Alpinisme et randonnée dans les hautes montagnes de l'Alay

Voici la première partie d’un ouvrage des années 80 sur l’apinisme dans le massif du Haut-Alay. la seconde partie est en cours de traduction environ un petit quart restant du bouquin. Le lien vers le fichier PDF librement téléchargeable sera donné plus tard une fois la traduction complété.

A bientôt

Henri Lévêque

Alpinisme
et randonnée dans les hautes montagnes de l’Alay.

L.A. Maksimov , D.E. Fomenko, G.F. Sipachev

Collection Grands Espaces

Moscou « Activités Physiques et sportives » 1980

Ce n’est pas souvent que dans la littérature touristique on présente
les splendides montagnes du massif de l’Alay. Ces montagnes sont
situées au sud du Kirghizstan, l’une des régions montagneuses que
l’on désigne également souvent par le Pamiro-Alay. On y présente
des parcours de montagne entre les vallées des rivières Tutek et
Yangi-Davan, ainsi que dans le voisinage du glacier Abramova, et
autour du site d’alpinisme de la Dugoba. Nous tenterons de donner à
chaque fois une description générale de la zone et quelques
informations plus détaillées.

Vous retrouverez un large choix de guide de voyage en montagne en
consultant

le catalogue chez l’Éditeur « Activités Physiques et sportives »
1980.

Traduit du russe par

Henri Lévêque
Edition 2017

Table des matières

Avant-propos

Le Haut-Alay

La partie occidentale du Haut-Alay,

De la rivière Tutek à la rivière Yangi-Davan

1- Les vallées de Tutek, Jashilkul et Archa-Bashi
De Zardaly (Kirghizstan) à Hayt (Tadjikistan)
Le secteur de l’Archa-Bashi
Le Col Archa-Bashi et glacier du même nom

2- De la vallée du Hodzha-Achkan à la vallée du Djylysu
Le long de la vallée du Hodzha-Achkan
Dans les environs du village de Hodzha-Achkan
La haute vallée de la rivière Hodzha-Achkan
Les gorges de la rivière Augul et les cols vers la vallée de la
rivière Hodzha-Achkan
De la vallée de la rivière Alaudin aux sources chaudes de la
rivière Yangi-Davan

3- La crête du Haut-Alay au sud du Yangi-Davan-Nord-Djylysu par le
versant tadjike

4- Au voisinage du massif du Tandykul et de la rivière Tilbe
Du glacier Nedostupniy (inaccessible) vers la vallée du
Hodzha-Achkan
Dans le bassin de la rivière Tilbe-Nord
Du Glacier Tilbe-Ouest au Glacier Tilbe-Est par le col Tilbe
(4500, 3A)
Du glacier Nedostupniy à la vallée du glacier Archa-Bashi
Sur le plateau des Cosmonautes
Du plateau des cosmonautes vers les cols Patsaeva, Volkov,
Dobrovolskiy et Leningrad
La traversée de la branche Est du glacier du Tilbe-Nord

5- De la vallée du Yangi-Davan à la vallée de la rivière Agayurma
Par le col Yangi-Davan, 4379, 2A)
Dans les massifs avoisinant le glacier Abramova
Du village de Daraut-Korgon au village de Chak par la vallée de
la rivière Kek-Suu à travers les champs glaciers de l’Abramova
Les rivières Karakazyk, Alaudin et Kumbel
Autour du glacier Abramova : col Kongur, Col Leningradtsev, Col
de la « Bosse de neige » (Snezniy Gorb), Col Djylysu
(Abramova)
Le glacier Djylysu et les cols Yllyksu Nord et Sud (2A, 4670)
De la vallée de la rivière du Yangi-Davan-Nord vers le col
Nadejda (2A, 4620)
La montée aux cols Dzhamankyrchin, Gadayyuly, Bokbash-Nord,
Schastlivym (Bonheur) et 50-LET Sovetskoy Vlasti (50 ans du pouvoir
soviétique)
De la vallée de la rivière Chadloysu vers les gorges de la
rivière Katta-Karamyk au Sud en passant par le col Bokbash-Sud

La partie orientale du Haut-Alay

Région de la Dugoba

1- Sur le versant de la crête du Kollector
Depuis le glacier Dugobashigou, par le col Novichok et le glacier
Aktash descente dans la vallée de la rivière Syurme-Tash-Davan
Des gorges de rivière Ulitor au col Gandakush et la vallée du même,
descente au-delà du lac Kurbankul

2- Au delà de la crête du Kollector
Traversée du glacier Aktash et col du même nom
Traversée du glacier Dugobashigou, montée au col Dugoba et glacier
du même nom. Retour par le col Shigou
Traversée du glacier Ulitor depuis la vallée de la rivière
Archakanysh et col Ulitor
Depuis le glacier Bursun, les cols de la crête du Kollektor et
descente dans les gorges de la rivière Meleksu

3- Autour du cirque du Dugobinskoy sur la crête de l’Alay
Les glaciers du versant sud. Col Karakazyk et au delà vers le
Glacier Egorova
Du glacier Ullukol vers le col Krylya Sovetov et le glacier Egorova,
du col et glacier Ullukol et au col et glacier Levinskiy, passage du
col Ledovym au glacier Egorova
Col Sovetskiyh chkolnykov
Col Trekh (Col des trois)
Col Kosmonavtov
Cols Krestoviy (de la croix) et Leonova
Col Skrytniy
Aux sources de la rivière Syurme-Tash et la vallée de l’Isfayramsay

Bibliographie

Avant-propos

Avant le début des années 60, le
massif du Haut-Alay, une des régions de la vaste chaîne de
montagnes du Pamiro-Alay, étaient peu connu des alpinistes et des
randonneurs. Le développement touristique de la région a débuté
dans les années 60, plus précisément vers 1967 et à ce jour un
certain nombre d’informations alpines se sont accumulées sur cette
région. Il est donc temps de les délivrer. Le but de ce livre et de
présenter ces informations région par région afin qule lecteur
puisse apprécier toutes ces nouvelles possibilités d’aventures et
d’envisager l’organisation de ses futurs parcours en montagne dans le
Haut-Alay .

Lors de l’écriture de cet ouvrage, on
a utilisé les nombreuses observations personnelles des randonneurs
et alpinistes qui ont déjà parcouru cette montagne. Ont été
recueilli également des informations provenant des rapports
officiels des voyage de groupes touristiques de sport de montagne.
Notamment nous avons amplement utilisé les anecdotes des groupes de
randonneurs en provenance de Tachkent, de Ferghana, de Douchanbé, de
Leningrad, de Kiev, de Donetsk, de Moscou et de sa région, ainsi que
des présentation de la région réalisé lors de réunions et
séminaires. Enfin les archives du Conseil Central pour le Tourisme
et les Excursions ont été également étudiée.

Le livre présente des itinéraires de
complexité variable en décrivant le plus souvent possible le
franchissement d’un ou deux cols. De cette manière, comme nous le
pensons, cela permettra aux lecteurs randonneurs, en fonction de
leurs intérêts et de leurs expériences montagnardes, de se
procurer un « fil » conducteur pour l’élaboration de leur
prochaine marche. Les descriptions comportent l’énumération des
principaux cols et la façon de les aborder.

Les durées des étapes ont été
déterminées pour des randonneurs habitués à ce type de trekking
sur des sentiers souvent difficiles et aux traces intermittentes, en
tenant compte de la longueur globale de la marche sur plusieurs
jours. La terminologie de « rive droite » et « rive
gauche » dans le livre, est l’acception usuelle du terme en
orographie : la «gauche»et la «droite» repère la séparation par
le lit du cours d’eau dans le sens du courant. Les altitudes sont
souvent mises entre parenthèses à la suite d’un lieu-dit, d’un col
ou d’une élévation remarquable, selon les divers éléments
toponymiques que l’on peut retrouver sur une carte topographique en
terrain montagneux.

Il convient de garder à l’esprit que
les noms de certains des cols et pics attribués par les randonneurs
et les alpinistes, ne sont pas toujours connus par la population
locale et certainement très peu ou pas du tout marqués sur les
cartes.

Des informations sur l’état des
routes, des sentiers, des ponts dans les vallées, la présence de
ponts de neige pour traverser les rivières, les moyens de transport
pour atteindre les vallées et l’emplacement des jaïloos estivales
(campement d’éleveurs et de bergers, yourtes) peuvent être obtenues
depuis le 1er Janvier 1978 par les services de conseils locaux sur le
tourisme et les excursions. Ils ont également pour mission de
renseigner et d’élaborer des itinéraires en montagne indicatifs, en
spécifiant toutes les données disponibles sur le terrain pour mener
à bien ces objectifs de marche. Il sont également en responsabilité
du contrôle et de l’entretien des sentiers des premières opérations
de sauvetage. Les touristes peuvent idéalement prendre pour base de
départ et d’arrivée de leur voyage, le village Daraut-Korgon qui
possède de bonne structure d’accueil et de conseil aux
voyageurs(SST). C’est également à Daraut-Korgon que l’on peut se
faire enregistrer auprès des autorités touristiques et obtenir une
autorisation d’accès aux zones de montagne. (Ces informations
étaient valables du temps de l’Union Soviétique, à travers des
structures locales et régionales. Depuis l’indépendance ces
structures ont en grande partie, voire totalement disparues. Il
subsistent des initiatives locales de tourisme à travers le
Community Based Tourism par exemple, qui vise essentiellement à
fournir des hébergements pour les touristes. Désormais les
autorisations d’accès sont obtenus à partir des autorités
militaires, par l’intermédiaire des agences kirghizes de trekking et
d’alpinisme. Une partie de l’Alay, le Sud et l’Est essentiellement
sont en zone frontalière, dont l’obtention d’un permis d’accès est
obligatoire).

Les auteurs expriment leur gratitude à
tous les randonneurs et alpinistes qui par leur nombreuses et utiles
informations ont contribué à créer ce livre.

Le Haut-Alay

Caractéristiques générales
géographiques et orographiques. Le Haut-Alay se situe au sud-ouest
du Kirghizstan, et au nord-est du Tadjikistan central, dans le groupe
de montagnes que l’on désigne du nom de Pamiro-Alay. Une bonne
moitié d’entre-elles est couvertes de glaciers et de neiges
éternelles autour de pics acérés à plus de 5000 m d’altitude. Le
point culminant de la région et le pic Tandykul (5539 m), en plus de
celui-ci il y au moins plus d’une dizaine de sommets 5000 m. La
région la plus haute autour du Pic Tandykul et de ce l’on appelle le
nœud Matcha, est une zone de glaciation importante, dont un des
emblèmes est le glacier Abramova. La partie nord du Haut-Alay est
bordée par la vallée du Ferghana, au sud par la vallée du
Surkhob-Kyzylsuu, également dénommée dans sa partie la plus élevée
la vallée de l’Alay. Au delà de l’Alay se trouve le Trans-Alay,
première partie la plus au nord du Pamir à plus de 7000m
d’altitude. Le mot russo-kirghiz de Zaalay se traduit par Trans-Alay,
et le mot kirghiz Chon-Alay désigne la grande vallée de l’Alay. A
l’ouest les montagnes de l’Alay jouxtent celle du Turkestan,
également de très hautes montagnes dominée par le Pic Pyramidale.
A cet endroit, l’Alay forme un nœud orographique, le Matcha (nom
d’un village Tadjike). Ce nœud Matcha est constitué par l’Alay se
développant vers l’Est, le Turkestan vers l’Ouest et le Zeravshan au
Tadjikistan vers le Sud-Ouest (nom de la vallée qui sépare les deux
massifs du Turkestan au Nord et du Zeravshan au sud). La partie
décrite dans ce livre se limite à l’Ouest par le village et site
minier de Zardaly (Korgon sur la carte, rivière Zardaly) et à l’Est
par la vallée de la rivière Isfayramsay.

L’axe central des montagnes de l’Alay
est le plus haut et concentre l’essentiel des zones glaciaires. C’est
un domaine extrême réservé à l’alpinisme de haute altitude. La
crête de la dorsale du Haut-Alay s’étire dans le sens latitudinal
sur près de 200 km. Par beau temps, les crêtes du Pamir
trans-alayiens sont parfaitement visibles vers le sud et son point
culminant le Pic Lénine (7134 m). De même à l’Ouest les crêtes du
Pic Korjenevskaya (7105 m) et du Pic Moscou (6785 m) sont
reconnaissables dans la chaîne pamirienne de l’Académie des
Sciences (Akademia Nauk). Au nord se développent les crêtes
secondaires et les contreforts sud de la vallée du Ferghana. Le
haut-Alay est profondément échancré par les glaciers. Les vallées
y sont souvent profondes autour des crêtes rocheuses ou détritiques
élevées. Dans les vallées entre les restes de moraines se
développent des prairies verdoyantes, des bosquets de genévriers.
Les rivières y sont torrentielles aux flots souvent clairs et aux
cascades rugissantes. Le débit dans de nombreuses rivières de la
région est si important et la rapidité des eaux est si vive que
même lors des hivers rigoureux, les eaux ne gèlent pas. En aval,
certaines rivières viennent s’épandre en large bras dont les eaux
deviennent troubles.

Les hypothèses sur l’orogénèse des
montagnes de l’Alay semble bien confirmé la théorie général du
soulèvement des fonds marins. On trouve en effet encore des
sédiments marins dans la chaîne de l’Alay, tout comme dans
l’Himalaya. La poussée des montagnes dans le vaste soulèvement
centre-asiatique depuis l’inde jusqu’à l’Alay s’est poursuivi sur
une longue période de temps géologiques. Et le soulèvement des
terres et la formation de la masse rocheuse se sont souvent
accompagné par de fréquents tremblements de terre. Ce processus se
poursuit aujourd’hui et tout comme le Tibet, la région centre
asiatique pamirienne est très sismique. Les tremblements de terre
sont enregistrés en continu: en moyenne de magnitude 4-5, ils
peuvent survenir chaque année, et atteindre des magnitudes de 7
points et même au dessus. (En témoigne le tremblement de terre de
1990 qui provoqua une gigantesque avalanche qui balaya dans le
Trans-Alay le camp II du Pic Lénine). Ces tremblements de terre
peuvent entraîner des énormes effondrements. Le dernier tremblement
de terre catastrophique dans les montagnes du Haut-Alay a été
observée en 1949 autour d’un village de la vallée de la rivière
Hayt, le détruisant totalement (ce village est maintenant
reconstruit).

Dans les contreforts du Haut-Alay la
température est modérée voire importante en été. Mais plus on
monte dans les montagnes plus le climat peu se révéler sévère. En
été au pied des montagnes (jusqu’à 1000 m), il fait chaud, le sol
est sec et le ciel sans nuages. L’hiver jusqu’à une altitude de 1000
m il fait également relativement clément (température comparable
aux Alpes en hiver). A des altitudes supérieures à 1500 m, en été,
il peut faire plus frais (8°C). Les pentes sont couvertes de neige
en altitude (au dessus de 3000-3200 m). La température moyenne est
de 20° en Juillet dans les vallées de basse altitude (1000-2000 m).
Dans les montagnes tous les 100 m d’élévation, la température
s’abaisse de 0,6-0,7°C, et en hiver, le gradient de température
augmente considérablement avec la présence de la couverture
neigeuse. A une altitude de 2000-3000 m en été il fait plus frais
(température moyenne en Juillet est entre 11-18°C), l’hiver est
très froid et long. Dans le domaine des neiges éternelles (4000 m
et au-dessus), la température pour l’ensemble de la période
estivale ne dépasse pas en moyenne les 10°C, les beaux jours sans
gel. Mais il n’est pas exclu que le rayonnement solaire intense
puissent ici ou là produire des températures de 30°C. Les
principales précipitations sont de Janvier à Mai (à une altitude
entre 1.200-1.500 m, 600 mm, et entre 2000-3000 m au dessus de 600
mm).

La ligne nivéale dans le Haut-Alay est
stabilisée à une altitude de 3000 m-3200 m dans les vallées
d’exposition au nord en début de saison estivale. Elle est d’environ
3200 m-3500 m dans les vallée exposées au sud. Selon les
expositions cela peut varier entre 350-450 m de dénivelé. Dans la
zone des neiges éternelles, en règle générale, se trouve
également des glaciers. La zone de glaciation dans la partie
occidentale du Haut-Alay est la plus grande, mais sur la bordure
orientale du Haut-Alay, les zones glaciaires deviennent peu à peu
plus confidentielles et tendent à disparaître (c’est encore plus
vrai dans les parties de l’Est au delà du Haut-Alay, comme le
Kichik-Alay au centre, et ce jusqu’aux contreforts de l’Oibala et
l’Alaykuu dans l’Est lointain (où de nouveau les altitudes
montagneuses sont importantes, au delà de 4700m). Dans les domaines
de haute altitude c’est le royaume de la neige, des glaces et des
roches acérées où les crêtes atteignent une hauteur moyenne de
4.500 mètres. Et souvent ces crêtes se dressent au-delà des
nuages.

Les versants nord des crêtes de la
région du sud est beaucoup plus jeune. Par conséquent, les rivières
qui coule vers le nord, moins dynamique. Au bas de chacun d’eux
largement et facilement précipiter dans la vallée.

Les contreforts du Haut-Alay, proche de
la vallée du Ferghana sont habituellement désertiques et
semi-désertiques. Ils reverdissent d’une fugace végétation lors
des pluies et de la fonte des neiges au printemps qui inondent les
bras des rivières. C’est alors l’explosion des tulipes, des pavots
rouges et noirs, des coquelicots, des crucifères, et de toute sorte
de plantes bulbeuses à fleur. Il en de même sur les premiers
côteaux des montagnes, où les précipitations sont alors plus
fréquentes.

Dans ces basses vallées désertiques
et semi-désertiques, c’est le royaume des petits reptiles (lézards,
reptiles d’eau, agama, et serpent cobra). Cependant, dans les plaines
encore inondables il demeure beaucoup de verdure en été au bord de
l’eau, des forêts (tugai) denses et luxuriante formant comme des
jungles impraticables. Dans les roselières, parmi les peupliers des
marais, on trouve l’argousier et les saules. Dans les fourés denses
et humides se cachent toutes sortes de renard, de porcs-épics, et de
chat sauvages. Il y a également beaucoup de serpents, d’espèces
d’oiseaux, de lézards, de tortues, et dans les rivières abonde le
poisson.

Au-dessus c’est le premier étage des
montagnes steppiques. Sur les hauteurs entre 1500-2000 mètres, se
trouvent d’abondant fourrés d’aubépine et d’amandiers sauvage près
des rivières et sur les pentes, et dans les ravins on reconnait
immédiatement l’odeur parfumée des genévriers. Dans les environs
des villages de montagnes croissent érables, saules, peupliers,
noyers et sycomores. Autour des bourgades c’est une débauche de
vergers d’arbres fruitiers. De Juillet à Octobre murissent cerises,
prunes, abricots, pommes, poires, pêches et prunes, chacun des
fruits se succédant à l’autre.

Entre 2.000 et 3.500 mètres d’altitude
les vallées se couvrent d’une végétation d’arbustes peu à peu
plus clairsemée, avec des plantes des prairies subalpines et
alpines. On y voit encore des arbres comme le bouleau au bord des
champs ou des sentiers entourées de murs en pierre. On trouve aussi
des saules, peupliers, érables, frênes, et des arbustes comme le
rosier sauvage, le merisier et le nerprun (Rhamnus), qui bordent les
rivières de montagne aux eaux claires et les masquent souvent. Près
de l’eau poussent également le cassis. Dans les montagnes se
trouvent le loup, le renard et le sanglier. Les nombreuses sentes
animales difficiles à suivre témoignent de ce foisonnement discret
de la gente animale. Parmi les roches élevées et les bosquets de
genévriers, c’est le domaine du lynx et de la martre, été et le
plus souvent en hiver, et hélas très rarement celui du léopard des
neiges (Irbis, onces). Il se trouvent également des castors et des
ragondins au bord de l’eau. Sur les pentes méridionales des crêtes,
c’est la cité souterraine des marmottes rousses de l’Alay. A
l’attention au bord des terriers, elles poussent leur sifflement
strident en cas de danger. Les bergers et les chasseurs sont parties
à la chasse aux mouflons, appelés argalis ou encore moutons de
Marco Polo ainsi qu’aux bouquetins de Sibérie (Teke en kirghiz).
Dans les prairies viennent picorer la perdrix des neiges (lagopède)
ou le coq des bruyères (tétraogalle) qui fuient tapis dans les
bosquets de genévriers en poussant également son sifflement de
frayeur à l’approche du danger. Sur les pentes raides d’autres
variés de perdrix s’aventurent. On trouvent aussi d’autres oiseaux
comme des merles, des corneilles et même des choucas. Plus haut sur
les vires des falaises, se réfugient les chèvres et les moutons
sauvages de montagne (bouquetins et argalis), les aigles et les
vautours noirs.

Au-dessus de 3500 mètres l’espace
n’est occupé que par les prairies alpines, subnivéales, où
poussent la fétuque et les petites herbes des steppes d’altitude.
Dans l’étendue sous le ciel des hauteurs supérieures à 4000 m,
c’est le royaume de la neige, de la glace et de la roche.

Sur
l’histoire et l’économie de la région, le Pamiro-Alay, crête de
hautes montagnes enneigées qui comprend le Haut-Alay, a toujours
bordé l’une des principales « Route de la soie » des temps
anciens. C’est uniquement par les nécessités de la nature, et de la
montagne en particulier, qu’un chemin évident peut-être tracé pour
laisser passer les caravanes de marchand à travers ces immensités
montagneuses, avec une relative commodité. Ce sont autant l’histoire
que les rigueurs du terrain qui conditionnèrent ces passages,
finalement peu nombreux, sur le territoire de l’Asie centrale depuis
des siècles. Parmi ces points de passage, la vallée de l’Alay
figure en bonne place comme l’une des principales voies d’accès
depuis la Chine via le Turkestan et son grand carrefour commerciale
de la ville de Kashgar, vers les régions du Khorasan et au delà de
l’Iran actuel. Bien plus au nord, dans le Tien-Shan le passage
principal du col Muzart (entre le Tien-Shan Central et le Khalyk-Too)
permettait l’accès aux steppes kazakhes et au delà aux plaines de
la Russie Centrale.

L’un des premiers témoignages d’un
européen sur cette partie de la route de la soie fut rapporté par
un militaire russe du 18ème siècle. Au cours d’un long périple
entre 1774 et 1782, la « Route de la Soie » fut
clandestinement parcouru par le russe Philippe Efremov. D’abord
prisonnier dans le khanat de Boukhara, ce militaire s’échappe de ses
geôliers et parvient à voyager sous l’identité d’un marchand
itinérant traversant la vallée du Ferghana, puis la ville d’Osh,
importante halte sur la route de la soie, franchit le col de
Chigirchik (col actuel sur la route Osh-Sary-Tash), puis le col de
Terek-Davan (Est de l’Alay, sentier très peu usité et presque
inconnu de nos jours) pour rejoindre l’Est de la vallée de l’Alay
puis le col d’Irkhestam. Il parvient ainsi à Kashgar et poursuit son
chemin vers le Karakoram et le nord de l’Inde au Kashmir en passant
probablement par le Ladakh, pour rejoindre les comptoirs anglais de
la compagnie des Indes. C’est le début d’une incroyable aventure de
presque neuf ans et d’un improbable voyage à travers l’Asie centrale
et sa partie sud duquel il reviendra en 1782 en Russie avec des
informations précieuses sur son extraordinaire et mystérieux
séjours dans ces contrées extrêmes orientales.

Dans la vallée du Ferghana, au nord du
Haut-Alay, la « Grande Route de la Soie » (Jibek Jolu en
kirghiz) traverse les villes de Margilan, Kokand, Andijan et Osh, et
ensuite à travers les cols de Chigirchik et Terek-Davan parvient
dans le bassin de la rivière Tarim au delà du col d’Irkhestam
(Tarim désigne la vaste zone du désert du Taklamakan où coule la
principale rivière, le Tarim, entre les deux principales villes que
sont Kashi, ou Kashgar, et Aksu).

La ville de Margilan a longtemps été
célèbre pour ses tissus de soie d’une beauté extraordinaire,
fabriqués par des artisans locaux. La ville a été fondée sur la
route commerciale de la soie. De ce passé commercial et fructueux,
ne subsistent maintenant que les ruines existantes de quelques tours
et les murs de la forteresse d’Urdatash. On peut encore flâner dans
les rues étroites du centre ville, parmi l’architecture de ses
maisons en adobe et la belle pierre de sa mosquée. Le Margilan
moderne a développé de nouvelles rues, des usines textiles et des
logements ouvriers. Depuis 1928, il avait l’une des plus grandes
usines de soie de l’Union Soviétique.

A 12 km au sud c’est la ville de
Ferghana, la cité des jardins. Elle fut construite en 1874 par
l’empire russe comme un important centre militaire et administratif.
Pendant l’époque soviétique, la cité est devenue un important
centre industriel de la vallée.

La ville de Kokand, à l’Est de
Margilan, est l’une des plus anciennes villes de la région: la
première mention de celle-ci nous est parvenu du dixième siècle de
notre ère. Au XII siècle. elle fut détruite par les Mongols, et à
partir de 1732, elle reprend vie comme capitale du Khanat de Kokand,
un important pouvoir régional au même titre que ceux de Boukhara et
Khiva. Au jours les plus florissants des grandes routes commerciales
de l’Asie Centrale, la ville se trouvait en deuxième place après sa
rivale Boukhara. Maintenant Kokand est une ville textile, où vivent
les travailleurs de la confection vestimentaire. La ville développe
aussi un centre industriel de la chaussure, l’industrie alimentaire,
l’ingénierie mécanique et la chimie. Kokand est également un nœud
ferroviaire avec sa gare principale entre ses branches de la vallée
du Ferghana (Andijan et Osh) et la route de Moscou. Quelques
monuments datent du XVIII siècle, comme le château Eski-Kurgan, le
Palais Khudoyarkhan, Urda, les madrassas de Narbuta-Biya et la
mosquée Juma.

A l’est de la cité de Kokand, il y
avait d’anciens jardins, à Rishtan, dont on peut admirer les
quelques céramiques. En 1960, une usine de céramique a repris une
activité de production. L’usine se situe sur le domaine actuel de la
ferme agricole « Communisme » (informations valables à
l’époque de l’Union Soviétique).

Plus près des montagnes du Haut-Alay
se trouve la bourgade de Khaydarkan, important centre d’une activité
médiévale minière entre les VII-XI siècles. On y extrayait des
métaux non ferreux et du mercure. Sur les pentes de la montagne, on
peut apercevoir les restes d’anciens rouages et autres installations
minières. En 1942, Khaydarkan est redevenu un centre minier
d’extraction d’antimoine et de mercure. (Après l’indépendance la
ville est toujours demeuré un important centre minier, en 2005, elle
est qualifié de troisième plus important centre d’extraction au
monde de mercure primaire).

Aux frontières sud du Haut-Alay se
trouve la vallée du Surkhob-Kyzylsuu (Alay ou Chon-Alay) qui fut
également une importante voie commerciale de la route de « Route
de la Soie ». Cette vallée du Rasht-Alay était anciennement
dénommée le Karategin. En direction de Kashgar, les caravanes
provenaient des villes de Termez (Ouzbékistan) et Dushanbe
(Tadjikistan). Elles suivaient l’axe de la vallée du Rasht : Gharm -
Daraut-Korgon - vallé de l’Alay, col d’Irkeshtam puis Kashgar.

Des traces de cette partie sud de la
« Grande Route de la Soie » sont conservées en amont de la
vallée du Rasht où la rivière reprend le nom de Kyzyl-Suu, entre
les terres supérieures du Karategin et la vallée de l’Alay. Des
ruines se trouvent aux (villages de Jirgatal (Dzhergatol) et de Duvan
(Devona) au Tadjikistan, et de Daraut-Korgon en Kirghizie. Pour plus
d’informations au sujet de ces endroits, on peut lire les relations
de voyages de Marco Polo, marchand voyageur vénitien qui au XIIIème
siècle traversa cette vallée pour parvenir à Kashgar. Marco Polo y
décrit ainsi sa vision de la vallée de l’Alay au chapitre 37 du
livre des merveilles: « On trouve là aussi une agréable plaine
entre deux montagnes, où il y a une grande rivière, le long de
laquelle il y a de gras pâturages où les chevaux et les bœufs,
pour maigres qu’ils soient, s’engraissent en dix jours ». Il
évoque probablement au delà de l’Alay et du col d’Irkhestam, le
pays de « Belor » où « les hommes en sont très cruels
et très méchants, adonnés à l’idolâtrie, et ils vivent de
chasse et se vêtissent de peaux ».

Alors que dans les temps anciens les
hautes montagnes de l’Alay étaient généralement considérées
comme inaccessibles, certains habitants et seigneures locaux du
Khanat de Kokand connaissaient les secrets pour les pénétrer et les
traverser. Chacun avait son guide et avait pu construire des postes
d’observation et de défense dans certaines vallées. C’est ainsi que
l’on peut encore voir de nos jours dans la vallée de la rivière
Sokh, près du village ouzbèke du même nom, les murs préservés
d’une forteresse nommée Augul. De même sur le chemin menant de la
vallée de l’Alay vers le Khanat de Kokand dans le Ferghana, on peut
visiter un petit site fortifié construit au XIXème siècle sur le
chemin du col de Tengizbay. De même dans la partie occidentale de
Daraut-Korgon, les archéologues ont mis au jour un ensemble
d’habitations datant du milieu de première millénaire de notre ère,
témoigant d’une relativement longue présence humaine en ces lieux
austères. Maintenant Daraut-Korgon est un important centre
industriel agricole d’élevage, avec la ferme d’État « Chong
Alay » (sovkhoze, à l’époque de l’Union Soviétique, la vallée
de l’Alay était un lieu d’élevage intensif du bétail. On comptait
un million de bêtes venu profiter chaque été des alpages gras).

A l’Ouest de Daraut-Korgon dans les
villages de Karaultepe, Kichik-Karamyk, Karashure, Koshate et
Dzhekendy, ont été préservés les restes des murs de boue
constituant d’anciens fortins. Dans le village d’Ulug-Karamyk, à la
périphérie orientale du district de Daraut-Korgon, on a retrouvé
les restes d’une ancienne cité datant du V-VIII siècles ap. JC.

C’est un célèbre explorateur russe
qui a initié l’étude scientifique des hautes montagnes et de la
vallée de l’Alay, l’explorateur naturaliste A.P. Fedchenko. En 1871,
depuis la vallée du Ferghana, il débute son expédition à travers
le versant nord de la chaîne du Turkestan (vallée de la rivière
Dzhiptyk près du village de Vorukh dans la région du nœud
montagneux Matcha), puis traverse les cols en direction de la rivière
et du village de Sokh puis de Shakhimardan pour revenir à Kokand.
Après avoir reçu la permission du Khan de Kokand pour la traversée
des montagnes, l’expédition s’engage dans le massif. Il rejoint le
sentier du col Tengizbay (3774 m). Depuis ce col Fedchenko observe
pour la première fois vers le sud une gigantesque chaîne de
montagnes enneigées, l’actuelle Trans-Alay du Pamir. Il croit
reconnaître un pic très élevé, en réalité le pic Lénine (7134
m), dont il évalue la hauteur à 7600. Il nomme ce sommet le Pic
Kaufmann en l’honneur du premier gouverneur du Turkestan russe.
L’expédition descendit du col Tenguizbay vers le village de
Daraut-Korgon, petit poste administré par un représentant du Khanat
de Kokand. A l’époque le village est un petit fortin assurant la
sécurité contre les nombreuses invasions et rapines de brigand de
la région. Ici, le scientifique est stoppé par le représentant du
Khan, qui lui interdit d’aller plus loin sur la route. C’est ainsi
que Fedchenko ne put visiter la haute vallée de l’Alay et de donner
plus d’informations sur le Pamir du Trans-Alay.

Maintenant, les hautes montagnes Alay
sont également une région utile à l’économie de l’Union
Soviétique. Connu pour ses célèbres et riche pâturages, c’est
l’activité industrielle et agricole principale de la région
aujourd’hui : élevage, transhumance et pastoralisme pour la
production de lait, de laine et de viande. Aux frontières
méridionales du pays, dans la vallée du Haut-Alay et sur les
affluents de la puissante rivière Surkhob-Kyzylsuu, on ne compte
plus les kolkhozes d’élevage et les fermes d’État sur les flancs
montagneux, comme Hayt, Jirgatal, Daraut-Korgon, et d’autres lieux
encore. Plus au nord, la vallée du Ferghana est devenu le principal
fournisseur de «l’or blanc» que constitue le coton (ce qui est
encore vrai aujourd’hui car l’Ouzbékistan exporte massivement son
coton du Ferghana, dans les pays du monde entier et demeure dans les
dix plus gros producteurs mondiaux). Dans les années du pouvoir
soviétique on a construit un riche réseau de systèmes d’irrigation
(qui a concrètement pour effet d’assécher presque complètement
l’alimentation en aval du Syr-Daria). Des autoroutes connectent
désormais les villes et villages de Kokand, Rishtan, Batken,
Marguilan, Ferghana, Sokh, Kan, Shakhimardan et Kyzyl-Kiya (toutefois
depuis les indépendances les routes transnationales sont difficiles
à parcourir du fait des tensions et des revendications frontalières
permanentes entre ex-républiques de l’Union-Soviétique).

Actuellement, les steppes alpines de la
vallée de l’Alay récupère chaque année plus d’un million de têtes
de bétail des trois républiques fraternelles de l’Asie centrale :
la Kirghizie, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan (pas si fraternelles
que cela depuis les indépendances de 1991). Il y a un troupeau
résident permanents d’environ dix mille bêtes qui endurent les
rigueurs de l’hiver pamirien. Les structures agricoles ont développé
plus d’un million d’hectares de pâturages et de prairies de fauche.
On y a développé une nouvelle race de moutons, dénommé l’Alay à
laine semi-grossière, qui est particulièrement adapté aux froids
hivernaux et paissent dans les pâturages de montagne toute l’année.
L’élevage des yacks est également une perspective d’avenir.
Aujourd’hui, la République Soviétique du Kirghizstan a appris à
utiliser les montagnes du Haut-Alay toute l’année (depuis
l’indépendance, le cheptel a hélas connu une grave crise, réduisant
son nombres à moins de 10% de ce qu’il représentait à l’ère
soviétique, réduisant les habitants des montagnes à la plus grande
pauvreté pendant les années de restructuration mais aussi de
prédation qui ont suivi, obligeant nombre d’habitants à venir
gonfler les rangs des sans-travail dans les grandes villes du
Ferghana comme Osh, augmentant d’autant les tensions ethniques de la
région).

Les possibilités de randonnée sont
innombrables dans le Haut-Alay, les paysages y sont pittoresques et
le climat est favorable tant que l’on aborde pas les très hautes
altitudes. Il y a une abondance de rivières et de lacs qui
fournissent d’excellentes conditions pour la pratique des loisirs et
du tourisme en montagne.

Le meilleur moment pour voyager dans
les montagnes du Haut-Alay se situe de Juin à Novembre. Il est tout
aussi tentant de randonnée enhiver et hors de la saison estivale
(automne et printemps), mais cela exige des randonneurs plus de
formation et l’expérience appropriée pour affronter le froid.

Le Haut-Alay peut facilement se
décomposer en réseaux orographiques puissants et relativement
indépendants. Ce qui permet ce circonscrire plus facilement des
objectifs de randonnée dans la région. Le premier réseau
montagneux est situé entre les vallées Nord et Sud des rivières
Tutek et Zardaly (amont de la rivière Sokh) d’une part et le bassin
de la rivière Yangi-Davan plus à l’est d’autre part. Le deuxième
réseau montagneux se situe au voisinage du glacier Abramova. Ces
deux zones forment la partie occidentale du Haut-Alay. Le reste est
occupé par le nœud orographique oriental de la Dugoba. Chacune de
ces trois régions est si vaste qu’il est possible de rester sur leur
territoire, et de démarrer et terminer la randonnée sans jamais la
quitter. Il y a toutes sortes de sentier et de manière de les
combiner, d’un massif ou d’un crête à l’autre. Qui plus est une
randonnée dans le Haut-Alay peut commencer soit par le côté nord
de la vallée du Ferghana, soit depuis le sud et la vallée de la
rivière Surkhob-Kyzylsuu (Alay).

Pour parvenir à la vallée du
Kyzyl-Suu-Surkhob (Alay), il est plus pratique d’emprunter la route
tadjike du nord-ouest du Pamir depuis Dushanbe. Sur le chemin on
traverse la bourgade importante d’Obigarm, puis l’on entre dans la
région du Vakhsh (Vasht ou vallée de l’Alay au Tadjikistan). Au
village de Komsomol-Abad, il y a un embranchement de route vers la
vallée de l’Obikhingou (Pamir). La route principale continue le long
du Surkhob-Kyzylsuu (Alay) en direction des villages de Garm, Haït
et Jirgatal (base de départ vers le camp de base du Moksvina Glad,
au pied des ascensions vers les pics Communisme et Korjenevskaya
(l’itinéraire en voiture prend une journée depuis la capitale
tadjike). De Douchanbé à Djirgatal, il existe également un petite
ligne aérienne de transport régional.

Le village de Hayt dans la vallée de
l’Alay tadjik est un point de départ pratique pour remonter la
vallée de la Rivière Tutek-Sud (affluent de la rivière Yarkush) ou
la vallée de la rivière Karagush-Khana. Du village de Jirgatal nous
recommandons de monter au glacier Tandykul par la vallée et la
rivière du même nom. Ce sont 35 kilomètres d’un tracé de rêve,
autour de montagnes qui peu à peu deviennent vertigineuses pour se
terminer aux sources chaudes du Tandykul et au glacier du même nom.
La zone entière est entourée d’importants glaciers qui tous
semblent rayonner blottis dans leur vallée respective. C’est ainsi
que l’on peut découvrir l’Ishtansaldy, le Minbulak, le Tandykul, le
Nedostupniy (l’inaccessible), le Tilbe-Sud, le Chaynok-Sud et le
Yangi-Davan. Tous sont situés depuis la convergence de vallées dans
un rayon de 180° offrant une « foultitude » d’opportunités
touristiques. Là, à la confluence des rivières Ishtansaldy et
Agayurma, se trouve une agréable sources chaudes, une pension de
séjour administrée par la ferme collective « Lénine » du
district de Jirgatal (informations à confirmer dans le Tadjikistan
actuel).

