L'escalade, entraînement nécessaire pour l'alpinisme ?

Bonjour,

je pratique la « rando alpine » dans les Pyrénées et je compte m’orienter vers l’alpinisme.

Je pratique cette activité en moyenne une fois par semaine et je me demande si un entraînement d’escalade (salle, bloc…) est nécessaire pour envisager des courses d’alpinismes ou si je peux me contenter de mes sorties hebdomadaires en montagne pour progresser.

Si un entrainement d’escalade est nécessaire, à partir de quel niveau (AD, D, TD…) est-il nécessaire ?

Un grimpeur moyen fera un alpiniste moyen , plus ton niveau en escalade sera élevé et plus tu auras des possibilités de course intéressante . Les grands alpinistes d’hier et d’aujourd’hui étaient tous de fort grimpeur . L’entrainement en SAE peut être un bon complément . J’ai un copain qui ne grimpe qu’en salle pour préparer sa saison alpine , ce printemps il a fait l’Eiger et le Cervin , en face nord bien sur!
Bon , je laisse la parole au clubiste:wink:

Merci jp

Pour ton amis je trouve ça étonnant, pour avoir pratiqué la montagne avec des personnes faisant en grande partie de l’escalade en salle, j’ai de suite remarqué que dès que l’engagement devenait plus important (je parle de crêtes faciles mais exposées genre II) elles n’étaient vraiment pas à l’aise.

Après je ne recherche pas forcement les courses les plus difficiles, je suis assez orienté rando/ski de rando et je ne recherche pas la plus grande technicité dans les voies.
Mais certains sommets des Pyrénées demandent tout de même d’avoir un assez bon niveau en alpi pour y accéder.
Je me demande donc si je peux envisager et être à l’aise (en bonne sécurité) sur des course d’alpinisme du genre D ou à l’extrême limite très occasionnelle TD- sans faire de l’escalade sportive ou vraiment de temps à autres (vacances, périodes avec peu de travail…)?

Je crois que ça dépend de trop de facteurs pour te répondre comme ça : ton aisance naturelle en grimpe, sur le rocher, ton habitude du vide, ta capacité à gérer le stress et l’enjeu devant des « pas » d’escalade… Et bien sûr des courses envisagées.

L’idée c’est d’être leader et autonome ?
Je te conseillerais de démarrer en partant avec quelqu’un de fort et expérimenté devant, pour voir comment tu gères selon le niveau de difficulté et les différents types de terrain.

J’ai un peu joué dans la provoc , un bon grimpeur ne fait pas nécessairement un bon alpiniste , mais un bon alpiniste est obligatoirement un bon grimpeur . La salle c’est juste un complément pour le pote de l’Eiger.

d’accord avec JP, l’escalade c’est la base pour être un « bon » alpiniste
Je fais surtout de la grimpe, peu d’alpi, mais chaque fois que je fais de l’alpi, je suis assez effaré du niveau des alpinistes en rocher, qui fait qu’ils sont très vite au taquet dès que c’est un peu raide, qui y laissent donc du jus, et qui se protègent du coup assez mal.

La grimpe t’apprend les équilibres, l’économie, ne pas trop serrer. Ca t’apprend aussi à placer les protections, les manips efficaces, et les marches d’approches un peu scabreuses te donnent l’habitude du terrain à chamois.
Ca sert aussi en glace, un bon grimpeur débutera direct dans du 4 par habitude des placements.

Regarde un peu l’histoire : Pierre Allain, pur grimpeur, qui chipe la face Nord des Drus devant les chamoniards, idem pour Cassin, pur rochassier qui avait du mettre 10 fois des crampons avant de faire la Walker ; enfin plus récemment Alex Honnold, piolet d’or en patagonie, qui se savait même pas la différence entre crampons auto et à lanières !

Sur des courses rocheuses, clairement non ! D à TD-, ça veut dire niveau +/- 5c-6a à équiper soi même, c’est généralement pas inné, il faut donc s’y entraîner… Le seuil doit se trouver vers le niveau AD. Dans tous les cas, l’escalade aidera à être à l’aise en terrain rocheux.
Après si tu vises des courses de neige/glace l’apport de l’escalade est moins flagrant mais c’est tout de même utile en terme de manips, gestuelles, gestion de l’effort, gestion de la cordée, sollicitation musculaire…

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Merci pour vos réponses!

Je peux aller en salle d’escalade une fois par semaine durant mes vacances (3 mois par ans) ainsi que les week end où il fait trop mauvais pour sortir, ce sera déjà ça.
Ce que j’ai déjà commencé à faire cet été.
D’après ce que j’en lit, ça sera suffisant pour faire de l’alpinisme AD,AD+, D-, donc pour l’instant je peux faire comme cela le temps de me faire de l’expérience.
Arrêtez moi si je me trompe^^
Si par la suite je dois faire des courses plus compliquées j’essaierai alors de faire plus d’escalade sportive.

Salut,
je rejoins l’avis de Thomas_C, sans pratique de l’escalade sportive, la limite en courses d’alpi rocheuse doit être vers AD. Après ça dépend de l’expérience et des aptitudes de chacun mais déjà dans du AD c’est bien d’avoir un peu de technique de grimpe et d’être à l’aise en tête à vue dans du 5a/5b (équipé) je dirais, histoire d’avoir un peu de marge.
Pour des courses plus difficiles, AD+ ou D- comme tu l’évoques tu risque de te faire peur en tant que leader.

Le conseil serait déjà d’être autonome et efficace sur les manips et ensuite de te tester sur des courses PD/PD+/AD pour te faire une idée.

