  • Comment on s’habille ?
  • Qu’est-ce qu’on boit et bouffe ?
  • Quel est l’itinéraire ? Quelles sont les conditions ?
  • Quand-est-ce qu’on met/enlève la corde / les crampons?
  • A quel rythme on va et quand est-ce qu’on fait des pauses ?
  • Et surtout : quand et pourquoi on fait demi-tour.

Comme souvent, dans 90% des cas, il n’y aura pas de soucis majeurs et il « suffira » de faire comme tout le monde, mais l’important est de savoir si quelqu’un d’entre vous est capable de gérer les 10% de problèmes restant : Mauvaise météo, mauvaises conditions, accident du aux risques objectif (chute de pierre, chute de glace), maladie/méforme, blessure, problème matériel etc.