A l’Est de Jirgatal, en remontant la
vallée de l’Alay, on parvient à la frontière des Républiques du
Tadjikistan et du Kirghizstan, puis au village de Daraut-Korgon. En
matière aérienne Dushanbe est connectée à Jirgatal et Osh par des
vols régionaux. Il y a une autre façon d’atteindre Daraut-Korgon en
voiture depuis Osh (260 km en distance. La route part d’Osh pour
atteindre le col de Chigirchik puis le village de Gulcha, le col de
Taldyk et la descente vers le village de Sary-Tash dans la vallée de
l’Alay. De Daraut-Korgon, on peut grimper en toute sécurité les
vallée montagneuses des rivières Katta-Karamyk (à travers le
village Ulug-Karamyk) et du Kek-Suu (se terminant au glacier
Abramova). Daraut-Korgon est aussi le point de départ du chemin de
transhumance vers le nord au col Tengizbay, situé sur la dorsale de
la chaîne de l’Alay.

Sur la partie nord des montagnes de
l’Alay, les routes partent de la vallée du Ferghana directement
depuis les gares ferroviaires ou routières des villes de Kanibadam,
Marguilan, Ferghana, Kokand, Andijan et Osh. En utilisant les
transports locaux les visiteurs peuvent atteindre dans la journée
les villages de Kan, Haydarken (secteur de l’enclave ouzbèke de
Sokh), Shakhimardan (enclave ouzbèke du même nom), Uch-Korgon
(Kirghizie), où l’on peut commencer la marche.

Point de départ de l’enclave ouzbèke
de Sokh Depuis le village de Kan, il est possible de suivre de la
rivière Sokh jusqu’au village de Zardaly (Korgon sur la carte,
affluent gauche du Zardaly) où la rivière Sokh est formé à partir
de affluents principaux: l’Ak-Terek provenant du groupe du nœud
Matcha, l’Archa-Bashi, dont la source plein sud provient de la
dorsale de l’Alay et du glacier du même nom et le Hodzha-Achkan, qui
prend sa sourse plus l’est dans l’axe de la vallée du
Hodzha-Achkan-Djylysu.

Du village de Khaydarkan, les
ascensions en montagne débute le long du sentier des gorges boisée
de la rivière Gaumysh-say (Gaumysh). En remontant jusqu’aux sources
des rivières Gaumysh-Kök-Talaa-Allaudin, on atteint le col Gaumysh,
4075 (crête du Kuruk-Say) pour redescendre vers la vallée de la
rivière Dzhurasay (un affluent droit du Hodzha-Achkan, Gaumysh-Sud
sur la carte). On peut également atteindre le col Kumbel (3958) et
passer dans le bassin versant de la rivière Ak-Suu, qui est plus
proche de région de la Dugoba. Depuis les sources de la rivière
Dzhurasay (Gaumysh-Sud), on peut également rejoindre la vallée de
l’Ak-Suu travers les deux cols Est et Ouest de.l’Aylama. Après le
passage du col Kumbel, rejoignant la partie supérieure de la vallée
de la rivière Ak-Suu, il est possible de remonter sur la crête
dorsale de la chaîne de l’Alay en suivant le chemin du col « Alaudin »
(4296 m). Cet itinéraire permet de rejoindre le versant sud de
l’Alay et la vallée de la rivière Kek-Suu qui prend sa source dans
le grand glacier Abramova.

En descendant du col Allaudin-Davan,
les roches abruptes prennent des formes fantasques. Parvenu en fond
de vallée, il y a deux possibilités, la descente vers Daraut-Korgon
et la vallée de l’Alay ou la remontée de la vallée du Kek Suu pour
gravir le glacier Abramova.

Point de départ de l’enclave ouzbèke
de Shakhimardan Dans l’enclave ouzbèke de Shakhimardan (Hamza-Abad)
se trouve l’auberge et la camp de jeunesse « Shakhimardan »,
près du village de Iordan. De là on peut partir sur les longs
sentiers montagneux de la rivière Dugoba dont le début des gorges
boisées forment un tableau particulièrement pittoresque, tout en
succession de terrasses rocheuses entourée de bosquets de
genévriers. Au pied des gorges se trouve le camp alpin « Dugoba »
du nom de la vallée auquelle il donne accès. Ces sentiers de
randonnée mènent sur les pentes nord de la crête du Kollector
(sous-chaîne de l’Alay) où se trouvent notamment les glaciers
Eki-Davan, Gadzhir, Kalkush, Sur-Metash-Davan, Dugobashigou, Aktash
et Ulitor. Du campement « Shakhimardan » en suivant une route
de montagne carrossable dans la vallée de la rivière Kek-Suu on
peut atteindre en voiture à 7 km, le Lac Kurban-Kul.

C’est une région étonnante aux
reliefs et paysages variés, entre les escarpements rocheux, les
bosquets denses de genévriers, de bouleaux et d’érables, les
sentiers qui serpentent jusqu’aux nombreux glaciers de la région.

Point de départ de la vallée kirghize
d’Uch-Korgon, Kyzyl-Kiya De la ville minière de Kyzyl-Kiya et du
village d’Uch-Korgon la route conduit à la petite bourgade de
Lyangar (2000 m) au plus profond de la chaîne de l’Alay. La route
travers des kilomètres d’une longue vallée encaissée par de
profonds ravins, toujours en remontant le lit de la rivière
Isfayramsay. Lyangar s’étend au bord du cours d’eau et offre de
multiple possibilité de rayonner dans cette partie de l’Alay.
Lyangar n’est pas le terminus de la route carrossable en véhicule
tout terrain. On peut parcourir encore 10 kilomètres en amont de la
montagne. Au delà, il faudra établir des camps plus proche des
voies ou marches d’ascension.

Sur le chemin depuis Uch-Korgon, la
route traverse de nombreuse embouchures de rivières, comme le
Tegermesh, le Syurme-Tash et le Shibe, autant de nouvelles
possibilités de point de départ de randonnées. Des vallées de
l’Isfayramsay et de son affluent Syurme-Tash, on peut rejoindre de
ses sources la région du nœud glaciaire de la Dugoba.

La partie occidentale du Haut-Alay

De la rivière Tutek à la rivière Yangi-Davan

Cette zone de la chaîne de l’Alay
constitue la jonction avec le massif du Turkestan se développant
vers l’Ouest et celui du Zeravshan (Tutek et Matcha) jusqu’au glacier
Abramova caractérisé par ses champs dolines glaciaires. Sur la
crête il y a plusieurs pics au dessus de 5000 m et presque partout
les crêtes sont glacés. Toute la ramification des éperons latéraux
forme un système complexe de petits et grands glaciers. Certains
d’entre eux ont plus de 10 km de longueur (Archa-Bashi, Ishtansaldy,
Nedostupniy « l’Inaccessible » et le Yangi-Davan). Sur le
versant sud au Tadjikistan les glaciers nourrissent les sources des
divers affluents de la rivière Yarkhish au Tadjilkistan (Darapyoz,
Duvansu ou Deonasu, Sud-Tutek et Karagushkhana.) à l’Ouest ainsi que
ceux de la rivière Tandykul à l’Est (Ishtansaldy, Agayurma -
Yangi-Davan et Ptovkul). La zone possède quelques particularités.
Ainsi, les torrents Ishtansaldy et Agayurma et leurs affluents sont
littéralement pressés contre les flancs vertigineux des crêtes. La
région comporte également deux bifurcations de crêtes plus
marquées: celle vers l’Ouest dans la zone du col Karagushkhana et du
bassin versant de la même rivière, et l’autre entre les glaciers
Yangi-Davan-Sud et Dzhamankyrchin.

Sur le versant nord d’importants
glaciers de la dorsale alimente la rivière Sokh. Pratiquement toutes
les rivières ont une origine sur la dorsale principale (comme les
sauvages rivières de l’Ak-Terek, l’Archa-Bashi, le Hodzha-Achkan et
ses affluents).Plusieurs crêtes parallèles à la dorsale la sépare
de la vallée du Ferghana au Nord : ce sont par exemple le massif de
l’Ak-Terek, la crête du Tala, les Monts Kutarubka et Kuruk-Say. À
partir du massif de l’Ak-Terek dans le nœud Matcha commence la
région de l’Alay la plus à l’Ouest comprise jusqu’au glacier
Abramova à l’est. Les diverses sources puissantes de la rivière
Sokh fusionnent près du village de Zardaly, en un flot furieux et
tourbillonnant qui bondit à travers la vallée toujours plus
encaissée jusque dans la vallée du Ferghana, où l’ensemble de
cette eau puissante est utilisée pour l’irrigation.

Dans la vallée du Sokh, bien abrité
sur ses flancs sud, certains villages formaient naguère de
véritables oasis en montagne. C’est le cas d’une douzaine
d’anciennes bourgades aux jardins en terrasse et aux parcelles
consciencieusement irriguées, occupées une partie de l’année. Ces
villages encaissés au fond des vallées impénétrables, fortifiés
par de si hautes montagnes, ont souvent servi de refuge à de
farouches combattants des Khans locaux. C’est ainsi que l’on peut
visiter les ruines d’une ancienne forteresse à l’embouchure de la
rivière Augul proche du village de Kan (également Sary-Talaa), un
affluent de la rivière Sokh.

Actuellement, dans ces villages perdues
l’occupation est restreinte à l’été, sauf le bourg de Zardaly
considéré comme un hivernage dans la vallée. Cependant lorsque
l’été survient, les gens remontent pour la culture des vergers et
la récolte des abricots dans les petites vallées inférieures.
D’autres habitants montent à l’alpage pour l’estive, partout dans la
vallée. C’est l’époque où tout le monde se rencontre bergers,
touristes, randonneurs et alpinistes, dans les campements de toutes
les expéditions.

Les premières descriptions
d’'itinéraires dans le sud des montagnes de l’Alay peuvent être
trouvées dans un rapport d’études de A. Moskvina « Géologie et
Géographie de l’Est du Karategin et de la rivière Yarkhich, Actes
du PTE 1935 » , et pour la région nord dans un rapport de N.A.
Korzenevskiy « Caractéristiques de la glaciation hivernale de la
rivière Sokh et de son dégel, Actes de l’UZ GO, 1948 ». Les
descriptions des itinéraires de traversée des glaciers et des cols
ont débutées dans les années 60, coïncidant avec le début du
développement touristique de la région. Il y a bien eu quelques
explorations avant cette époque, par exemple, l’expédition
d’avant-guerre de Nemytskii à travers le col Tutek. Néanmoins ce
n’est qu’après la deuxième guerre mondiale que les véritables
premières expéditions alpines ont été organisées, au début des
années 60 par des groupes venues de Leningrad et de Tachkent. Ils
ont effectué la reconnaissance de nouveaux col proche des glaciers
Abramova, Dzhamankyrchin et Yangi-Davan. Au milieu des années 60 et
au début des années 70, des groupes de Moscou ont ouvert un certain
nombre de nouveaux passages techniques sur des crêtes peu
accessibles dans le massif du Tandykul et le secteur du glacier
Abramova. Actuellement, cette zone est fréquemment visitée, mais
toujours beaucoup moins que les montagnes voisines du nœud Matcha et
de la Dugoba.

La partie la plus occidentale du
Haut-Alay autour du Glacier Archa-Bashi est généralement désignée
par les touristes comme le nœud Matcha. Même si cette partie est en
général considérée distinctement de celle du Haut-Alay, sa
description dans un ouvrage Haut-Alay demeure indispensable.

La partie de la crête de l’Alay,
adjacente à l’Est du Glacier Darapyoz (Tadjikistan), est une des
plus élevés et des plus imposantes. Certains pics dépassent les
5.000 mètres, pointant légèrement au-dessus de la crête. Des deux
côtés de l’arête ce ne sont que falaises vertigineuses, à l’image
des montagnes juste à l’Ouest, dans le Turkestan-nœud-Matcha entre
les Pics Pyramidal et Skalistiy. Dans la branche est du Glacier
Darapioz et son flanc Sud-Est, il y a respectivement deux cols
rocheux très difficiles au Nord et au Sud du Pic 5239, les cols
Verblyud et Klyuyeva, cotés tous deux 3B. Légèrement à l’Est en
direction du glacier Archa-Bashi, sur la crête un peu moins élevée,
se trouvent les cols Tutek, Tutek-Ouest et Tutek-Est (2A, 4360, 4180,
4500), Jashilkul (2A, 3940) et Karagushkhana (1B, 3900), qui traverse
des glaciers aux pentes douces, finissant souvent par des cascades
sur la langue terminale. Les contreforts méridionaux de la crête
s’abaissent en général très vites et sont rapidement déneigés,
tandis que sur le versant nord, au contraire les crêtes latérales
sont souvent encore plus élevées. Les vallées entre les arêtes
sont profondément tranchées en gorges étroites. Les contreforts
entre les rivières Tutek-Nord et Yashil-Kul sont constitués de
grandes falaises verticales, tranchées çà et là par des séracs
de petits glaciers et des cascades d’eau vertigineuses. La zone est
presque inaccessible ou réservée à des itinéraires extrêmement
techniques. L’éperon entre les rivières Jashilkul et Archa-Bashi
lui comportent quelques passages plus « franchissables »
comme les cols Uchebniy (2B,4470), Karuzo (2B,4620) et Archa-Bashi
(3A, 4600). Ces cols donnent accès au cirque du glacier Putovu,
ainsi qu’au glacier affluent gauche de l’Archa-Bashi.

Le glacier d’Archa-Bashi est un des
plus grands glaciers de l’Alay (sa longueur est de 11-12 km). Son
cours est profondément encastré dans la rocher. Il comprend
plusieurs branches affluentes avec des vastes champs de névé sur le
« premier étage » d’altitude. Au dessus dominent des
cascades de glace impressionnantes. 2 km en aval de l’extrémité du
glacier sur une pente raide à gauche dans le sens de la montée, se
trouve une source abondante d’eau chaude (60°) sulfureuses. La
source est exploitée touristiquement et comporte neuf bains creusés
dans la roche ainsi qu’un hammam. En été, on peut y rencontrer les
habitants venus là pour une cure, y compris certains provenant d’au
delà du col Karagushkhana (1B, 3900) sur le versant sud à travers
les étendues glaciaires.

La crête de l’Alay autour de
l’Archa-Bashi et du Iolysu était encore il y a 20 ans un mystère.
Et maintenant il reste un espace significatif entre les
rivièresTutek-Nord et Iolysu presque inconnu des touristes. A l’est
du glacier Archa-Bashi la crête dorsale part au Nord en zigzag sur
environ 15 km. Cette partie de la crête comporte les plus hauts
sommets de l’Alay, le Pic Tandykul (5539 m) et le pic Snezhniy Shater
(5529 m, la tente de neige) en forme de dôme de neige aigu. A l’Est
de cette arête joignant les deux sommets, il y a deux puissant
glaciers entourés de crête et pics dentelés. Le glacier Tandykul
commence entre ces pics vertigineux, forment un grand plateau vers
3500 puis chute brusquement à la hauteur de 3100- 3200 m. Ensuite la
rivière Tandykul qui y naît coule vers le sud-ouest avec une légère
pente. En moyenne le glacier Tandykul est très accidenté. Avant de
parvenir dans la vallée de la rivière Ishtansaldy, le glacier se
fracasse dans une porte plus étroite remplie de roche charriée et
de glace sale avant de tourner à 90° vers la gauche, puis de
s’étaler à travers la vallée sur plus de 2 km et enfin de
fusionner avec la rivière. La partie inférieure du glacier se
trouve à une altitude de 2400 à 2500 m.

L’autre glacier, le Nedostupniy
« Inaccessible » est apparemment le plus long dans la chaîne
de l’Alay, la longueur de la branche principale est estimée à 13-15
km (l’Abramova étant lui plus large et plus massif mais légèrement
plus court). Il commence sous le versant Nord-Est du Pic Snezhniy
Shater, pratiquement sous les crêtes sommitales, puis se tourne vers
l’est. En descendant, le glacier se fracture en une belle cascade de
glace de 250 mètres de hauteur, puis s’incurve sur la droite
rejoindre d’autres ramifications importantes du système glaciaires.
Le glacier se termine plusieurs kilomètres à avant d’atteindre
l’Ishtansaldy dont il est la source. La rivière en aval se précipite
dans un canyon pratiquement infranchissable.

Comme disais A.V. Moskvin, je l’ai vu
ce glacier, et je lui ai donné le nom d’« Inaccessible ».
L’accès au glacier était défendu par cette barrière de gorges
étroites où les flots furieux de l’'Ishtansaldy se précipitent. En
essayant de contourner le canyon, il est arrivé sur l’arête gauche
du vallon, à partir de laquelle s’ouvre un magnifique panorama de
glaciers entourant les Pics Tandykul et Pic Snezhniy Shater. Mais
l’explorateur ne put redescendre rejoindre le glacier Nedostupnyy.
C’est depuis cette mésaventure, de ce premier échec pour atteindre
ce lieu que son nom est devenu coutumier. Cependant, sur les cartes
topographiques qui ont été produites plus tard, on lui a également
donné le nom de « petit glacier », lorsque l’alpiniste
I.A.E. Kourtchatov l’atteignit en venant du versant nord depuis un
col situé sur la dorsale, dans la partie supérieure-est du glacier
Tilbe-Nord. C’est ce que A.V. Moskvin ne pouvait pas devinait en
provenant lui du versant sud. Finalement ce glacier fut désigné
comme l’Inaccessible Nedostupnyy. Mais parfois on l’appelle aussi le
glacier Ishtansaldy car il est la source de la rivière Ishtansaldy.
De ce fait et selon les conventions toponymiques des cartes, il peut
également être enregistré avec le nom de la rivière. Dans notre
ouvrage nous décidons de l’appeler Nedostupniy comme il fut nommé
par son découvreur A.V.Moskvin.

Pour atteindre le glacier Nedostupniy,
depuis le versant sud ou le versant nord plus facile, on connait
plusieurs itinéraires, mais ils ont tous en communs d’être
relativement complexes et potentiellement techniques.

Au nord du glacier Nedostupniy, la
crête dorsale de la chaîne de l’Alay reprend une direction
latitudinale. Sur ses pentes septentrionales sont situées les
glaciers du bassin de la rivière Tilbe-Nord, ainsi que les cols
Lunniy (Ouest 4460 et central 4052, 2B), Tilbe-Ouest (4060, 2A) et
IAE. Kourtchatov (4380, 2A).

Le Glacier Tilbe-Ouest se love dans une
courte vallée de 5-6 km. Il possède une légère pente parallèle à
la chaîne de l’Alay dans sa branche la plus à l’Ouest puis plus bas
s’incurve vers le Nord-Est. Il charrie une quantité considérable de
roches des pentes nord de la crête puis s’évase légèrement en un
bol parfait sur la lange terminale. Le glacier comporte une
principale rupture de pente avant de s’incurver vers la gauche. A cet
endroit il est fortement fracturé. Dans la partie supérieure Ouest
du glacier se trouve le col VAMY (Shudman, 4380, 2A-2B) qui mène sur
l’autre versant de l’éperon à l’Ouest ver la vallée de la rivière
Archa-Bashi. Dans le secteur du glacier Shudman un autre col, le
Lozhniy Kulp (4540, 2A) conduisant à une petite vallée suspendus et
son glacier légèrement au nord. Ce dernier descend finalement vers
le glacier Tilbe immédiatement après son virage. Le glacier
comporte également une petite branche droite qui remonte vers l’Est.
Elle conduit dans la partie supérieure au col Tilbe dont le passage
est plus technique (4500, 3A).

Le Glacier Est du Tilbe est un peu plus
grand (7-8 km) et de conformation plus complexe. Il commence à la
crête de la chaîne de l’Alay (au col IAM Kourtchatov), ​​et
forme un large fleuve de glace qui coule vers le nord, en prenant à
gauche et à droite d’autres flux glaciers abondants. Sur ce relief
tourmenté et complexe s’est plus ou moins formés des chutes de
glace et des séracs imposants. Après la dernière rupture de pente
importante en aval, le glacier tourne brusquement vers la gauche, en
recevant une quantité importante de moraines latérales et de roches
charriés couvrant la presque totalité du front du glacier. Au
tournant, il y a la confluence avec la vallée du glacier
Serpovidnogo (de la Faucille) blotti en fond de vallée. Le glacier
Serpovidnogo-Sud est maintenant de taille négligeable, mais il se
trouve entouré par tout une série de glaciers suspendus nommés
Balkonnym. Dans ce vallon dirigé au Nord-Est il y a deux cols qui
traverse la dorsale de l’Alay, les cols Pobochniy (4211, 2A) et
Balkonnym (4180, 2A), joignant la vallée du Sud-Tilbe qui se jette
dans la rivière Agayurma. Dans la partie supérieure du glacier
Serpovidnogo-Sud se trouve le col Yolisu-Ouest (4340, 2A) mène à
travers l’éperon nord de la crête vers l’une des branches Ouest du
glacier Iolysu.

Le Massif de l’Alay au sud-est du
bassin oriental du glacier du Tilbe-Nord tombe abruptement et les
glaciers diminuent en taille. Dans la vallée du Tilbe-Sud de petits
glaciers se cachent dans des canyons latéraux fermées. Dans la
vallée voisine du Chaynok, à l’Est, le glacier du même nom est
recouverte d’une grande nappe de charriage. Du glacier Chaynok au
glacier Iolysu au Nord il y a deux cols : le Chaynok-Nord (4430,
2A-2B) et le Chaynok-Sud (4285, 2A). Le relief de la dorsale aux
abord du glacier Iolysu sont arrondis dans la partie sud, puis la
crête se lève à nouveau à une hauteur de 5000 m en remontant vers
le nord. La crête comporte alors une glaciation importante.
La suite de la crête dorsale atteint
le bassin versant du groupe des Glaciers Yangi-Davan. La glaciation
devient alors presque continue jusqu’au grands glaciers de l’Abramova
et du Dzhamankyrchin. La traduction littérale du mot « Yangi-Davan »
signifie « le nouveau col ».

En effet, à la jonction de la branche
supérieure du glacier Sud-Yangi-Davan et de la branche droite du
glacier Nord-Yangi-Davan se situe le col Yangi-Davan-Ouest (4379,
2A). Dans le passé, on faisait également franchir ce col par le
bétail pour la transhumance vers les pâturages du sud de l’Alay,
lorsque les fissures du glacier étaient bien refermé et que l’on
estimait le manteau neigeux bien ferme et stable. Mais, c’était il y
a très longtemps, c’est un temps révolu, et si nécessaire, il
arrive parfois que quelques moutons viennent paître en utilisant un
avion cargo.

Le glacier du Yangi-Davan-Sud dans sa
partie supérieure se compose de deux glaciers de vallée séparé
qui fusionne pour former un simple tronc commun au delà d’un éperon
tranchant. Au delà, la langue du glacier s’écoule tranquillement,
pour finir en moraines. Immédiatement après cet éperon commence
les moraines médianes striant le glacier dans sa longueur.
L’extension du glacier sur la branche gauche est de 8-9 km. Il y a
dix ans, elle était plus grande de 2-3 km. La branche droite du
glacier se trouve sur un balcon plus élevé au-dessus du tronc
principal et s’écoule dans la direction diamétralement opposée à
la branche gauche. De la partie supérieure du glacier les stries du
glacier ne sont pas visibles. Il semble n’être qu’une vaste
chaudière rempli de neige, clôturé sur tous les côtés par des
crêtes aigus de roche.

Sur les plateaux glaciaires di
Yangi-Davan, il y a encore d’autres cols dont le passage est plus
technique à travers la dorsale de l’Alay, comme le
Yangi-Davan-Central (4380, 2B), le Col Vysokiy (4700, 2B-3A) et le
col Parabole (4540, 2A, crête du Kutarubka).

Glacier du Yangi-Davan-Nord dispose
également de plusieurs branches, mais elles sont plus petites en
extension que celles du Yangi-Davan-Sud, et après leur confluence
sur le glacier ce dernier se termine presque immédiatement. La
branche droite (Est) après la douceur des pentes du col Yangi-Davan
tourne brusquement vers la gauche et tombe en cascade de glaces
tourmentées. La branche gauche (Ouest) est plus massive, reçoit une
neige abondante une grande partie de l’année. Son écoulement dans
le secteur sous le col Yangi-Davan-Centre (4380, 2B) est plus calme.
A l’extrémité Ouest de la branche supérieure gauche de ce complexe
glaciaire se trouve le col Yangi-Davan-Ouest (4500, 2A) qui donne
accès à la vallée de la rivière Iolysu vers l’Ouest.

La plupart des vallées de la région
ont souvent un profil évasé vers l’amont et une forte contraction
dans la zone des confluences, ce qui fait qu’il est souvent plus
difficile d’atteindre la périphérie des cols, que le col lui même
une fois passé le goulot d’étranglement du bas.

  1. Les vallées de Tutek, Jashilkul et Archa-Bashi

Cette région est généralement
accessible à partir du versant nord, en provenance de la vallée du
Ferghana, de la ville de Margilan puis du village de l’enclave
ouzbèke de Sokh. Pour atteindre Sokh on peut utiliser l’autobus
public. Au delà on peut prendre un taxi pour atteindre le village de
Kan, terminus du camion ou du bus qui se situe avant l’embouchure de
la rivière Augul (village Augul). Le village est situé sur un
pition rocheux près de la route. Du village de Kan débute le chemin
vers le village de Zardaly en amont de la rivière Sokh, à partir
duquel partent la plupart des sentiers des vallée Tutek, Jashilkul
et Archa-Bashi. Le chemin vers Zardaly se situe sur la rive droite de
la rivière Sokh, pendant 10 à12 km au cours desquels on traverse la
zone des « Kyzyl-Tash » (« Roches Rouges »). De là
il faut encore 3-5 heures de marche sur un chemin étroit dans une
gorge étroite et profonde. Le sentier s’étend au-dessus de l’eau,
qui fait rage au fond d’un canyon profond. A 1,5 km avant d’arriver à
Zardaly, le sentier traverse un pont vers la rive gauche de la
rivière et mène aux terrasses environnantes du village. Le village
de Zardaly situé à la confluence du Sokh et du Zardaly est entouré
de jardins, de vergers, et s’étend sur tout le flanc des coteaux en
remontant haut sur le cours du Zardaly. En été, le village est très
peuplé, les habitants s’appliquant aux travaux des vergers, des
cultures, et de l’élevage du bétail.

De Zardaly (Kirghizstan) à Hayt (Tadjikistan)

Le voyage vers Hayt au Tadjikistan à
travers les monts du Haut-Alay traverse des vallées et des glaciers
pittoresques, passe par des cols d’altitude et prend au moins 4
jours.

A travers la vallée de la rivière
Tutek-Nord. La rivière Tutek-Nord est un affluent de l’Akj-Terek,
lui même formant l’un des confluents de la Sokh. L’itinéraire vers
la vallée du Tutek-Nord s’étend d’abord sur la rive gauche
Ak-Terek. Dans le passé, il y avait sur le bras de l’Ak-Terek 5-6
villages en remontant la vallée, ils sont maintenant vidé à
l’exception de Zardaly qui est occupé une bonne partie de l’année,
considéré comme un bon hivernage. Les plupart des gens eux ne
montent ont que sporadiquement: durant la belle saison à recueillir
les abricots ou en partance vers les pâturage du bétail dans les
montagnes, estives que l’on appelle jaïloo en kirghize.

Du village de Zardaly le sentier
traverse les terrasses plates de la rive gauche, pour rejoindre les
gorges étroites de la rivière Ak-Terek. Ici, il existe un sentier
qui traverse un pont pour se rendre au village de Korgon sur la rive
droite (c’est probablement de là que viens l’imprécision de la
carte qui place Korgon au lieu de Zardaly). Ensuite, on peut
continuer sur une piste conduisant à la vallée du Hodzha-Achkan en
traversant le pont qui enjambe la rivière Archa-Bashi, et s’élève
le long des gorges de cet rivière. De Zardaly à Korgon la distance
est d’environ 3 km. On traverse des cabanes désertes clôturé par
des petits champs ou des vergers de pommiers qui s’étirent sur les
terrasses en rangée. Les terrasses sont partiellement allouées aux
cultures d’autres sont en friche. Dans la partie supérieure de la
rivière Ak-Terek, les hameaux comportent des murets qui forment une
digue pour protéger des inondations. On passe d’un village à
l’autre en longeant une suite de jardin, dont les murets de la digue
sont entrecoupés régulièrement pour laisser un sentier qui mène à
la rivière. L’Ak-Terek y est une puissante rivière aux flots
cascadés et rugissants, sans cesse en grondement dans les bas-fonds
encombrés de rochers énormes. Entre le nuage d’écumes sur les
bords et l’eau boueuse il est parfois difficile de deviner la
frontière entre la berge et la rivière.

En remontant ainsi vers l’amont de
l’Ak-Terek on parvient en peu de temps à l’embouchure d’une rivière
appelée la Muz-Donike sur la rive opposée. A cette confluence la
vallée s’élargit quelque peu et l’affluent droit remonte doit vers
le sud-ouest. Sur la petite plaine se déploît de nombreux petit
bras de rivière entre des plages de galet. Dans les pentes plus
raides, entre les pitons rocheux et les monolithes qui se dressent
dans le ciel, on devine vers le haut de la rive droite les premières
crêtes de neiges éternelles, tandis que le sentier rive gauche
demeure plus affable, et traverse des buissons d’épineux, et de
rares genévriers. En remontant on s’approche de la confluence avec
un affluent gauche, le torrent Kulbashi. Il faut parfois traverser la
plaine inondée par les divers bras de la rivière ou bien longé les
falaises rocheuses, pour toujours suivre le sentier rive gauche et
atteindre finalement la petite rivière en cascade du Kulbashi. Là
il y a de l’ombre sous les bosquets d’arbres, l’air est merveilleux,
et l’eau du Kulbashi est claire et pure. De Zardaly il faut environ 3
heures pour atteindre la confluence du Kulbashi.

A côté de l’embouchure du Kulbashi en
amont se trouve également la rivière Noo-Dzhayloo. Le sentier qui
remonte l’Aka-Terek est alors presque en permanence sur les pentes
rocheuses. Le Noodzhayloo descend des haut pics sans cesse nuageux et
tourmentés. Il vient se briser sur les gorges étroites avant
d’atteindre la plaine inondable de l’Ak-Terek. Il est possible qu’il
n’y ait pas pont pour le traverser, auquel cas le passage ne sera pas
facile. Dans ce cas il vaut encore mieux redescendre vers l’Ak-Terek
et sa plaine inondable pour traverser des bras de rivières moins
profonds et moins tumultueux.

A l’embouchure de la rivière
Tutek-Nord la vallée principale de l’Ak-Terek tourne vers l’ouest.
Mais quelques kilomètres avant sur la on met le pied sur un large
cône de déjection en rive gauche. Malgrès le blocage relatif du
cône, la vallée reste encore large et la rivière est en partie
déviée sur sa rive droite. Ici, le sentier grimpe au dessus du cône
pour rejoindre les pâturages d’été. A l’embouchure de la petite
rivière de Del-Bek à l’eau claire le sentier redescend vers le pont
sur l’Ak-Terek (situé au-dessus de l’embouchure du Tutek-Nord).
Au-delà du pont se trouve une grande terrasse triangulaire avec une
belle prairie. Le chemin depuis Zardaly dure une bonne journée de
marche. Les prairies sèches de la terrasse triangulaire sont un bon
endroit de campement pour la nuit., on peut également choisir le
cône de l’embouchure de la rivière Tutek-Nord, où il y a du bois
sec.
Dans vallée du Tutek-Nord, il y a un
sentier qui mène au glacier du même nom. Depuis la terrasse
triangulaire un pont permet de rejoindre la rive droite du
Tutek-Nord, puis en amont reprendre sur la rivv gauche. S’il n’y a
pas de ponts sur le Tutek-Nord, il faut alors suivre la rive gauche
dont l’itinéraire est bien pire à travers des pentes d’éboulis et
des conglomérats assez raides.

La remontée de la vallée du
Tutek-Nord est étonnamment belle avec ces nombreux murs vertigineux
longeant la montée. Tout au long du parcours il y a de nombreux
emplacements de bivouac aux abord de nombreuses cascades. Le sentier
est blotti au pied des éboulis pentus recouverts d’un gazon d’herbes
épaisses. Lorsque se découvre la vallée du glacier Dzhinny-Suu, la
vue est inoubliable sur de hauts murs d’une hauteur atteignant
700-800 le long de la rive gauche. Cela prend 3 heures pour remonter
cette section. Aux abord de la vallée du Dzhinny-Suu le sentier
grimpe parmi les fourrés denses d’arbustes, les roches détritiques
et des sections terreuses raides. En général on trouve du bois sec
à l’embouchure des sources.

Pour enjamber le Dzhinny-Suu il y a
généralement un pont, mais pour le prochains grand affluent en
amont qui sort d’une cascade de glace raide, il n’y a pas de pont. Il
faudra donc attaquer la montée de la pente de l’embouchure où le
torrent se divise en le plus grands nombres de branches (une
stratégie à ne jamais perdre de vue lorsque l’on passe à guet un
torrent). La gorge étroite tout au long de la montée se développe
tout d’un coup vers l’amont en face du glacier Klyuyev. La glacier
est vallonné de moraine couverte de charriage et se termine par un
haut « front » glaciaire raide. Derrière lui est visible la
crête principale de l’Alay. Sur le côté droit de la langue
terminale du glacier on rejoint la vallée du Tutek-Nord et de son
glacier. On aura tendance à prendre d’abord les anciennes moraines
sur la rive gauche du glacier Klyuyev puis à traverser par le dessus
le front glaciaire pour rejoindre le Tutek-Nord (qui coule sous le
glacier) et de rejoindre le chemin sur la pente de la vallée du
Tutek-Nord en rive gauche. Là, le sentier bifurque. Une branche va
vers les alpages du fond de la vallée, l’autre monte directement
dans la pente herbeuse. Sélectionnez la deuxième possibilité et
approcher des falaises. La branche gauche (Ouest) du glacier Klyuyev
mène à un col clairement visible du même nom assez technique (col
Klyuyev 4700, 3B), qui donne sur le versant du glacier Darapyoz au
Tadjikistan. De l’autre coté sur le sentier de la vallée du Glacier
Tutek-Nord, la voie est ouverte vers le col Tutek qui est déjà en
vue.

Dès l’abord des moraines terminales du
glacier Tutek-Nord, il y a un sentier correct sur la pente à gauche.
Le glacier Tutek-Nord possède les trois petites branche provenant de
la crête de la chaîne de l’Alay et se jettent dans en aval sur la
rive droite du glacier principal, où elles se confondent. Les cols
Tutek (Ouest 2A, 4180, Central 2A, 4360, Est, 2A 4500) sont situés
dans les parties supérieures des petits glaciers vers le Sud. Pour
le col Tutek-Central, le glacier possède des pentes adoucies
conduisant à une large selle supérieure. Tandis que sous le col,
porte étroite et rocheuse en altitude, la glace chute en cascade. Il
faudra donc contourner la cascade et sortir par la crête rocheuse
supérieure pour rejoindre l’auge du col. Sur le petit glacier au
nord il y a un autre col (probablement le col Tutek-Est) qui permet
de traverser vers la partie supérieure du glacier Tutek-Sud, mais
cette voie d’accès est difficile.

Pour passer la nuit avant le col, il
est plus pratique de choisir les moraines en rive droite. La sentier
depuis le bivouac de la terrasse triangulaire à l’entrée de la
vallée du Tutek-Nord peut-être parcouru en 7-8 heures. Plus haut
lorsque la pente de glace se raidie, il faut se diriger vers la crête
rocheuse, en évitant des pentes détritiques escarpées, afin de
surmonter la rimaye par son bord. Dans la deuxième partie du bras du
glacier qui remonte à la crête, il faut chercher un chemin à
travers les roches délitées pour atteindre la selle du col puis le
rejoindre par la crête. C’est de cette façon, qu’il y a 30 ans
l’expédition de Nemytskiyi avait procédé.

Parvenu au col, tout le panorama des
glaciers de la chaîne de l’Alay commence à se déployer, à l’est,
avec le glacier du Tutek-Sud et également sur la gauche, le Col
Jashilkul-Ouest (2A, 3940).

Du col Tutek-central la descente vers
le sud suit des pentes de névé avant d’aborder une zone de
fissures, dont il faut contourner les grandes crevasses qui strie le
glacier Tutek-Sud par le côté gauche. On revient sur le cours
principal du glacier avant de parvenir aux confins du glacier où
l’on rejoint la moraine gauche, d’où part un sentier. Plus bas il
existe des sites appropriés pour établir le campement de nuit. Le
parcours depuis le glacier du Tutek-Nord et le col Tutek-Central dure
environ 8 heures.

Vallée du Tutek-Sud. Située au
Tadjikistan, cette vallée est ouverte et présente un fond plat.
C’est un endroit où il y a de nombreux pâturages d’été, notamment
pour les troupeaux de bovins. En aval la rivière tourne vers la
gauche d’un angle presque droit et se transforme en un canyon plus
escarpé. A cet endroit on peut traverser la rivière à gué. Mais
la traversée de la rivière peut-être également évitée si l’on
grimpe de quelques dizaines de mètre sur la rive gauche. Plus en
aval on peut traverser la rivière par un pont vers la rive droite.
Le sentier se déroule ensuite constamment le long de la rive droite
dans une gorge étroite pour parvenir finalement à la confluence
avec la rivière Yarkhich. Pour la suite, il faut une couple d’heures
sur la piste descendant le Yarkhich pour rejoindre l’ancien village
de Begissiya à la confluence du Karagushkhana. De là, vous pouvez
rejoindre par une piste routière le village de Hayt.

En direction de la vallée du
Jashilkul. Le chemin vers la vallée de la rivière Jashilkul passe
le long de la piste en rive gauche de la rivière Ak-Terek (voir.
précédemment pour l’accès à la rivière Tutek-Nord). Après le
pont permettant de traverser l’Ak-Terek vers sa rive droite, la piste
traverse la rivière Yashilkul aux abords des ruines du village de
Yashilkul. Puis le sentier monte en flèche dans une vallée
suspendue. Sur le fond plat de la vallée, formée par l’érosion des
anciens glaciers, la rivière est endiguée par des bords rocheux et
forment par-çi, par-là, comme des petits lacs allongés sur le
cours. Les gens ont même parfois appellé cette vallée, la vallée
du « sac » de lac. Dans le plat de la vallée on rencontre
parfois des yaks, ainsi que des pâturages abondants. En amont la
rivière coule dans des gorges plus profondes et étroites qui se
rétrécissent même en un canyon bloqué par des éboulements. Le
chemin parvient à ce passage.

