Ascension du Dôme de Neige des Ecrins sans guide début juillet

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Si j’ai le temps je raconterai la récupération épique (il y a 2 semaines) que j’ai du faire d’un gars en GV pendu et terrorisé plein gaz (100m sous les fesses) lors d’un rappel à 6 m de la paroi déversante après oubli de back clipper + corde trop courte sans visu avec son partenaire du haut…dans un pays où il n’y pas vraiment de secours organisé, quand il faut aussi assurer sa propre sécurité avec un gars qui ne parle pas bien anglais, j’ose pas imaginer si le gars avait été blessé… ben ça se fait,…mais bon question rapidité et efficacité c’est plus compliqué que dans les livres (et une pensée particulière pour nos secouristes !)

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Pour avoir fait un début de syndrome du harnais, je peux t’assurer qu’il n’y a pas besoin d’être inconscient. Le syndrome du harnais survient lorsqu’une personne reste suspendue immobile dans un harnais pendant une durée prolongée. Bien évidement, c’est le cas quand on est inconscient.
Pour ma part, je n’étais pas inconscient puisque j’ai entendu et parlé avec ceux qui sont venus me récupérer. Par contre, avec le choc et le stress « traumatique », je ne bougeais pas. Je n’étais même pas totalement en l’air car sur une dalle.
Les analyses de sang indiquaient que mes organes vitaux et notamment le foie avaient commencé à ne pas aimer du tout !

Si mes souvenirs sont bons, les 1er essais pour simuler le syndrome du harnais ont été réalisés avec des personnes conscientes mais immobiles. Les essais ont été arrêtés en urgence quand les personnes tombaient dans les pommes.

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J’espère que tu nous fera un compte-rendu détaillé (sur la base SERAC ?)
C’est intéressant d’avoir des retours sur ces interventions.

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Je comprends alors ton insistance au sujet du syndrôme du harnais :scream:

C’est vraiment formidable. Je sais tout et j’ai jamais tort… J’ai déjà parlé plusieurs fois de mon expérience en situation réelle suite à une chute de 20 m en crevasse, des discussions avec les sauveteurs, de ma pourtant grande expérience quant aux manoeuvres de mouflage et de remontée sur corde… inutile de faire encore un topo là-dessus, ceux qui ont conscience du décalage pratique-théorique sont déjà convaincus et les ultracrépidariens indécrottables ne changeront pas d’idée et continueront de répéter leur laïus jusqu’à plus soif. Quant au syndrome du harnais je signale au cas où quelqu’un trouve ça utile que je suis resté pendu de longues heures avec un pseudo baudrier fait avec des sangles et je ne l’ai pas eu. (je ne dis pas que ça n’existe pas, évidemment, simplement un témoignage qu’il y a au moins un cas dans l’histoire de l’alpinisme !)

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Ca fait partie des sujets méconnus, ou presque, alors que cela peut arriver « rapidement » et avoir des conséquences graves.

Qlqs infos dans ce document : https://www.matieres.fr/images/suspension_harnais/syndrome-article-fbussienne.pdf
Avec notamment la conclusion :

Le syndrome du baudrier constitue une urgence médicale absolue, rare et donc méconnue.
• Immédiate, nécessitant un décrochage le plus rapide possible de la victime.
• Secondaire avec un risque d’arrêt cardiovasculaire imposant une mise en condition de la victime stricte et
adaptée.
• A court terme par le risque de survenue d’un syndrome de défaillance multiviscéral

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Ce qui ne veut rien dire physiologiquement.

Tout le monde sait bien que tu n’acceptes pas d’avoir tort, mais de là à te contredire en quelques mots… Inconscient me semble singulièrement différent de immobile (et conscient) et bien évidement n’exclus pas la survenue d’une dégradation pathologique.

Des sources STP ?

Comme déjà indiqué les analyses de sang réalisées à l’hôpital avaient révélé que mes viscères commençaient à être attaqué révélant un début de syndrome de défaillance multiviscéral qui découle du syndrome du harnais. Les spécialistes t’indiqueront les marqueurs à suivre.

Deux cas de figure peuvent se présenter :
La victime est consciente :
o Les autres membres de l’équipe doivent garder un contact permanent afin de rassurer la victime et afin de détecter les signes prémonitoires du malaise [5].
o La victime doit également s’efforcer de bouger ses membres inférieurs afin de retarder l’apparition d’un malaise.
o Une fois détachée, la victime doit être descendue au sol et doit rester debout ou tout du moins en position assise ou accroupie.
o La prise en charge ultérieure dans ce cas va dépendre du temps de suspension sur corde et de la présence ou non des signes de malaise.
En cas d’un délai supérieur à 30 minutes, la victime doit être transportée dans un hôpital doté d’un centre de dialyse [1].
Si ce délai est inférieur à 30 minutes et en l’absence de signes évocateurs d’un sdh, il ne semblerait pas utile de poursuivre une prise en charge particulière.

