Alpinisme & anarchisme

Aux éditions Nada

nada éditions (nada-editions.fr)

Né au XIXe siècle au sein de la haute société britannique, l’alpinisme n’est pas resté l’apanage des dominants. L’idée de gravir les sommets a aussi fait son chemin parmi les exploités, à la faveur des congés payés.

Mais la montagne ne se réduit pas à un terrain de jeu, c’est aussi un refuge pour les opprimés, un lieu de passage clandestin, un terrain d’expression privilégié pour les luttes ; un environnement qui peut sembler hostile, et qui impose que ceux qui s’y aventurent s’entraident.

Dans cet essai, Guillaume Goutte, militant CGT, anarchiste et féru de montagne, analyse les liens entre alpinisme et anarchisme et met en lumière un espace où la solidarité et la liberté forment un socle de valeurs communes.

Suivi de L’Alpinisme (1925) d’Isaac Puente.

10,00€

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Goutte aux éditions nada … On a du mal à voir :slight_smile:

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Ouais, on n’y voit goutte.

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Une vision historique de l’alpinisme au prisme des valeurs de la cordée, avec, en fin d’ouvrage, une intéressante « charte du Club Alpin Libertaire »…

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Merci pour le lien!

Ca fait longtemps que je rêvais à une histoire populaire de l’alpinisme - toujours interpellé par le décalage entre les récits des exploits individuels (presque exclusivement de grands bourgeois) et les vieilles photos parfois visibles en refuge qui indiquent une pratique beaucoup plus large dès le debut du XXe siècle, voire plus tot (je me souviens de photos prises dans la region de la Bernina par exemple avec plusieurs cordées visibles). Ou par la lecture des topos de certaines regions « secondaires » où des itinéraires engagés ont été ouverts très tôt par des « inconnus » (par example les alpes glaronnaises, je me souviens d’un itinéraire en V ouvert dans les années 20, alors que le sesto grado était encore confiné aux Dolomites si j’ai bien compris, donc le V ne devait pas etre un terrain de jeu très courant)…

Bref, hâte de lire ça!

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Relier alpinisme et anarchisme, faut quand même y aller un peu fort. Au départ, l’alpinisme fut incontestablement élitiste et le pré carré de l’intelligentia anglaise puis française. En creusant bien, on peut trouver qq brillantes exceptions, par exemple Whymper n’était après tout qu’un artisan graveur. L’alpinisme n’a commencé à se démocratiser qu’à la fin de la première guerre mondiale. Avant « ceux qui ne sont rien » avaient d’autres chats à fouetter. Quant au rapport avec l’anarchisme…

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Le sujet « Politique et alpinisme » a été fusionné avec un autre déjà ouvert sur le même sujet.

Je suis d’accord, néanmoins je comprends que les pratiquants de tel où tel activité s’énervent quand ils s’entendent que ladite activité « n’est que pour les bourgeois », car ce qui est considéré comme bourgeois c’est souvent un peu aléatoire. Par example, aller écouter un concert de musique classique, c’est bourgeois, mais aller au match de foot, c’est prolétaire, alors que le billets de foot coutent aussi cher voire plus cher que les billets pour le concert (au moins au Royaume-Uni).

Répéter sans réfléchir des clichés comme « l’alpinisme, c’est pour les riches » c’est aussi décourager des gens qui sont par riche de venir découvrir la montagne, même si ce n’est pas l’intention. Ça vaut aussi pour la musique classique, le tennis, etc.

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Tout à fait. Whymper était par ailleurs dans l’entreprise prospère de son père, pas un prolo non plus. De toute façon il n’y a guère de mystère, pour vadrouiller comme ça aux 4 coins du monde, fallait pas être prolo.

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Cela peut se comprendre cependant pour avoir lu l’article qui s’appuie sur le livre ici, on ne peut qu’espérer que l’ouvrage qu’il prétend résumer soit d’une toute autre tenue, car ici, l’anarchie ne se trouve pas tant dans les sommets que dans l’argumentation laborieuse.