Parvenu à l’obstruction de la vallée,
il faut tourner à gauche pour surmonter les obstacles sur la pente
en rive droite. Plus loin en amont on repasse en sur des pentes en
rive gauche par un sentier surélevé dans la partie de la vallée
qui s’ouvre à nouveau. En face dans la vallée on aperçoit les
séracs du glacier Poperechniy et en haut arrière plan un éperon
neigeux. Mais le glacier Poperechniy ne comporte pas de col connu. Le
Glacier Jashilkul et les cols Jashilkul-Ouest et Est (les deux sont
cotés 2A) sont cachés derrière un éperon qui longe la rivière
sur la gauche. Le versant droit de la vallée (en montant) est plus
doux, entrecoupé par quelques affluents du Jashilkul, tandis que le
versant gauche est quasi vertical. Quelque part entre les flancs de
la vallée, au plus haut des cieux se trouvent de petits glaciers.
Sur l’un d’eux il est possible d’observer le phénomène
spectaculaire des chutes de sérac: le petit glacier qui débute
brusquement d’une rampe rocheuse débouche sur un pêne. L’endroit
semble paisible en altitude, mais périodiquement, toutes les
quelques heures, de ses bords se rompent d’énormes morceaux de glace
qui bombardent la pente raide, et se cassent le long de leur course
en tous petits morceaux.

En fond de vallée, on trouve des
plantes clairsemées, comme la rhubarbe sauvage, aux tiges aigres
dont la variété pourra agréablement varier le régime fade du
randonneur. Sur une grande terrasse en rive droite du pont à
l’embouchure de la rivière Putovu-Ouest se trouve de nombreux
pâturages d’été. Autour des cônes alluviaux des petits glaciers
en hauteur poussent de nombreux genévriers. Certains endroits peu
pentus offrent un endroit confortable pour organiser la nuit. De
l’embouchure de la rivière Nord-Tutek au bivouac de l’embouchure du
Putovu-Ouest, le voyage dure une journée. Le prochain endroit pour
dormir à l’étape suivante est moins pratique. Il se trouve à
proximité des dernières moraines transversales du glacier qui
bloquent la vallée.

Il se trouve un sentier qui grimpe la
pente Ouest au delà du bivouac. La route plus élevée est un balcon
dominant le fond de vallée. Ce n’est seulement qu’ici, enfin l’on
commence à découvrir le glacier Jashilkul. Ce dernier se présente
comme un rampe terminale de glace raide qui coure vers un premier
plateau supérieur. A gauche de la partie visible de glacier (en
montant) se situe le col Jashilkul-Est (2A, 4060). Au sommet du
plateau sur la droite se trouve un col plus difficile le
Jashilkul-Ouest (2A*, 3910).

Le glacier Yashilkul ces dernières
années s’est beaucoup fissuré. Le passage des cols sur les
itinéraires rocheux exige de assurance et parfois l’utilisation de
matériel. La cotation normale de 2A* peut-être élevée à 2B. Sur
le glacier le mouvement de la marche emprunte la rive gauche, afin
d’éviter les crevasses du milieu. Au-dessus le glacier s’aplatit,
mais sous la surface enneigée du début de saison se cache un réseau
dense et compliqué de fissures transversales, qui peuvent être
tantôt fermées, tantôt largement ouvertes.

Curieusement le grand plateau supérieur
du glacier se trouvent le long de la crête de l’arête dorsale du
Haut-Alay, au delà de la frontière Tadjiko-Kirghize. De l’est à
l’ouest c’est une vaste zone blanche offrant de nombreux passages
dans toutes les directions entre les îlots de crêtes rocheuses
comme perdus dans l’immensité blanche. La langue du Nord
(Kighizstan) permet de rejoindre l’inflexion du glacier (un point de
selle improbable), puis descendre vers l’est pour rejoindre le bras
du glacier Jashilkul-Sud. Le Col du Jashilkul-Est est plus proche que
celui du Jashilkul-Ouest, mais les deux permettent d’atteindre la
vallée du Jashilkul-Sud. Cette vallée est étroite, et également
dévolue aux pâturages d’été. Elle tourne brusquement peu après
le glacier pour rejoindre la vallée du Karagushkhana par lequel nous
pouvons arriver à l’ancien village de Begissiya. De là, on peut
rejoindre le village de Hayt. La route de traversée du glacier
Jashilkul prend 2 jours en tout.

Dans la partie supérieure de la vallée
du Jashilkul-Sud on peut également aller au col de Karagushkhana en
direction de l’est, en contournant soit l’éperon au sud, soit en
passant par le col Baraniy (col de l’Agneau, 1A, 3620 avec un
dénivelé de 800 m), situé sur cet éperon sud. Le col Baraniy
permet de passer directement vers la branche de la rivière
Jashilkul-Est. La montée vers le col Baraniy est une piste
serpentant dans une raide pente herbeuse. Pour la descente sur
l’autre versant afin d’atteindre le pied du col Karagushkhana, on
suit un couloir raide d’éboulis longeant un éperon sur la gauche.
La transition prend en tout 4-5 heures.

En direction du col Karagushkhana. Le
chemin du Nord au Sud qui mène vers le bassin de la rivière Surkhob
au Tadjikistan passe par le col Karagushkhana (1B, 3900). Ce col est
certainement le plus facile dans toute la chaîne du Haut-Alay.

Revenons sur le versant nord du
Haut-Alay. Après le pont sur la rivière Ak-Terek (voir.
précédemment au niveau du village de Zardaly), le sentier passe par
deux petits villages, habités jusqu’à récemment (année 1970). Les
terrasses cultivées sont délimitées par les rivières Archa-Bashi,
Hodzha-Achkan et Ak-Terek. Bientôt le sentier s’engage dans la
vallée de l’Archa-Bashi et traverse les jardins et les cultures qui
montent sur la rive gauche de la vallée le long du sentier. Le
sentier est presque à l’aplomb des pentes raides qui bordent la
vallée. Au cours de la montée on croise quelques dégagements à
l’est comme la vallée de la rivière Shudman, un affluent droit. Le
sentier Archa-Bashi continue pressé par les roches verticales de la
rive gauche. Bientôt pointe une grande terrasse avec les ruines du
village Shudman plus loin sur la rive droite. Un pont permet de
franchir en direction de la terrasse. la vallée de la rivière
Shudman est couronnée par le col Shudman (décrit plus loin, 2A-2B,
4380).

La gorge de l’Archa-Bashi est très
étroite, dominée par les pentes en rive gauche du coté opposé à
la terrasse Shudman. A cet endroit se trouve également l’embouchure
de la rivière Putovu-Est. Il faut être très prudent tout au long
du franchissement des gorges, car il y a parfois des chutes de
pierres.

Avant de parvenir au glacier
Archa-Bashi la vallée se rétrécit nettement. Ici, le sentier monte
à partir du bas de la pente vers la gauche (en montant) et gagne
rapidement de l’altitude. En route vers le glacier on ne peut être
trouver que deux emplacement commode de bivouac: le premier campement
se trouve sur une terrasse, légèrement plus élevé que la piste,
avant des sources chaudes, près d’une pente couverte de genévriers
avec de l’eau propre. L’autre emplacement se trouve également sur
une terrasse en face de l’embouchure de la rivière Nedostupniy-Ouest
(la rivière Inaccessible-Ouest). La vallée du Nedostupniy-Ouest
donne sur le glacier du même nom et le col Nedostupniy assez
difficile (3A, 4540). Sur la terrasse confortable du deuxième
emplacement, malheureusement il faut marcher un peu pour trouver de
l’eau plus haut.

Les sources chaudes sont situées sur
une pente raide de la gorge de l’Archa-Bashi, environ à mi-chemin
entre les deux bivouacs décrits précédemment. Près de ces sources
chaudes, il est de difficile d’établir un camp. Le chemin de Zardaly
à l’emplacement du bivouac prend environ un jour.

L’entrée sur le Glacier Archa-Bashi
s’effectue sur le côté gauche (en montant). Le chemin domine la
langue glaciaire terminale et redescend là où le glacier redevient
lisse. Du plat il faut se diriger vers le milieu du glacier.

Le Glacier Archa-Bashi forme un grand
arbre à plusieurs ramifications. Il borde à l’ouest les plus haut
pics de l’Alay : le Tandykul et le Sezniy Chater (la tente de neige).
Les moraines terminales du glacier sont comprimées sur près de 2 km
entre des parois abruptes. La fin d’un glacier est situé à une
altitude d’environ 3000 m. Chaque branche du glacier présente en
aval un relief doux formé de vastes champs de neige. Mais en amont
lorsque l’on se rapproche des crêtes elles forment successivement
des balcons et des cascades de glaces abruptes, fortement tourmentées
et fracturées. La plus puissante branche (la principale du glacier)
se situe sur un éperon qui sépare les vallées de l’Archa-Bashi et
du Jashilkul. Dans un creux glaciaire situé à l’Est se situe le col
Archa-Bashi difficile d’accès (3A, 4600) menant à un affluent
gauche inférieure du glacier Archa-Bashi (branche située la plus au
nord). L’affluent droit sous la forme d’une cascade sérac
constamment raide descend du plateau glaciaire des cosmonautes (voir
description plus loin). Un autre col située à l’ouest du plateau
des cosmonautes donne accès aux branches du glacier Karagushkhana
sur le versant opposé. Une cascade de glace raide et étroite tourne
à angle droit entre les affleurements rocheux sur le glacier
Archa-Bashi. Dans la traversée des cols en direction du glacier
Karagushkhana, on empunte des itinéraires rocheux variant avec des
descentes dans les cascades glaciaire (Description probable des col
Obzodnoy 4100, 2A* ou du col Leningrad 4300, 3A).

Le glacier Archa-Bashi démontre toute
l’incroyable puissance de la nature, et le pouvoir de la vie qui
parfois peut s’insinuer dans les endroits les plus inhospitaliers.
Sur les rochers nus, où la piste est blottie entre le royaume sans
limite de la glace et de la neige, des pelouses vertes surgissent et
la floraison des fleurs multicolores s’épanouit comme un défi à
l’austère altitude. Le sentier aborde le glacier Archa-Bashi sur une
pente douce avec de nombreuses crevasses. L’élévation en altitude
est régulière vers le sud, le glacier est blotti sur une crête
relativement basse et débonnaire au col Karaguskhana (1B, 3900). Du
col on tourne vers la droite pour descendre vers la vallée
Karagushhana qui plus loin tombe à pic au delà du glacier. La
visibilité au col Karaguskhana est limitée pour la suite de la
route ainsi que pour le paysage alentour.

La piste de descente apparaît sur la
rive droite du glacier. Dans la partie supérieure de la vallée plus
bas, il y a beaucoup de pâturages d’été et la piste mène
également en aval à l’ancien village tadjike de Begissiya (voir
précédemment.). Le chemin à travers la vallée du Karagushkhana
prend une journée entière.

Au pied du col Karagushkhana on peut
traverser vers la vallée voisine à l’Ouest en suivant le chemin du
col Baraniy (col de l’Agneau, 1A, 3620) et à l’Est par le col
Chonminbulak (1B, 4104, traversée par le col Doletskiy 1B, 3980)
pour rejoindre le cours supérieur de la rivière Ishtansaldy.

Le secteur de l’Archa-Bashi

La vallée de la rivière Jashilkul.
Les vallées du Jashilkul et de l’Archa-Bashi bordent un éperon nord
du massif du Haut-Alay. Sur cet éperon on connait deux cols cotés
2B, les cols Uchebniy (4470) et Karuzo (4620, dénommé aussi
Kyzyl-Kurush). Ces deux passages sont situés dans la partie
supérieure de la branche inférieure gauche du glacier Archa-Bashi.
La montée au col Uchebniy présente un parcours intéressant. La
première moitié de la branche gauche inférieure de l’Archa-Bashi
comporte d’entrée de jeu d’importantes fissures au milieu du
glacier, avant d’atteindre une petite zone de cascade de glace
barrant l’accès au plateau supérieur. Avant d’atteindre le cours
supérieur au-dessus de la cascade, il faut se diriger vers le coté
gauche (en montant). Les deux cols se situent sur la rive droite de
la vallée glaciaire au dessus de la cascade de glace. Le cirque
glaciaire présente un net élargissement aux confins du glacier
régulier et lisse. Au dessus trône l’éperon Nord du haut-Alay sur
700- 800 m de dénivelé. Sur la crête on peut voir les trois selles
peu profondes: à gauche - Le Karuso, au centre l’Uchebniy et à
droite le Putovu (2B, 4420). La route à partir de la terrasse au
devant des moraines terminales de l’Archa-Bashi prend une bonne
journée. Pour le bivouac, on choisira un emplacement sur les petites
collines morainiques du bord du glacier.

Pour atteindre le col l’Uchebniy on se
dirige vers l’angle du cirque sous le col en suivant toujours la rive
droite du glacier. Le col Uchebniy mène dans le vallon la rivière
Putovu-Ouest depuis le bassin de l’Archa-Bashi. L’itinéraire
emprunte une pente raide de roches instables entrecoupées de champs
de neige. Le sommet de l’éperon vers la gauche revêt l’aspect d’une
simple crête rocheuse avec un petit glacier au niveau du col. Si
vous le souhaitez, le parcours le long de la crête de l’éperon,
permet de rejoindre le col voisin relativement facilement (2B).

Le col Karuso (Kyzyl-Kurush) à gauche.
Pour atteindre le col Karuso, il faut se diriger vers l’embouchure
glaciaire la plus à l’Ouest du cirque. Pour ce faire, on peut
continuer à traverser le long de la crête de l’éperon en altitude
constituée principalement de roches détritiques dominant le ravin
menant au glacier Putovu Ouest, alternant avec des passages
glaciaire. On évite ainsi une crevasse en contournant par la pente à
droite.Toujours dominant le versant du glacier Putovu-Ouest, au loin
la gorge étroite de la rivière mène à des terrasses et des
pâturages d’été à l’embouchure de la rivière Jashilkul en rive
droite.

Mais notre chemin à travers le col
Uchebniy permet également de descendre en contrebas bas sur le
glacier. Depuis il y a d’abord une première rimaye à surmonter,
puis une courte pente de neige (30 m). Le glacier Putovu-Ouest
présente rapidement un profil glisse qui tout aussi vite viens se
précipiter dans la vallée plus étroite, formant une cascade de
glace sur 80-100 m, qu’il faut contourner par la droite. Le glacier
se termine sur les rochers, mais la rivière continue de couler au
delà dans un profond canyon quasi infranchissable. Il faut donc
d’abord traverser sur le versant gauche, pour atteindre vers le bas
au fond de la gorge (en utilisant une corde pour l’assurance).
Ensuite on suit le versant droit de la gorge afin d’approcher d’un
endroit que l’on pourrait qualifier de « petit paradis ».
C’est une petite vire plate entre les falaises, couverte voire
encombrée d’épinette du Tien-Shan (Archa). Ce petit paradis abrite
une colonie de chèvres sauvages (bouquetins) que l’on peut aisément
reconnaître aux tas de fumier que les animaux laissent. Au demeurant
c’est un havre de paix, tant il très difficile de parvenir dans cet
endroit si éloigné de tout. On peut immédiatement y passer la
nuit, bien que l’eau ne soit seulement disponible qu’au fond du
canyon, où il est nécessaire d’utiliser les cordes pour y
descendre. On peut aussi choisir d’autres endroits pour dormir.
Du bivouac vers la vallée du
Jashilkul, c’est une journée difficile qui nous attend jusqu’au pont
à l’embouchure de la rivière Putovu. C’est au milieu de nulle part
que l’on reprend l’itinéraire de descente par le versant droit d’où
plusieurs couloirs en pierre raides permettent de descendre au fond
des gorges de la rivière. On longe le lit encaissé du canyon parmi
les fracas des cascades d’eau rugissante. Le passage tout au long de
cette gorge sauvage nous laisse une impression inoubliable.
Puis on rejoint un simple sentier
pendant 1,5 heures, le long de la rive droite du Putovu-Ouest
jusqu’au pont à l’embouchure de la rivière Putovu-Ouest et du
Jashilkul, .

Col Archa-Bashi et glacier du même nom

Cet itinéraire court mais assez
difficile nous permet de rejoindre la partie occidentale du cirque du
glacier Archa-Bashi, jusqu’à la source de la branche occidentale
supérieur du glacier. L’approche du glacier, et l’accès à cette
zone du cirque ont déjà été décrites précédemment.

Pour atteindre le col Archa-Bashi,
depuis le campement sur la moraine rive gauche on se dirige vers
l’ouest en direction de la puissante crête bordant le Pic des
Cosmonautes (5285-5320 m, ne pas confondre avec le plateau des
Cosmonautes situés sur la branche droite de l’Archa-Bashi). Au loin
sur la branche Est se situe le plateau des Cosmonautes sur une autre
partie de crête de l’Alay. C’est de ce pic (5285m sur la carte) que
part justement l’éperon nord entres les vallées du Jashilkul à
l’Ouest et de l’Archa-Bashi à l’Est. C’est également sur cet éperon
que sont situés les cols Karuso, Uchebniy et Archa-Bashi. L’ensemble
du versant oriental est facilement visible depuis le début de la
langue glaciaire de l’Archa-Bashi. Sur la droite (en montant) sur la
haute crête qui entoure le cirque occidental de l’affluent gauche
supérieur du glacier, on peut apercevoir trois échancrures. Le
passage droit dans l’axe de montée est le col Archa-Bashi (3A, 4600
m).

A l’aspect de la pente bien avant
d’arriver au col, on peut choisir deux façons de monter: la première
consiste d’abord à se diriger vers la cascade de glace puis
d’effectuer une traversée vers la droite (en montant) sur un plateau
formé par une énorme fissure dans le cours du puissant glacier.
Cela permet d’accéder à une plus haute et large terrasse légèrement
inclinée. Ici, il est conseillé d’établir un bivouac pour la nuit.
De la terrasse le col Archa-Bashi est maintenant clairement visible,
au dessus d’une pente de neige à 30° un peu plus courte. Sur le
col, il n’y a pas de neige, la selle est ample tant en largeur qu’en
longueur. On peut aussi y organiser un campement. L’ensemble de
l’ascension prend environ 8-10 heures. La deuxième façon de monter
est de prendre pied dès le début de la langue glaciaire directement
sous les pentes du col. La montée vers le col est alors bien plus
raide cependant, mais elle ne nécessite pas d’utilisation de pieux
ou d’assurance si les conditions sont bonnes. Cette deuxième
solution n’est en effet à utiliser que lorsque la pente est bien
pourvu en neige stable facilitant la progression plus raide. Dans
tous les cas il ne faut pas oublier d’explorer et d’évaluer le
terrain in situ. Du pied de la pente au col l’inclinaison constante
est de 40°.

Sur la selle du col Archa-Bashi on
découvre les immenses espaces ouverts du glacier supérieur de
l’Archa-Bashi. Et vers le sud-Est, tous les cols de la région du
plateau des cosmonautes se découvrent. Au sud-ouest se dresse les
5000 du Massif du Haut-Alay, comme le Pic des Cosmonautes à 5320. Au
nord au delà d’une courte crête qui les relie se situent les cols
Karuso et Uchebniy.

La descente du col Archa-Bashi sur le
versant nord est encore plus complexe, sur une pente tantôt de neige
glacée tantôt longeant une petite bande rocheuses descendant au
pied des pentes. La bande rocheuse est étroite et longue. La
descente sur le versant nord dépend entièrement des conditions de
neige et de glace au cours du temps, soit dans la journée ou dans la
saison. L’alternative entre la bande rocheuse ou la pente de neige
glacée offre donc un choix, parmi le plus opportun. Avec moins de
quantité de neige sur les pentes il est préférable d’utiliser
l’îlot rocheux, et avec l’abondance et la stabilité du manteau
neigeux la pente neigeuse.

Schéma de descente n°1. A partir du
milieu du col on emprunte une première pente raide (60°) de
glace-neige d’environ 10 mètres. A gauche un système de fissure
dans la glace permet de progresser vers le bas, à droite se trouve
une longue pente de neige et de glace régulière et large, mais trop
raide s’il y a trop peu de neige. Plus bas, à environ 50 m (70°
d’inclinaison). il y a un emplacement évident pour de l’assurage qui
permet de descendre l’ensemble du groupe sur une large et longue
bordure inférieure placée sous d’énormes crevasses dont quelques
blocs encombrent les névés en contrebas. Puis survient la descente
de l’arête supérieure d’une crevasse vers sa très large lèvre
inférieure, formant un grand balcon dressé autour de ses pentes
raides, presque comme s’il était debout (saut de crevasse d’environ
10 m). Ici il vaut mieux descendre en rappel sans sacs à dos, pour
ensuite les treuiller à l’aide des cordes. Sur le balcon, il y a
assez de place pour dormir.

Après la nuit, la descente recommence
avec une section supplémentaire de 100 mètres, par la droite sur
une pente de glace (d’inclinaison 60-70°), pour atteindre le
prochain bord inférieur d’une deuxième zone de fissures colmatées
où l’on devine quelques fosses profondes çà et là. Ensuite, il
suit une section plus longue d’environ 250 m, où l’on peut emprunter
la bande rocheuse. Ici, la pente est de 60° sur la neige glacée
soit au plus près des roches de 45°. L’'assurage dans le secteur
est également nécessaire en fonction de la compétence des
participants. Attention l’îlot rocheux est composé de roches bien
endommagées, il faut bien prendre garde aux glissades et aux chutes
de pierre, sur une pente oscillant entre 35°-40°. La roche est
particulièrement instable sur une longueur de 100 m . À nouveau on
emprunte une pente de neige/glace inclinée à 30-35°. L’itinéraire
laisse donc à gauche, la banche de roches pour atteindre plus bas à
environ 70 m un aplatissement du glacier salutaire (15°). Au-dessous
la pente retrouve 35° d’inclinaison sur environ 100 mètres, souvent
recouverte de glace, puis à nouveau de 150 à 200 m à 35°
d’inclinaison pour quitter enfin la descente et rejoindre le corps du
glacier tout en douceur. Il est alors raisonnable de passer la nuit.
Toute la descente est épuisante et peu prendre entre 8-10 heures.

Schéma de descente n°2. La route va
plus à droite que la première possibilité, dans une zone de pentes
oscillant entre 50° et 70° par alternance. La pente se présente
comme une longue inflexion de neiges et de glaces. C’est toute la
difficulté de la descente de cette pente longue et raide dans le
même secteur de la bande rocheuse, avant de l’atteindre dans la même
zone détritiques. En outre, la façon dont on descend de l’îlot
rocheux est similaire au premier itinéraire pour atteindre le même
bivouac au pied du col

Après la nuit passée au pied du col,
pour descendre en aval du glacier, il faut surmonter environ 70
mètres de cascade de glace de conformation plutôt complexe.
L’itinéraire consiste à contourner de longues crevasses ou de
traverser des ponts de neige et de glace. Il est préférable exclure
la descente par des crevasses profondes qui souvent n’aboutissent
nulle part. Dans ce secteur on peut aussi contourner la cascade de
glace par le côté gauche et les moraines latérales. Il y a même
une chance de trouver ici un ancien chemin, bien qu’il soit dans tous
les cas difficile à repérer.

Les deux itinéraires de descente
mènent au corps lisse et régulière de la branche inférieure
gauche du glacier Archa-Bashi à travers laquelle on arrive aux
confins des dolines morainiques. À l’embouchure glaciaire trois lacs
bleu-vert dardent leur rayon coloré. Plus bas sur les roches
escarpées, la rivière glaciaire surgit bouillonnante.

2 - De la vallées du Hodzha-Achkan à la vallée du Djylysu

Le zone s’étend de la vallée du Hodzha-Achkan et de ses environs, allant de village Kulp à l’Ouest et jusqu’à l’embouchure de la rivière Djylysu à l’Est, entre les montagnes du Haut-Alay au sud et celles du Kuldun-Too et du Kuruk-Say au Nord. Le début de la vallée est généralement considérée comme celle de la rivière Hodzha-Achkan formée par la fusion des rivières Djylysu et Yangi-Davan-Nord (confluence à 2700 m). La rivière Hodzha-Achkan se termine au village de Zardaly (1900 m). De Zardaly à Kulp (2200m), il y a environ 15 km d’ascension dans les gorges du Hodzha-Achkan (décrites précédemment). Dans la partie sud de la vallée du Hodzha-Achkan de l’Alay, le relief est entrecoupé de gorges profondes et de glaciers blottis en haute altitude et de rivières puissantes. Dans le secteur au nord la vallée est bordées par les montagnes du Kuldun-Too et du Kuruk-Say qui sont un peu plus douce en relief et de plus basse altitude. L’accès le plus commode à la vallée se fait directement par le village de Zardaly en suivant le lit de la rivière affluente, car les crêtes environnantes de la régions sont d’une hauteur moyenne de 4000 m avec peu de passage de col immédiat ou de route d’accès plus directe en amont du Hodzha-Achkan.

La vallée de la rivière Hodzha-Achkan est un lieu traditionnel de pâturage (jaïloos). Les nombreux alpages sont illuminés par le soleil, du matin au soir, offrant aux bêtes une riche nourriture. Aux hommes, c’est un panorama spacieux qui s’offre à la vue, d’une grande variété de formations rocheuses bizarres, de bosquets d’arbustes dans les prairies fleuries, une suite ininterrompue de moraines, de glaciers suspendus dans les aires d’altitude.

On peut facilement se rendre en voiture au village de Kan (1500 m) puis commencer la marche à travers la vallée de la rivière Sokh pour atteindre Zardaly.

Juste au-dessus de Zardaly se situe des terrasses avoisinantes, près de l’embouchure de la rivière Archa-Bashi (sur la rive gauche), dans un petit hameau attenant appelé Korgon (le Haut.de Zardaly) remplis de peupliers verts et de pommiers. Dans ces deux villages vivent constamment 7-8 familles. En hiver, on atteint la localité à cheval où 2 ou 3 familles s’occupent du bétail et de l’agriculture. C’est pour cela qu’on désigne Zardaly souvent comme un hivernage dans la vallée. En hiver comme en été, Zardaly est facilement accessible depuis Kan. De même l’accès au village de Shudman depuis Zardaly-Korgon est relativement facile (voir précédemment). Au delà, l’amont demeure inaccessible en hiver, quand ce n’est un vent fort qui souffle constamment, la vallée est couverte d’une épaisse couche de neige.

Le long de la vallée du Hodzha-Achkan

Avant d’entamer la randonnée en haute montagne, il est nécessaire de se renseigner à Kan ou Zardaly sur l’état des ponts et des sentiers de la vallée, sinon le chemin permettant l’accès à l’amont de la vallée peut se compliquer par le passage de cols supplémentaires (coté en général 1B, 1A) sans grandes difficultés mais qui rallonge l’itinéraire et la fatigue avec du dénivelé supplémentaire (souvent des montées entre 1000 à 1100 m d’altitude). Notamment les conditions de la remontée de la vallée du Tilbe-Nord depuis son embouchure en face du village Hodzha-Achkan doivent être connu si l’on envisage de s’y rendre car la vallée possède des parcours de cols très intéressant (dorsale de l’Alay et glacier Tilbe-Nord). Le plus souvent, le seul pont utiisé en été sur la rivière Hodzha-Achkan se situe un peu en aval de la petite rivière affluente du Shekush (ou Shakysh). Si ce pont se révèle praticable alors au delà de Zardaly il faut traverser le pont sur l’estuaire de l’Archa-Bashi et continuer de remonter la rive gauche du Hodzha-Achkan pour traverser plusieurs kilomètres en amont le pont proche de l’embouchure de la rivière Chekush et remonter le col du même nom (Col Chekush, 1A, 3300) S’il n’y a plus de pont, on peut à travers l’estuaire de l’Archa-Bashi rejoindre la Vallée du Chekush en empruntant dès l’entrée des gorges la rive droite pour monter vers le plus confidentiel col Sukhoy (1B,3083) et un petit collet intermédiaire avant de rejoindre la montée du col Chekush. Ce dernier col permet de rejoindre le village de Hodzha-Achkan.

Plus précisément avant d’arriver à l’embouchure de la rivière Archa-Bashi, on passe le pont vers les terrasses de la rive droite du Hodzha-Achkan, où son embouchure en rive droite de la vallée de l’Archa-Bashi vient buter contre les pentes montagneuses rendant impraticable la remontée de cette rive. Le col Sukhoy (1B,3083, ou Col Sec) permet donc de contourner cet obstacle naturel de la rivière Hodzha-Achkan par un vallon latéral. Le nom du col Sukhoy vient de la sécheresse estivale de la rivière Chekush.

Pendant les journées chaudes estivales, la rivière Hodzha-Achkan charrie ses eaux boueuses. On emprunte le sentier en 2 heures de montée assez raide pour atteindre un alpage ceinturée d’un muret construit en pierre de taille, en ellipse transversale à l’axe du vallon. Avant d’atteindre la crête au col il faut 3h00 de temps dans l’alternance des pâturage d’été et de pierriers. Ce type de paysage est souvent le même dans les autres vallées latérales le long de la vallée principale Hodzha-Achkan. La pente opposée dans la descente du col est plus compliquée: composé des falaises abruptes et une d’une combe remplie de conglomérat. L’itinéraire de descente peut être simplifiée en longeant un peu la crête pour descendre dans un long talweg peu profond et atteindre le fond de la combe descendant vers la rivière Hodzha-Achkan. Le sentier conduisant à cette combe rejoint un autre chemin secondaire (dont on a parlé précédemment), qui permet de la contourner par un petit collet. Là les pentes sèches s’étendent autout de la piste pour rejoindre la vallée du Chekush. Un peu plus en amont, dans la petite vallée suspendue du Chekush, on rencontre un jardin délicieux d’abricotiers au village abandonné dénommé également Chekush, situé ici à mi pente au dessus du Hodzha-Achkan. Près du jardin il y a une petite cascade d’eau fraiche qui jailli des falaises saillantes. Mais la rivière Chekush, elle, disparait très vite sous le lit asséché bien avant la fin de la vallée.

Sur la piste du col de Chekush on passe ainsi devant les ruines de village du même nom avec ce jardin sauvage. L’on y trouve donc une source d’eau précieuse sur ces flancs arides (comme nous le disions l’eau n’atteint pas le Hodzha-Achkan en apparence). C’est un fastidieux chemin escarpé qui serpente sur une pente raide avec une végétation abondante dont le parcours dure environ 5 heures. La montée vers la crête du col Chekush est d’environ 1100 m de dénivelé. Du col on peut rejoindre l’éminence à 3981 m qui domine les vallées un peu plus loin. C’est un formidable belvédère qui nous propose la découverte de toute la complexité de la vallée supérieure du Hodzha-Achkan et ainsi que l’embouchure et le défilé de la vallée du Tilbe-Nord vers le sud. On descend ensuite sur le sentier de la plaine inondable du Hodzha-Achkan juste à l’embouchure de la vallée du Tilbe-Nord, 800 m plus bas On atteint la vallée 1,5 km en aval du pont qui permet de traverser le Hodzha-Achkan.

Le village de Hodzha-Achkan est situé sur le bord sud de la rivière à l’ouverte du Tilbe-Nord. La plaine inondable s’étend sur plusieurs kilomètres en amont et en aval. Le courant de la rivière est très rapide, et la traversée à gué de la plaine alluviale n’est pas chose forcément aisée. Elle nécessite de bien choisir le parcours à travers les diverses branches de la rivière. Si la traversée est vraiment trop difficile et que l’on ne peut attendre le matin que le niveau des eaux soit plus faible, on peut organiser un passage du gué à cheval, si tant est qu’un cavalier soit présent sur les lieux. C’est probable en été car la vallée est sur le chemin de l’estive. Il faut juste savoir que la traversée de la plaine peut parfois prendre toute une journée.

Dans les environs du village de Hodzha-Achkan

Un parcours intéressant va du village de Hodzha-Achkan à celui de Korgon en descendant directement la rivière. Le sentier y est très sinueux, et s’enfonce dans la gorge profonde dont les falaises sont parfois très élevées (1 km) et très raide (jusqu’à 45-80°). La rivière abondante rugit dans le canyon, bouillonne et ne gèle pas en hiver, mais des ponts de neiges naturels existent. Presque chaque été, l’eau montante submerger ces ponts et le passage devient impossible. Donc les bergers profitent de l’hiver pour remonter le canyon par ces ponts dès que le niveau de l’eau a suffisamment baissé et la température également (dès le printemps et l’automne). On donne ici la description de l’itinéraire lorsque les eaux sont basses par exemple à la fin de l’hiver. Il faut noter que l’emplacement des ponts varie au cours des périodes de temps selon les circonstances naturels (congères, avalanche, obstruction). Le bon choix des ponts solides dépend des considérations de bergers. Des informations précises sur l’état des ponts naturels ou construit, des sentiers et les emplacement sont disponibles aux villages d’Augul et de Kan. Ne manquez donc pas de vous renseigner.

De Zardaly, passé le pont sur l’Archa-Bashi, le chemin vers le premier pont du canyon est simple, en général sans neige. Dans le canyon en hiver le Hodzha-Achkan comporte 7 ponts de neige naturels. Dans la haute vallée du Hodzha-Achkan elle-même (3500 m), il y a des yaks qui paissent toute l’année et 4-5 bergers remonte entre une et deux fois par mois pendant l’hiver pour inspecter les bêtes laissés seules dans les villages de Kulp (4 km en aval) et Hodzha-Achkan. Ces bergers connaissent bien la position des ponts de neige dans le canyon d’une année sur l’autre.

Du premier au deuxième pont on doit suivre en droit chemin une pente ténue située sur une terrasse supérieure, au-dessus de l’eau. Pour ceux qui serait sensible la vue du déroulement du canyon supprime par sa beauté l’impression de vide que l’on pourrait avoir dans les zones de pente neigeuse à 45°. Sur les terrasses, les vires, les bancs rocheux du canyon, les allées où la neige est soufflée par le vent, parfois une ancienne trace de chemin est visible, étroite, sinuant entre les roches, sans cesse montante et descendante. Il arrive parfois qu’entre le sentier et la rivière en contrebas, il y ait des falaises 50 à 80 m de haut. Le chemin réclame de l’attention.

Du deuxième pont au troisième pont l’itinéraire est facilement visible le long d’une pente régulière à 35°. On doit parfois traverser des cônes d’avalanche, où il est nécessaire de s’assurer de la stabilité et de la sûreté du passage.

Entre le troisième et le quatrième pont on peut faire halte au village abandonné de Chekush. Il y avait quelques années il était habité et l’on y accédait par le sentier partant du pont sur la rivière Archa-Bashi (décrit précédemment). Autour des falaises abruptes dans le village comblé par la neige, il y a des zones plates appropriés pour passer nuit, du bois de chauffage et de l’eau claire et potable.

Le chemin entre le quatrième et le cinquième pont est court, mais il traverse également des cônes d’avalanche. Lors du passage sur les névés denses et durcis, on devra également s’assurer d’un passage sûr, notamment pour éviter de tomber dans la rivière.

Entre le cinquième et le sixième pont le canyon fait un virage à 90° et les flancs escarpés des parois du canyon sont espacés à peine de 30 m, Ici, il est nécessaire de s’approcher au plus près de l’eau. Les murs des falaises se dressent directement au dessus de l’eau, dans certains endroits sur quelques centaines de mètres et les passages possibles sont très étroits. Là on se sente comme pris dans un piège de pierre. La couverture de neige au bord de la rivière est d’environ 0,5 m, et les rochers sont couverts de neige et de glace. La traversée est souvent bloquée par les éboulis de neige et les cônes d’avalanche. Là encore il faut faire très attention.

A partir du sixième pont c’est un simple parcours jusqu’au village de Kulp, situé dans un vaste delta de la vallée. Les parties médianes et supérieures du delta s’effilent très rapidement à la rencontre de l’éperon massif latéral de chaîne de l’Alay. Au dessus le Glacier Kulp est suspendu au fond de l’étroite vallée quelques kilomètres plus haut. Au-dessus du glacier il existe un itinéraire vers les cols Kulp (4460,1B-2A) et Kulp-Est (4332,2A-2B). Du village de Kulp on traverse l’embouchure de la rivière du même nom, et le pont sur la rivière Kulp et pour finir les champs de neige menant au village de Hodzha-Achkan. Là se situe un pont donnant sur la rive au nord. A Hodzha-Achkan il y a également l’embouchure de la rivière Tilbe-Nord. La neige en hiver est d’environ un mètre dans le village.

Tant le petit village de maisons dispersées dans les vastes terrasses isolées. Où Tilbe-Nord versé dans Hodzha-Achkan été dernier ramifiée en plusieurs manches larges, l’hiver a aussi l’un - la plupart du temps fairway. Grâce à lui, les bergers en hiver jette pont.

La haute vallée de la rivière Hodzha-Achkan

La vallée de la rivière du Tilbe-Nord. À l’embouchure de la large vallée du Tilbe-Nord (1 km) le fond plat de vallée, en galet, est encadré par des pentes presque verticales. Naguère il existait un lac proche de l’embouchure, comme dans la vallée du Hodzha-Achkan. Sur la rive gauche de l’embouchure se trouvent les terrasses les maisons du village de Hodzha-Achkan, où quelques personnes résident au cours de l’été principalement. Les pistes de remontée de la vallée du Tilbe-Nord sont de part et d’autre de l’amorce de la vallée. Elles sont reliées par un pont à 3 km en amont de l’embouchure. A 2-2,5 km en amont du pont sur le Tilbe-Nord, le sentier de la rive droite mène à la confluence des sources occidentale et orientale de la rivière. Entre les deux bras de la rivière se trouve un promontoire panoramique, un lieu d’alpage traditionnel. Le rives sont densément boisées d’épinette du Tien-Shan, de sorbier et de genévriers. Sur les hauteurs de la vallée étroite de la source occidentale on aperçoit les crêtes enneigées de la chaîne de l’Alay. C’est dans cette vallée que le sentier s’engage, sur la rive droite en hauteur du lit du cours d’eau. Le sentier rejoint en amont toujours en rive droite la moraine du glacier. 2 km avant cette moraine terminale, la vallée est une vaste plaine inondable plate sur l’ancien fond laissé libre par le retrait glacier. Au début de l’embouchure jusqu’à la moraine du glacier, il faut environ trois heures de marche.