Selon moi l’alpinisme est la synthèse de la rando et de l’escalade, donc ça me semble pertinent de pratiquer les 2 pour faire de l’alpi :slight_smile:

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5a/5b c’est ce que je fais en bloc après plusieurs essais et non à vue, je débute comme précisé, j’en suis à ma quatrième séance.
Je vais voir ce que ça donne en voie d’escalade en salle parce que le bloc c’est sympa mais côté manip c’est pas encore ça…

Pour la limite AD ça rejoint l’avis que m’a donné un amm a qui j’ai posé la question.

Salut, pour en revenir à la question initiale, j’ai vu un documentaire sur les frères Ravier, les gars ne s’entraînaient jamais et n’allaient en montagne qu’une dizaine de fois pas ans, ça ne les a pas empêché d’ouvrir de très belle voies dans les Pyrénées.
Donc ça me conforte dans l’idée qu’il n’est pas vraiment nécessaire de faire un entraînement régulier en SAE pour faire de l’alpi mais que les courses en elle même avec peut être une pratique occasionnelle de l’escalade sont suffisantes pour la plupart des voies.

L’important est d’y aller progressivement et tu verras bien comment tu te comportes.
L’entrainement en SAE peut t’aider mais ce n’est pas le principal. En alpi, il faut être sûr et à l’aise dans tous les milieux.
Si tu fais de la rando alpine dans les Pyrénées, c’est que déjà tu fais des courses PD en rocher sans corde?

Oui, et encore… pour l’instant les courses PD sont encore plus l’exception que la règle.
J’y vais vraiment progressivement.

Comme déjà dit, le niveau ressenti d’une course d’alpi est très multifactoriel. SI tu y vas progressivement tu verra bien à partir de quel niveau tu te sens en difficulté en rocher.
Après, c’est sûr que le bloc n’est pas nécessairement le meilleur moyen de progresser étant donnée la différence qu’il peut y avoir à grimper en chaussons à 2m au dessus d’un gros tapis ou en grosses sur une paroi…
Tu peux aussi prendre le truc par l’autre bout et te mettre à la grande voie facile si tu as quelqu’un pour t’apprendre. Tu verras ainsi beaucoup de manips utiles et apprendras à grimper dans un milieu plus proche de ce que l’on trouve en alpi.

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Il y a des trucs vraiment sympas à faire comme ça.

Je pense en faire aussi de temps à autres pour varier les plaisirs, après ce n’est pas ce qui m’attire le plus en montagne.
Je recherche plus des courses d’arrêtes « faciles » genre PD voire un peu au dessus, et après avoir pas mal parcourus les topos sur le site, les courses D, TD ne sont vraiment pas celles qui m’attirent le plus.
.
Chacun son truc, mais je préfère de loin passer d’un sommet à l’autre sur le fil d’une arrête avec de temps à autres des pas plus technique (III voire IV pour plus tard) et une vue en hauteur sur les montagnes tout au long de la course que de rester toute la journée le nez face à la parois.
Je ne dénigre pas du tout les grandes voies, je comprends tout à fait que certains s’éclatent à les faire et certains classiques m’attirent aussi.
Mais dans l’ensemble ça restera de la rando alpine plutôt que de l’escalade.
Il faudra surtout apprendre à progresser et à poser des protections dans cette situation.

Pour cela je pense maintenant qu’en plus de la pratique sur le terrain, une pratique occasionnelle de l’escalade est largement suffisante. Je ne pense donc pas prendre d’abonnement ou autre.

En tous cas un grand merci pour vos réponses à tous :wink:

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oui, alors attention avec ça : déjà, tu te compares avec des cracks de l’époque… un peu comme si je disais Alex Honnold n’avait jamais mis de crampons avant le Fitz Roy, donc je peux y aller !

On est pas tous égaux…
Par ailleurs, ok, ils ne faisaient pas de salle. Mais tous les WE, toutes les vacances, ils le passaient à grimper, à ouvrir, et pas dans du 4 mais dans du gros 6 très souvent. Et puis rien ne dit qu’ils faisaient pas un peu d’entrainement physique genre pompes et tractions.

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C’est assez caricatural, beaucoup de grandes voies offrent de beaux points de vue tout le long de l’escalade.

Je ne me comparais pas personnellement à eux, tu me fais dire ce que je n’ai même pas pensé. C’était juste un exemple sur le sujet du topic.

Pour l’entraînement physique, c’était dit dans le documentaire en question, leur seul entraînement physique était de grimper sur les étagères de leur commerce à Bordeaux pour récupérer du matos à la place d’utiliser des échelles:
https://youtu.be/YSwCFbdPQCg?t=1627

A cette époque il n’y avait pas la même mentalité de préparation physique qu’aujourd’hui donc ça semble plausible.

Faux !
De tout temps, les alpinistes de haut niveau se sont entrainés pour préparer leur saison ou pour préparer un objectif spécifique. Il suffit de relire la littérature abondante de nos « Anciens », y compris au XIX° avec Mummery.
Pierre Allain (né en 1904) enchaînait les parcours à Fontainebleau le chronomètre à la main.
Walter Bonatti idem, avec en prime une préparation mentale et physique incluant des bivouac sans protection l’hiver sur son balcon ! Tous les « grands » de cette génération se sont entraînés (Desmaison par ex).
Dans son livre « Le 7° Degré », paru en France en 1975, Messner décrit l’entraînement qui est le sien (entre footing avec 1000m de dénivelée, douche froide, et bien sûr escalade, etc.).

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