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Une proposition pour cette discussion serait de commencer par lire le livre plutôt que de débattre de ce qu’il pourrait bien dire ou de déclarer d’entrée de jeu qu’il a tout faux. (Je suis naïf hein?)
Disponible dans les meilleures bibliothèques…

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Oui, sans vouloir digresser, je suis souvent un peu déçu pas la qualité des articles sur Reporterre.

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Naturellement, je n’ai pas lu le bouquin (quelqu’un l’a lu ?) mais je connais assez bien l’histoire de l’alpinisme et mis à part que George Sand, une des fondatrice du CAF, était une copine d’Auguste Blanqui, je ne vois pas trop le rapport avec l’anarchisme.
Mais je ne me demande qu’à m’instruire.

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Allez, pour relancer la discusion…

Petit guide pratique de l’anarchisme en montagne

Élisée Reclus - Dans les plis de la Terre

Alpinisme « voyou » contre Alpinisme « aristocratique »

Moi ce qui m’embête, c’est cette assimilation de l’alpinisme « populaire » à l’anarchisme. Comme si le prolo était nécessairement contestataire.
Au tournant du siècle dans les Pyrénées, après l’âge d’or de la Pléïade, il y a un essor de la fréquentation de la montagne par des clubs, documenté par Béraldi et autres que le CAF (par ex le TCF), au départ certes bourgeois, mais qui s’ouvrent de plus en plus à des milieux populaires. Le groupe des Tarbais, par exemple, mené par Ledormeur (on y retrouve aussi l’opposition géographique et sociale entre Tarbes la prolétaire de l’Arsenal et Pau la bourgeoise, ou pour la Haute-Garonne, vu la forme nord-sud du département, entre la riche Toulouse et les « ploucs » du Luchonnais). Au départ on regarde ça de haut (cf la phrase de Russell: « Vulgariser c’est rendre vulgaire »), mais petit à petit ça va démocratiser la fréquentation de la montagne, et 1914 va clore une époque.

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oui, je pensais à lui aussi.

L’anarchie est la plus haute expression de l’ordre

C’était l’expression favorite de mon ancien patron, justement. Un anar de droite… Je crois que ça marche dans les tout petits groupes (on était deux) et quand la personnalité des gens s’y prête.

Sinon, j’ai lu ce bouquin intitulé « Alpinisme et anarchisme » et je rejoins les opinions de François et Nethou. On a le sentiment que l’alpinisme est le prétexte à une démonstration politique. Si je vois une vague relation entre les deux, c’est peut-être en référence à un certain alpinisme qui implique un mode de vie proche de la nature et un peu en marge. Mon beau-frère, surfeur dans les années 70-80 au Maroc, avait des points communs avec les grimpeurs des années 80 qui vivaient dans leur camion et passaient leur temps à grimper.

Depuis ces années là, beaucoup de choses ont changé. Il y a eu d’une part une récup commerciale : aller en montagne coûte quand même plus cher que lorsqu’on pouvait camper dans les bois ou dans un garage à Chamonix en volant, comme évoqué dans la biographie d’Edlinger à propos de ses séjours avec Bérhault, des conserves dans les magasins chamoniards. De la même façon, le matériel est quand même plus onéreux qu’un simple ballon de foot. Forcément, ça sélectionne les candidats. Effectivement, en refuge, on se trouve quand même désormais plus souvent avec des médecins et des cadres sup qu’avec des cheminots ou des ouvriers.

J’ai l’impression que même l’UCPA, autrefois pour les uns l’ « Union des Célibataires Privés d’Amour », pour d’autres la possibilité d’accéder à l’alpinisme sans trop dépenser (dans les 70s, il semblerait que les stagiaires montaient la bouffe en refuge pour réduire les frais), est devenue un repaire d’étudiants d’école de commerce ou de prépas scientifiques. En grimpe, dans les SAE, il n’y a que des CSP+, pas anarchistes pour deux sous.

Bref, je me demande si ce n’est pas au moment de la disparition de l’esprit des Paragot et Bérardini qu’on commence à se gargariser de cette relation entre « alpinisme et anarchisme », à supposer qu’on le prenne dans son acception de « populaire ».