En suivant la vallée orientale du Tilbe-Nord, le sentier continue un moment puis se termine quelques kilomètres plus haut.

Dans la vallée du Hodzha-Achkan, à quelques kilomètres en amont de l’embouchure de la vallée du Tilbe-Nord, la rivière coule également à travers une large plaine inondable, parcourue par les nombreux bras errants du cours d’eau, entre des plages de galets bigarrés. Dans les îlots de la plaine pousse une dense végétation d’arbustes et sur les bords des bosquets d’arbres s’accrochent aux pentes escarpées. L’avance dans cette plaine alluviale se fait par la rive gauche. Le chemin peut parfois être bloqué par un bras torrentiel qui vient buter sur les falaises du bord. Il est alors possible de contourner cette section par un chemin de traverse.

Pour cela il faut revenir un peu en arrière et monter par un chemin mal défini sur les coteaux rocheux de la même rive. Gardez à l’esprit que ce chemin « exotique » n’est pas non plus conçu pour un portage de sacs à dos lourds et volumineux.

Plus en amont la piste ne présente pas de difficulté, sauf pour la traversée de deux rivières turbulentes qui ne portent pas de nom. Sur le chemin, nous traversons les ruines d’autres villages. En outre, la rivière coule maintenant en une branche unique lorsque l’on passe par un pont sur la rive droite . Bientôt on rejoint un nouveau pont qui traverse en rive gauche pour rejoindre en amont l’embouchure de la rivière Iolysu, un affluent gauche. L’ascension de la vallée du Iolysu se réalise d’abord sur sa rive gauche puis puis sur la rive droite pour parvenir à la fin des moraines glaciaires du glacier Iolysu.

La plaine de galets du Hodzha-Achkan est couverte d’arbustes de tugays. Les bosquets sont particulièrement denses à l’embouchure du Iolysu. A cet endroit, il y a de bon endroit de campement, on l’on peut parfaitement se détendre: de l’eau fraîche et claire, beaucoup de bois pour le chauffage et des bosquets d’argousiers. A 1 km en amont sur la rive gauche de la rivière Dzhurasay (parfois également appelée Gaumysh) il y a une source d’eau chaude sulfureuse.

Aux delà des embouchures du Dzhurasay et du Iolysu, la vallée du Hodzha-Achkan se rétrécit fortement, et le sentier est plaqué tout contre la pente en rive droite. En remontant deux heures durant on rejoint un pont traversant vers la rive gauche, et après 3 heures en tout on rejoint la fusion des deux rivières Yangi-Davan-Nord et Djylysu formant le Hodzha-Achkan. Là se trouvent de fortes pentes dans des vallées étroites recouvertes de genévriers et notamment des forêts de bouleaux sur la rive gauche à l’embouchure de Djylysu. Il y a également des sources abondantes d’eaux sulfureuses. Sur la rive droite de l’embouchure du Yangi-Davan-Nord se trouvent des pâturages d’été et de vaste corrals remplis d’épais tas de fumier. La piste provenant de l’aval en rive gauche du Hodzha-Achkan parvient au pont à la confluence et au delà à la bifurcation des sentiers : la rive gauche de la vallée du Djylysu, et la rive droite du Yangi-Davan-Nord.

Dans la vallée de la rivière Yangi-Davan-Nord. Le sentier au bord de l’alpage, parsemé des tas de fumier du bétail, monte est à peine imperceptiblement et traverse un terrain mixe de prairies et de forêts dans l’auge de la vallée. Bientôt les bosquets d’arbres se raréfient et le sentier mène à une passerelle située sur la confluence du Yangi-Davan-Nord et de l’Yllyksu. Comme on est plus en altitude la fraîcheur des glaciers tous proches se fait déjà sentir. Ici l’on peut camper pour la nuit avec suffisamment de bois de chauffage avant de monter les jours suivants sur les glaciers élevés blottis dans les cirques d’altitude.

Dans la vallée du Djylysu. Ici, le sentier aborde de près les glaciers. À l’embouchure du Djylysu il y a également des sources sulfureuses, aussi faut-il placer le campement éloigné des gaz nauséabonds provoquant plus d’inconforts qu’autre chose. On se placera donc au plus loin de la source sulfureuse sur la pente droite (en montant) de la vallée du Djylysu, par exemple sur l’épaulement ou au delà de la rupture de pente dans la vallée glaciaire (3360 m). Les pentes de la vallée plus étroite son également recouvertes de buissons. Le regard est attiré par une large bande de falaises rougeâtres striées qui s’étirent à travers la vallée et ferme la crête sur la droite en amont. Bientôt, nous passons sur la pente à gauche pour surmonter une forte hausse dans la vallée, où nous trouvons des taillis confortables qui abritent du vent. La vallée étroite se tourne brusquement vers l’est tout en s’expansant largement. Le sentier traverse un large fond de galets. Déjà ici la crête dorsale du massif du Haut-Alay est visible. Mais pour apercevoir plus amplement tous les champs glaciaires, nous devons alors rejoindre le glacier Djylysu et atteindre les divers passages à travers la crête dorsale de l’Alay.

Les gorges de la rivière Augul et les cols vers la vallée de la rivière Hodzha-Achkan

Revenons à la vallée principale de la rivière Sokh, d’ou partent nos diverses explorations. Aux abords sud du village d’Augul près de l’ancienne forteresse de Kan se situe le départ d’une piste qui remonte la rivière Augul turbulente et majestueuse. Cette rivière prend sa source à une altitude d’environ 4.000 mètres dans les montagnes du Kuldun-Too. Ici, l’embouchure de la rivière Augul rejoint la piste routiière reliant les villages Sokh (aval) et Kan (amont).

L’itinéraire proposé de remontée de la vallée de l’Augul (possible en été comme en hiver) permet de rejoindre la crête du Kuldun-Too et de redescendre dans la vallée du Hodzha-Achkan-Djylysu. Le sentier se déroule dans un paysage magnifique, au bord d’une rivière tumultueuse. Il est également facile de se ravitailler dans les villages voisins et l’accès au point de départ de la randonnée est facilité par la piste routière.

Du village d’Augul il y a un bon sentier qui mène en rive droite de la gorge aux eaux rugissantes. Après une distance de 500 m, nous commençons une montée facile. Le sentier serpente en permanence le long de la rivière. En hiver l’eau ne gèle pas. Les pentes des montagnes environnantes sont couvertes de neige, mais la rivière continue de charrier ses eaux limpides. 2 heures durant de remontée, la rivière se cache sous les décombres de blocs de pierres, puis à nouveau refait surface dans la gorge rocheuse. La vallée de l’Augul est un terrain escarpé et rocailleux, mais il y a un bon sentier en été, qui se rempli de neige et de congères sous l’effet des vents d’hiver soufflant entre les falaises, les bois, les chaos de polyèdres pierreux. Après 6 heures d’effort on atteint en amont la première pente plus raide (45°, autour de 1800 sur la carte) qui s’élève jusqu’à 250 m de dénivelé. En hiver, l’endroit est comblé de neige parfois au-dessus des genoux. Tout autour la neige s’agglomère dans les forêts vertes et sombres et se plaque sur les falaises rocheuses abruptes.

Après la première gorge et le ressaut, la vallée s’élargit considérablement et la route s’élève sur une large terrasse, couverte d’arbres à croissance ralentie par l’altitude : genévriers, bouleaux, saules et peupliers éparses. En dépit des bosquets présents en ce lieu (2200 m), trouver du bois sec pour le chauffage est assez difficile. Après 2-3 km en amont, après avoir traversé les grands cônes d’éboulis, la vallée se transforme en un couloir plus étroit. La direction change également du sud-est vers le sud. Bientôt la rivière disparait pour longtemps sous les décombres éboulés des hauteurs. Dans cet endroit la pentes du fond de vallée commence à atteindre près 35° d’inclinaison.

A cet endroit, il y a beaucoup de neige en hiver, dont l’accumulation est à coup sûr favorisé par la nature étroite du fond de la gorge, la présence de la végétation, ainsi que l’abondance des grosses pierres. Les anfractuosités sont alors colmatées par la neige compacte et le décor ressemble à un champ de champignons par les roches coiffées. Après 10 heures de marche et de montée dans la vallée, la vallée s’élargit à nouveau, pour atteindre un prochain pallier qui repose sur un énorme barrage de pierre éboulé bloquant toute la largeur de la gorge. Sa hauteur est d’environ 300 m. La pente y est envahie de genévriers. En été, le sentier serpente facilement parmi les roches, les bosquets et les blocs de pierre dressé le long de la pente. Au pied du barrage en hiver, il n’y a pas d’eau (2700 m). Le sentier visible en été franchit le barrage sur une ligne générale allant de droite à gauche. En hiver, elle peut être surmontée en ski. La crête du barrage est située à une altitude de 2950 m.

De la crête morainique commence un champ d’autres moraines et de blocs chaotiques. Il faut alors traverser ce terrain de collines pour atteindre le grand lac d’altitude de Kyzyl-Katta-Kül (3200 m) ou lac d’Augul, d’une superficie d’environ 4 hectares. En été, l’eau au bord du lac est chaude. Et si vous montez sur une des collines dominant la scène, les eaux miroitantes prennent une couleur turquoise, reflétant les sommets environnants tel le Pic Hodzha-Achkan (4522 m) et le Pic Chekush (4496 m). Près du lac, il y a une zone plate idéale pour établir un camp avec du bois sec pour la cuisine et le chauffage. En hiver le lac Augul est pris dans les glaces et recouvert d’une neige épaisse. Au nord-est du lac la profondeur de l’eau est faible et le lac aux basses eaux forment deux étendues d’eau. Lorsque les eaux sont les plus hautes en saison, les deux lacs se combinent pour n’en plus former qu’un.

Au-dessus par un chemin raide (40°) on parvient à d’autres collines morainiques. En hiver les vents permanents soufflent la neige sur ce domaine, l’été c’est calme et chaleureux. Le sentier monte à une altitude de 3600 m dans le bol d’un petit cirque avant le col. Si vous regardez vers le sud, sur la droite se dresse le Pic Hodzha-Achkan et légèrement plus à gauche le Pic Chekush. On se dirige au sud-Est vers le col Hodzha-Achkan (3800-4000,1A) situé sur la crête des montagnes du Kuldun-Too. Dans le cirque on remonte un sentier raide pour rejoindre les hauts contreforts arrondis, lisses enfin avant d’arriver au col.

Le col Hodzha-Achkan (1A, 3800) en hiver accumule une importante couche de 3-4 mètres de neige formant une corniche. Et la pente pour y accéder est de 35-40°. Depuis le col au sud on peut admirer les pics Tandykul et Snezniy Chater sur la crête du Haut-Alay.

Du col, nous descendons dans un large cirque rocheux, bordée de hautes falaises. La descente est essentiellement rocheuse. Les sections les plus abruptes sont situées sur le côté droit. En évitant les endroits les plus raides le chemin gagne rapidement un goulet d’étranglement dans le vallon sud qui se prolonge en vallon étroit jusqu’au Hodzha-Achkan. En hiver, le haut cirque plein sud est rempli de neige. En été, un ruisseau coule dans le vallonet étroit, et se jette ensuite dans le Hodzha-Achkan. La piste s’engage avec le ruisseau dans le rétrécissement dans un couloir de 30-50 mètres de largeur, en partie encombré d’une végétation buissonnante de « Berberidaceae » (comme l’épine-vinette). Au bas du canyon on rejoint une immense terrasse devant l’embouchure du ruisseau dans le Hodzha-Achkan. Dans ce vaste champ à 2400 m, parmi les rares pierres et les énormes buissons d’épine-vinette (Berberidaceae) on trouve quelques tentes délabrées de bergers ou des yourtes (boz). De cet endroit on aperçoit très bien le paysage de vallée du Hodzha-Achkan. Et l’on peut donc plus facilement chercher un endroit pour le passage à gué de la plaine inondable du Hodzha-Achkan. En hiver, on peut trouver un bon pont de neige enjambant le chenal principal pour atteindre le village.

De la vallée de la rivière Alaudin aux sources chaudes de la rivière Yangi-Davan

Depuis le village de montagne de Haydarkan sur le piémont nord de l’Alay (juste à l’est de l’enclave de Sokh), on peut atteindre la gorge de la rivière Alaudin sur la première crête du massif du Kuruk-Say, où se situe le col Gaumysh (1A). Après être descendu dans la vallée du Gaumysh et être passé sur la crête au sud (forme caractéristique en croissant qui contient le Pic Aylama à 5427, le plus élevé à l’Est du Haut-Alay, hérissée au nord par des vallons glaciaires tous parallèles) qui sépare les petits bassins des rivières Hodzha-Achkan et Dzhurasay, en passant par les cols Kzylbel (1B, 4320) et Dvoynoy (3A, 4700), on peut atteindre la haute vallée du Hodzha-Achkan - Djylysu. C’est donc un très beau programme de randonnée-alpinisme, qui promet des souvenirs inoubliables des montagnes kirghizes.

Depuis Haydarkan on emprunte une bonne route à l’est-sud-est sur environ 15 km. Après s’être élevé sur une large terrasse en rive droite de la vallée de la rivière Alaudin (1800 à 2600), une pente interminable et régulière constellée de prairies de fauche, la route se divise à la lisière de la forêt: d’un côté le chemin de randonnée qui descend vers le lit de la rivière, et de l’autre la piste routière stoppant un peu plus haut. Le sentier descend dans une pente de genévriers et de bouleaux, pour parvenir à un champ de galets (autour du lit de la rivière).

S’il n’y a pas de pont on traverse l’Alaudin (Kok-Talaa sur la carte) à gué, pour monter en rive gauche dans une pente envahie de bouleau et d’érable qui domine le grand bol et les pentes raides de la vallée glaciaire qui se présente à nos yeux. Le sentier s’engage sur les coteaux supérieurs bien au dessus du cours de la rivière, là où la forêt se termine. A cet endroit de la vallée, la rivière est appelée Gaumysh-say. Entre les pierres les edelweiss poussent en abondance tout le long du chemin. Le Gaumysh-say se développe plus en amont au fond d’un profond couloir pierreux (entre 3000 et 3400). Le chemin doit nettement s’élever en altitude afin d’atteindre un large cirque sous les cols de la crête. Tout en haut le cirque de glacier est niché dans un écrin de pierre finement ouvragée par Dame Nature. La zone est ainsi entourée par une succession ininterrompue de crêtes dentelées, de pics élevés, des «poches» de neige suspendues comme nacelle au bord du vide et de glaciers tourmentés, de séracs penchés vers le néant.

Immédiatement après avoir surmonter le canyon raide et étroit du Gaumysh-Say, on doit suivre le courant de la rivière glaciaire à la confluence des torrents (2952), en contournant par la gauche (dans le sens de la montée) en empruntant une haute terrasse morainique. En outre, dans l’angle oriental du cirque montagneux la vallée nous montre une crête de roches très découpées, où l’on peut deviner plus haut dans une petite «poche» du cirque le col Kumbel (voir description plus loin, 1A, 3958 aussi appelé Col Gaumysh-Est), Tout droit en direction de la crête du Kuruk-Say (vers le sud), le chemin mène au col Gaumysh-Est (1A, 4075). Le col Gaumysh central le plus haut est à 4300 (1A en direction du col Kumbel).

Pour résumer il y a au moins deux manières de traverser la crête du Kuruk-Say à cet endroit. Le chemin est très fréquemment utilisé pour la transhumance vers les jaïloos (estives), aussi est-il très bien marqué jusqu’au col. En outre, ces deux chemins possibles sont d’égale complexité (1A). Le sentier de gauche (dans le sens de la montée) est plus long que celui de droite. Les bergers vont donc plus souvent à gauche (à l’est), tandis que les touristes préfèrent choisir le sentier de droite plus court en distance mais plus raide.

La piste de droite qui serpente dans le cirque au pied du col Gaumysh est de 3-3,5 km. La montée vers le col est raide, et à certains endroits la pente atteint parfois 40-45°. Mais le chemin lui demeure très bien tracé, dallé parfois pierres en « serpentine » très larges. Ainsi la raideur de la pente ne se fait pas trop sentir. Cependant, l’arrêt pour le repos et la pose du sac à dos n’est pas toujours possible le long de cette montée finale. Le dénivelé restant n’est peut être que de 300-350 mètres, mais la hauteur du col reste élevé à 4075m.

On descend du col Gaumysh-Est dans la vallée du Dzhurasay (sur la carte la rivière est notée Gaumysh-Sud, c’est l’affluent droit qui forme en aval le Hodzha-Achkan avec le bras du Yangi-Davan) sur un bon sentier en partie en traversée. Sur le chemin, on peut admirer la chaîne de montagnes au sud, un éperon latéral de la dorsale du Haut-Alay en forme de croissant caractéristique avec ses insertions régulières de glacier sur le versant Nord. La chaîne sépare les deux vallées des rivières Dzhurasay et Hodzha-Achkan. La crête comporte plusieurs sommets à plus de cinq mille mètres dont le Pic Aylama à 5428 m. Elle est recouverte de glaciers étincelants. Du col Gaumysh-Est sont partiellement visible les cols Kzylbel (4320, 1B) et Dvoynoy (Col Double, 4700, 3A).

Sur la piste de descente, le sentier se perd brièvement dans les passages d’affleurements rocheux et de talus. Au cours de cette descente, on peut également apercevoir le chemin à emprunter dans le fond de la vallée et le pont à l’ouest pour traverser la rivière de la rive droite à la gauche. En outre, il y a un autre sentier qui continue sur la même rive droite pour rejoindre un deuxième pont plus en aval sur le Dzhurasay. Parvenu en fond de vallée, il est nécessaire d’organiser un campement pour la nuit. Mais à cette altitude (3600) il n’y a pas de bois de chauffage.

Ensuite le sentier emprunte constamment la rive gauche en direction de l’embouchure du Dzhurasay, sans y parvenir totalement car il s’arrête à mi-chemin à hauteur d’une petite source d’eau chaude (5-6 km). Il faut descendre alors sur des prairies alpines, à travers des bosquets de genévriers, et plonger à mi-chemin dans des gorges sombres sur les derniers 5-7 km. La plupart du temps, la piste est bloquée par des sections abruptes, comblées par des éboulements de pierres. On s’approche de l’embouchure, mais l’on ne s’y rend pas directement par le fond de vallée. Il est préférable de remonter à 200 mètres de hauteur par une bonne voie de dérivation sur la section finale de l’éperon montagneux. Enfin une fois cette section traversée, on se dirige à droite vers la rivière Hodzha-Achkan. La piste offre une très belle vue sur les divers développements de vallée.

Le sentier surmonte plusieurs couloirs et traverse ou descend des zones d’éboulis et des pierriers rocheux, des anciens cônes de moraine, pour se diriger vers la première lisière de forêt. Au delà le sentier rejoint un pont qui traverse en versant gauche de la vallée. Dès les premiers bosquets de bouleaux, on rejoint l’immense plaine inondable entrecoupée de galets et de bois-taillis. Le sentier a dès lors atteint l’embouchure des rivières Yangi-Davan-Nord et Djylysu. C’est ici un lieu paradisiaque pour le repos, entre la forêt pour le bois, l’eau fraiche, et les quelques sources chaudes, tout cela entouré par de belles falaises.

On peut éviter d’atteindre l’embouchure en descendant du col Gaumysh et ainsi de franchir l’éperon-sud du Pic Aylama par le col Kzylbel (4320,1B). Ce chemin est plus court, mais nécessite de remonter bien au dessus de 4000 m. Toutefois c’est le col le plus facile sur toute la crête de l’éperon sud qui ne nécessite pas de franchissement glaciaire.

Voici la description de l’itinéraire de montée vers le col Kzylbel. Après avoir traversé la rivière Dzhurasay sur l’un des deux premiers ponts que l’on a rejoint lors de la descente du col Gaumysh, vers la rive gauche de la gorge, on entame une descente de 2-3 heures, pour atteindre la dernière crête représentant une baisse significative sur l’éperon (em moyenne entre 4700 et 5400). Au pied des contreforts s’ouvre un vallon raide et partiellement raviné. Du lit de la rivière Dzhurasay on aperçoit immédiatement toute la pente et la selle du col Kzylbel (4320, 1B). L’itinéraire monte dans le ravin sur une pente assez raide atteignant parfois les 40°. Le cheminement emprunte les pentes, les éboulis et les talus de la rive gauche du ruisseau. Avant de parvenir aux pentes sous le col, le chemin rejoint un tout petit glacier aplatit (20°), puis dont l’inclinaison augmente de nouveau. Sur le col, la pente finale consiste en un névé très raide. Le chemin au pied du ravin, au bord du Dzhurasay, prend 7-8 heures de montée pour un dénivelé nette de 1000-1100 m.

Le col présente une selle plate à 4100-4320 m, qui offre une vue absolument magnifique sur les diverses vallées de la chaîne du Haut-Alay, et dans la direction opposée, des crêtes en dents de scie de la chaîne du Kuruk-Say.

On descend du col par un talus raide. Environ une heure plus tard, le chemin est bloqué par une rivière qui coule vers la gauche. On doit la longer quelques temps avant d’atteindre un canyon plus étroit. Ensuite, on se déplace franchement vers la gauche, au de là de tous les affluents du torrent, et l’on monter sur une petite crête dominant une autre cuvette vallonnée située plus à l’Est (1-1,5 heures). La pente de la cuvette est couverte de bosquets de genévriers, certains totalement de bois secs. La piste disparait à cet endroit. Depuis la mi-hauteur le vallon s’abaisse, et la pente en contrebas a tendance à encore augmenter. Lorsque l’on prend pied dans la cuvette du vallon, le col Kzylbel est encore visible de la seconde rivière, un affluent de la première rencontrée avant le canyon. Il est nécessaire de descendre son cours. Au dessus un énorme mur en rive gauche exhibe des plissements de roches multicolores, dont les couches successives ondulent doucement sur la falaise abrupte.

On descend en suivant l’affluent gauche pendant 30 minutes avant de rejoindre la confluence des deux bras de la rivière. De là, on peut monter vers la cascade du canyon à gauche (en montant). On aperçoit l’eau qui tombe d’abord d’une première hauteur de 10 à 15 m au début du canyon, puis le torrent se dispersent, et de nouveau se précipite dans le vide sur 60 mètres de hauteur. de la confluence, il reste 1 heure de descente plus facile pour atteindre la rivière Djylysu, juste un peu en aval de sa confluence avec le Yangi-Davan-Nord où il y a un pont pour traverser. Depuis le pont en une heure on peut atteindre les sources chaudes.

Le col Dvoynoy (2B-2B*,3A, col « Double ») est beaucoup plus difficile à atteindre. Il est situé aux confins du cirque du glacier Tarasu. La vallée du glacier Tarasu est localisée juste à l’ouest d’un barrage naturel sur la rivière Dzhurasay, formé par le blocage des moraines terminales et des charriages d’un glacier appelé le Gorymsay.

L’accès au col Dvoynoy (4600m, 2B-3A).

Après avoir traversé la rivière sur le premier pont après la descente du col Gaumysh, l’entrée de la petite vallée glaciaire du Tarasu est située presque en face. On gravit la pente herbeuse raide sur la moraine latérale droite du glacier Tarasu, juqu’au delà de la langue terminale. Le glacier est recouvert de pierres et présente peu de fissuration. En 2-3 heures d’ascension on peut atteindre le cirque de glace libre, où se nichent sur les trois côtés des murs de roche, de neige et de glace. Le versant nord est une pente irrégulière raide comprenant des failles, fissures et corniches. Sur le coté droit (en montant) il y a présence d’affleurements rocheux s’abaissant depuis la crête du col.

Il faut une heure de montée sur une pente relativement douce pour atteindre sur le versant Ouest du cirque une selle neigeuse(trace de coulées de neige, risque d’avalanche) entourée de falaises rocheuses et donnant accès au glacier Nichkasu. Ce dernier glacier comporte un petit lac de langue terminale avec quelques icebergs flottants. A partir du collet neigeux, on va s’élever en direction du Sud-Est vers la gauche (en montant) sur une suite de ressauts glaciaires. La première pente est entre 30-40°, ensuite on attaque une pente séparée par deux rimayes d’inclinaison plus raide 60° en neige et glace. À la fin de la route on doit surmonter un petit « oreiller » de neige, pour prendre pied sur la selle du col qui forme un petit névé plat avec quelques rochers.

Au col Dvoynoy on aperçoit au sud les glaciers du Djylysu et du Yangi-Davan-Nord, les rivières et les falaises de vallées correspondantes. La crête où se situe le col est grandiose et comporte un sommet de plus de cinq mille mètres (le Pic Aylama, 5367-5428 m).

La descente dans la vallée de la rivière Djylysu est entièrement visible mais c’est un long chemin, sans être véritablement difficile. Tout d’abord, on descend un premier contrefort rocheux, puis la neige, et ensuite un vaste éboulis, qui donne sur une pente herbeuse qui se peuple peu à peu de quelques arbustes. En bas se trouvent des ponts à droite et à gauche pour traverser le Djylysu. A 1,5 km en aval de la vallée du Djylysu à la confluence se trouve les sources chaudes du Yangi-Davan. La descente du col Dvoynoy fait perdre en altitude environ 1300 mètres.

3- La crête du Haut-Alay au sud du Yangi-Davan-Nord-Djylysu par le
versant tadjik

Dans cette région, la chaîne de
l’Alay est particulièrement proche du versant tadjik. Et l’on peut
envisager son accès à partir de la bourgade de Jirgatal dans la
vallée du Kyzyl-Suu (vallée de l’Alay coté kirghize). De Jirgatal
il est d’ailleurs très facile de rejoindre en voiture le village de
Tandykul dans le cours supérieur de la rivière du même nom, ou
bien encore la vallée de la rivière Ptovkul dont les sources sont
distantes d’environ 15 km. Il n’est pas très difficile d’emprunter
un taxi ou de héler un camion qui monte la vallée. Un bon point de
départ est le pont sur le Tandykul 2 à 2,5 km au-dessus du
Jirgatal. Habituellement, tôt le matin un camion remonte vers une
ferme laitière juste à 1 km du début de la marche pour y descendre
plus tard le lait dans la vallée.

Le village de Tandykul possède
quelques maisons en bois. Il est situé non loin de l’emplacement de
sources chaudes sulfureuses sur la rive gauche de la rivière
Tandykul. Aux sources sulfureuses poussent des saules. Elles sont
situées à 1 km de la confluence des rivières: Ishtansaldy et
Agayurma - Yangi-Davan-Sud.

Les sources chaudes forment une petite
station balnéaire rudimentaire où beaucoup de monde se rend. Malgré
l’économie primitive de la station thermale, il y a un contrôle
médical, ce qui n’est pas de trop, parce que l’eau est
particulièrement chaude et peut atteindre les 60°.

Au-dessus de la station thermale, la
vallée est une plaine inondable de galets bordant les contreforts
sud de la chaîne de l’Alay. Ici, les abords et les pentes les plus
proches de la vallée ont une forme douce. A partir de là, la
conformation des diverses vallées et le massif du Tandykul forme un
vaste éventail de glaciation vers le sud. Le col Yangi-Davan et un
certain nombre d’autres passages sont passionnants à parcourir.
Avant d’arriver à la crête le cheminement est en moyenne distant de
8-9 km, et la façon d’y accéder n’est pas facile. La traversée des
glaciers est parfois malaisée. Et les ponts enjambant la rivière
dans la vallée de l’Agayurma sont régulièrement détruits par les
inondations et, malheureusement, pas si régulièrement reconstruits.

Vers la source de la rivière
Ishtansaldy. Le cours supérieur de la rivière Ishtansaldy est situé
sur le flanc droit du pic Tandykul. Sous le glacier Tandykul,
l’espace est plat et recouvert d’herbes folles, au pied d’un petit
vallon glaciaire du Minbulak-Nord. En aval la rivière se précipite
dans un resserrement qui au-delà devient une gorge étroite. Au delà
Ishtansaldy rejoint la plaine inondable à la confluence avec la
rivière Agayurma. La section de vallée comporte ici de magnifiques
parois abruptes.

Dans la vallée de l’Ishtansaldy il n’y
a qu’un unique sentier qui parvient jusqu’à l’embouchure de la
rivière provenant du glacier Nedostupniy. De la station thermale, il
faut traverser le pont situé à la fin plaines inondables à
l’embouchure de la rivière Agayurma pour s’engager dans un défilé
rocheux. Sur les terrasses du bord de la vallée, le chemin se divise
en deux: la branche de gauche mène à la vallée de l’Ishtansaldy, à
droite à la vallée de l’Agayurma. Déjà depuis la plaine de la
vallée, l’Ishtansaldy s’ouvre avec le décor sévère des roches
abruptes du massif enneigé du Pic Tandykul.

Dans la vallée de l’Agayurma, le
paysage contraste avec l’austère Tandykul, des éperons sans neige
au relief plus doux.

A 1 km de distance le sentier rejoint
l’affluent gauche, fermé par un défilé de roches abruptes comblé
de débris. La vallée est sèche et sur le sentier le puissant
courant d’eau sortant du défilé est presque la seule source d’eau
potable. A l’embouchure du défilé, il y a un itinéraire de monter
vers le col Vynuzhdennomu (3A, col des Intrépides, cotation
imprécise 1B également), le premier parcours emprunté par
l’explorateur-alpiniste A.V.Moskvin pour atteindre le glacier
Nedostupniy, contourner le défilé inaccessible et admirer le
panorama de la glaciation sur le massif du Tandykul et le cours
supérieur de l’Ishtansaldy. Le passage du col se repère par sa
troisième position sur les crêtes rocheuses, couronnant l’éperon
qui se dresse autour des vallées sèches. le dénivelé jusqu’au col
est de 800-900 m. L’itinéraire du col de ce côté-çi de la vallée
du col est évident. Il faudra compter 5-6 heures de montée. Il est
nécessaire de prendre beaucoup d’eau car le terrain et très sec,
ainsi que du bois pour ceux qui désire se chauffer au bivouac.

Cette zone de la rivière Ishtansaldy
et l’accès au glacier Nedostupniy sont donc défendus par un canyon
infranchissable. A certaine occasion par le passé, on avait
également tendu un câble dans la vallée principale pour organiser
le transport du matériel d’expédition afin de se rendre plus léger
sur la langue terminale du glacier Tandykul et vers le départ des
gorges de la rivière Minbulak.

La montée au col Minbulak. Le chemin
au col Minbulak est plus facile (1A,3860) que celui permettant
d’atteindre le pied du glacier Tandykul et la partie supérieure de
la vallée de l’Ishtansaldy (décrit précédemment). Il faut deux
jours pour monter au col, et prévoir des efforts conséquents pour
la montée. Mais toute cette peine est largement récompensée par
l’occasion d’admirer le majestueux massif du Tandykul et notamment
les cols permettant de rejoindre le glacier Nedostupniy.

La montée commence à partir de
l’embouchure étroite du Minbulak, en face de la route menant à la
station thermale de Tandykul. Dans la gorge étroite après 3 km de
montée, la vallée commence à s’élargir et présente des contours
doux au bord du chemin. Le sentier monte en flèche sur la pente
versant (rive) gauche vers une terrasse de pâturages d’été. Par
conséquent, il faut prendre à droite en montant, par une montée
raide vers le col Minbulak. Le chemin est clairement tracé et prend
4-5 heures de temps (pour un dénivelé de plus de 1 km).

La crête au col est relativement
plate, et l’on voit soudainement surgir un large panorama sur le
massif entourant le Pic Tandykul. Tout particulièrement sont
visibles dans la partie supérieure du glacier du même nom, les
différents cols permettant le passage vers glaciers des autres
vallées comme les glaciers Nedostupniy et Archa-Bashi, ainsi que le
col Chonminbulak (4104, 1A-1B), qui mène à la vallée de la rivière
Karagushkhana à travers un grand complexe glaciaire. Au pied des
pentes rocheuses du Pic Tandykul et de ses glaciers suspendus, les
champs plats des basses altitudes sont envahies d’herbes folles.
L’étendue au delà du col se nomme communément le versant Minbulak.

En traversant la crête au relief doux
depuis le col, comportant quelques névés, et par une montée à
peine perceptible vers l’ouest on peut rencontrer du bétail qui
préfère l’altitude à la fournaise de la vallée, fuyant les
piqures des mouches agressives. Ici, il est possible d’établir un
camp en rejoignant la rivière sur l’autre versant à 700-800 m de
distance.

La vallée se dirige vers la droite
(Est), dans un canyon qui à quelque distance possède des parois
abruptes. Mais heureusement, le fond du défilé est facile à
descendre sur les éboulement. On continue donc de suivre la descente
pendant environ 1 heure jusqu’à la sortie du canyon. On se trouve à
quelques centaines de mètres de la confluence d’un torrent provenant
d’un autre glacier sur le coté gauche. Selon l’ampleur des éboulis,
le défilé peut présenter quelques difficultés. Les effondrements
peuvent être contourner par la rive gauche. Pour rejoindre la voie
d’accès aux moraines du glacier Tandykul, l’itinéraire est assez
simple. Sur une terrasse plate avec des bosquets d’arbustes, on
trouvera un bon lieu de campement après la descente du col Minbulak.
Au delà s’étend un profond ravin rocheux où coule une cascade
d’eau de fonte nous séparant des premières branche de l’arbre de
moraines du glacier Tandykul.

Relancé glacier cahoteuse, facile à
franchir, même glisser 2-2,5 km. Rivière Ishtansaldy blottit au
versant droit dans le canyon. Endroit pour un bon bivouac mais a dit,
peut être trouvé près de la pente à gauche sous la moraine rive
gauche. Le chemin d’ici Tracts Minbulak prend 5 heures.

Sur le glacier Yangi-Davan-Sud. Le
glacier Yangi-Davan-Sud se situe à l’Est de l’arc glaciaire, aux
confins de la rivière Agayurma. Cette rivière Agayurma dans la
moitié supérieure de la vallée est composée des deux confluents,
le Yangi-Davan-Sud à droite (souvent - dénommé simplement
Yangi-Davan), et le Tyuyadzhayloo à gauche. Le cheminement dans le
haut cours de la vallée de l’Agayurma est plus facile et plus simple
qu’a l’aval en direction de la station thermale de Tandykul. La haute
vallée donne la possibilité de rejoindre les glaciers sur la
dorsale du Haut-Alay, mais aussi la crête latérale des Monts
Kutarubka, un large éperon sud de la chaîne de l’Alay. L’éperon
des Monts Kutarubka sépare les bassins de l’Agayurma au nord et du
Ptovkul au Sud.

Le déplacement dans la vallée de
l’Agayurma n’est possible que si les ponts enjambant la rivière sont
en fonction. Quoi qu’il en soit le pont le plus pratique est situé
aux abords de l’embouchure de la petite rivière Sharkrama (affluent
gauche de l’Agayurma, descendant du Pic Sharkrama 3909).

On peut conseiller de se rendre sur le
haut cours de l’Agayurma, ne serait-ce que son décor de haut
altitude pittoresque.

Depuis l’embouchure de la rivière
Sharkrama, on peut décomposer le voyage en cinq étapes. Revenons à
la station Tandykul. De la terrasse en hauteur de la plaine inondable
situé à la confluence de l’Agayurma/Tandykul/Ishtansaldy, le
sentier s’abaisse vers les rives densément boisées (à noter que la
place est favorable au bivouac avec de l’eau fraîche bien filtrée
par la végétation et du bois sec en abondance) pour atteindre un
large fond de galets. On atteint en aval le pont enjambant la rivière
Tilbe-Sud, puis celui plus en aval sur l’Agayurma. Le sentier s’élève
alors nettement au dessus de la vallée en rive gauche dans les
buissons denses de la pente jusqu’à l’embouchure de la rivière
Sharkrama. En l’absence de ponts sur la section, on peut se rendre à
la confluence du Sharkrama depuis la station thermale de Tandykul en
franchissant la crête des Monts Kutarubka par le col Sharkrama
(3780, 1B) pour rejoindre la piste de descente dans la vallée du
même nom et la confluence avec l’Agayurma.

La prochaine étape est la section
entre l’Agayurma et la rivière Tyuyadzhayloo en amont. L’Agayurma se
jette littéralement dans un ravin sur une distance de 3-4 km et de
600 m de dénivelé. Juste avant le ravin se situe l’embouchure du
Chaynok, un affluent droit. Le sentier longe l’Agayurma sur la rive
gauche juste en face de l’embouchure de la rivière Chaynok.
L’itinéraire emprunte une longue pente raide d’éboulis et d’herbes
au-dessus des eaux bouillonnantes. Le chemin se hisse ainsi au dessus
des parois rocheuses dans ce profond ravin aux flancs abrupts et
compactes. La vallée de la rivière Chaynok est remplie d’un taillis
de saule et de bouleau. Et la rivière roule ses eaux claires parmi
les rochers sur un plan incliné dans lequel on peut tout de même
trouver des emplacements pour dresser des tentes. Le Chaynok est
situé sur le flanc opposé au sentier de la vallée de l’Agayurma.
Aux sources du Chaynok se trouve les Col Chaynok-Nord (4430, 2A-2B)
et Chaynok-Sud (4285, 2A ou col Iolysu) traversant la dorsale du
Haut-Alay.

En amont le sentier entre dans le
défilé de l’Agayurma. La rivière gronde plus que jamais entre les
rochers jonchant son lit. Sur la rive gauche le sentier emprunte une
rampe couverte de gazons, puis un chaos de grosses pierres
branlantes. L’itinéraire surmonte tout une série de petits
obstacles jusqu’à la fin des gorges, pour finir par une pente raide
compacte de 100 à 150 mètres de dénivelé, et sortir sur une crête
hérissée d’énormes pierres lissés par l’érosion qui bloquent la
vallée. La fin de la gorge en amont se situe à l’embouchure de la
rivière Tyuyadzhayloo. Sur la gauche en amont se déroule la large
vallée de la rivière Yangi-Davan-Sud, droite et douce. A droite se
trouve la rivière Tyuyadzhayloo descendant d’une vallée suspendue.
Le cadre de haute montagne est idyllique parmi les pelouses vertes
confortables, et les bosquets de saules riverains de la rivière
Tyuyadzhayloo où l’on peut passer la nuit.

