Salut à tous!
Je me décide à faire part -humblement et aux soloistes en particulier- de la (grave) mésaventure que j’ai vécu, au mois de septembre, lors d’une sortie falaise d’entrainement en solo (auto assuré, c’la va sans dire).
Ce n’est pas que je souhaite exhiber ma vie , certes passionnante mais, décidemment, je pense que mon expérience pourrait être utile aux autres.
Je grimpe(ais) donc en solo depuis maintenant 2 ans, tant en grande voie qu’en falaise pour l’entrainement…
C’est une pratique que j’ai voulu complémentaire à l’escalade classique (à 2, à 3, à 4…), la considérant comme une activitée à part entière avec ses règles, ses dangers et ses grandes précautions, la règle n°1 à appliquer étant de grimper en deça du niveau technique pour assurer un minimum de chute et des chutes elles même, dirons nous, « minimum »!
Grimper en solo pour moi relève donc tout autant de la technique de grimpe que de la manip de corde et en bref; un xb en solo nécéssite de bien grimper dans du xb tout autant, sinon moins, que de bien maitriser son assurage, le placement des points de protections etc etc…
J’avoue par ailleurs, et c’est un point à ne pas négliger dans cette fatale chronologie, un certain penchant pour les activitées en totale autonomie, disons vers une totale indépendance ou amis poète diriez vous : une totale libertée…C’est aussi souvent, et à mon grand regret, le seule moyen de pratiquer malgré les occupations trop « terrienne » de ses acolytes!
Le système d’auto assurage que j’utilise (et que je n’utiliserai plus… ) est celui ci : Solo solos solitaire autoassurage voies escalade Courses Corpet Alpinisme
Pourquoi?
Car, et c’est un fait pernitieux, je possédais déjà une plaquette adaptée et malgré l’inconvénient majeur de devoir anticiper une chute potentiellement dangereuse (la tête à l’envers) je voulais attendre de le changer pour un grigri plus traditionnel, dans un avenir toujours plus proche, faute de « sous-sous dans la po-poche ».
Je prenais donc en compte ce fort inconvénient et jusqu’à ce dît mois de septembre et cette philosophie m’a permis de ne jamais vivre d’incidents, malgré des situations parfois inconfortables.
Un paramètre est cependant venu déséquilibrer cette parfaaaaaaite harmonie…
Mon amie est partie, et oui…Partie…Enfin au sens physique du terme, pour une période de 9 (longs) mois…
Quelle tristesse mais quelle aubaine pour moi qui, et je l’avoue impudiquement, rêvait au loin de probatoire d’aspirant guide…
Alors une machination perverse c’est mise en place : l’envie de progresser, de concrétiser le « penser montagne, manger montagne, dormir montagne » et cet adage s’est confrontée à mon penchant naturelle pour la libertée solitaire (ou la libre solitude, je ne sais plus).
Je me suis donc mis à privilégier la progression technique coûte que coûte, malgré l’absence de partenaires que je cherchais de moins en moins.
Lentement mais surement je me suis donc mis à grimper dans du plus dur en solo…Et cela passait…Alors…Pourquoi pas?
Vint ce jour de septembre, lors d’une séance d’entrainement donc, ou après quelques voies bien travaillées je me suis lancé dans une avant dernière longueur pour placer une « top rope ».
Longueur d’approche pas si dure, mais bizarre et très sale…Ce qui m’a amené à dévié sans trop de crainte du tracée : (V.O. en suisse)
« Ca paaaaaasse »
Un point est décalé sur la gauche…Bon…
« Je le zaaaappe »
« j’en suis quasiment au relaaaais, la longueur doit être finiiiie! »
Je poursuis mais à cet instant, une influence extérieure intervient: des promeneurs juste au dessus de ma tête admirant le point de vue, dont la présence m’obsède car je le sens, ils doivent me regardeeeeer. Et puis je commence à être fatigué alors :
« alleeeeez! J’en ai maaaaarre! au diable les règles pour le mètre qui manque vers le relaaaais! »
Je me lance donc dans un espèce de jeté à la française « des jeux » (« 100% des gagnants ont tenté leur chance »)
et…
VLAN!..
Je me réveille en bas de la voie. Hémiplégique.
Les secours ne mettront que 10 min à arrivé gràce à la présence des promeneurs « genants » qui donneront l’alerte immédiatement, direction l’hopital de genève puis aujourd’hui centre de rééducation.
J’ai finalement eu beaucoup de chance; atteint aux cervicales et aux lombaires je remarche déjà. Enfin la rééducation sera longue…Les 20m de chute n’auront pas eu raison de toute ma moëlle épinière!
C’est que, la tête en bas la corde s’est emmellée entre mes jambes et certes elle m’a brulé, mais elle a ralenti la chute…
Que c’est il passé en résumé sherlock holmes?
C’est « tout con » docteur watson, Je suis juste parti à côté de la voie, j’ai juste sauté un petit point, je voulais juste en finir et je n’ai juste plus pensé « grimpe en solo ». La chute jusqu’au point de protection 3m plus bas m’a donc retourné comme une crèpe et puisque, bien sur, je n’avais juste pas préparer de noeud de sécurité sur le brin libre, je suis juste retourné au sol la tête la première…
Mon message est donc juste le suivant, en grimpe en solo, penser quoiqu’il arrive « grimpe en solo »!
(Et attention à l’auto-assurage avec plaquette)
voi-laaaa