Alors là je rigole: résumons pendu plusieurs heures finalement le PGHM arrive, hélico sans précaution particulière et hôpital de Chamonix. A l’hosto on me dit « ça va pas de douleur,? » je dis « oui, ça va, un peu mou mais ok » on me dit " vous pouvez partir" Fin de l’histoire. Ça c’est de la dialyse !!

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Lors de l accident d avalanche au cours duquel mon coéquipier est décédé, il y a eu bien sûr une enquête du PGHM et j ai été auditionnée.
Lors de l entretien ils m ont demandé si je faisais régulièrement des exercices de sauvetage en avalanche, ce à quoi j’ai répondu honnêtement en disant oui, mais je n’en ai pas fait cette année.
Sur le compte rendu que j’ai signé, il n était pas fait mention de cette précision , et ils m ont dit que c’était pour m éviter un risque en cas de procès de la part de la famille.

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Ça me fais marrer !
Au cours d’une formation, le guide (Paulo Grobel), nous avait dit:
« Sauvetage en crevasse ?
Si vous êtes plusieurs, traction directe.
Si vous êtes seul, appel au pghm. Si pas de réseau, vous êtes dans la merde jusqu’au cou, et même au-delà.
Le reste, c’est de la littérature. Quand vous savez ça, vous prenez vos dispositions en conséquence. »
Au sujet du Dôme, n’importe qui sachant cramponner correctement peut faire le Dôme. Le risque, c’est les séracs. A vous de voir.

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Formulation quelque peu hasardeuse qui tend à affirmer que faire du ski de rando (ou raquettes) voire plus généralement aller en montagne sans DVA (ou ne pas savoir s’en servir, ce qui revient au même ou presque) serait constitutif d’une infraction, voire d’un délit. Nonobstant les professionnels ou encadrants de clubs qui bien évidement ne prendront pas le risque de déroger à cette règle aujourd’hui admise, mais qui n’est pas une obligation légale ou statutaire.

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Lien intéressant, merci.

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Je rapporte ce que m’ ont dit les gendarmes …
Je ne sais pas qui de toi ou d’eux est le plus qualifié pour ce genre de choses, mais moi je ne fais que rendre compte de ce qui m’a été dit suite à un accident mortel.
La victime a été dégagée par mes soins après une recherche rapide qui a pu être mise en œuvre après avoir rejoint le dépôt 200m plus bas, sachant que nous étions en mode montée donc avec les peaux aux skis.
Mais ils ont quand même pris cette précaution dans le CR.

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Haute-Savoie : il chute d’une dizaine de mètres dans une crevasse dans la Vallée blanche - ici

:thinking:

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(message supprimé par son auteur, sera supprimé automatiquement dans 100 heures à moins qu’il ne soit signalé)

La vallée blanche est parcourue par plein de skieurs qui n’y connaissent rien a la sécurite en montagne, et se croient seulement sur une piste pas damée avec un super paysage.
L’accidenté a eu chaud d’avoir pu être sauvé, j’espère que son état n’est pas trop grave.

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Je ne connais pas suffisamment le droit pour infirmer ou non ce que tu dis, mais outre l exemple que j’ai mentionné, je te garantis que quand tu es responsable de l encadrement d une activité sportive à risques, en cas d accident, même non mortel mais suffisamment grave, l enquête passe au peigne fin toutes les règles simplement habituelles de sécurité ainsi que la maintenance du matériel, et tu as intérêt à ce que tout ait été fait dans les règles, même des choses qui n’ont aucun lien avec l accident.

Bonjour,
Evidemment, je suis totalement d’accord avec toi pour les glaciers plats ou de faible pente. Seulement selon mon souvenir, et bien que j’y sois allé il y a longtemps et que le glacier ai probablement bien changé, il y à des parties en pentes tout de même assez raides. Sur un glacier avec des pentes déjà importantes, surtout si elles sont déjà en glace, je préfère avoir 1 personne encordée derrière moi plutôt que 2.
Il me semble qu’une cordée de 3 avait glissé et était tombée dans une crevasse voici quelques années.
Maintenant, avec l’évolution du glacier, tu as sans doute raison. Je ne sais pas, mes souvenirs sont anciens.

PS : Il me semble qu’il y a de longues sections plates ou faiblement pentues et quelques parties raides. Alors, vaut-il mieux être 3 ce qui est plus sûr sur les parties plates ou 2, ce que pense être plus sûr sur les sections raides ? Personnellement, je préfère la deuxième hypothèse en restant attentif et en conservant la corde bien tendue sur les sections plates. Mais chacun voit midi à sa porte.

Les faits : F+, éventuellement PD-
https://www.camptocamp.org/routes/53811/fr/dome-de-neige-des-ecrins-versant-n-voie-normale-