Depuis l’embouchure du Sharkrama au
faîte des gorges et la confluence de la rivière Tyuyadzhayloo, la
montée dans la vallée dure en moyenne de 7-8 heures. Certes
l’effort est quasi herculéen mais à travers cette nature sauvage et
vierge, l’impression reste durable.

Le chemin le long du vallon de la
rivière Tyuyadzhayloo vers la crête des Monts Kutarubka est plus
facile que le sentier précédent de la vallée de l’Agayurma,
emballer disponibles. Des bâtiments agricole de la station thermale
de Tandykul, on commencer à s’élever sur un chemin escarpé vers
l’Est qui longe la rive droite d’une petite rivière. Il ne faut pas
hésiter à monter, droit même si les traces se perdent parfois,
l’itinéraire longe des « sirts » (alpages/steppes
d’altitude) aux contours doux, au pied du sommet du Pic Sharkrama
(3909) et plus à l’'Est du Pic 4211 m (4205 sur la carte). Il est
conseillé de passer la nuit près de la crête afin de trouver des
névés et des ruisseaux de fonte. La vue y est sublime sur la chaîne
de l’Alay. Pour le Pic 4211 m il faut se diriger vers le vallon
descendant de la rivière Tyuyadzhayloo.

Le vallon du Tyuyadzhayloo forme à son
embouchure de larges pelouses vertes dans une petite plaine inondable
avec quelques bosquets de saules. Il n’y a pas de bois sec, et il
vaut mieux compter sur un réchaud à kérosène pour la cuisine. Du
campement au pied du Tyuyadzhayloo, il existe un itinéraire de
montée au col Trenyrovochyniy (4220, 2A-2B col de la Formation) sur
une journée de marche. Le col est situé sur un éperon latéral des
Monts Kutarubka à une altitude de plus 4000 m, entre les deux
affluents gauche du Yangi-Davan-Sud, et dont l’accès le plus commode
se fait à partir du versant du Tyuyadzhayloo. Du col on peut voir
sur la crête dorsale du Haut-Alay (rive droite, au Nord) de la
vallée Yangi-Davan-Sud, les cols Vysiachiym (4500,2A-2B, col
Suspendu) et Visokym (4700, 2b-3a, col des Hauts). Le col situé sur
un contrefort latéral Nord des Monts Kutarubka, et ne donne pas
accès au bassin de la rivière Ptovkul situé sur l’autre versant
Sud-Est.

Dans un vallon latéral droit du
Tyuyadzhayloo (2 km en amont), l’itinéraire de montée au col
Trenyrovochyniy (4220, 2A-2B col de la Formation) remonte une pente
raide vers des moraines en direction Nord-Est. La difficulté de la
montée est moyenne, et l’on surmonte petite langue de glace avant de
parvenir à un collet. De là on découvre un balcon glaciaire en
pente douce entrecoupé de zone d’éboulis. La montée finale au col
est longue et pénible dans une combe rocheuse parallèle à la
vallée de l’Agayurma, direction plein Nord. La selle du col est une
crête d’éboulis plate qui se développe en une légère élévation
plate en direction Nord-Ouest. Ce point de vue offre une vaste
panorama sur toute la chaîne du Haut-Alay au nord. La descente dans
la vallée voisine est plus facile. De la selle, en descendant vers
la gauche, on contourne une petite corniche pour prendre pied sur un
glacier plat. On descend ce glacier pour atteindre une zone escarpée
d’éboulis parfois couverte de névés qui rejoint les pentes
supérieures et un sentier de descente vers la vallée du
Yangi-Davan-Sud (Au delà de la confluence avec le Tyuyadzhayloo,
l’Agayurma porte le nom de Yangi-Davan-Sud).

Sur le haut cours du Yangi-Davan-Sud
au-dessus du Tyuyadzhayloo, le sentier intermittent s’étend sur des
terrasses plate en rive gauche et après environ 4 km mène au pied
de falaises. Le sentier aborde alors un rebord situé 20 mètres
au-dessus des eaux bouillonnantes. Au delà la vallée oblique vers
la droite (en montant) et le glacier en aval vient s’étendre vers
d’anciennes moraines. On traverse vers la rive droite du
Yangi-Davan-Sud pour prendre pied sur la langue terminale. Au devant
s’étale le vaste champ du glacier Yangi-Davan-Sud supérieure. La
zone glaciaire est très étendue, offrant un passage vers les divers
cols Yangi-Davan (Central, 4380, 2B, Est, 4379, 2A et Ouest, 4500,
2A). Le col traditionnel du Yangi-Davan-Est est situé derrière un
contrefort rocheux visible par exemple du col Trenyrovochyniy sur les
Monts Kutarubka. Quelques kilomètres avant d’atteindre le glacier la
vallée est bordée par des pentes rocheuses abruptes en rive droite.
Au dessus se situe un glacier suspendu (invisible du fond de vallée).
Sur ce versant de la vallée se développe l’itinéraire d’ascension
vers le col Visokiym (4700, 2b-3a, col des Hauts). Du pied du
glacier, il existe quatre itinéraires d’ascension de col.

4- Au voisinage du massif du Tandykul et de la rivière Tilbe

Du glacier Nedostupniy (inaccessible) vers la vallée du
Hodzha-Achkan

Le voyage de la vallée du Tandykul
vers les sources de la rivière Tilbe-Nord prend 5 jours et s’étend
dans un décor sévère et constitue un itinéraire techniquement
difficile. L’équipe doit être bien préparée physiquement et
techniquement. L’itinéraire consiste à traverser : le col Minbulak
(3860, 1A), le glacier Tandykul, puis le col des Physiciens I
(Physikov, 4070,2B) ou Physiciens II (4120, 2B-3A), le glacier
Nedostupniy, la crête dorsale du Haut-Alay vers le bassin du
Tilbe-Nord, un affluent de l’Hodzha-Achkan.

Le chemin vers le col des physiciens
(Physikov, 4070, 2B) et le col des poètes (Lyrikov, 3980, 2A*)
emprunte le glacier complexe du Tandykul dont l’approche a été
décrite précédemment. Dans la vallée l’embouchure de
l’Ishtansaldy se présente comme une étroite porte rocheuse comblée
d’une cascade de blocs et de terres instables (d’une hauteur de
150-200 m) dont le passage est extrêmement compliqué et risqué.
Avant d’avancer plus en amont, il faut planifier une nuit de bivouac
dans le plat au devant de langue terminale du glacier Tandykul.

Le glacier Tandykul commence par une
zone de cascade que l’on franchit par la moraine en rive gauche pour
monter sur le corps principal au dessus. On continue de longer le
glacier par le bord des rochers et les « poches » de glace
toujours sur la rive-gauche Ensuite on remonte vers le centre afin
d’éviter une zone de gros séracs très près des falaises. Dans le
corps du glacier, on traverse une zone de charriage parsemée de
crevasses et de séracs obstruant l’itinéraire au milieu du glacier.
On se déplace ainsi jusqu’à surmonter une série de fissures
transversales en « couteau », dans lesquelles on doit parfois
descendre. Au delà de cette section compliquée, il vaut mieux
prévoir de passer la nuit sur la moraine rive gauche du glacier sous
les pentes du col Lyrikov (col des Poètes, 3980, 2A*).

Sur le côté opposé du glacier se
dresse les murs noirs du Pic Tandykul sur 2,5 km de distance. La
montagne y rugit du fracas des avalanches déferlant dans les abysses
de la pente vertigineuse. Les pentes inférieures à gauche (Est)
sont nues relativement douces et sans neige, juste la rudesse de la
roche. Il est possible que quelques corniches subsiste sur les crêtes
des cols. Parmi les roches quelques minuscules touffes d’herbe, que
viennent brouter parfois des chèvres sauvages.

A travers l’éperon pour atteindre le
glacier Nedostupniy, l’itinéraire d’accès emprunte les cols
Physikov I, Physikov II, ou Lyrikov. Les emplacement de ces trois
cols peuvent être facilement aperçu sur la crête d’un éperon sud
en face dans le secteur du col Minbulak.

Le col Physikov I (2B-3A) se situe sur
la partie la plus basse de l’éperon (4050-4070 m) sur la crête
rocheuse au dessus de la zone supérieure du glacier Tandykul. Les
pentes avoisinent les 45-50° d’inclinaison pour un dénivelé de 300
mètres. Au pied de la paroi d’accès, il y a un mur presque vertical
de 60-80 m de hauteur. Et vers le milieu dans un des couloirs coule
une cascade abondante d’eau de fonte. La scène est surmontée par
l’amorce de la cascade vers la droite (en montant). L’itinéraire de
montée longe une gouttière au-dessus du couloir, néanmoins cela
est très dangereux en raison de la fonte des neiges sur la crête
qui entraîne un regain d’eau de fonte et de chutes de pierres. Il
faut donc impérativement effectuer l’ascension très tôt le matin,
lorsque l’air est encore glacial. Un itinéraire plus sûr, mais
également plus long vers le col consiste à suivre en partie la
crête de l’éperon depuis un accès plus simple dans les pentes sud.
Depuis le campement sur les rives du glacier Tandykul (voir.
l’itinéraire du col Physikov II) on choisit un accès situé entre
les cols Physikov I et Lyrikov. La zone se repère facilement par des
pentes de névés et un final en roches faciles pour atteindre le
faîte. Sur la crête on se déplace alors vers un petit plateau en
neige proche du sommet coté 4250 mètres. Le plateau offre également
un panorama spectaculaire.

Depuis l’éperon se développe la
vallée du glacier Nedostupniy avec ses divers branches dont une
branche affluente droite rejoint pratiquement l’éperon. Sur la
gauche (Nord-Ouest) se dresse les murs imposants du Pic Snezhniy
Shater (5529, le Dôme de Neige), et les coulées successives de
glace dans la paroi massive en arrière jusqu’au Pic Tandykul (5544).
Depuis le plateau de neige, la crête rejoint à gauche le col
Physikov I et vers la droite le pic de 4250 mètres puis le col
Lyrikov. Depuis le plateau, il est possible, en contournant une
corniche, de descendre 500 mètres plus bas une pente en neige-glace.
La route alternative du passage décrit ici, les alpinistes lui ont
donné le nom de col Physikov II.

La descente du col Physikov I sur le
versant opposé est plus courte d’environ 30 mètres sur une pente
neigeuse raide pour aborder une branche supérieure du glacier
Nedostupniy en traversant une petite rimaye puis la pente moyenne du
glacier sur un plateau supérieur en neige. Au delà on rencontre à
la descente une courte cascade sur le glacier assez raide, mais que
l’on peut contourner par le coté gauche du lit glaciaire (bédière)
sur une pente de glace de 35° pour rejoindre le court plus
tranquille de la branche droite du glacier Nedostupniy. Sur une
petite branche opposée de l’affluent plus au sud, c’est l’itinéraire
de descente sur le glacier du col Lyrikov (col des Poètes, 3980,
2A*).

Pour se rendre au col Lyrikov (3980,
2A*-2B) du glacier Tandykul, exception faîte du chemin le long de la
crête de l’éperon décrit précédemment, il existe un accès en
ligne droite sous la selle. A l’aplomb du col, on aperçoit une ligne
de couloir implicite, comportant une section de rochers de difficulté
moyenne sur une hauteur de 50-70 m. Au-dessus de la section rocheuse
se déroule des pentes d’éboulis et de roches faciles jusqu’à la
selle. Du col Lyrikov on descend immédiatement sur le champ de neige
supérieur du glacier avec une pente d’inclinaison moyenne avec
quelques crevasses souvent fermées. La branche du Nedostupniy vient
rejoindre le cours principal dans l’arc montagneux au pied des
falaises de l’éperon et du pic 4700 m (4698 sur la carte). Vers le
bas une courte cascade de glace peut être éviter par le côté
droit par une succession de petits plateaux et de courtes côtes,
avant de prendre pied sur la branche droite du glacier Nedostupniy.

L’itinéraire vers les cols
Lunniy-Central (4052, 2A-2B) et Tilbe-Ouest (4060, 2A) par la cascade
glaciaire de la branche gauche du Nedostupniy. L’affluent droit forme
une véritable vallée glaciaire. Peu à peu le glacier se couvre
d’une nappe de charriage de plus en plus abondante, il coule
tranquillement sur une distance de 4-5 km avant de rejoindre la
branche gauche. Cette dernière forme dans sa partie supérieure une
magnifique cascade de glace, orienté au Nord. Au-dessus la branche
du glacier se tourne vers l’ouest et se poursuit encore pendant 3,5-4
km, pour se refermer par une forte pente vers le col Nedostupniy
(4540, 3A).Au sud du plateau supérieur du glacier, le Pic 5529 m
domine les pentes surplombantes où s’accrochent des glaciers
suspendus et des calottes de névé. Au nord la crête de la chaîne
de l’Alay s’abaisse sur des roches dénudées exemptes de trace
neigeuse. A cet endroit la crête est très proche du niveau du
glacier jusqu’à presque le toucher, puis elle se tourne brusquement
vers le sud. Sur ce plateau supérieur du glacier Nedostupniy se
trouvent les cols Lunniy-Central (4052, 2A-2B) et Tilbe-Ouest (4060,
2A).

Pour aborder la cascade de glace de la
branche gauche, il faut emprunter par la gauche (en montant) un cône
de neige très raide dans la partie inférieure de la cascade,
donnant sur des passages alternés de glace raide et de terrasses sur
le bord tourmenté du glacier jusqu’au court supérieur plus calme.

Le Col Tilbe-Ouest (4060, 2A-2B) est
situé dans l’abaissement de la crête la plus à l’ouest après sa
rotation. Pour monter au col il suffit d’emprunter une pente de
simple éboulis et de roches faciles. Situé sur une crête rocheuse
étroite, le col est divisé en deux fenêtres. Au nord, 200 mètres
plus bas se trouve la branche gauche du glacier Tilbe-Ouest. La
surface du glacier est lisse et la pente pour l’atteindre est en
glace inclinée à 45°, et rejoint une rimaye isolée (jusqu’à 3 m
de hauteur). La descente sur la pente de glace est facilité par le
bord d’un promontoire rocheux sur la gauche où la pose d’une
assurance est facilitée ainsi que par un petit îlot rocheux
en-dessous. Toutefois cela augmente d’autant le risque de chutes de
pierres lors de la descente. La glacier en contrebas est parsemé
d’éboulis, où l’on doit descendre sur la nervure principale et la
première moraine latérale à droite hérisée de blocs rocheux. Du
corps du glacier par sa rive droite ou gauche, on peut rejoindre
plusieurs kilomètres en aval la confluence des rivières
Tilbe-Ouest. et Tilbe-Est (les deux branches du Tilbe-Nord).

Le col Lunniy (2A-2B, Central, 4052,
col de la Lune) est situé sur la même crête que le col Tilbe-Ouest
un peu plus à l’Ouest. Son ascension laisse une forte impression. Du
« plateau supérieur » au dessus de la cascade de glace, on
se dirige par un couloir encastré entre de belles falaises abruptes
(les pentes neigeuses sont également raides) vers une défaillance
dans la crête et le tout proche cône neigeux. Les formations
rocheuses à l’est du col ont la forme d’un croissant de Lune, c’est
la raison pour laquelle les alpinistes lui ont donnée ce nom.

On descend du col Lunniy sur le versant
opposé par des rochers sur environ 20 mètres sur les bords d’un
couloir situé sur la gauche mais en évitant le fond en glace
(important risque de chutes de pierres), surtout lors du passage à
la fin du couloir. Là on rencontre une rimaye très ouverte de 4-5 m
de largeur/hauteur qu’il faut passer tant bien que mal. Au delà on
aborde une pente plus douce pour enfin glisser sur un champ de névé.
On abord ensuite une zone raide sur le glacier d’environ 300 m de
dénivelé par la rive droite du glacier Tilbe-Ouest. Là, après
avoir traverser une succession de courtes pentes en neige et de
ressaut en glace, on rejoint le court plus tranquille du glacier
Tilbe-Ouest.

Nous n’avons pas encore décrit
l’itinéraire plus technique d’ascension du col Physikov II (4100 m,
2B-3A). Ce col est situé entre les cols Physikov I et Lyrikov.
Rappelons que cet itinéraire permet de rejoindre le cours supérieur
du glacier Nedostupniy à partir du cirque supérieur du glacier
Tandykul. Même s’il est plus technique il est également l’un des
plus sûr quant au risque de chute de pierres. Sa position au centre
d’un massif imposant et sa relative élévation dans la chaîne du
Haut-Alay nous permet de recommander son ascension comme un point de
vue panoramique particulièrement intéressant.

Après avoir surmonté la cascade du
glacier Tandykul, l’ascension commence sur une faible pente à peine
perceptible. Toutefois la traversée comporte de nombreuses crevasses
à éviter. Sur la droite (en montant) les pentes proches du col
Lyrikov sont raides et nervurées par la succession des coulées de
neige et des regels nocturne. La dépression du col n’est pas
nettement visible sur la crête. A peine perceptible, on peut deviner
l’amorce d’une « brèche » imposante sur le côté d’un
couloir sale de pierres et de glace, et l’évocation d’une large
selle au delà. Le couloir dans le quart inférieur de la pente est
l’amorce de l’itinéraire vers le col Physikov II, suivi d’un champ
de neige raide. Le couloir est également parcouru de nervures
rocheuses s’arrêtant par une zone rocheuse solide au dessus. En
dernier ressort on atteint par le col la crête de l’éperon latéral
du Haut-Alay (plus loin à l’Ouest, est situé le col Physikov I). Au
pied du couloir il y a de bonnes terrasses assez étendues est assez
planes en bord de moraine. Cela est pratique pour établir un
campement avant l’ascension du lendemain. Attention toutefois le bord
de la moraine est raide, tombant directement sur les nombreuses
crevasses du glacier assez fracturé à cet endroit. Pour se rendre
au bivouac il vaut donc mieux suivre le rebord supérieur du glacier
afin d’éviter la traversée de la zone fracturée.

Dans la première partie de
l’ascension, il est nécessaire de surmonter une cascade de glace
assez raide et de sortir par un couloir de neige inclinée à 40°.
Il vaut mieux passer au petit matin car les pentes ne sont pas
stables (sur la moitié du parcours on se déplace sur une couche de
débris glaciaire), puis on se dirige à gauche (en montant) sur les
bords de la ravine où coule un mince filet d’eau de fonte. 40 m plus
haut on atteint le pierrier d’un couloir, en s’approchant du terme de
l’ascension. En haut à droite (toujours en montant) on emprunte un
bord de roches détritiques où peu à peu, la pente se réduit à
30° d’inclinaison, mais où sa stabilité se détériore également.

Dans le passage de glace et le couloir
de neige, l’exposition est au nord. Au bord du plateau de la selle
neigeuse du col, il y a suffisamment d’eau potable de fonte. Le col
est suffisamment spacieux pour, avec un peu d’effort et un petit
aménagement d’égalisation de la surface, placer quelques tentes
pour le bivouac. La montée au col dure 4,5 heures.

Du col Physikov II, la vue dans les
deux directions est absolument sublime. Vers le sud c’est le massif
du Tandykul, trônant majestueux dans l’immensité de sa face
Nord-Est. Toute de glace, de neige et de rocs,elle s’étire depuis le
pied du glacier jusquà son plus haut point. Vers l’Ouest l’arête
latérale déploit ses dentelles de roches dures, derrière laquelle
se blottit à 70-100 m à peine en dénivelé la passe plus large du
col Physikov I. Au Nord on a la vision complète du système
glaciaire d’Ishtansaldy dont un des affluents est le le glacier
Nedostupniy, avec ses innombrables plateaux. De temps en temps rugit
le tonnerre des avalanches de glace, de neige et de rochers. La
montagne est disloquée en crevasses, chutes de sérac, glacier
cascadant entre ses paliers, dans son royaume de glace et de haute
altitude.

Pour la descente du col il est
préférable de commencer par traverser la crête la plus large vers
le bas à l’ouest de 40 m en dénivelé. C’est un passage de roche
solide avec quelques passages en surplomb, dans la traversé de névés
suspendus et de corniches glacés. Le passage est situé au dessus
d’un mur de glace parfaitement lisse de 100 m de hauteur, incliné à
75°. En dessous se développe alors sur une longueur de 40m une
bande de roches noires qui rejoint plus bas deux balcons de 3 et 6 m2
de surface, où il est possible de regrouper tous les alpinistes et
les sacs à dos. On pose un assurage de descente pour franchir la
corniche du balcon. Puis l’on descend la pente au plus près des
affleurements rocheux pour rejoindre plus bas (50° d’inclinaison)
une nouvelle zone de roches fortement érodées. Plus bas encore on
franchit un névé pentu à 40°, puis un couloir. En longeant coté
gauche les prochaines affleurements rocheux qui se présentent, on
rejoint un nouveau couloir de neige plus dense et alourdie par de
l’eau de fonte. Après 100 m tout droit dans ce couloir on rejoint
une rimaye de 5 mètres de large qui déchire la face. En dessous il
y a une grande terrasse situé en haut à droite du grand cirque du
glacier, où l’on peut placer 5-7 tentes pour le bivouac. De là, Il
est facile de descendre vers le bas ou de remonter vers le col plus
large Physikov I en zigzag sur une succession de pentes enneigées et
de terrasses escarpées en moyenne à 35°-45°.

La descente du col Physikov II est donc
un véritable chemin d’exploration, dans une conformation naturelle
complexe et pleine de surprises. En contrebas à droite sur le corps
du glacier l’inflexion continue à se développer et une nouvelle
grande rimaye s’ouvre coupant toute la pente. La rimaye n’est pas
franchissable par la gauche submergée de débris glaciaire. Et par
la droite le fleuve de glace vient buter contre les rochers, où le
bord est jonché de débris pierreux. Le bord supérieur de rimaye
est 3 mètres au-dessus de sa partie inférieure. Les obstructions et
chutes de roches sont ici permanentes. Voici comment franchir plus
facilement la rimaye. Cela s’effectue depuis un plateau supérieur en
pente sur le glacier que les pierres n’ont pas atteint.

En contrebas on entame un voyage dans
le labyrinthe complexe des crevasses ouvertes et fermées. La ligne
de passage de la rimaye est donc médiane, car il n’y a pas de moyen
facile de franchissement par la droite en bordure d’une falaise de
150 mètres de hauteur. Et par la gauche ce n’est guère possible en
raison des nombreuses crevasses et de la jonction glaciaire d’un des
affluents de branches secondaires. La seule possibilité évident est
offerte par le milieu du glacier (dans une zone de bédières) en
naviguant de terrasse en terrasse, pour descendre vers le bas. Ici,
c’est comme si l’on pénétrait dans le bleu du glacier, aux reliefs
érodés par la fonte, parcourus de nombreux ruisseaux
intra-glaciaire. De ce point on ne peut apercevoir l’itinéraire de
descente du Col Lyrikov car il est caché par une arête latérale
séparant un autre bras glaciaire. En descendant plus loin, on
parvient sur la moraine médiane du fleuve figé charriant de gros
blocs de pierre. Cette moraine médiane souvent pratique sur les
grands glacier permet d’atteindre la langue terminale du glacier
Nedostupniy. A partir de la moraine médiane la glace n’est plus
apparente: le lit est recouvert de pierres en une immense nappe de
charriage. On se dirige soit vers le coté gauche, en traversant les
moraines latérales, une zone de lacs glaciaires à contourner, soit
on coupe au plus proche en grimpant sur le corps du Nedostupniy, afin
d’atteindre la voie d’ascension du col Lyrikov par une branche
glaciaire en aval (la cascade du cours glaciaire n’est pas visible),
ou bien de remonter la cascade supérieure du Nedostupniy et le col
du même nom (Col Nedostupniy, 4540, 3A), ou bien encore le col
Lunniy (col de la Lune) donnant sur le versant du glacier
Tilbe-Ouest.

Dans le bassin de la rivière Tilbe-Nord

De la vallée du Tilbe-Nord, le plus
court chemin pour rejoindre la rivière Archa-Bashi et le village
Zardaly, lorsqu’en l’absence de ponts la traversée de la vallée du
Hodzha-Achkan et de son embouchure devient difficile, est d’emprunter
les sentiers de montagnes vers les cols Shudman (VAMY, 4380, 2A-2B)
et Lozhniy Kulp (ou Shudman-Nord, 4540, 2A). Ces cols sont situés
sur un éperon nord de la chaîne de l’Alay séparant le haut glacier
du Tilbe-Ouest et l’affluent gauche de la rivière Tilbe-Nord.

Itinéraire d’accès au le col Shudman
(VAMY, 4380, 2A-2B) par la moraine rive gauche du glacier
Tilbe-Ouest. Le glacier Tilbe-Ouest est enchassé entre de hauts murs
de la chaîne de l’Alay, et au niveau de la pointe 4725 m (au Nord,
4775 sur la carte), se trouve une large échancrure au relief doux
dans l’arête rocheuse. La traversée du glacier Tilbe-Ouest est
assez simples en évitant des sections crevassées et quelques
ruptures de pentes (cascade glaciaire) par la droite (en montant)
sous les parois du Pic 4725. Avant d’entamer la montée finale au
col, il faut 4h00 de temps pour la traversée, ensuite 2 heures sont
nécessaires pour la fin dans le champ de neige et les quelques
rochers faciles au col et la traversée de pierriers aux rocs
tranchants. Sur le col Shudman (2A*, 4380) il faut se méfier des
éboulements de gros blocs instables. Le camp de nuit peut-être
installée sur la moraine, voire même la selle du col, où l’on peut
placer suffisamment de tentes.

La descente du col Shudman consiste en
une courte pente assez raide de 50-70 m en neige glacée (inclinaison
50°) puis la traversée d’une rimaye d’environ 3 m de hauteur
donnant accès au rebords aplatis du glacier Shudman. On emprunte un
chemin de descente assez similaire dans sa conformation pour prendre
pied sur le glacier Shudman du col Lozhniy Kulp.

Le col Lozhniy Kulp est situé un peu
au nord du pic 4725 m (4540, 2A, appelé aussi Shudman-Nord) sur un
affluent supérieur gauche du glacier Tilbe-Ouest (branche glaciaire
au Nord du Pic 47775). Il est beaucoup plus simple d’accès, surtout
à la descente. Le mot « Lozhnyy » (faux) signifie seulement
que le col ne donne pas accès à la vallée de la rivière Kulp (le
glacier Kulp et la rivière Kulp un petit affluent gauche du
Hodzha-Achkan situé au Nord, contrairement aux cols Kulp (4460,
1B-2A) et Kulp-Est (2A-2B) plus au nord. L’accès au col Lozhniy Kulp
s’effectue par le petit glacier dont l’amorce est en contrebas du
glacier Tilbe-Ouest. De la rive droite du complexe glaciaire du
Tilbe-Ouest on peut apercevoir ce glacier fin vers le Nord. On grimpe
dans le vallon le long du torrent du glacier en direction de la selle
du col au fond, à peine perceptible dans la pente.

La descente du glacier Shudman se fait
sur des éboulis et des roches instables. Techniquement ce n’est
guère difficile, mais plutôt fastidieux. Après une courte
transition sur glacier par le côté gauche, on rejoint la gorge
étroite et raide jusqu’au site de ruines d’anciens bâtiments à la
jonction avec l’affluent droit. A cet endroit confortable on peut
établir un camp et il y a un peu de bois de chauffage. Le chemin
prend 3.5-4 heures pour atteindre l’emplacement du bivouac. En aval,
la gorge se rétrécit encore plus. On longe par le flanc droit des
éboulis pentus, dans une succession de traversées rocheuses, et de
passages à gué dans la rivière coincé entre les parois et la
petite crête rocheuse à gauche. Cela nous mène sur le sentier
descendant dans la vallée de la rivière Archa-Bashi. Puis, l’on
franchit en aval le pont vers la rive gauche de l’Archa-Bashi.

Du Glacier Tilbe-Ouest au Glacier Tilbe-Est par le col Tilbe (4500,
3A)

Dans le bassin de la rivière du
Tilbe-Nord, le Col Tilbe (2B, 3A) est à l’origine des deux glaciers,
près de la jonction de l’éperon Nord à la dorsale du Haut-Alay. Le
col est compris entre les sommets 4674 m (au nord, 4874 sur la carte)
et 4500 m (au sud, 4661 sur la carte). La zone entourant l’accès au
col est un vaste champ de névés, de glaciers suspendus, parmi
lesquels se dressent les crêtes des contreforts. Le Glacier
Tilbe-Ouest est en forme de virgule. Les bords supérieurs du glacier
se répandent largement dans toute la partie occidentale du cirque
aux flancs de la dorsale de l’Alay. La circulation du glacier
contourne le sommet 4770 m (4874 sur la carte), pour se précipiter
vers le nord. Vers le centre du cirque le glacier couvre les pentes
sous la crête en un système de terrasses successives et puissantes.
Ces terrasses composent le périmètre extérieur de la glacier
Tilbe-Ouest, qui, à son tour, se précipite en cascade figé sur le
corps principal du glacier. Dans la crête supérieure de la dorsale
du Haut-Alay se trouvent toute une série de cols : pour ne citer que
quelques uns, les cols Shudman (4380, 2A-2B), Shudman-Sud (4940,
2A-2B), Ouest (2B, 4460), Lunniy-Central (2A-2B, 4052), Tilbe-Ouest
(2A, 4060), Berchniy (4140, 3A-3B, ou Ishtansaldy-Nord) et Tilbe
(4500, 3A).

Le glacier de la vallée Tilbe-Ouest a
une longueur totale d’environ 6 km et une largeur variant de 500 à
800 m. Le cirque supérieur est à une altitude de 4200 m, et langue
terminale au lac de fonte est situé à 3400 m. L’extrémité aval du
glacier s’allonge jusqu’à 3000 m d’altitude pour former un « front »
d’une hauteur pouvant atteindre 100 m. La rivière se précipite dans
une gorge resserrée. Au delà de la gorge, la vallée forme très en
aval une large plaine inondable sur un fond plat où se déploit les
diverses branches de la rlvière, la plupart se regroupant sur la
rive droite. La gorge qui succède au glacier comporte sur une
distance de 2-3 km les restes d’une ancienne moraine latérale.

Le col Tilbe est situé sur une crête
mixte de roche/neige escarpée, de part et d’autres des champs de
neige et de glace tant à l’Ouest qu’à l’Est. Dans les deux sens de
la marche l’ascension présente un obstacle technique conséquent
(3A). Le contraste de cette arête de neige comme perdue au milieu
des champs de glace lui donne l’impression d’être une épine dorsale
indépendante.

La montée vers le col commence à
partir du milieu de la moraine (3400 m) de l’affluent droit du
glacier Tilbe-Ouest. En chemin on oblique vers la gauche (en montant)
en direction de la moraine latérale à l’approche de la pente
finale. Là, la pente de glace a une inclinaison de 35-40°, dans les
premiers mètres de l’engagement. Après 100 mètres, on se dirige
vers des rochers sur la gauche (en montant) pour franchir une rimaye
et se revenir vers la pente de glace raide après le passage. La
pente à 60° d’inclinaison (assurage et relai nécessaire) sur une
distance de 400-450 mètres. Ensuite la pente oblique légèrement
vers la droite, et il est conseillé de s’y diriger vers son bord
droit en rochers de difficulté moyenne (en montant). La distance de
montée est alors de près de 500 m. En dernier lieu on parvient à
la selle rocheuse, après un dernier passage raide, et une zone
d’éboulis qui s’aplatit progressivement.

La selle du col est une zone rocheuse
délimitée au nord et au sud par les Pics 4674 et 4500 m
(respectivement 4874 et 4661 sur la carte). Il y a des emplacements
de bivouac pour la nuit (à 4500 mètres d’altitude) et suffisamment
d’eau de fonte, mais un peu plus haut arpès avoir grimper une crête
de neige de 100 mètres. Au camp on se trouve dans un immense champ
de neige de haute altitude.
On doit descendre de la crête neigeuse
du col en traversant vers la droite en direction du Pic 4500 m (4661
sur la carte) puis traversent encore à droite au milieu de la vaste
branche occidentale du cirque glaciaire du Tilbe-Est sur pente de
glace (inclinaison 40-45°). Voici deux rimaye. Sur le glacier
Tilbe-Est, voir la description plus loin dans l’ouvrage.

Toujours, en descendant dans le grand
cirque, on traverse une vaste plateau de neige, puis l’on escalade
une courte crête de glace et l’on oblique vers la droite, pour
atteindre une autre plateau en contournant une zone de séracs. En
dessous de la cascade de séracs de 500 mètres, c’est le silence
glacial de l’altitude. Sur le plateau on reprend un peu gauche vers
le bas du glacier, en se tenant dans la direction l’éperon latéral
du sommet de 4674 m (4874 sur la carte) constitué par des pentes
rocheuses arrondies. La descente est plus abrupte de 600 mètres dans
le champ de glace. Elle permet de contourner le plus haut plateau du
glacier, qui monte au col IAE I.V Kourtchatov (voir plus loin, 2A*,
4380). Ce dernier est situé sur la partie gauche de l’îlot rocheux
formant comme un nunatak. Ensuite on atteinte 500 m sur la gauche la
moraine. On tombe brusquement sur des « poches » d’éboulis
que l’on contourne pour se rendre en bas de la cascade du glacier.
Ici, on prend pied sur la moraine du glacier, en ayant franchit
auparavant une importante crevasse que l’on franchit par un mur haut
de 6 mètres. La dernière langue du glacier est raide à descendre
en direction de la moraine centrale. Finalement on parvient aux
confins du glacier Tilbe-Est. Le sentier de descente se déploie le
long de la gorge de la rivière Tilbe-Est et du Nord décrit
ci-après.

Du glacier Nedostupniy à la vallée du glacier Archa-Bashi

Le Col Nedostupniy (3A-3B) présente un
itinéraire de franchissement semé d’obstacles, en cela il est
peut-être l’un des plus intéressant sur la crête du Haut-Alay. Sur
les flanc Est du glacier Nedostupniy, les autres cols sont cotés
2A-2B, comme le Lunniy Central (4052) et le Lunnniy-Ouest (4460) dont
nous avons déjà parlé.

Trouver un accès depuis la vallée de
l’Archa-Bashi vers le col et le glacier Nedostupniy n’est guère
possible. En effet l’embouchure de la vallée Nedostupniy-Ouest est
comme suspendue encadrée par des parois abruptes. Le Glacier
Nedostupniy-Ouest au delà est paradoxalement lisse et calme sur sa
moitié supérieure, le fond est coupé par une cascade de sérac
raide et trés fracturée. La rivière perce vers l’Archa-Bashi à
travers la gorge (formant des terrasses successives et raides pendant
1,5-2 km après le glacier) et se précipitant entre les parois
abrupte de la goulotte. Voici un aperçu bref de ce qui apparait
comme un passage infranchissable par le glacier Nedostupniy-Ouest.
Mais il existe tout de même dans le secteur un autre passage dans un
canyon latéral droit, sec mais aussi raide, séparé par un éperon
rocheux de la rivière Nedostupniy-Ouest (le livre parle probablement
du col Shudman II, 4440, 1B). Pour s’y rendre (depuis la rive droite
de l’Archa-Bashi en aval) il faut compter sur la présence des ponts
sur l’Archa-Bashi, voire les quelques ponts de neige encore présents
en début de saison. Mais en l’absence de ces ponts, on peut compter
sur un autre passage décalé plus à l’est, à travers la vallée de
la rivière Shudman (col Shudman BAMY, 4380, 2A et col
Lunniy-Central, 4052, 2A-2B vers le glacier Nedostupniy).

Le col Shudman II n’est pas difficile
(1B), mais il est très élevé (4400 m). La montée s’effectue en
permanence dans un ravin très raide, dès le début de la piste,
puis jusqu’à un éboulis escarpé et des rochers faciles. Dans la
partie supérieur du défilé il faut choisir la bonne branche à une
bifurcation. Avant de se rendre au col Nedostupniy, il est recommandé
de passer la nuit dans une clairière agréable située entre la
rivière Nedostupniy-Ouest et le défilé d’accès au col Shudman II.

Ici, parmi les rochers, il y a des
buissons épais d’épine-vinette, des sorbiers, du bois sec pour le
chauffage et de l’eau potable. Il faut bien une journée entière
(même en partant avant l’aube) pour remonter le fond défilé en
longeant la rivière (30-35° d’inclinaison). Une partie du chemin
traverse un chaos de roches énormes. Plus haut leur taille se
réduite à un habituel pierrier ou éboulis. Le canyon est enfermé
par 30 mètres de falaise de part et d’autre. Le chemin dure 3 heures
pour cette première étape de l’ascension(pour un dénivelé 660 m).

Vers le coté droit (en montant) il y a
une cheminée étroite se terminant pas un bouchon en haut qui permet
d’accéder à une crête plate. On peut là y reformer l’ensemble du
groupe. Il est alors tentant de d’escalader les roches sur la gauche
(en montant): mais le flanc de la montagne est ici fragile et l’on
peut facilement provoquer une avalanche de pierres.

L’itinéraire continu l’ascension en
longeant la falaise compacte sur le flanc droit (en montant). Pour
atteindre le glacier Nedostupniy-Ouest, il faut encore traverser
trois crêtes de roches instables séparées par des éboulis et un
petit ravin final de 30 m de haut que l’on peut descendre sur la
corde. On prend pied sur un éboulis escarpé menant directement au
glacier Nedostupniy-Ouest, avec la cascade de séracs impressionnante
juste en face. Sur le côté gauche il peut y avoir une bédière aux
bords raides qu’il est nécessaire de traverser.

Pour remonter l’ensemble du glacier
Nedostuniy-Ouest et ses différentes pentes régulières et
crevassées, il est nécessaire d’utiliser toute son expérience de
la marche sur un glacier. Ce n’est seulement qu’à l’extrémité
supérieur du glacier que s’ouvre la selle du col (4540, Col
Nedostupniy, 3A en versant Est) qui se dresse au dessus du large
glacier Nedostupniy. Sur le côté Sud-Est (gauche) du glacier
jusqu’à mi-pentes se dresse les parois enneigées striées de
couloir d’avalanches sous le sommet de 5529 m (Snezhniy Shater) et
son éperon Est. Sur le côté droit (Sud-Ouest), au contraire, se
lèvent des falaises abruptes et compacte.

La visibilité au col est assez limité,
coincé entre ces pics élevés. À droite se dresse tout proche le
dôme neigeux étroit du Pic Snezhnyy Shater (la tente de neige), au
devant vers l’Est sous ses pieds le cours supérieur du glacier
Nedostupniy 150-200 mètres en contrebas. Au loin dans une forte
diminution de la crête dorsale de l’Alay se trouve le Col
Tilbe-Ouest (2A, 4060), puis au delà sur un éperon nord le col
Tilbe-Central (4500,3A) et dans le même axe le col IAE I.V
Kourtchatov 2A*, 4380). Le passage du col de la Lune (Lunniy, 4052,
2A-2B) lui est presque caché par des falaises escarpées sur la
gauche au premier plan.

La descente vers le glacier Nedostupniy
est particulièrement complexe et exige une assurance tout au long du
parcours (cotation 3A). Après avoir passé la nuit sur le col,
descendre sur une première pente de glace en partie couverte de
neige par une « poche » étroite entre la pente et un petit
de feston de roches, ensuite longer sur la gauche et vers le bas le
couloir de glace très raide avec quelques ilôts de roches. On
continue de longer la corniche rocheuse dans la pente en neige-glace
se termine pour atteindre la rimaye et le cône de neige au dessous
laissé sur le glacier (la rimaye peut être en partie comblée par
les coulées venant du col). Sur le glacier (en cas de crevasses
fermées) on se déplace plutôt sur le côté gauche, sous la haute
crête irrégulière de la dorsale de l’Alay. Il est alors possible
de regagner le glacier de Tilbe-Ouest et le glacier Nedostupniy plus
en aval pour contourner la cascade de sérac du glacier Nedostupniy.

Sur le plateau des Cosmonautes

Revenons maintenant à un secteur de la
crête de l’Alay plus à l’Ouest dans le bassin du glacier
Archa-Bashi. Aux sources de la branche Est du glacier Archa-Bashi,
sur un plateau orienté vers l’Ouest de la chaîne de l’Alay, à une
altitude de près de 4000 mètres, se situe un énorme cirque de
neige et de glace, appelé par les alpinistes le plateau des
Cosmonautes. Le plateau des Cosmonautes est également situé à
quelques kilomètres directement au Sud-Ouest du Pic Tandykul. Le
cirque n’a qu’un seul moyen d’en sortir, par son flanc nord sur le
côté plat du plateau, où la masse de glace se brise et se déforme,
aux pentes relativement modérées (jusqu’à 45° d’inclinaison) en
bas d’une cascade de sérac (400 m) jusqu’au corps principal du
glacier. Depuis ce plateau supérieur posé au centre du Massif de
l’Alay, sont connectées à travers les crêtes les sources des
rivières Ishtansaldy et Chonminbulak. Et les itinéraires proposés
présentent souvent un caractère technique. Ils ont également reçu
les noms des héros de l’espace : les cols V.I. Patsaeva (4540, 3A),
V.N. Volkov (4220, 2B-3A), G.T. Dobrovolskiy (4520, 3A). Ces
ascensions ont toutes été réalisées l’année de leurs exploits
astronautiques.

L’ascension de la cascade glaciaire Est
en direction du plateau des Cosmonautes situé au pied de dorsale du
Haut-Alay est déjà d’un grand intérêt sportif (environ 2B). De
l’entrée sur le corps du glacier la progression peut-être rendu
difficile en raison des flancs escarpés du grand glacier. Pendant
les 2/3 de la montée sur la cascade glaciaire il faut progresser au
centre. Ce n’est qu’au fond en altitude qu’il est couvert de neige
(25-35° d’inclinaison) mais reste assez fracturé. Vers le milieu du
chemin il y a mur au passage d’une bédière (de 50° de pente). Au
delà la montée continue à travers le chaos de séracs et des
crevasses entremêlées. Sur la gauche (en montant) il n’y a d’accès
possible au plateau des Cosmonautes, la glace y est trop fracturé.
Avant d’atteindre les dernier 150-200 m, il faudra certainement
passer la nuit quelque part dans le chaos glacier.

La tendance générale lors de
l’ascension la cascade glacière est de suivre une direction
diagonale (en montant) de la gauche vers la droite. Le passage finale
offrant l’accès au plateau des Cosmonautes se trouve dans ce dédale
de murs, de séracs, de ponts, et de crevasses. L’ascension se
termine sur la droite (en montant) aux abord des parois rocheuses à
droite sur les champs de neige moins tourmentés. Tout au long des
dernières centaines de mètres il faut une attention accrue en
raison de la présence de ponts de neige plus instables et de
l’effondrement possible de séracs. Dans cette traversée ascendante
d’une zone fortement fracturée, on devra parfois être capable de
surmonter des murs de glace de 8-12 mètres de hauteur.

Sur le plateau des Cosmonautes on peut
également accéder au col Obkhodnoy (2A-2A*, 4100). Il mène dans le
cirque de la branche gauche du glacier Karagushkhana. Le col
Obkhodnoy est essentiellement situé sur un très court éperon au
nord de la dorsale de l’Alay qui à cet endroit passe à peu près
par le milieu du glacier Karagushkhana. Le col Obkhodnoy est le col
le plus au Sud-Ouest du plateau des Cosmonautes. Au Sud-ouest de
cette même courbe de la dorsale du Haut-Alay se situe le col Donetsk
(3980, 1B) situé dans le bassin du glacier Karagushkhana, (il semble
que les bergers appellent ce col celui des «chasseurs»,
Okhotnikov).Il y a également le col Karagushkhana (3900, 1B).

Le col Obkhodnoy est recommandé comme
un moyen très rapide d’éviter la cascade glaciaire et d’accèder
plus facilement au plateau des Cosmonautes. La montée vers ce col
commence à partir du milieu du cirque de l’Archa-Bashi, à
mi-distance des branche gauche et droite (montée de la langue
terminale décrite précédemment). Puis, pour atteindre la partie
haute de la branche crevassée, la vallée tourne à 90° et l’on se
déplace en remontant la courte branche du glacier descendant depuis
les terrasses supérieur du champs de glace situé sur la crête
principale de la montagne. De la crête on effectue un virage vers un
éperon dans le coin gauche du plateau sommital, où l’on aperçoit
l’ovale étroit de la selle. Depuis le plateau supérieur l’ascension
finale au col est de 150-200 m de pente. Grâce à la fonte des
neiges la selle du col est une étendue sèche recouverte d’un
éboulis de roches détritiques. Au début la pente atteinte 40°,
puis dans le dernier tiers moins de 30° d’inclinaison. La montée
finale s’effectue sur les éboulis.

Le final du col Obkhodnoy s’effectue
ainsi de deux manières différentes: la première par le bord d’un
grand éboulis rouge, la seconde, en contournant les rochers noirs
sur la gauche (en montant).

La montée commence au bord des roches
rougeâtre en serpentant sur la pente. Les pierres roule sous les
pieds et avec un sac à dos lourd il est difficile de progresser et
de trouver son point d’équilibre, nécessitant de nombreuses pauses.
Autant que faire se peut, il faudra utiliser le support des plus
grosses pierres plus stables dans la pente. Le chemin alternatif sur
les rochers noirs commence juste à gauche et passe sur des corniches
rocheuses en escalade simple, jusqu’au milieu du couloir environ sous
le col. Là, il est nécessaire de revenir sur les éboulis, pour
traverser entièrement le couloir, puis passer sur une arête
rocheuse, puis de nouveau dans le talweg un peu plus raide (30°),
cela jusqu’au col, où vers la fin il vaut mieux retourner au milieu
de la pente. La deuxième moité du chemin est finalement assez
rapide à franchir.

La selle du col Obkhodnoy est étroite,
située sur une crête rocheuse en ruine. Sur la droite (à la
montée) la crête comporte une petite tour de roche ruinée, qui
s’éboule périodiquement vers le versant oriental du col, mais
parfois sur le chemin qui longe le bord de l’éboulis rouge versant
occidental. Tout proche du col - une grosse pierre dresser se détache
nettement, elle s’appelle « le doigt pointée ». Cette roche
est parfaitement visible depuis le plateau des Cosmonautes. Sur le
bord gauche de la corniche au col en direction du plateau oriental,
il est possible de bivouaquer. Dans la première pente descendante en
direction du plateau Est, la neige au bord de la crête forme une
niche coupe-vent où il est possible de préparer le petit déjeuner,
et de trouver de l’eau. Du col on a une vue imprenable sur les
alentours et clairement visible l’espace calme du plateau des
Cosmonautes. A l’Occident on peut également voir la voie blanche et
glaciée du col Karagushkhana et les douces ondulations de la dorsale
de la chaîne de l’Alay.

L’itinéraire de descente du col
(4100-4300) également évident. On descend vers la droite
directement vers le bord supérieur rimaye. Les 30 premiers mètres
sont inclinés à 55°, puis la rimaye qui est souvent comblé à de
nombreux endroits par des ponts de neige et de glace. En dessous la
pente reprend et à son pied on entre sur le plateau. Après 300
mètres, la surface devient presque plate, en se dirigeant vers le
centre du plateau.

Du plateau des cosmonautes vers les cols Patsaeva, Volkov,
Dobrovolskiy et Leningrad

Tous les quatre cols sont situés sur
la dorsale du Haut-Alay (Patsaeva 4540-3A, Volkov 4220-2B-3A,
Dobrovolskiy 4520-3A et Leningrad 4300-3A). Ils entourent le plateau
des Cosmonautes au Sud et à l’Est. On a vu que pour se rendre au
pieds des faces glaciaires de ces cols soit il fallait remonter
l’énorme cascade glaciaire au pied de l’Archa-Bashi -branche Est,
soit contourner par le col Obkhodnoy plus facile (voir. description
précédente de l’itinéraire du col Obkhodnoy). Mais il faut garder
à l’esprit que ces deux itinéraires d’approche sont tout de même
assez durs.

Le col Patsaeva relie le plateau
oriental des Cosmonautes au cirque supérieur du glacier Ishtansaldy.
La surface du plateau a elle-même une conformation inégale. Dans sa
partie orientale se trouve une cascade supérieure, et le milieu du
plateau s’en trouve d’autant plus élevé, revêtant l’aspect d’un
immense balcon trônant couvert de neige épaisse. A l’Ouest du
plateau les ondulations dissimulent à peine la fracturation intense
du glacier, des crevasses béantes dont beaucoup sont couvertes de
névé, constituant des ponts, autant de « pièges » qu’il
vous faudra éviter.

Dans les champs de neige du plateau, on
remonte au-dessus de ce dernier en laissant sur la droite (en
montant) le canyon rocheux qui s’enfonce dans le versant nord de la
crête de la chaîne de l’Alay sur les hauteurs du col de Leningrad.
On poursuit la montée au dessus du plateau en direction du col
Patsaeva plein Est. À première vue, l’ascension vers le pied du col
peut sembler simple, mais c’est une pente convexe de glace qui cache
d’énormes crevasses sous la neige.

Pour surmonter la chute glaciaire
supérieure, divisée en deux branches par un contrefort, on doit
rester sur la droite (en montant), dans une pente de neige et de
glace entrecoupée de crevasses plutôt étroites qu’il faut parfois
sauter et de murs de glace au dessus des fissures béantes sans
passage évident de neige pour les contourner.

La partie supérieure Est du cirque est
un énorme front de glace et de neige où se concentrent les trois
cols techniques demandant des tactiques d’ascension très
intéressantes (Patsaeva, Dobrovolský et Volkov, en moyenne coté AD
ou 3A).

Sous le col Patsaeva la pente fait 500
mètres de hauteur. Avant de l’atteindre on traverse un terrain de
névés large et vallonné . L’itinéraire emprunte l’échancrure
d’une rampe de glace évidente dans la paroi rocheuse escarpée, un
couloir en creux dominé par le col parfaitement visible. Au pied de
la pente, il y a des traces de chutes de pierres occasionnelles
depuis le haut du col. Lors de la montée vers le col Patsaeva (3B),
il faudra donc particulièrement surveiller leurs éventuelles
chutes. Pour l’horaire de l’ascension, il faut être au pied du col
au lever du jour.

La première partie de l’ascension du
col se déroule dans la pente de névé jusqu’au bas de la rimaye. La
hauteur de la rimaye est d’environ 2,5 m. On la contourne par la
gauche (en montant), où elle est moins ouverte. La pente supérieure
souvent en neige occupe presque la moitié de l’ascension vers le col
(45 à 50° d’inclinaison).

On atteint ensuite une seconde rimaye
très marquée dont le passage en neige est plus difficile. La pente
supérieure mixte en glace et neige est parsemée de nombreuses
pierres scellées par le froid, mais devenant très instable dans la
journée. La majeure partie de la pente en est remplie par des blocs
de diverses tailles sur une inclinaison moyenne de 45°-55°. Ces
pierres sont source de danger, et il faut veiller à ne pas les
desceller lors de la progression. Vers le sommet du col la pente
diminue. Cette étape de l’ascension devient stressante et harassante
lorsque l’on porte un sac à dos lourd. La pente finale est abordé
par le côté droit (en montant), en longeant et s’aidant des roches
saillantes.

Sur la selle du col, il y a un étroit
emplacement où l’on peut placer 4-5 tentes et sur les rochers
alentours, on utilise les eaux de fonte. Le col est situé à 4800 m
d’altitude. Le sol est tant en pierre qu’en neige. La montée du col
Patsaeva prend entre 3,5-5 heures. Sur le col, il est recommandé de
bivouaquer la nuit pour continuer la progression du lendemain.

La descente du col Pastaeva est une
pente de neige et glace très raide (50-65°) sur une longueur de
400-450 m. Elle est suivie par une rimaye (pente de 45°). La lèvre
supérieure forme un à-pic de 8-10 m au dessus du bord inférieur.
Toute la pente du col est striée de larges fissures et le sommet du
col devient rapidement invisible. Il faut atteindre la lèvre
supérieure de la rimaye plus bas. Au bord supérieur la cordée doit
être extrêmement prudente et attentive, en raison notamment de la
chute éventuelle de pierres. A cet endroit l’équipe est très
exposé sans possibilité d’éviter le danger. La raideur de la pente
est telle que tout mouvement brusque ou course pour éviter ces
pierres est impossible.

Pour descendre la rimaye, il faut
utiliser des cordes de rappel avec un voyage séparé pour les sacs à
dos. Le dernier de la cordée a également la possibilité de passer
par les failles rocheuses au bord à l’aide d’une assurance
supplémentaire. Mais cette descente n’est pas très recommandé en
raison également des chutes périodiques de pierres.

Ensuite, la pente de névé sous le
balcon de la rimaye est moins raide (30°-40°). La pente s’arrête
ensuite (150 m) obturée par une cascade de glace que l’on peut
contourner par les rochers du bord. L’itinéraire de descente
continue ensuite par le milieu et la traversée d’un chaos de
fissures glaciaires bordant une moraine escarpée de pierres et de
terre. On rejoint ainsi une pente de névé plus douce (20°), en
restant sur le coté droit, pour rejoindre le haut de la moraine
latérale, où l’on peut trouver des emplacement pour le campement et
de l’eau. L’itinéraire de descente longe les immenses cascades et
séracs de glace, tombant de la pente sud-est du Pic Tandykul. Puis
on rejoint le chemin plus commode dans la vallée de la rivière
Ishtansaldy. En descendant vers les prairies, près de l’embouchure
du premier affluent droit de l’Ishtansaldy, se trouve de hautes
collines verdoyantes sur sa rive gauche, tandis que son flot s’écoule
l’impétueuse Ishtansaldy. Sur une de ces collines verdoyantes on
place le campement, avec de l’eau en abondance, mais sans bois de
chauffage. Ensuite, le sentier mène vers le bas de la vallée de la
rivière Ishtansaldy. Le sentier de descente prend en tout entre
10-14 heures.

Le col Volkova permet de relier le bord
oriental du plateau des cosmonautes avec le cirque supérieur de l’un
des glaciers sans nom du versant sud du Massif du Haut Alay aux
sources de la rivière Ishtansaldy. L’accès au col passe par tout un
ensemble d’obstacles assez difficiles (3B). Les pentes peuvent
parfois atteindre des ressauts de 75° d’inclinaison et la plupart du
temps elle sont à 50°. Le pied du col Volkova est situé à 1,5-2
kilomètres du pied du col Patsaeva vers le sud, le long de la crête
de la dorsale de l’Alay.

La route du col Volkova,
orientation Sud-Sud-Est.

Globalement, la montée au col Volkova
gravi une cascade de glaces de 350 mètres de haut puis s’enchaine
par des pentes raides de névés. Au début, la pente neigeuse est
douce (30°) et vient buter sur la rimaye. La lèvre supérieure est
située 4-5 mètres au dessus. Et l’on peut trouver une rupture de
neige formée par les coulées supérieures du couloir pour la
franchir, et grimper sur le bord supérieur. Au dessus la progression
exige une grande assurance car les pentes augmentent graduellement
pour atteindre parfois 70°. Lors de la montée, il est plus logique
de longer le bord gauche des rochers. Presque l’intégralité de
l’ascension suit cette ligne à proximité des falaises latérales
sur une ligne directe de 300 m de haut.

Sur la selle du col (4600), il y a un
emplacement pour 2-3 tentes avec également de l’eau de fonte. La vue
du col sur les montagnes est imprenable, entourée par les sommets et
les pics acérés émergeant de la brume bleue, les crêtes
enneigées, les glaciers et les champs de neige constellés de
pointes blanches.

La descente du col commence
immédiatement par des falaises rocheuses supérieures de difficulté
moyenne. On aborde entre 250-300 mètres de côtes rocheuses où le
terrain est fortement délité et très instables, les ressauts
fréquents atteignent constamment les 70° de pente. Ensuite, on
quitte les rochers par une pente glacée jusqu’à 60° d’inclinaison,
d’environ 80 m de hauteur se terminant par une rimaye. Pour franchir
la lèvre cela nécessite une assurance. Au-dessous la pente
s’aplatit en partie vers 45-50° sur un névé de neige dure, puis
devient encore plus faible vers 30°, la pente est recouverte de
neige. Enfin on rejoint le glacier.

Pour se rendre du vallon du glacier
sans nom à la vallée de l’Ishtansaldy, il reste encore quelques
passages difficiles, mais en principe les difficultés de progression
à travers la cascade de sérac et les bords du glacier sont du même
ordre que celles rencontrées lors de la descente du col Patsaeva. La
traversée du col Volkova du nord au sud prend en tout 2 jours de
progression.

Le col Dobrovolskiy relie la partie
centrale du plateau des Cosmonautes avec le cirque orientale du même
glacier que le col Volkova situé le versant sud de la chaîne de
l’Alay. Le col présente également toute une série d’obstacles à
haute altitude (3B). Du pied du col Dobrovolskiy au pied du col
Patsaeva il y a 3-4 km à travers les séracs du plateau des
Cosmonautes. L’ascension commence dans une zone de sérac située au
pied du col. La direction globale de la montée vers le col est
Sud-Sud-Est depuis les séracs supérieurs du plateau des
Cosmonautes.

Depuis le plateau du cirque on traverse
des champs de neige et de glace particulièrement fracturés (en
début de saison la neige est susceptible de refermer les crevasses).
Sur la gauche (en montant) se trouve la cascade de glace supérieure
menant au col Dobrovolskiy. Dans le cirque glaciaire supérieur du
plateau des Cosmonautes, la dernière fente rocheuse sur la dorsale
de l’Alay tout en haut sur la droite, correspond elle au chemin vers
le col de Leningrad (3A).

Pour repérer l’itinéraire de montée
au col Dobrovolskiy, les grimpeurs doivent rechercher une zone
particulièrement effilée sur la crête du Haut-Alay. L’échancrure
de la passe est élevée à 4500 m d’altitude et se trouve sur la
gauche (en montant) entourée par un ribambelle de gendarmes sur le
sommet de la crête. Le col s’annonce donc bien gardé par ces
sentinelles de pierres.

Pour parvenir au pied du col il
convient de se diriger sur le coté gauche de la cascade de sérac
incliné à environ 45°. Pour franchir les fissures qui entaillent
la pente il faut une assurance. Il est plus commode de progresser à
droite en remontant la cascade, mais il faut attentivement surveiller
la paroi supérieure à cause des fréquentes chute de pierres.
L’itinéraire suite la direction générale de l’échancrure du col
Dobrovolskiy. L’accès comporte d’abord une pente mixte de neige et
de glace comportant quelques affleurements rocheux (jusqu’à 50°
d’inclinaison) d’une longueur de 200-250 m. Elle aboutit à une
rimaye jusqu’à 3 m de hauteur.

Au dessus de la rimaye, on se dirige
par une petite roche tabulaire, en tournant vers le haut à droite
(sens de la montée) d’abord sur les pentes rocheuses de difficulté
moyenne, suivi par un couloir mixte roche-glace, qui atteint jusqu’à
300-350 m de hauteur avec une pente à 70°. Là les éboulements de
pierres sont possibles. Le temps total de montée au col est
d’environ 9 heures. Sur la selle du col, on peut placer 3-4 tentes
pour un campement avec de l’eau de fonte.

On descend du col par une section de
glace suivie d’une pente de névé, avec passage de deux rimayes. La
première, au début de la descente, se contourne par un pont sur la
droite. Puis l’on traverse vers la gauche en bas entre 450 à 500 m
de distance, dans une pente entre 65° à 70° (à l’aide d’une corde
d’assurance). La largeur de la deuxième rimaye est de 5-6 m. Au
delà, la pente s’aplatit et devient particulièrement fracturée sur
le glacier. Sur la gauche on peut apercevoir, mais ce n’est pas très
clairement visible, la selle du col Volkova et l’on peut également
rejoindre le chemin qui conduit toujours par la gauche au même
glacier.

Tout comme l’autre façon de parvenir à
la vallée de l’Ishtansaldy décrite par le col Volkova, la durée
totale de la traversée par le Col Dobrovolskiy depuis le plateau des
Cosmonautes jusqu’au glacier sans nom, prend 2 jours.

Le col de Leningrad (4500 m, 3A) permet
de rejoindre via le plateau des Cosmonautes, une branche du glacier
Chonminbulak, à travers la crête de l’Alay. Du glacier
Chonminbulak, on peut descendre vers les gorges de la rivière
Karagushkhana.

Pour la montée au pied du col à
travers le plateau des Cosmonautes, il est préférable de commencer
la montée par le côté gauche (en montant) sur les pentes
glaciaires plutôt en névé. Car une fois que le soleil éclaire les
pentes rocheuses à droite en, les chutes de roches deviennent
intensives dans la zone de progression.

Au début la pente glaciaire est douce
mais crevassée. La première fissure (une rimaye) est souvent
comblée par la neige à différents endroits. Il faut parfois
descendre et surmonter la lèvre de la rimaye par une sortie dans un
mur de 3 mètres de haut. Au dessus la pente augmente à 40°
d’inclinaison. Au dessus on parvient à une seconde rimaye, et son
passage exige une assurance (1-2 heures de temps jusqu’à ce point de
progression). Ensuite, la pente se redresse encore autour de 50°. On
peut alors directement se rendre au col, 100 m au dessus de la
crevasse. Il demeure une seule crevasse avant le col mais on peut
l’éviter par la droite (en montant). L’ensemble de la montée dure
en moyenne 4-5 heures.

Du col Leningrad on surplombe le bassin
glaciaire le l’Archa-Bashi, celui du Chon Ming Bulak et le col
Chukurek. La descente sur le glacier emprunte des éboulis et des
rochers faciles (1 heure). Il faut également contourner les fissures
larges et profondes sur le cours du glacier en se déplaçant par le
nord droit en longeant la crête qui sépare les plateaux supérieurs
des glaciers Chonminbulak (Est) et Karagushkhana (Ouest). La rive
gauche du glacier Chonminbulak est fortement fracturée. Ensuite, on
peut descendre soit directement vers la vallée de la rivière
Karagushkhana soit plus à droite vers le col Donetsk (3980, 1B) qui
n’est pas bien inférieure en altitude au col Leningrad (4300) et
permet de passer directement vers le glacier Karagushkhana ainsi que
vers le col du même nom.

La montée au col de Donetsk emprunte
un champ de neige incliné à 35°. Vers le sommet, la pente de neige
augmente. On arrive sur la selle du col par un cours passage de 10 m
sur des roches érodés, pour finalement descendre vers le col.

La descente du col n’est pas très
raide et très courte (100 m). Ce col est d’ailleurs un moyen
pratique pour descendre plus facilement dans la vallée de la rivière
Karagushkhana,en traversant le glacier du même nom. Il est aussi
emprunté pour rejoindre le glacier Chonminbulak ou le glacier
Archa-Bashi par les pentes du col Leningrad (passage plus difficile).

La traversée de la branche Est du glacier du Tilbe-Nord

La branche est du glacier Tilbe-Nord
est une vaste zone de glaciation qui se distingue de la branche Ouest
située sur la vallée quelques kilomètres à l’Ouest. Le glacier
Tilbe Nord-Est lui présente également un double branche, celle à
l’Ouest rejoint la crête du Haut-Alay au col I.A.E.Kourtchatov. Le
glacier y présente des plateaux successifs séparés par des courts
passages plus étroits formant des cascade de glace jusqu’au rives
supérieures. En prenant l’autre branche à droite dans le sens de
l’amont le cirque glaciaire vient buter sur un véritable mur de
séracs presque verticale de 60-80 m de haut. Au dessus le glacier
reprend son cours plus calme, puis se tourne brusquement vers la
gauche, et bute 1,5-2 km en amont sur les pentes de la crête.
Lorsque l’on porte le regard vers la vallée, le glacier forme comme
une faucille.

En direction de la vallée du Tandykul.
Depuis le promontoire séparant les rivières Est et Ouest Tilbe
(versant nord) l’itinéraire de passage du col IAE. Kourtchatov
(2A-2B,4360) en direction du col Vynuzhdennyy (2B-3A, 3650, versant
sud tadjik) dure entre 3,5 et 4 jours. Du promontoire à la
confluence des Tilbe Est et Ouest, on délaisse rapidement le sentier
sur la rive gauche en franchissant un pont sur la rivière. Puis
ensuite, on passe le long de la rive droite à la lisière d’anciens
glissements de terrain et d’éboulis pierreux qui plonge dans la
rivières sous une saillie de faibles falaises (35-50 m de hauteur).
La vallée s’expanse à l’approche du glacier, où se trouve de bons
endroits pour camper ainsi que du bois de chauffage, mais l’on peut
également continuer la progression en amont de la gorge. Plus loin
se trouve une goulotte étroite inscrite entre la pente du glacier et
la moraine du côté droit. Il convient de la traverser et de
remonter l’un des ravins abrupts de conglomérat pour rejoindre un
plus large vallon entre le coté gauche et la pente d’une ancienne
moraine côtière du glacier. Elle forme une colline escarpée. Sur
la gauche, en contrebas de la chute inférieure du glacier, on devine
plus haut le plateau menant au col encore lointain. Sur la colline
morainique, on peut également descendre sur la gauche vers les bords
déchiquetés du glacier où coule les eaux de fonte en bras striant
les courtes plaines sablonneuses. C’est un bon emplacement de bivouac
(du promontoire il faut 7-8 heures de marche pour s’y rendre).

Le lendemain on reprend la marche pour
atteindre et franchir la première cascade glaciaire. C’est une
combinaison de sections de glace raides que l’on aborde
« frontalement » entre les lacis de fissures de la pente. Une
fois surmonter la cascade de glace supérieure, on accède à un
vaste plateau du glacier souvent recouvert de névé, au relief doux
striés par les crevasses. La crête du col IAE Kourtchatov se situe
au delà du plateau. Pour l’atteindre il faut 3 heures
supplémentaires. Sur le plateau il faut manœuvrer habilement entre
le réseau des fractures tantôt ouvertes tantôt fermées. La
direction générale est plutôt par le côté gauche du glacier (en
montant) afin d’atteindre par un névé régulier la vaste selle du
col IAE. Kourtchatov.

Par temps clair, en direction du
Sud-Est au delà du versant sud de l’Alay qui décline rapidement, on
aperçoit coiffé de neige et de glace les crêtes du Pamir. La
descente est facile sur un glacier large et calme, qui contourne sur
la droite le rebord d’un éperon, et réalise un zigzag vers la
gauche, enserré entre les rochers. Avant le rétrécissement du
glacier il est nécessaire de se diriger vers les névés du coté
gauche, en évitant la section du front de glace qui s’affaisse. On
navigue bientôt entre les terrasses de moraines latérales et la
pente rocheuse escarpée de la rivière vers une gorge étroite.
L’itinéraire longe les rochers de la rivière et le bord du torrent
peu broussailleux en direction de la vallé du glacier Nedostupniy.
Entre la langue terminale du glacier et l’embouchure de la rivière,
il y a entre 1,5-2 km de distance. On ne peut continuer à longer le
lit de rivière, le parcours devenant difficile. On doit donc
l’abandonner bien avant d’atteindre son embouchure, pour emprunter
l’ancienne grande moraine sur la gauche et atteindre un défilé en
amont de l’embouchure sur le Nedostupniy. Avant d’atteindre ce défilé
proche, il est recommandé d’installer le campement de nuit aux
abords de zones détritiques. Dans le secteur, il y a du genièvre
desséché ainsi que de l’eau claire. Le lendemain, on emprunte
l’itinéraire d’un col qui contourne le défilé final du vallon, en
grande partie inaccessible. Le chemin vers ce col prend environ 4
heures.

En continuation de ce périple en haute
montagne de deux jours entiers depuis la ramification du Tilbe-Nord,
on se trouve aux abords de la vallée du glacier Nedostuptniy. Mais
les seuls échappatoires de ce défilé inaccessible situent aux
travers des cols d’accès difficiles.

Le col Vynuzhdenniy (3A, obligatoire,
3650) constitue le plus court chemin pour rejoindre la piste de la
station météorologique de Tandykul, mais son accès n’est pas si
évident. Il s’agit de prendre un vallon latéral situé sur les
flancs de l’éperon gauche de la montagne et de le remonter jusqu’à
ses origines sur un dénivelé de 800-900 m, en parcourant des zones
de roches instables et partiellement détruites, alors même que
l’inclinaison moyenne est entre 40°-45°, sur des couloirs plutôt
secs qui ne demandent qu’à voir dévaler les pierres (au printemps,
il y a de l’eau de ruissellement). Il y a quelques voies alternatives
dans le peigne du raide vallon dont l’inclinaison est plus faible
(30-35°). La progression s’y fait par palier en direction du col (en
fonction du choix de la voie). La cotation de la difficulté reste
variable selon les témoignages, au demeurant peut fréquent, entre
1B et 3A, ce qui tend à accréditer l’idée que les possibilités de
passages dans le vallon sont très variées.

Au début du vallon, longeant le lit de
la rivière partiellement asséchée, on doit surmonter un cône de
débris fins pour atteindre un resserrement au dessus d’une largeur
variable de 1 à 4 m (35° d’inclinaison). Au delà il y a cinq
ressauts en moyenne de 5-10 mètres de hauteur à franchir avant
d’atteindre le col Vynuzhdenniy (3A). L’ensemble des falaises ne
comportent que deux vires commodes situées en bordure du corridor,
avec très peu de points d’eau jusqu’au passage du col et la descente
vers l’Ishtansaldy. Aussi faut-il prendre ses précautions si l’on
doit passer la nuit dans ses parages pris par le temps lors de la
progression sur les rochers ou sur la crête. Même si l’itinéraire
reste ambigüe la progression en falaise gauche (en montant) reste la
ligne générale de l’ascension. Pour descendre de la crête au delà
du col, cela peut pendre 8-12 heures, pour atteindre une crête
herbeuse à l’embouchure d’un ravin asséché. De là à la vallée
principale de l’Ishtansaldy, if faut encore 2.5-3 heures.

En direction de la vallée du Tilbe
Sud, il y a d’autres façons d’atteindre les petits glaciers au
Sud-Est puis la vallée de Tandykul, notamment à travers les deux
cols Balkonniy et Probochniy (2A, 4211 et 4180),dont le passage et la
descente est globalement plus facile. Depuis la rivière du
Tilbe-Nord-Est, comme décrit ci-dessus, on remonte le glacier sur
son bord oriental jusqu’à atteindre l’embouchure d’une autre vallée
glaciaire (celui du glacier Serpovidnogo, ou glacier de la Faucille).
Cette vallée permet d’atteindre les cols cités. Il faut alors
contourner la rive droite du lac de barrage à l’embourchure, pour
parcourir une zone rocailleuse en retrait du glacier. Sur la droite
(en montant) on découvre sur la crête du Massif de l’Alay un
glacier suspendu (appelé le glacier Balkonniy, du Balcon), qui se
précipite vers le fond de vallée par une cascade de glace raide.
Son coté droit (en montant) comporte un corridor de neige et glace
permettant d’atteindre la crête et le col Balkonniy (2A,4180).

Le col Pobochniy (littéralement col
sur le coté), constitue une étroite et profonde échancrure sur la
crête rocheuse qui se situe à l’opposé occidental du col
Balkonniy. Sur la droite (en montant) au bord d’une cascade de glace
se trouve une fissure raide d’inclinaison 45° en neige-glace
permettant d’y accéder. L’itinéraire est parfaitement visible
depuis la zone supérieure de la vallée du Serpovidnogo, ainsi que
le col lui même. La vallée inférieure « de la Faucille »
est recouverte par des monticules de moraine. Dans la partie
supérieure de la vallée du Serpovidnogo le passage par le col
Iolisuu-Ouest (2A,4340) permet d’atteindre la vallée du Ioli-Suu, de
même le col Serpovidniy permet d’atteindre une importante rivière
sans nom, un affluent du Hodzha-Achkan situé entre les rivières
Tilbe-Nord et Iolysu. Donc un peu plus près de l’éperon gauche de
la vallée se trouve dans une rupture de la crête, leCol
Iolysu-Ouest qui donne accès dans la partie inférieure au glacier
du même nom. On peut apprécier une belle vue depuis le glacier du
balcon à travers une fente étroite de la crête rocheuse sur la
gauche. Là haut, juste sous nos pieds on aperçoit les soubresauts
des glaciers situés vers l’Est, avec les chutes de glaces à tout
niveau, jusque même aux abords du col et un peu plus haut en face la
neige tourmentée sur la dorsale du Haut-Alay. On y aperçoit à
l’occident le col IAE Kourtchatov qui tel un cuirassée a fendu la
branche supérieure du glacier,.Les cols Tilbe et Tilbe-Ouest sont
également clairement visibles sur l’affluent droit du glacier au
loin. Le glacier du Balcon présente une surface calme avant de se
fissurer et de se précipiter en cascades dans la vallée. Cette
partie du glacier permet donc l’accès aux deux cols Balkonniy et
Pobochniy.

Du col Pobochniy la descente vers le
campement est très raide, dans un étroit couloir nécessitant
beaucoup de crochets et d’arrêts pour l’assurance. Plus long, mais
aussi plus facile, mais plus ennuyeuse est la descente depuis Col
Balkonniy sur des pentes d’éboulis entrecoupées de passage rocheux.
Les deux chemins mènent à la fin dans la vallée d’un petit glacier
craquelé (Glacier Vostochnogo, celui du col Chaynok), 2A-2Bn, 4430.
Du glacier du Bacon à la vallée sud du glacier de l’Est
(Vostochnogo) il faut 4 heures.

La vallée de rivière Tilbe-Sud
(probablement la vallée au Sud des cols Pobochniy et Balkonniy,
située de l’autre coté de la frontière au Tadjikistan), est une
profonde vallée affluente de l’Agayurma. Elle est inhabitée et ne
possède aucun sentier. Le déplacement dans cette vallée est
possible par sa rive droite, sur une partie étroite et plate.

En fin de descente des cols Pobochniy
et Balkonniy, on traverse les décombres morainiques des canyons
latéraux secondaires. Puis la vallée se rétrécit très fortement
pour former une gorge encombrée de débris où l’on doit se déplacer
sur le talus gauche de roches détruites. Avant d’atteindre le canyon
étroit, la rivière turbulente erre en branches multiples dans la
plaine inondable, qui barrent souvent le passage vers la vallée de
l’Agayurma, bien plus séduisante et commode. Ici, c’est peut-être
la partie la plus difficile de l’itinéraire de la traversée depuis
la vallée de la Faucille (versant Nord de l’Alay). Le passage à gué
est en effet très dangereux depuis la rive droite tant le flot est
impétueux. On peut traverser avec l’aide de deux gros rochers en
direction de la rive opposée à la sortie du canyon étroit. Le
contournement des bords inaccessible de la rive droite se fait en
traversant une pente raide de conglomérat d’une cinquantaine de
mètres de hauteur allant en se réduisant. Ensuite, on atteint une
zone d’éboulement rocheux, et de pentes partiellement engazonnées
sur une falaise, en surplomb de la paroi rocheuse du canyon et d’un
ravin envahi par les buissons. Ensuite la descente dans la vallée de
l’Agayurma devient plus facile. Mais il faut encore environ 8 heures
pour atteindre cette vallée principale de l’Agayurma. Ensuite le
sentier parvient en 2 heures à la station de Tandykul.

Depuis la vallée de la rivière Iolysu
vers le bassin du Tilbe-Nord, se trouve un col facile le Iolysu-Zap.
(Iolysu-Ouest, 1B, 4340). Nous en avons brièvement parlé ci-avant,
lorsque l’on évoquait la traversée du glacier et de la vallée
Serpovidnogo (Faucille), en laissant sur le coté droit le glacier du
Balcon (en montant). La vallée glaciaire se courbe vers la gauche
(dans le sens montée) alors même que le chemin vers le col emprunte
une zone glaciaire partiellement fracturée entrecoupée de moraines
instables.

Pour rejoindre le col Iolysu-Zap on
peut soit atteindre et parcourir des couloirs raides et étroits en
neige/glace, se transformant au-dessus en une large éboulis. On peut
également utiliser un itinéraire plus facile, en suivant le long de
la crête, allant du col vers un angle aigu en direction sud-ouest.
La crête diminue progressivement donnant sur une courte pente en
neige-glace (40-80 m, inclinée à 40°). De l’embouchure de la
vallée du Serpovidnogo au col Iolysu-Zap, il y a environ 4-5 heures
de montée.

Du col Iolysu-Ouest, on aperçoit
distinctement vers l’ouest les divers cols de la branche orientale de
la zone glaciaire du Tilbe-Nord. À l’est sur la droite de la crête
de la chaîne du Haut-Alay on peut admirer un beau sommet pyramidal
culminant à 4920 m, en regard du col Visokiy (4500,2B-3A) situé
dans le secteur oriental du glacier Iolysu.

La descente vers la vallée du Iolysu
commence par un long étirement de pierriers et de fins éboulis. On
remarque d’ailleurs que la remontée de ce pierrier dans le sens
opposé doit être particulièrement épuisante. Puis, on parvient à
un petit glacier commun, bordé de moraines se terminant par tout un
lacis de bras de rivière menant également vers la branche droite
terminale du glacier Iolysu. Nous traversons cette dernière section
en s’élevant sur une ancienne moraine de la rive droite, pour
atteindre un itinéraire plus commode menant à la vallée plus bas.

5- De la vallée du Yangi-Davan à la vallée de la rivière Agayurma

Par le col Yangi-Davan, (4379, 2A)

L’itinéraire passant par le col
Yangi-Davan (4379m, 1b, 2a) comporte un vaste et grandiose décor
glaciaire menant aux sources supérieures de la rivière
Yangi-Davan-Sud, et ceci depuis le versant Nord en partant d’une des
plus importantes sources de la rivière Hodzha-Achkan (voir.
précédemment). Il y a de cela quelques années le passage était
encore pratiqué par certains éleveur pour la transhumance des
troupeaux de moutons. Mais les crevasses toujours plus importantes et
l’évolution des glaciers ont rendu ce passage plus périlleux
d’année en année, faisant renoncer désormais à son utilisation.

Avant de se rendre à cette passe
depuis la vallée du Yangi-Davan-Sud (Tadjikistan), il convient
d’établir un campement dans un emplacement proche d’une cascade
caractéristique. Ici l’on peut ramasser du bois sec et de trouver de
l’eau claire. Au delà du campement on surmonte rapidement la moraine
et les premières zones de glace fracturée. Dans ce parcours
supérieur la vallée est d’abord profonde et étroite puis s’élargit
au delà aux abords de la moraine terminale, là où fusionnent les
sources de plusieurs puissants glaciers (au moins trois branches
glaciaires d’après la carte). On se dirige sur l’un des bras les
plus à droite (en montant, à l’Est) pour rejoindre le col
Yangi-Davan proprement dit.On doit alors surmonter une première zone
de fissures raréfiées sur la langue glaciaire situé menant à la
selle du col Yangi-Davan, lui même situé au Nord-Ouest du sommet de
côte 4694 mètres.

Aux abords du col Yangi-Davan, on
découvre un autre passage vers la droite (en montant), le col
Parabola (4540, 2A) conduisant à la partie supérieure de la rivière
Dzhamankyrchin (bassin de la rivière Ptovkul),et à un secteur du
glacier lui même aux crevasses relativement fermées. Pour parvenir
à la selle du Dzhamankyrchin, on franchit une courte pente entre 100
m à 150 m de hauteur, principalement en neige avec quelques débris
glaciaires. Sur le côté opposé du col Parabola (2A-2B, 4540), on
peut rencontrer une courte corniche, singulièrement raide et dont il
faut se méfier, puis une pente de neige plus régulière et le fond
du glacier een direction de la vallée plutôt rectiligne de la
rivière Dzhamankyrchin aux ondulations plutôt modérés. De col
Parabola (4540 m) on jouit d’une magnifique vue sur les vastes
glaciers et l’ample domaine donnant naissance aux eaux tant du
Dzhamankyrchin que du Yangi-Davan-Sud (Tadjikistan). Le chemin depuis
le campement de la cascade au Nord à l’embouchure du glacier et
traversant le col Parabola, tout cela prend environ 6 heures.

Le col Yangi Dawan est lui situé au
Nord-Ouest du sommet du 4694 m. Pour l’atteindre, on suit pendant
pendant 1,5 à 2 heures le cours plat du glacier avec un réseau de
crevasses relativement fermées même lors du passage de la
confluence avec la branche glaciaire menant au col Parabola. La selle
du col est large au dessus de 4300 mètres et forme comme une longue
crête basse de roches détritiques, qui sépare nettement les deux
branches orientales des glaciers Yangi-Davan-Nord et Yangi-Davan-Sud
. La vue depuis le col Yangi-Davan n’est pas aussi grandiose que
celle du col Parabola car elle est limitée par les crêtes et pics
immédiats.

Paradoxalement la descente du col
Yangi-Davan par le versant Nord (Kirghizstan) le plus enneigée
réclame une attention différente de la montée depuis le versant
Sud. Après 1,5-2 km de progression sur le glacier, son cours tourne
vers la gauche et se précipite brutalement sur environ 200 mètres
de hauteur en une cascade de sérac pour retrouver le cours principal
du glacier du Yangi-Davan-Nord. Sur l’itinéraire de traversée de
cette chute de sérac, il convient de bien regarder sur le côté
droit dans la zone la plus fracturée de l’inflexion du glacier.
Ensuite on rejoint plus simplement le sentier sur la rive droite du
glacier avec lequel on descend à l’embouchure de la rivière Yllyksu
(confluence avec le Yangi-Davan-Nord) où l’on peut établir un bon
campement pour la nuit. Le reste de la descente continue sur la sente
longeant la rivière vers l’aval du Yangi-Davan-Nord pendant un jour
et demi ou deux.

Dans les massifs avoisinant le glacier Abramova

A l’est de secteur montagneux
circonscrit entre les vallées du Tutek (nœud Matcha) et du
Yangi-Davan, se trouve un vaste et puissant complexe montagneux de
près de 70 kilomètres à l’écart des vallées des rivières du
Yangi-Davan-Nord et Yangi-Davan-Sud à l’Ouest et des bassins versant
des rivières Gadzhir, Karakazyk et Kek-Suu au Nord. L’orographie
peut se résumer ainsi : à partir des sources des Yangi-Davan Nord
et Sud, le Massif de Haut-Alay réalise un arc s’incurvant nettement
vers le Nord, puis vers l’Est-Sud-Est. Dès le début de cet arc se
dessine clairement vers l’est, un chaîne puissante en zigzag de 30
kilomètres d’extension nommée Tekelik. Elle est nettement séparée
du Haut-Alay par la vallée du Kek-Suu. Elle est également d’une
hauteur comparable à sa grande voisine septentrionale. Un peu plus
au sud se dressent les montagnes du Bokbash, du Katta-Karamyk et du
Kichi-Karamyk. Entre chacun de ces énormes soulèvements dans la
région, ce sont formés de non moins énormes bassins
fluviaux,constellés de versants déchiquetées, de cirques dentelés
et de canyons vertigineux. Sur ces contours extérieurs se sont
installés de vastes complexes glaciaires à l’ouest, comme les
étendues nord du glacier Abramova dont les divers cirques et canyons
intensément découpés gardent bien au frais ces glaciers solides.

Au centre de ces massifs se trouve la
dépression inter-montagneuses de la rivière Kek-Suu. Sur sa partie
occidentale est assis le grand glacier de l’Abramova. Le fond de la
dépression du Kek-Suu est de 2,5 à 3 km de largeur dans son
extrémité orientale donnant sur la vallée de l’Alay, autour des
villages d’Arpatala et de Tekelik. Cet arc géant se termine en
l’embouchure de la grande vallée de l’Alay près au village de Chak
situé au bord du Kek-Suu. Cet dernière rivière est un affluent du
Kyzyl-Suu (rivière principale de la vallée de l’Alay). La vallée
du Katta-Karamyk est située au sud de celle du Telelyk (au pied du
massif du Bokbash, petit éperon sur la frontière
Kirghizstan-Tadjikistan orienté Nord-Sud au Nord du Col Bokbash).
Cette non moins puissante vallée (entièrement au Kirghizstan) vient
se jeter également dans celle de l’Alay juste à l’ouest de
l’embouchure du Kek-Suu. La confluence du Katta-Karamyk et du
Kyzyl-Suu se trouve aux abords du village d’Ulug-Karamyk en un vaste
delta aux flots abondants. Au sud de la vallée se trouve la petite
sous-chaîne frontalière du Kichi-Karamyk bordée sa vallée au Sud
(Tadjikistan). Cette dernière dans le sud est plus courte et
resserrée, petit oasis de verdure, se termine encore dans le
Kyzyl-Suu au village de Kichik Karamyk du même nom que la rivière
qui le borde.

Toute la zone du glacier Abramova est
constituée de crêtes de très haute altitude et dont les pentes de
vallées, de canyons et les divers reliefs montagneux s’avèrent très
variés.

Le corps du Glacier Abramova tient ses
origines d’une vaste circonférence glaciaire répartie en plusieurs
cirques. la configuration est presque circulaire d’un diamètre de 6
à 8 km. Dans les parties supérieures du glacier, là où les pentes
ondulent doucement comme des vagues restées figées dans leur
mouvement par le froid des hautes altitudes, on observe plusieurs
nunataks partiellement déchiquetées ou recouverts d’une couche
solide de névé. Ces îlots de roches en décomposition sont isolés
dans l’immensité, là où les crêtes douces (entre 4300 et 4500 m)
les entourent d’un blanc manteau de glaces éternelles. Parmi cette
mer figée de glace et de neige, des sommets et des crêtes partent à
l’assaut du ciel, dépassant souvent les 4800 à 4900 m d’altitude.
Par exemple sur la crête principale du Tekelik naissant, se trouve
le Pic Ayderbek qui atteint 5125 m et pic Tekelik à 5070 m
d’altitude. Au plus proche de la chaîne de l’Alay vers le Nord dans
la zone de la rivière Djylysu, un affluent du Yangi-Davan.Nord, les
crêtes ne sont pas plus basses. Car un large éperon sans nom, mais
que l’on désigne parfois par les Monts Aylama, sépare le Djylysu au
sud et la rivière Dzhurasay au Nord (également nommée sur la carte
Gaumysh), et culmine par le Pic Aylama qui atteint 5367 m (certaines
cartes le donnent à 5428 m),et plus à Sud-Est, le Kichik Aylama à
5192 m (les cartes le donnent à 5044 m). La complexe glaciaire de
l’Abramova se découpent nettement en cirques distincts, dont les
flots figés s’écoulent en direction du Nord, vers la vallée de la
rivière Kek-Suu et ses affluents. La surface de la langue glaciaire
est large, lisse et presque exempt de grandes crevasses. En cela le
glacier peut être facilement traversé.

En règle générale, la dernière
partie de la descente du glacier Abramova vers les gorges de la
rivière Kek-Suu se situe sur la moraine latérale droite avant
d’atteindre l’amorce de sentiers et rejoindre ainsi le fond de la
vallée. La vallée de la rivière Kek-Suu est longue et sauvage,
avec pour seul accès routier à la vallée vaste de l’Alay le
terminus d’une piste aux abords du village de Chak.

De l’Ouest au Sud du glacier Abramova
se situe les bassins des glaciers Djylysu, Yllyksu, Dzhamankyrchin,
Keleysu, Bokbash, Katta-Karamyk et Tekelyk donnant naissance à
toutes les rivières éponymes qui descendent sur des gorges
profondes vers les bassins versant des rivières environnantes Sokh
(au Nord) et Kyzyl-Suu (Alay au Sud). Le versant nord de la chaîne
de l’Alay présente des reliefs et des cirques montagneux bien
découpés et suffisamment profonds, où de grands glaciers peuvent
s’abriter. Les rivières se précipitent dans la basse vallée de la
rivière Ak-Suu, à partir de la confluence des deux cours d’eau
l’Ikki-Davan et l’Archa-Bashi. Cette dernière rivière coulant vers
le nord se compose également des eaux du Karakazyk. Les sources de
l’Ikki-Davan sont situées à la jonction entres les trois chaînes
de montagnes du Kuruk-Say de l’Aylama et du Haut-Alay. Les sources
sont à une altitude de 3700 mètres jaillissant des glaciers,
cascades de glace et champs de neige, entourées par la beauté
unique des parois rocheuses vertigineuses et des pics altiers qui les
couronnent.

En route vers la rivière Ak-Suu, les
eaux se mêlent à celles de la rivière bouillonnante du Gadzhir
provenant d’un ravin boisé sur la droite. Les sources de ce puissant
affluent proviennent des hautes crêtes de la chaîne de l’Alay, et
de ses glaciers éternels. Après 5-7 km en aval de la rivière
Ak-Suu se situe l’affluent gauche du Shibali et à sa source se situe
le col éponyme (col Shibali à 2650 m), à travers lequel on peut se
rendre au village de Haydarken. Une piste de 25 km emprunte de bons
chemins et routes à travers un paysage de montagnes douces couverte
d’une végétation riche et de prairies enchanteresses.

Plus en aval de la rivière Ak-Suu, les
flots ont été divisés en une pluralité de canaux pour les besoins
de l’agriculture locale et pendant la fonte des neiges toute la
plaine alluviale s’inonde de l’abondance des eaux. Là se situe le
village de la Iordan (Iardan à 1550 m). Dans la vaste plaine
inondable de l’Ak-Suu vers le sud se jette également la rivière
impétueuse de la Dugoba. Dans le cours supérieur de cette rivière
Dugoba on trouve un camp alpin bien organisé et très populaires
(époque de l’Union Soviétique).

Après les 4-5 km autour du village de
Shakhimardan (1400 m), les flots de la rivière sont à nouveau
reconstitués reformant les eaux de la rivière Kek-Suu-nord. Au
village se trouve une auberge de jeunesse « Shakhimardan » et
7 km en amont des gorges du Kek-Suu on peut admirer deux très beau
lacs : les lacs de Kurdan-Kül.

Le bassin glaciaire de l’Abramova peut
être atteint de deux façons différentes. Tout d’abord, la plus
évidente et directe, en remontant la vallée de la rivière Kek-Suu
depuis la vallée de l’Alay. La deuxième façon est moins évidente
en passant à chaque fois par des cols de diverses difficultés sur
les montagnes environnantes depuis le nord, l’ouest ou le sud.

Pour se rendre dans ce formidable
terrain de jeu alpin sur le glacier de l’Abramova dans le Haut-Alay,
les montagnards utilisent généralement un transport vers les
villages les plus connus, comme Daraut-Korgon dans la vallée de
l’Alay. Cependant, cette région de montagnes mérite vraiment une
meilleure exploration, et établir un point de départ à partir des
villages et des vallées moins courus de Tekelik, Katta-Karamyk
(Kirghizstan), Bokbash, Kichik Karamyk et Ptovkul (Tadjikistan) est
une véritable opportunité pour de nouvelles ascension. Ces vallées
méconnues recèlent sans aucun doute des découvertes intéressantes
(on appréciera cette remarque de l’auteur à l’époque de la fin des
années 70, qui déclare que ces lieux sont à l’époque presque
inconnus, et qui sans nul doute le demeure encore plus de 40 ans plus
tard).

Du village de Daraut-Korgon au village de Chak par la vallée de la
rivière Kek-Suu à travers les champs glaciers de l’Abramova

Dans la vallée de l’Alay, encadrée au
Sud par le Goliath montagneux du Trans-Alay (Pamir) et au nord par
l’immense chaîne de l’Alay, le se trouve le village de Chak situé à
10-12 km en aval du village de Daraut-Korgon à la confluence des
rivières Kyzyl-Suu, Kek-Suu et Daraut.

De la ville d’Osh dans la vallée du
Ferghana à Sary-Tash, petite bourgade dans la vallée de l’Alay, la
distance est de 160 kilomètres empruntant ce que l’on nomme
l’autoroute du Pamir. De Sary-Tash on descend sur une bonne route
vers le village de Daraut-Korgon puis à Chak. Ensuite en remontant
vers les sources de la rivière Kek-Suu en passant par Arpatala,
Kochkorchu tout proche il y a environ 40 km à travers un beau
paysage de près de fauche. Après 1,5 jours en amont de Chak ce
large espace du fond de vallée laisse place à un net
rétrécissement. Sur les pentes environnantes croissent des bosquets
touffus de genévriers. Encore plus en amont la vallée devient plus
minérale et bientôt se recouvre de neige, alors même qu’en hauteur
paraissent les crêtes glacées. Près de l’embouchure de la rivière
Karakazyk-Sud (à 3300 m d’altitude), dans la chaîne de l’Alay, les
crêtes environnantes sont imposantes couronnées par des sommets
enneigés à plus de 4500 m. De même sur le versant Sud en face de
l’embouchure de la rivière Karakazyk, trône le Pic Tekelyk à plus
de 5000m dans la chaîne de montagnes éponyme. De la confluence du
Karakazyk-Sud monte un bon chemin longeant la rive gauche de la
rivière Kek-Suu jusqu’à l’embouchure de la rivière Alaudin-Sud
(environ 5-7 km), et à partir de là on peut continuer en direction
du glacier Abramova.

Les rivières Karakazyk, Alaudin et Kumbel

Le Col Karakazyk permet de passer de la
vallée du Kek-Suu vers le bassin de la rivière Ak-Suu. Les deux
rivières des versants Nord et Sud se nomment toutes deux Karakazyk.
Toutes deux naissent sur la dorsale de l’Alay et sont relativement
proches des étendues glaciaires de l’Abramova. Comme nous le
disions, la rivière Karakazyk-Nord aliment le bassin versant de la
rivière Ak-Suu, tandis que le Karakazyk-Sud alimente la rivière
Kek-Suu et en aval le bassin versant de la rivière Kyzyl-Suu dans la
vallée de l’Alay.

De l’embouchure de la rivière
Karakazyk-Sud , on peut soit remonter la vallée du Kek-Suu (bassin
versant de l’Alay) et se rendre sur le glacier Abramova ou bien
traverser les quelques pistes de transhumance sur les crêtes
environnantes. La plus populaire de ces pistes se nomme la « GMS
Abramova » sur 12 à 15 km de distance, que nous allons
maintenant décrire. Cet itinéraire prend son point de départ d’une
cabane qui porte le nom de GMS Abramova situé dans la vallée du
Kek-Suu (époque de l’Union Soviétique, le texte ne précise pas la
localisation, mais d’après les éléments traduits on peut supposer
qu’elle se situe proche de la langue terminale du glacier Abramova)
et le chemin descend la vallée du Kek-Suu, croisant successivement
les embouchures de la rivière Alaudin-Sud et Karakazyk-Sud.

De la cabane GMS-Abramova on emprunte
un bon sentier situé en rive droite vers l’aval de la rivière
Kek-Suu pendant 1,5 à 2 heures de marche, avant d’atteindre la
confluence avec la rivière du glacier Alaudin-Sud. Il nous faut
traverser le torrent impétueux du Kek-Suu pour poursuivre la route
par le versant opposé (la rive gauche). Fort heureusement, à cet
endroit le Kek-Suu s’écoule dans une gorge plus resserrée où se
trouve plus bas un énorme rocher qui réalise un bouchon dans la
vallée et qui permet de traverser facilement en direction de la rive
gauche. S’il n’est pas possible de localiser ce rocher, on peut aussi
poursuivre vers le bas du Kek-Suu sur la même rive droite et à
environ 4 km d’atteindre la confluence de la rivière Karakazyk-Sud
et tenter de trouver un passage. L’empacement du passage est à
environ une heure de marche après l’embouchure de la rivière
Kimisdykty provenant de la crête du Tekelik. Là se trouve un
passage plus étroit et la rivière Kek Suu se trouve être
précipitée et séparée naturellement en trois branches mais avec
un très fort courant.

Puis on continue la descente rive
gauche en direction de l’embouchure du Karakazyk-Sud. Le sentier
longe de vastes terrasses brûlés par le soleil sans aucune
végétation ligneuse. A environ 300 mètres avant la bouche de la
vallée du Karakazyk-Sud se trouve l’embranchement du sentier montant
au Col Karakzyk. Il monte en lacets sur une centaine de mètres de
hauteur. Ensuite, le sentier passe sur la pente à gauche dominant la
vallée du Karakazyk-Sud. Il monte progressivement vers un ancien
arbre de moraines. Là se situe une clairière agréable (vers 3660
m), légèrement en dessous de l’embouchure de la rivière Ullukol
(affluent gauche de la rivière Karakazyk-Sud). Pour la traversée
depuis la cabane GMS Abramova et la montée à la clairière, le
temps de marche est esitimé à 3-4 heures. Dans la prairie envahie
d’herbe tendre, il y a de l’eau propre et c’est une endroit idéal
pour séjourner la nuit et pour un repos bien mérité.

Depuis la descente du glacier Abramova
600m d’altitude ont été perdus, auquel succède 250-300 m de
remontée dans la vallée du Karakazyk-Sud. De l’embouchure de la
rivière Ullukol on continue de monter le long du sentier du fond de
vallée (300 m de dénivelé). Ensuite l’on passe sur la rive droite
puis par une montée très raide pour bientôt accéder sur une vaste
terrasse (100 m de montée). Cette terrasse s’ouvre sur diverses
vallées environnantes (on laisse de coté les prairies vertes à
l’Est). La piste de montagne plus large remonte vers les sources
lointaines de la rivière plus à l’ouest, en direction d’anciennes
moraines. Le col se situe plus loin sur les pentes nord-ouest. Le
sentier sur cette section serpente et épouse les vallonnements du
relief avant de parvenir au col Karakazyk vers 4400 m d’altitude. Du
col Karakazyk la vue est magnifique sur les nombreuses crêtes autour
de la dorsale de l’Alay entourées par d’innombrables pics enneigés
et bastions assombris de roches vives.

La descente du col Karakazyk (1A-1B)
continue d’onduler vers l’ouest en regard à droite du fond en auge
de la haute vallée tributaire du Karakazyk-Nord. Puis, se tournant
vers le sud, la piste se perd dans des talus rocheux abrupts. Ces
derniers se précipitent dans la gorge profonde de la vallée de la
rivière du Karakazyk-Nord. Le vallon du col Karakazyk comporte un
petit glacier. On rejoint en contrebas vers la vallée principale des
tronçons de sentiers longeant une crête morainique à la sortie du
vallon, puis la direction suit le nord en approchant d’un lac de
retenue dans la vallée principale. La rivière Karakazyk-Nord
possède plusieurs branches. Longeant la branche droite se situent
des pelouses vertes et sur les pentes des arbustes de genévriers.
C’est un bon endroit pour le bivouac. Du campement, le village de
Iordan (où l’on peut rejoindre une route carrossable) est à environ
40 km de distance.

Les cols Alaudin et Kumbel sont
également des cols intéressants dans le secteur. Le premier col
Alaudin-Davan (4296-4300 m) relie la partie supérieure de la vallée
du Kek-Suu, à travers la vallée de la rivière Alaudin-Sud (à
environ 7 km de la cabane « GMS Abramova ») à la partie
supérieure de la rivière Ikki-Davan sur le versant Nord de l’Alay,
et également source de grande rivière Ak-Suu. Le second col Kumbel
(environ 3958-4000 m) est situé dans la partie supérieure Ouest de
la vallée de l’Ikki-Davan , dans la continuation de la descente du
col Alaudin-Davan. En remontant à la source Ouest, il permet de
traverser un éperon des Monts Kruk-Say pour rejoindre la rivière
Alaudin qui coule en direction du village de Khaydarken.

Le parcours des gorges de la rivière
Ikki-Davan est très difficile voire impossible, notamment au niveau
de l’embouchure avec la rivière Ak-Suu aujourd’hui car les rives y
sont abruptes et cette partie de la vallée est trop étroite. De ce
fait le col Alaudin-Davan (1B, 4296m) ne peut être utilisé pour
rejoindre avec le village Haydarken, et il faut donc passer par le
col Kumbel (1A, 3958m) où tout au long de l’itinéraire se trouve un
bon chemin.

Revenons à la montée du Col
Alaudin-Davan. A l’embouchure du premier affluent gauche du Kek-Suu,
provenant du glacier de l’Alaudin-Sud, il faut trouver un passage à
travers les roches tourmentées de la vallée du Kek-Suu (voir
description de la descente de l’Abramova). Il s’agit en tout de
parcourir 8-10 km de distance en montant en direction du Col Alaudin
sur un parcours pittoresque. Ici on ne trouve pas de bois de
chauffage. Le sentier sur la droite rejoint vite lors abords du
glacier (en montant), pour se perdre rapidement dans les décombres
des moraines, pour s’enrouler autour des moellons rocheux. Dans cet
amoncellement il faudra parvenir à tracer son chemin. L’approche du
col continue à se dérouler dans les vagues montantes des moraines
latérales du glacier, et l’ultime vague de moraine vient lécher la
selle du col.

Le Col Alaudin forme un grand plateau.
Dans la descente du col vers la gauche, on aperçoit trois glaciers.
Deux d’entre eux sont suspendus présentant des cascades de glace
particulièrement impressionnantes, plongeant par la gravité vers
des abîmes de séracs chaotiques. Les langues de glaciers, apaisées,
fusionnent vers le bas pour donner naissance à l’une des branches
glaciaires les plus importantes donnant naissance à la rivière
Ikki-Davan. Autour des roches altières se loge encore la neige et
les débris glacés. Le glacier du versant nord du col est
particulièrement raide, se brisant en lambeaux rampants entre les
zones d’éboulis et de moraine. Lorsque l’on rejoint les rochers du
bas, il est nécessaire de reconnaître le sentier principal parmi
toutes les ébauches d’itinéraire qui s’offre au marcheur. La
descente se déroule sur la rive droite de la vallée de l’Ikki-Davan
là où peuvent également subvenir de dangereuses chutes de pierres.
Après environ 7-9 km de descente on retrouve des bosquets de
genévriers. C’est un endroit où l’on retrouve du bois sec et un bon
emplacement pour passer la nuit. La campement est situé à 3200 m)
d’altitude et il nous faut remonter en direction de l’Ouest vers le
col Kumbel. Tout d’abord le chemin traverse une basse crête à une
altitude moyenne de 3500 m. Cet éperon divise les deux affluents de
l’Ikki-Davan et le sentier franchit la crête par un petit col autour
de 3250 m. Par la suite le sentier repart à la hausse en direction
du col Kumbel par un versant relativement doux sur un chemin sans
neige et beaucoup plus facile que celui de la montée au col
Alaudin-Davan. La piste est plutôt sèche et recouverte d’une
végétation alpine rare. Avant la passe Kumbel, on trouve des
campement convenable pour la nuit.

La pente est plus raide dans la
descente du col Kumbel. Il sillonne sur d’anciennes moraines et
éboulis qui cache en grande partie l un des glaciers de cirque
source de la rivière Gaumysh-say. Le village de Haydarken se trouve
dans le prolongement aval de la vallée naissante à cette haute
altitude.

Autour du glacier Abramova : col Kongur, Col Leningradtsev, Col de la
« Bosse de neige » (Snezniy Gorb), Col Djylysu (Abramova)

Autour du glacier Abramova et dans la direction de la vallée du
Djylysu à l’Ouest se trouve également le col Kongur (1B, 4650) et
le glacier du même nom. De même le glacier Leningradtsev est dominé
par le col éponyme (1B, 4420). Ces parcours de glaciers donnent
l’occasion de gravir des dômes enneigés et d’atteindre la vallée
du Djylysu (le haut cours faisant partie du complexe glaciaire de
l’Abramova).

Le col Kongur est le col le plus
septentrionale menant à la vallée du Djylysu et c’est aussi le plus
facile (1B), mais le plus haut (4230 m). Ce col situé sur la dorsale
du Haut-Alay est situé en latitude précisément en communication
directe entre les bassins du Hodzha-Achkan et du Kek-Suu.

Les pentes sont raides sur le versant
ouest menant au col et sur le cours d’un affluent secondaire du
Djylysu un petit glacier commence à la fin des zones d’éboulis et
de roches escarpées.Sur le versant Est c’est le plus vaste Glacier
Kongur qui prend naissance dans un plus large bassin pluvial. Le
glacier de cirque donne naissance à un torrent, l’une des sources du
Kek-Suu. Le chemin de montée par le versant Ouest est évident même
si la pente caillouteuse est raide. Avec la persistance de la
lumière, le chemin serpente et l’on peut encore deviner les traces
d’un vieux sentier. Le glacier est rempli de pierres et la rencontre
de quelques névés est possible. Sur la selle du col la neige est
emportée par des vents constants soufflent dans la direction
latitudinale entre les bassins intermontagneux (Hodzha-Achkan et du
Kek-Suu).

Du col surplombe une partie de la
chaîne du Haut-Alay. Vers le nord-ouest trône les sommets de
l’Aylama (5367 m) et du Kichik Aylama (5192 m). Vers l’ouest se
développe la vaste coulée du Hodzha-Achkan. À l’Est se trouve le
glacier Abramova à la jonction des crêtes du Tekelik et du
Haut-Alay.

La descente du col Kongur vers le
glacier Kongur est calme, loger dans son creux, avec une pente
d’inclinaison allant parfois jusqu’à 30°-40° sur certains
passages. L’itinéraire est facilement visible jusqu’à la cabane
« GMS Abramova ». On atteint les champs de moraines et
d’éboulis de la langue terminale, formant comme des vagues de
pierre. Au pied de la pente, dans la partie encore un peu supérieure
de l’arbre glaciaire une vaste moraines côtières relie le glacier
Kongur au glacier Abramova. Sur l’extrémité inférieure gauche du
glacier la langue se déchire en sérac et par la moraine
interglaciaire on rejoint facilement l’Abramova et à pied la cabane
« GMS ».

Le Col Leningradtsev (4250 m,1B) se
trouve sur la crête de la chaîne de l’Alay un peu au sud du col
Djylysu (Abramova,2A,4560) et relie le versant Ouest du complexe
glaciaire entre l’Abramova (Est) et le Glacier Djylysu (Ouest). C’est
un col en neige et la route y est totalement glaciaire (1B-2A).

Pour se rendre au col Lenigradtsev, il
faut quitter la branche principale du glacier Abramova, celle qui
rejoint le plus à l’Ouest le Col Nadejda (4620,2A). Sur la moraine
droite de l’Abramova (en montant) se situe une « poche »
glaciaire supérieur qui se loge au pied de la crête principale du
Haut-Alay. Le cirque montagneux recèle d’importantes masse de glace
et c’est dans sa partie supérieure que ce situe le col
Leningradtsev.

L’itinéraire de remontée partielle du
glacier Abramova se rend immédiatement à l’embouchure de l’affluent
provenant du glacier Leningradtsev.

La montée est devient très rapidement
raide dans une série de névés parvenant à des terrasses glacées
sur la droite (en montant). Poursuivant l’ascension on contourne par
le bord à droite (sens de la montée) toute une série de fissures
dont beaucoup sont fermées, mais parfois larges et profondes. Au
dessus du secteur crevassé on rejoint les pentes sous le col dans
les hauts du cirque puis au col proprement dit.

La vue depuis le col Lenigradtsev vers
l’Est donne sur la chaîne du Tekelik, vers l’Ouest les crêtes
entourant les bassins versant du Djylysu et du Yangi-Davan sont
clairement visibles, ainsi que le col Yllyksu en face plus à l’Ouest
(voir description précédente).

La descente du col se déroule sur un
neige dure voire glacée plutôt raide avec quelques passages jusqu’à
40° d’inclinaison sur une longueur de 300 m. L’itinéraire de
descente est évident et direct. Il suffit de se fixe un point de
repère principal au pied des pentes dominant le glacier Djylysu,
puis au delà vers la vallée de la rivière du même nom en prenant
la direction du Nord. Le glacier Djylysu est parfaitement plat et le
passage de la langue glaciaire terminale et la descente vers la
vallée du Djylysu ne pose pas de problème notable. Par ailleurs est
décrit dans l’ouvrage le parcours du cours moyen du Djylysuu avant
l’embouchure sur le Hodzha-Achkan (descente du col Dvoynoy, remontée
vers la confluence Djylysuu-Hodzha-Achkan).

Le Col de la « Bosse de neige »
(col Snezniy Gorb, 2B, 4580) est un petit col à droite du col
Nadejda. A la descente du col Leningradtsev on peut choisir de
remonter le glacier Djylysu et parvenir à ce col pour rejoindre au
delà le col Nadejda (voir description plus loin), ou bien continuer
sa progression sur les immensités du glacier Abramova. Le col
Snezniy Gorb est situé également sur la dorsale de l’Alay, tout
comme le col Nadejda. Les crêtes proches forment un zigzag.

Le col Snezniy Gorb est plus difficile
à gravir par son versant nord. C’est ce qui lui donne sa cotation
2B, tandis que le versant sud, est plus aisé. Ils arrivent que les
cordées ne parviennent pas à surmonter les difficultés du passage
et nous n’avons guère d’information quant aux conditions
rencontrées. En revanche les témoignages sur le versant sud ne
manque pas. Il est clair que le passage par le nord se présente
comme un mur de glace et de névés.

La selle du col est cornichée
possiblement sur toute sa longueur. La pente à surmonter est d’une
hauteur de 300-350 m, avec un passage à 60° de pente et en moyenne
à 40° d’inclinaison. Les deux côtés du col sont encadrés par des
arêtes sommitales cristallines et bien découpées. Au pied du col
se trouve très probablement une rimaye, mais elle semble souvent
recouverte de neige d’après les rares témoignages. La section la
plus raide de la montée au col est très uniforme.

Le Col Djylysu (aussi appelé le col
Abramova, 4560, 2A) relie le milieu du glacier Djylysu à l’Abramova.
Ce passage à travers la chaîne de l’Alay se situe au nord du col
Leningradtsev et au sud du Col Kongur. La col Djylysu est entouré
par plusieurs sommets à 4600 m. Il est assez simple de s’orienter
sur le glacier Abramova, afin de trouver le chemin vers le col
Djylysu (2A) . Il est situé au dessus de la crête d’un éperon du
vallon Lenigradtsev (4200 m), juste en face de la cabane « GMS
Abramova » dans la haute vallée du Kek-Suu.

De la cabane GMS Abramova, comme pour
le col Leningradtsev, on se rend vers la moraine finale du glacier
affluent et l’entrée du vallon. Sur les dolines pierreuses on
s’élève en direction de l’entrée des pentes glacées sous le col.
On aborde ces dernières par le côté gauche. La pente de glace est
inclinée à 30°-35°. On commence donc la progression sur la
glacier par le côté gauche, puis obliquant vers la droite on
rejoint directement la selle du col Djylysu-Abramova. La partie
supérieure présente par deux fois des ressauts irréguliers.

La dernière montée est brusque de
manière générale et recouverte d’un névé assez dense. La montée
vers le col a lieu presque le plus souvent par le milieu du glacier.
Mais parfois la progression se heurte à une neige profonde et dense.
Il est donc parfois nécessaire d’assurer les passages les plus
raides par la pose de pieux à neige.

La vue du col Djylysu-Abramova vers
l’est est beaucoup plus étendue que celle du col Leningradtsev. De
la selle on domine le lit profondément enfoncé du glacier Djyjysu.

La descente du col Djylysu-Abramova par
le versant ouest de l’Alay mérite d’être décrite. Le glacier
Djylysu forme un large bassin en contrebas. Les 50 premiers mètres
de descente sont formé de roches et d’éboulis assez raide (jusqu’à
40° d’inclinaison). La pentes pierreuses donne accès à des
secteurs de glaces et de névés, qui s’aplatit sur 100-150 m (20°
de pente) toujours dans le cirque menant au col. Puis à nouveau
s’incline une pente plus infléchie augmente vers 30° d’inclinaison,
et après 200-250 mètres de progression vers le bas on rejoint le
pied aplatit de la pente. L’itinéraire de descente continue en
longeant par la droitedes îlôts d’éboulis rocheux, et sur la
gauche une section de glace raide et de névé.

Le glacier Djylysu et les cols Yllyksu Nord et Sud (2A, 4670)

Sur la fin de la descente du col
Djylysu-Abramova on parvient au bas du cirque latéral puis sur le
plat du glacier Djylysu orienté Nord-Sud. Le chemin descendant
ensuite vers le cours moyen du Djylysu est décrit dans l’ouvrage.

Si l’on demeure au plein sud du cirque
du Dlylysuu, juste devant les yeux se trouve une paroi difficile et
raide sur le versant nord du col Snezniy Gorb (voir description
précédente). Sur la gauche se situe les pentes de névés glacés
menant au col Leningradtsev. Si par contre on regarde en direction du
Nord-Est, le long de la crête de l’Alay, on aperçoit les deux
vallons suspendus dont les parties supérieures communiquent avec le
col Kongur et le col Djylysu-Abramova.

Le Col Illiksu (4600 m, Illiksu-Sud
précisément) est situé sur la droite du bassin glaciaire du
Djylysu (en montant) sur la crête séparant les bassins des rivières
Djylysu et Yangi-Davan-Nord. Les pentes menant à la crête sont
assez douces dans un domaine vallonné du glacier variant passage de
glace et de névé. Le chemin vers le col est généralement évident
en neige et glace et finalement en roche. Le col relie les origines
du glacier Djylysu avec celles du glacier Illiksu un des affluent
septentrional du Yangi-Davan. la encore la zone est constituée de
hautes crêtes et de pics aux altitudes proche de 5000 m.

Depuis le corps du glacier Djylysu, le
chemin du col Illiksu-Sud (2A,4670) s’élève de 600-700 m de
dénivelé, mais sans trop de difficultés techniques. Cependant les
pentes aux abords du col sont encore couvertes de glace et de neige,
et peuvent présenter des crevasses profondes et de ponts de neige
instables. Il faut parcourir au mieux et avec précaution cette
montée. Le point de la selle du col Illiksu-Sud est un beau point de
vue vers l’ouest.

A une hauteur de près de 4670 le col
surplombe littéralement la chaîne de l’Alay et l’espace glacé de
la haute vallée du Yangi-Davan. On descend ensuite environ 250
mètres de roches instables des zones de pente d’éboulis autour de
45° d’inclinaison. La descente au miieu de la roche instable réclame
des arrêts fréquents. A chaque fois c’est une pause jusqu’à
l’étape suivante. Après une telle descente dans le mur Ouest sous
la crête on doit rejoindre le glacier, où l’on se rend d’abord à
droite, en évitant une crevasse, pour revenir vers le milieu du
glacier. On se tient ensuite sur les moraines de la rive droite pour
atteindre les bouches d’écoulement de l’eau de fonte. La moraine
glaciaire de droite rejoint normalement la principale moraine du
glacier, mais la connexion des deux moraines n’est pas complète.
Entre elles, se précipite les bédières glaciaires sur les rochers
charriés et dont le passage est malaisé. Il faut alors longer ces
ruisseaux presque jusqu’à la confluence avec le flux principal de la
rivière Yllyksu. De là, on passe sur la rive gauche de la vallée
principal. Plus loin on rejoint la branche glaciaire et l’itinéraire
de montée/descente vers le col Nadejda . Au delà on rejoint
finalement l’embouchure principale de la rivière Yllyksu (affluent
du Yangi-Davan-Nord).

De la vallée de la rivière du Yangi-Davan-Nord vers le col Nadejda
(2A, 4620)

Le col Nadejda (Espoir) est encore un
passage situé sur la crête principale de l’Alay et l’accès au
glacier Abramova. Le col Nadejda (2A,4620) est situé sur les
hauteurs de cirque à l’Est du glacier Yllyksu…

L’embouchure glaciaire de la rivière
Yllyksu est atteinte à partir de la haute vallée du
Yangi-Davan-Nord et de la remontée de l’affluent comme indiqué dans
une description précédente. Parvenu aux abords d’anciennes moraines
du glacier Dzhamankyrchin-Nord, encore bas sur le cours de lYllyksu,
il convient de monter à la droite d’un éperon boisé en direction
du haut cours de la rivière. Ici, on longe le torrent sur la rive
gauche. Au dessus de la zone boisée, on accède à un large replat
morainique, où rugit le torrent principal du glacier
Dzhamankyrchin-Nord, un affluent gauche. On ne peut traverser ce
torrent bouillonnant qu’à l’étiage minimum tôt le matin. Au delà
de l’obstacle en laissant le glacier sur notre arrière droit (en
montant), on rejoint la rive de l’Yllyksu et par un pont de neige on
traverse en rive droite du torrent. On parvient ainsi à une
'ancienne terrasse élevé sur la moraine. En continuant sur les
terrasses supérieures de l’Yllyksu la rivière se déverse en
plusieurs branches. Là il est plus facile de traverser à gué et de
poursuivre la montée en direction glacier et du col Nadejda. A cet
endroit on peut également s’installer confortablement sur une
terrasse plate et spacieuse, à proximité d’une eau claire. Le
lendemain,on traverse facilement la rivière, pour partir sur le
versant gauche et rocheux de la vallée, et parvenir sur le glacier.
Ensuite, tout une série d’obstacles doit être surmontée (la pente
raide de la moraine terminale et la zone de séracs du glacier), afin
de parvenir dans un profond cirque glaciaire. Les séracs peuvent
être contourné par la rive droite en longeant les pentes sous
l’éperon rocheux. Le cirque glaciaire de l’Yllyksu a une surface
très inégale. Le glacier est rompu en son milieu par une énorme
crevasse de forme convexe en forme de « poche » (surnommée
l’entonnoir). On la contourne par la gauche (en montant) au plus près
des rochers. Et sans perdre de la hauteur on rejoint l’extrémité du
cirque sous le col Nadejda. Ici, vers l’est se développe la haute
paroi menant au col Nadejda (300 m de dénivelé). A pied de la pente
sur le glacier, on peut passer la nuit pour gravir le col le
lendemain.

La pente du col Nadejda est en neige et
glace, parsemée de petits affleurements rocheux. On choisit de
progresser au plus près de ces affleurements. La dernière section
de la montée est de difficulté moyenne et longe les falaises
abruptes. La selle du col est large, longue et souvent couverte d’une
neige profonde.

Du col Nadejda (4620, 2A) la crête de
l’Alay clairement visible se développe en direction du Col Sneznyi
Gorb (la bosse de neige). La descente vers le glacier Abramova
traverse une première pente inclinée en neige. L’itinéraire dans
la pente, de gauche à droite passe à proximité du col Sneznyi
Gorb. Sur la droite on rencontre bientôt une rupture de pente
puissante sur le glacier (cascade). Il est nécessaire de descendre
cette section en demeurant sur la gauche. Après 200 m d’un névé
raide on parvient au pied de l’arête principale du Haut-Alay, là où
le glacier Abramova fait un zigzag .A droite se trouve une crête
glacée,permettant de rejoindre le bas de la cascade de glace.

Le long de la dorsale de l’Alay c’est
tout le vaste corps du glacier Abramova qui se développe en aval. En
descendant quelques kilomètres on rejoint la poche de l’affluent
glaciaire sur la gauche. C’est cette dernière qui dans sa partie
supérieure conduit au Col Leningradtsev (1B, 4420 m). En continuant
la descente il faut traverser le glacier vers la droite pour
rejoindre la moraine glaciaire du bord. Au cours de la descente du
col Nadejda, on peut apercevoir les cols Schastlivym (Bonheur) et
50-LET Sovetskoy Vlasti (50 ans du pouvoir soviétique) et leur
itinéraire de montée sur la crête du Tekelik. Pour rejoindre la
cabane « GMS Abramova » il y a un bon chemin sur la moraine à
droite et il faut encore 2 heures pour parvenir à la cabane GMS
Abramova.

La montée aux cols Dzhamankyrchin, Gadayyuly, Bokbash-Nord,
Schastlivym (Bonheur) et 50-LET Sovetskoy Vlasti (50 ans du pouvoir
soviétique)

Dans la partie supérieure de la
rivière Kek-Suu à travers le glacier Abramova on peut également
atteindre par plusieurs passages les vallées des rivières
Katta-Karamyk et Ptovkul et ainsi continuer la descente vers la
grande vallée de l’Alay.

Le col Dzhamankyrchin-Est (2A-2B,4540)
est situé dans le coin Sud-Ouest du glacier Abramova, il permet de
rejoindre la branche orientale du Glacier Dzhamankyrchin, et le
versant sud de la chaîne de l’Alay. Le glacier Dzhamankyrchin permet
également de rejoindre le col Dzhamankyrchin-Nord (Kusnetsovoy, 2B,
4760), à partir duquel on peut descendre vers la vallée de la
rivière Yllyksu. Dans la partie sud du glacier Dzhamankyrchin on
peut rejoindre la vallée de la rivière Ptovkul.

Le col Dzhamankyrchin-Est est situé à
une altitude de 4540 mètres. De la cabane « GMS Abramova »
on se déplaçant par le même côté du glacier que lors de la
montée au col Nadejda. Sur le plat du glacier on traverse de
nombreux secteurs crevassés. Ils sont souvent recouverts de névés
ou de ponts de neige compactée. Tout cela réclame par évidence de
l’attention. Sur le chemin la pente du glacier est à peine
perceptible, sur ce faux plat qui pourrai paraître interminable. Sur
la gauche (en montant) on peut admirer de magnifique séracs, autour
d’un « nunatak » coupant le glacier comme l’étrave d’un
navire de roches noires. Deux parties du glacier s’en trouve ainsi
séparé: à l’est la plus grande et à l’ouest plus petite. On peut
se rendre sur la crête du Nunatak par le cours supérieur de la
partie orientale, en suivant un champ de névés et sans trop
d’effort physique supplémentaire. La hauteur est relativement faible
dans la zone de jonction à l’arrière du nunatak. L’ambiance y est
froide sous les les pentes raides revêtus d’un solide manteau de
glace. Combiné aux vents fort à proximité des cols, cela fait de
cet endroit un des plus froid sur le glacier Abramova. Dans le coin
sud-ouest derrière le nunatak, le col peut se deviner par une baisse
sensible sur la crête. On y accède par une pente de neige raide. Le
col Dzhamankyrchin-Est lui-même se trouve dans un coin à droite (en
montant), et n’est visible qu’à mi-chemin de la montée.

La montée finale commence en
traversant la pente à 45° à travers un réseau de rimayes et
d’affleurements rocheux. On contourne les ressauts rocheux, pour
enfin remonter le névé sous l’échancrure de la crête. Le point de
repère du col se trouve être la faille de plus faible hauteur sur
la crête. Elle forme une fente étroite. La partie finale de la
montée nous mène à un petit couloir rocheux dont les pentes varie
entre 45° et 75° sur quelques ressauts. Le couloir est recouvert de
moyennes et grandes pierres. la montée depuis la cabane GMS Abramova
prend en tout 6 heures.

Au col Dzhamankyrchin-Est (2A-2B, 4540)
la visibilité est très limitée. Certes l’endroit est plat sur la
passe, mais c’est avec beaucoup de difficulté que l’on pourrait
placer deux tentes, autant dire impossible. Il n’y a pas d’eau, mais
il y a de la neige que l’on peut faire fondre. La montée se trouve
en territoire kirghize, le col est situé sur la frontière avec le
Tadjikistan.

La descente du col Dzhamankyrchin-Est
coté tadjike se déroule à la frontière entre le glacier
Dzhamankyrchin et les roches à droite (en descendant). Ensuite on se
rend au milieu du glacier où la pente est faible, puis l’on tourne à
droite vers un champs de névés. L’itinéraire de descente est plus
facile qu’à la montée. Ici le glacier Dzhamankyrchin est beau et
puissant. Toute sa surface est parsemée de petits et grands creux de
tous les diamètres allant de quelques mètres à plusieurs centaines
de mètres. Une cascade de glace se développe sur bord droit de la
branche orientale. Il n’y a pas vraiment de passages difficiles
jusqu’à la fin du glacier. Par contre la suite de la descente sur
5-6 km réclame autrement plus d’effort et d’attention pour descendre
dans la vallée où coule la rivière glaciaire. Tout au long du
parcours, il n’y a aucun sentier. Les pentes d’éboulis sont raides
et fracturées. Les rives du torrent sont jonchés de bois flottés
formant des enchevêtrements avec les roches éboulées. Le bord des
rives est rempli de bosquets impénétrables de genévriers, ce qui
rend le parcours des gorges presque impraticable, à tout le moins
hostile. Il faut donc choisir au mieux son parcours sur la rive
droite du torrent, tantôt près de l’eau, tantôt remontant plus
haut sur les bords, en fonction de la situation.

On parvient enfin aux dernières pentes
avant la vallée de l’affluent gauche du Loysu et sa confluence
bientôt avec le Dzhamankyrchin. De la confluence les deux rivières
prennent le nom du Ptovkul. A l’ouverture de la vallée Loysu
(Chadloysu), une estrade s’est formée dans le triangle des trois
rivières. Là sont situées le campement de bergers kirghizes
nomades. L’emplacement est très commode, avec le bétail aux
pâturages mais suffisamment de place pour tout le monde. En aval on
retrouve dès lors un long chemin de transhumance qui se poursuit le
long des gorges du Ptovkul sur la rive gauche.

Comme la rivière est large et les eaux
abondantes, on ne peut la traverser qu’à cheval. C’est un endroit
fort agréable où les habitants seront heureux de vous aider et de
vous accueillir ou tout simplement de vous saluer le long du sentier.

Ensuite, on peut descendre plus
facilement la vallée. La vallée devient large et les pentes
abruptes sont plus éloignées. L’altitude à la confluence est
d’environ 3000 mètres. Sur la droite, on aperçoit une belle
cascade. Les pentes s’éloignent et la vallée s’évase encore plus
en une large prairie vraiment «céleste» du Haut-Alay. Ce lieu est
appelé le « trou de Kyrchin ». La rivière est divisée en
plusieurs branches. Et de nombreux ruisseaux ont une eau
exceptionnellement claire, sur les bords de la vallée et parmi les
pierriers. Certaines branches sont suffisamment larges pour être de
la taille de petites rivières. L’abondance de l’eau en ces lieux
rend la végétation luxuriante dans la plaine inondable et d’un vert
clair rayonnant. Toutes les sentes sont couvertes d’une herbe
épaisse, avec beaucoup de fleurs et quelques bosquets rabougris
d’arbres et arbustes typiquement asiatiques. On peut choisir un
endroit plus sec, monter ici le camp, et si possible rester une
journée pour se reposer. Du col Dzhamankyrchin-Est au campement, il
y a 1,5 jours de marche.

La marche se poursuit en descendant la
rivière Ptovkul sur un large chemin. Toutefois, pour sortir du « Trou
de Kyrchin » le passage est plus difficile. En effet le plateau
de Kyrchin est bloqué en aval par un promontoire supérieur sur le
passage, où les eaux s’engouffre en le contournant. Il faut alors
tenter de se frayer un chemin le long de la rivière et suivre une
sente en rive gauche qui monte ensuite sur le côté d’un haut éperon
qui verrouille l’accès à la vallée du Kuturgansu. Après avoir
traversé cet éperon, la piste tourne vers le bas de la rivière (le
Kuturgansu), et rejoint normalement un solide pont en bois par lequel
on peut traverser sur la rive droite du Kuturgansu. La zone de
montagne est plus forestière et dans le coin quelques yourtes de
kirghizes se sont installées. L’endroit forme un camp large de trois
douzaines de yourtes. Le long de la rivière Ptovkul sous les arbres,
les habitants des basses vallées et des plus grandes villes du
Tadjikistan viennent se reposer. Le sentier passe devant une autre
cabane GMS. Plus bas dans le premier village de la route carrossable,
on peut louer un taxi et parvenir à Jirgatal dans la vallée tadjike
de l’Alay. Le chemin à partir du plateau de Kyrchin prend 1,5 jours
pour rejoindre Jirgatal au Tadjikistan.

Dans la partie orientale du glacier
Abramova et de la rivière Ptovkul, on peut également atteindre le
col Gadayyuly (2A, 4380) situé dans la basse élévation de la crête
ceinturant l’Abramova, à l’ouest il y a de très beaux sommets du
Haut-Alay notamment le Sarnigmi (ou Sarnizmi) à 4685 m d’altitude.

De la cabane GMS « Abramova »
on remonte le long de la rive droite du glacier Abramova directement
au sud. On parvient dans la branche dominée par la large selle du
col Bokbash-Nord (2A, 4380). Avant d’arriver au col Bokbash-Nord,
alors que l’on s’élève à peine sur le plateau oriental du glacier,
on bifurque vers l’ouest, en direction du pic Sarnigmi. On pénètre
dans une branche isolée en regard de la cabane GMS Abramova par les
bords rocheux du nunatak. Ce lieux s’appelle «Firn» et possède une
singulière façon de combiner la neige et la glace. La nature nous
offre une belle image d’une place ronde et uniforme du plateau à une
altitude de 4400 m. Le plateau n’est bordé au sud et à l’est que
par de faibles élévations qui ne cachent rien des splendeurs
lointaines de l’Alay et du Tekelik. A l’ouest et au nord rien n’est
également caché de ce long étirement de pics, des crêtes et de
cols au delà de l’horizon. La sensation d’espace immense que cela
peut nous procurer est vraiment inhabituelle ici. L’impression est
encore amplifiée par une journée ensoleillée, où flottent des
​​cumulus bourgeonnant sur les sommets. Sans aucun doute, c’est
un des endroits où la nature vous offre une pause contemplative sans
égale.

Le plateau du « Firn » est un
lieu propice aux observations scientifiques des glaciologues (à
l’époque de l’Union Soviétique). On peut rendre visites aux
courageux scientifiques pour se renseigner sur leur travail (noter
l’emphase typique de l’époque soviétique, mais par ailleurs assez
peu présente dans l’ouvrage). Au delà du plateau, au sommet de
l’épaule du Pic Sarnigmi, le col est situé dans la deuxième plus
basse ligne de la crête, le col Gadayyuly (1B-2A, 4380 m) possède
un petit rocher noir en son centre. Seulement 50 m névé nous sépare
du col Gadayyuly. Une autre curiosité de l’endroit est parfaitement
visible de loin sur un petit rocher noir. Il s’agit d’une sculpture
naturelle et étonnante sous la forme d’une main pointant l’index
vers le ciel (on l’appella alors « le doigt pointé »).

La vue depuis le col vers le nord-est
est la même que sur le plateau y parvenant. Vers le sud-ouest on
aperçoit les pentes du glacier Gadayyuly, tomber des crêtes
environnantes, et derrière elles les hautes cimes du Pamir. On
descend du col par un couloir à la droite du « doigt pointé ».
Le début est en neige puis se transforme en éboulis. Ce couloir
mène à un petit lac dans un creux glaciaire, qui l’on contourne par
la gauche. Une courte descente mène alors au glacier Gadayyuly.
Lorsque des hauteurs du glacier Gadayyuly on porte le regard sur les
crêtes et les sommets en arrière qui bordent le sud du glacier
Abramova, leur aspects est bien différents. Ils sont dépourvus de
neige, sec en roche détruite. Dans ces conditions, il est bien
difficile d’identifier le magnifique Sarnigmi sur ce versant. Il se
compose d’un mur lisse de pierres sèches, sans une once de neige.

Le glacier Gadayyuly est généralement
peu tourmenté et relativement petit. Les crevasses sont souvent
fermées mais avec quelques fissures bien ouvertes et facilement
visibles. Après avoir descendu le glacier on longe la rivière
appelée Keleysu (un affluent du Loysu) den direction du sud en
traversant de vieilles dolines morainiques. Après 6 km de descente
le Keleysu fusionne à une altitude de 3250 m ses eaux avec celles du
Loysu venant du sud. La rivière se tourne en même temps vers
l’ouest dans une assez large vallée verdoyante. Elle prend encore un
affluent venant du sud le long de la piste de descente praticable à
cheval. La rivière prend alors le nom de Chadloysu. Après 6 km
supplémentaire en aval la rivière parvient à la confluence déjà
décrite auparavant ente le Chadloysu et le Dzhamankyrchinom à 3200
m). Ensuite, il suffit de descendre la piste du bétail ainsi qu’il a
été décrit lors de descente du col Dzhamankyrchin (Est). La route
depuis la cabane GMS Abramava prend 2 jours en tout.

Le Col Bokbash-Nord (1B-2A, 4380) relie
la source Ouest de la rivière Katta-Karamyk avec la partie orientale
du glacier Abramova. Ce col permet de traverser une des crêtes de
l’Alay en restant entièrement sur le territoire kirghize. La rivière
Katta-Karamyk se jette dans la rivière de la vallée de l’Alay
portant ici le nom de Kyzyl-Suu. La confluence se situe au village
d’Ulug-Karamyk qui permet de rejoindre ensuite Karateiga (Kara-Teyit)
et Daraut-Korgon soit par voiture ou engin agricole des kolkhozes du
secteur (époque de l’Union Soviétique). Le trafic est relativement
fréquent. Il est facile en effet de planifier un randonnée alpine
dont le point de départ se situerai dans cette vallée du
Katta-Karamyk, et dont le sentier longe essentiellement sa rive
gauche. Pendant près de 12-14 km au delà de Karateiga le versant
droit de la vallée (en montant) offre un prolongement bien ouvert.
Au fond de la vallée rugissent les eaux du Bokbash-Nord. A son
embouchure avec le Katta-Karamyk, il existe un pont par lequel on
peut passer sur la rive droite de la rivière Bokbash-Nord (sur la
carte il semble s’agir du Kuturgan).

Après avoir pris pied dans la vallée
du Bokbash-Nord, on grimpe le sentier qui longe la rivière. Sur le
chemin on trouve de bon emplacement pour établir le camp de nuit,
avec une abondance de gros troncs secs pour le feu. La vallée
parvient bien en amont à un angle droit où le regard bute sur les
falaises. Plusieurs affluents y viennent se jeter également. On doit
donc brusquement tourner vers l’ouest et remonter une pente raide et
herbeuse parsemée de pistes de bétail. Après 2 km, le sentier
rejoint un petit cirque assez commode pour y passer la nuit.

Du cirque on emprunte les serpentins
des sentiers montant. Parfois, ces sentiers se perdent parmi les
rochers, mais il y a de nombreux cairns placés par les voyageurs
pour indiquer le bon chemin (le récit est à l’époque de la fin des
années 70, il y a fort à parier que ces repères n’existent plus
dorénavant avec le peu de fréquentation actuelle). La direction
principale du sentier est vers le Nord-Ouest. Le col Bokbash-Nord
(1B-2A, 4380) peut être aperçu au Nord-Nord-Ouest dans une passe
arrondie vers la droite de l’épaule du Pic Sarnigmi (dans le sens de
la montée). L’accès au col traverse sur une courte distance (2 km)
le Glacier Bokbash-Nord. Ce dernier est relativement ramassé et
couvert de grosses pierres sur la langue terminale. La progression
évite autant que faire se peut le corps du glacier et il faut être
prudent pour ne pas traverser les couches de neige molle du bord afin
d’éviter de tomber dans une des crevasses profondes ou les bédières
aux eaux tumultueuses. Sur le glacier il y a beaucoup de crevasses.

Du glacier on possède une bonne vision
de l’itinéraire vers le col à quelques centaines de mètres de
distance. On repère facilement la dernière ligne de neige. La pente
de neige à la montée vers le col est inclinée à 35°, et sur la
gauche (en montant) il y a un Nunatak caractéristique. Cela prend
2,5 à 3,5 heures de montée à partir du glacier.

Par beau temps la vue du col vers le
sud est magnifique sur la grande chaîne du Pamir. Au nord du col se
prolonge sur 13 km la masse blanche et mouvante du glacier Abramova
et il reste encore environ 8 à 10 km sur la langue principale pour
rejoindre la cabane « GMS Abramova » à une altitude de 3750
mètres. Cette cabane est souvent fréquentée par des glaciologues
locaux pour la nuit. Elle est idéalement placée pour réaliser des
excursions radiales vers les différents cols des montagnes
environnantes sur la crête de l’Alay et ses éperons latéraux comme
le Tekelik. Quelques uns de ces cols sont décrits dans l’ouvrage.

La descente du col Bokbash-Nord se
déroule sur le plat du glacier Abramova. Le premier 2 à 3 km de
marche sont essentiellement en névés. Au loin sur la gauche (en
descendant) on peut voit la terrasse glaciaire appelée «Firn». On
se tient à la droite du glacier Abramova , où il n’y a pas trop de
crevasses pour rejoindre la « GMS Abramova ». Du col
Bokbash-Nord il faut entre 3 et 3,5 heures de descente.

Pour rejoindre le col Shastliniy (4700
m, 2B, 3A, 4470 sur la carte) un des points de départ est également
situé dans la vallée de la rivière Katta-Karamyk. Le col est situé
pratiquement à la naissance de la crête du Tekelik à partir du
bassin du glacier Abramova. La crête du Tekelik se développe vers
l’Est. Le col Shastliniy est d’ailleurs clairement visible à la
descente du col Nadejda (voir précédente description du col
Nadejda). La pente forme un mur de neige raide au sud du sommet côté
4830 m. L’ascension de ce col est d’un grand intérêt purement
sportif.

En partant de la cabane « GMS
Abramova » on prend la même direction que celles des cols
Gadayyuly et Bokbash-Nord. Après avoir franchi la cascade de glace
sur le glacier, on tourne à angle droit vers la gauche (dans le sens
de la montée) et l’on commence à passer de terrasse en terrasse
pour gagner progressivement en altitude en direction d’un large
couloir à 1 km de distance. En haut de ce couloir se situe le col
Shastliniy, le passage convoité à travers la crête. La montée est
très raide et la pente est en général en neige. Ce versant du col
Shastliniy forme un très large couloir avec des rochers sur les
bords et un grand îlot rocheux sur la gauche de l’itinéraire de
montée. Attention du rognon rocheux il y a parfois des chutes de
pierres. De même des petites pierres volent principalement de la
droite (en montant) par le talus rocheux. En montant la pente (45°)
en zigzag (en évitant de passer sous l’îlot de roches), on peut
contourner ce dernier et revenir dans l’axe principal de la montée.
Au-dessus de l’îtot la pente rocheuse se redresse nettement à 55°.
Sous la neige la glace est vite apparente et la montée nécessite
une bonne assurance (crochets, broches à glace, corde d’assurance).

Aux abord de la crête rocheuse, la
glace est partiellement fracturée. Depuis le départ sur la moraine
et la cabane GMS Abramova jusqu’au franchissement du col, il faut 6
heures de montée. De la selle du Shastliniy, les cols
Dzhamankyrchin-Est et Nadejda sont clairement visibles. Un magnifique
panorama de de chaînes de montagnes nimbées de neige s’offre à
nous, et à leurs pieds, le vaste plateau glaciaire de l’Abramova.

La descente du col Shastliniy est
également raide (40-50°). Elle est d’abord recouverte de glace,
puis de névés striés par des lignes de petits pénitents entre 20
à 50 cm de hauteur. Dans ce secteur il vaut mieux retirer son sacs à
dos pour le faire descendre à la corde entre les divers relais
d’assurance. À la fin la pente rejoint progressivement le plateau
lisse d’un petit cirque glaciaire en versant sud. Ce dernier est
rapidement rompu en se précipitant dans la vallée du Katta-Karamyk
avec près de 200 mètres de falaises et de séracs de glace. Sur le
plateau la chaîne du Pamir est particulièrement visible. Aucun
rocher ne vient limiter le champ de vision à droite (sens de la
descente) et le sommet de la pyramide tronquée du Pic communisme se
détache clairement. Le chemin de la descente pour contourner les
séracs sous le plateau se situe dans le coin gauche à la fin d’une
moraine latérale. L’itinéraire suit la frontière entre la glace et
les pentes rocheuses là où le ruisseau a percé un fil étroit dans
la glace et s’y faufile parmi les rochers. Ensuite, on revient sur la
pente presque sans fissures de la langue terminale du petit glacier.
Les pentes environnantes sont striées par de nombreux glissements de
terrain. Ils viennent des deux côtés de la vallée et des
éboulements et charriages du glacier. On longe le bord gauche du
glacier, sur la frontière d’éboulis, là où coule la rivière
glaciaire. et l’on rejoint ansi la fin du glacier. Au delà, on peut
longer tantôt la rive droite ou gauche de la rivière. Le vallon se
rétrécit progressivement et enveloppe de ses pentes la rivière
pour former la tête d’une gorge que l’on peut contourner par les
pentes latérales. Ensuite, on rejoint des pentes herbeuses, où l’on
peut voir batifoler beaucoup de marmottes. La prairie est quadrillée
par leurs terriers. La descente continue par une courte pente plus
abrupte, qui laissent place rapidement aux pistes de bétail là où
le sentier rejoint l’embouchure du torrent avec le Katta-Karamyk. Au
pied du vallon c’est un lieu de pâturage avec de nombreux bovins et
moutons qui y broutent paisiblement. Il y a le campement de yourte
des éleveurs. Le chemin depuis la GMS Abramova nécessite 1,5 jours
en tout.

Le Col 50-LET Sov. Vlasti (« Les 50
ans du Pouvoir Soviétique ») relie un des cirques supérieures
orientales de l’Abramova avec les sources du Katta-Karamyk (sur la
carte ce doit être l’un des cirques donnant soit sur le col
Panorammiy, 1B-2A,4540m, soit sur le col Razvedka ,2B,4500, mais le
col n’est pas indiqué en tant que tel sur les cartes consultées
pour la traduction de l’ouvrage. Il peut tout aussi bien s’agir du
col Razvedka dont la cotation est identique et dont la position
géographique dans un alignement avec le col Nadejda est claire, tout
autant que le col Panorammiy dont une expédition de 2009 souligne la
similarité). Le Col 50-LET Sovestkoy Vlasti (2B) se situe sur la
crête rocheuse du Tekelik au nord du col Shastliniy et pratiquement
directement dans une ligne qui fait face au col Nadejda dans le
massif du Haut-Alay. De la cabane GMS Abramova, l’itinéraire de
montée vers le col commence par la montée dans un vallon suspendu
en forme de bol, où se trouve le départ du glacier. Dans la cuvette
part deux vallons, il faut alors emprunter celui le plus à l’Est.

Immédiatement sur le front de la
moraine droite du glacier Abramova, il faut se rendre vers l’amorce
du vallon et du glacier suspendus. Il est préférable de monter dans
ce vallon par la moraine centrale, puis obliquer par une pente raide
sur le côté droit (en montant), vers le passage menant au cirque
avant le col. Du cirque l’itinéraire de montée est clairement
visible avec en point de mire l’ovale supérieur et la selle du col
sur la crête. Le passage du col sur la crête est celui le plus bas.
Il est en apparence le plus simple à atteindre à la montée par le
versant Abramova, situé le plus à l’est du vallon. Toutefois, le
versant opposé à la descente est beaucoup plus raide et difficile
avec la traversée et la descente de secteurs rocheux raides. Il est
alors difficile d’y naviguer avec des sacs à dos lourds. Cependant
cela est possible à l’aide de corde d’assurance. (Interprétation de
la traduction: le passage le plus simple en apparence est le col
Panorammiy dont la descente est partiellement rocheuse versant
opposé). La première pente est raide (jusqu’à 60°) en rocher
compact de difficulté moyenne, puis vient la glace et la neige pour
atteindre le corps du glacier.

Le col 50-Let Sovetskoy Vlasti est
situé sur la gauche (en montant), au delà de gendarmes sur la
crête, dans un passage plus discret qui m^ène à un collet à 4600
m, c’est le passage souhaité. Le col est étroit et rocailleux et
étroite. Et La descente est essentiellement en neige dans un large
couloir avec possiblement quelques passages glacés selon les
conditions. Du col au corps du glacier il y a environ 350 m avec une
pente allant jusqu’à 45° au début et puis 30° à la base. Il est
possible de rencontrer une rimaye ouverte à la rupture de la pente.
Dans ce cas on la franchit à l’aide de corde d’assurance.

Le glacier oriental du versant Sud est
la source principale de la rivière Katta-Karamyk. Il est assez vaste
et encadré par les hautes crêtes du Tekelik. Niché ainsi et
protégé dans l’écrin des montagnes, il comporte souvent une
épaisse couche de névé. Les crêtes orientales du glacier
conduisent aux sources relativement inexplorées de la rivière
Tekelik, jusqu’à présent. Le passage vers le bassin du Tekelik est
possible.

La descente sur le glacier suit le bord
droit du glacier, rester à droite. Un peu en retrait du glacier sur
la gauche il y a de bons emplacements de campement où la verdure est
abondante. L’endroit y est confortable pour dormir. Ensuite on entre
entre dans la gorge plus resserrée de la langue glaciaire terminale.
Il faut alors se tenir dans une « poche » latérale à gauche
entre la pente rocheuse et celle du glacier. La glace se termine
abruptement, sans aucun signe d’amorce de moraine. Là commence
plusieurs sentes descendante dans l’alpage. A droite se situe un
canyon rocheux profond où se précipite la rivière Katta-Karamyk
(source de l’Est), et le côté gauche du glacier (en descendant)
comporte une voie alternative de descente (Voir ci-après).

La variante proposée à gauche
traverse un vaste terrain vallonné, recouvert d’herbes abondantes.
On peut traverser la rivière avant l’embouchure en sortie du canyon
en direction de la rive droite, puis ainsi jusqu’à la confluence
avec la rivière Bokbash-Nord. On peut ensuite descendre par des
dolines pentues en bord de vallée sur 1-2 km pour rejoindre les
traditionnelles zones d’hivernage et de campement des bergers
kirghizes. A l’embouchure le sentier est sur la rive gauche, celle
menant au glacier Bokbash-Nord et qu’il nous faut traverser. Si l’on
ne peut pas passer à gué ou tout autre moyen vers la rive droite,
on peut demander à des bergers installés sur la rive gauche la
traversée à cheval. Pour la passage à gué, la rivière qui coule
est ici un obstacle très sérieux. Il faut se rendre compte qu’elle
provient de la fusion de presque toutes les sources du Katta-Karamyk.
Au delà la rivière s’écoule plus tranquillement dans une large
plaine inondable, où se situe un bon chemin menant quelques
kilomètres en aval vers une piste qui à certains moments a même
des allures carrossables. Cet itinéraire depuis la cabane « GMS
Abramova » vers le versant sud prend en tout 1,5 jours.

De la vallée de la rivière Chadloysu vers les gorges de la rivière
Katta-Karamyk au Sud en passant par le col Bokbash-Sud

Le lieu ou la région désigné par le
« Chadloysu » est situé au Tadjikistan, au delà du versant
sud-est des Monts Kutarubka (montagnes qui séparent au Tadjikistan
les bassins versants des rivières Ptovkul au Sud et Yangi-Davan-Sud
au Nord), au nord-est du col Tyuyadzhayloo (1B, 4060, au sud-Ouest
des Monts Kutarubka). La région du Chadloysu est en altitude, une
région de crêtes tantôt rocheuses, tantôt enneigées, de pics
acérés et également d’alpages agréables. Elle comprend la gorge
de la rivière du même nom (également dénommé Loysu). La rivière
Chadloysu provient du glacier du même nom, situé dans un cirque
entre deux pic indiqués à 4500 m d’altitude (vallée au sud dominée
par le Pic Shumkar à 4687 m, et le col Bokbash-Sud, 1B, 3747 m). Les
monts Kutarubka divisent donc les vallées de trois puissantes
rivières: le Yangi-Davan-Sud, l’Agayurma et le Ptovkul. Et de non
moins vastes glaciers alimentent la rivière Chadloysu à travers des
couloirs rocheux encaissés qui s’élèvent vers les marches de
l’Abramova. Que l’on soit au Nord-Est comme au Sud-Ouest les cirques
glaciaires sont important et comme nous l’avons déjà évoqué les
glaciers Djamankyrchin et Gadayuly alimentent la rivière. Du fait de
cette position centrale de la région et des hautes crêtes et
bassins glaciaires l’entourant, on peut légitimement supposer que
dans les parties supérieures, les crêtes recèlent des ascensions
et des passages particulièrement intéressants. L’intérêt est tout
autant technique, physique et mentale, avec toute l’émotion des
explorations alpines nouvelles.

Le Chadloysu est une petite rivière
mais elle est particulièrement turbulente. A la confluence du
Dzhamankyrchin (provenant du Nord) et du Loysu (de l’Est), la rivière
porte désormais le nom de Chadloysu. Plus en aval elle donne
naissance au Ptovkul lorsque ses eaux s’alimentent du Kuturgansu. Le
Ptovkul se précipite ensuite vers le sud-ouest et Jirgatal à son
embouchure. En remontant le cours du Chadloysu vers le Nord on peut
également rejoindre le glacier de l’Abramova ainsi que la dorsale du
Haut-Alay.

Dans la partie supérieure de la vallée
du Chadloysu, les forêts tapissent les pentes et le pied des épérons
Sud du Massif de l’Alay. C’est ainsi que sur de hautes terrasses et
les vaste étendues alluviales les arbres alpins et les bosquets de
genévriers s’épanouissent. Partons de l’embouchure du Djamankyrchyn
(au Nord) et du Loysu à l’Est. Après 3 à 3,5 heures de montée sur
le cours du Loysu on atteint la confluence du Loysu (au Sud) et du
Keleysu (au Nord). Ce dernier prend sa source principale sur le
glacier Gadayyuly. En début de saison à 100 mètres à l’embouchure
du Keleysu, il y a un pont de neige qui permet de rejoindre la rive
droite du Loysu et les pentes en terrasses remplies de bosquets de
genévrier en direction du Sud. On peut ainsi rejoindre le début des
gorges du Loysu un kilomètre plus loin au sud. Le canyon est donc
orienté du nord au sud. Si l’on remonte pendant 3 ou 4 heures de
marche vers le sud, on peut presque atteindre la crête de l’éperon
latéral qui sépare les bassins versant du Ptovkul et du
Katta-Karamyk. Mais le col Bokbash-Sud (3800 m) est situé un peu
avant d’atteindre la vallée supérieure au pied du Pic Shumkar (4626
m) dans une zone assez plate. Au sud la crête forme un éperon en
zigzag, où se trouve également un chemin d’accès vers le col
Duvana (1A, 4046 m) aux sources même de la rivière Loysu. Ce col
conduit là aussi à de superbes montagnes près du village de Duvana
sur le rive droite de la vallée de la rivière Kyzyl-Suu (Alay).

Le col Bokbash-Sud (1B, 3747 m) se
situe aux confins des sources de la rivière Uzun, qui se jette dans
la source du Bokbash-Sud lui même affluent du Katta-Karamyk. Une
fois le col passé, on rejoint le versant du Katta-Karamyk et de ses
divers affluents. Le col est la frontière entre le Tadjikistan et le
Kirghizstan. A l’embouchure du Bokbash (2700 m) avec le Katta-Karamyk
il faut atteindre la rive gauche et remonter légèrement sur une
croupe verte et spacieuse pour rejoindre un pont (probablement celui
enjambant le Kuturgan) qui permet de demeurer sur le versant gauche
de la vallée. De là le sentier descend la vallée entrecoupée de
nombreux affluents de droite et de gauche, sortant des hauts murs des
montagnes environnantes. On rejoint une piste carrossable à voie
unique descendant en direction du village d’Ulug-Karamyk, où la
rivière Katta-Karamyk se jette dans le Kyzyl-Suu dans la vallée de
l’Alay. Au village d’Ulug-Karamyk (2243 m) on retrouve l’animation
pastorale des villages kirghizes. On se réjouit à la vue des prés
de fauche, des champs de pommes de terre et en été du brouhaha du
tracteur en chemin vers les travaux agricoles. A Ulug-Karamyk vous
pourrez certainement héler un camions pour descendre à
Daraut-Korgon.

Entre Ulug-Karamyk et Daraut-Korgon il
y a 46 km de distance en remontant partiellement le Kyzyl-Suu. Mais
si l’on continue à descendre la rivière Kyzyl-Suu vers l’ouest, on
emprunte une jolie route de campagne vers la frontière tadjike. Au
passage on atteint le lieu dit Karauldybe à 2800 m où la rivière
Kyzyl-Suu s’engouffre dans un entonnoir également appellé ici le
Dzhilgiraga. A 20 kilomètres de distance du village d’Ulug-Karamyk,
on rejoint l’embouchure du Kichik Karamyk. En outre sur les 37 km de
distance suivante on traverse les villages d’Achikalma, Duvana
(évoqué pour le col du même nom précédemment), Koshat et
finalement Jirgatal. Cependant, tout le long du chemin entre Duvana
et Djirgatal il n’y a pas beaucoup d’opportunité d’explorations
faciles et fructueuses. En effet entre le bassin du Katta-Karamyk en
amont de Koshat et la rivière Kyzyl-Suu, tous les versants
montagneux sont parcourus par des gorges profondes et souvent
infranchissables entre au Nord le massif de l’Alay et au sud le
piémont du Pamir Trans-Alayen encore plus fracturé. La meilleur
façon d’envisager ce parcours dans la vallée du Kyzyl-Suu est de
l’inclure par exemple dans une grande boucle, comportant Jirgatal au
Tadjikistan comme départ ou point d’étape. Ces lieux ont vraiment
un énorme intérêt pour l’exploration comportant de nombreux
croisements de routes montagneuses absolument inconnues (très
certainement encore valable de nos jours en 2017).

Мои поздравления!