Haute montagne et compétition

Posté en tant qu’invité par Pilou:

La « haute montagne » est-elle un lieu propice pour organiser des compétitions sportives de haut niveau ?

La question est posée suite à l’évolution d’une autre discussion en cours.

Absolument pas.

La haute montagne est un espace sauvage rare (au moins en Europe) qu’il faut préserver le plus possible en état. Donc pas d’exploitation économique, industriel ou sportive. ça concerne refuges, télécabines, routes, heliski, organisations d’événements sportifs… etc

La haute montagne, cet espace rare, doit rester un espace de découverte en harmonie de soit, de l’autre et de la nature, et ainsi l’alpinisme. Doit rester l’espace de valeurs rares comme le silence, la paix intérieure, la coopération, l’aide, l’approche à l’inconnu (nature et personne) … etc. Les valeurs comme compétition, lutte, guerre, victoire… etc ont tout le reste de la civilisation pour se développer. Et ne sont en aucun cas les valeurs de l’alpinisme.

Voici mon avis.

La compétition en haute montagne existe depuis plus de 2 siècles, sous la forme de la « course aux premières » ; elle a commencé avec la conquête du Mont-Blanc. On peut même dire que cette forme particulière de compétition a été l’élément fondateur de l’apinisme, n’en déplaise à Dani :wink:

Par contre je rejoins Dani sur le fait qu’il faut préserver cet espace de nature et de liberté, et je suis donc contre l’organisation de compétitions collectives en haute montagne, au sens habituel où on l’entend (sur le modèle des compétitions de ski-alpinisme par exemple).

Quelle genre de compétition ? Ski alpinisme je suppose. Et puis tu as écrit '« haute montagne » entre guillemets, ce qui peut laisser un doute sur ce que tu entends par là.

Deux qualificatifs me viennent à l’esprit : fragile et dangereux, pourquoi pas si la compétition respecte ces deux aspects de la haute montagne.

Tu penses à quelle compétition ? la PDG ? Quelle autre compétition ?

Posté en tant qu’invité par Pépère:

[quote=Pilou]La « haute montagne » est-elle un lieu propice pour organiser des compétitions sportives de haut niveau ?

La question est posée suite à l’évolution d’une autre discussion en cours.[/quote]
Non.

Ca dépends déjà de quelle altitude on parle pour la « Haute montagne ». Pour la montagne, en Suisse, ça commence à 550 m pour les subventions à l’agriculture…

Posté en tant qu’invité par Pilou:

Le titre est réducteur comme toujours, la question est plus précise et se limite aux compétitions sportives organisées et structurées, comme les courses de ski-alpinisme (pdg, Pierre menta, Gd Béal, …) mais aussi un certain nombre de trails. Laissons de côté les courses aux premières ou aux records, type Chamonix-Zermatt en 21h ou les 82x4000 en 82 jours.

L’environnement lui-même des courses, la « haute montagne », fait partie du sujet et ce que l’on entend par là mérite aussi d’être défini et débattu, d’autant plus que le curseur peut éventuellement ne pas se situer au même niveau en hiver ou en été.

Posté en tant qu’invité par gromyko:

et quand Lance et ses compères passent au galibier , à l’iseran , qu’est ce qu’on doit dire ?

Oui, alors avec cette formulation, on induit qu’il existe une différence entre moyenne et haute montagne. Je partage l’avis de Dani et Jean-Marc, comme ceux qui ont lu l’autre discussion ont pu le comprendre. Je suis amusé par ton propos Jean-Marc, puisque tu fais référence à « l’espace de liberté » ce qui me rappelle ça : http://www.cafgo.org/pdf/opma/lettre%2021.pdf. Ainsi, si j’essaie de suivre le fil de ce que dit Dani, nous séparons la haute montagne du reste de la société en suggérant qu’il s’agit d’un îlot dans lequel on ne fuit pas la société (car c’est illusoire), mais où nous souhaitons juste pouvoir organiser nous-mêmes nos contraintes (même si elles sont fortes), ce qui est moins le cas ailleurs et pas le cas du tout dans les évènementiels sportifs. Bref, nous rejetons les compétitions sportives organisées en haute montagne car elles ne relèvent pas de l’autonomie de pratique et ne nous amènent pas le sentiment de liberté que nous recherchons. Il s’agit donc quelque part de s’échapper du système qui régit notre quotidien également, en refusant que la haute montagne devienne un stade comme il y en a dans les lieux urbains. Est-ce que vous le voyez comme ça vous aussi Dani, Jean-Marc, Pilou et les autres ?

Annapurna

Donc ce n’est pas forcément de la haute montagne dont tu veux parler, mais des compétitions de ski-alpinisme vu que la Pierra Menta se déroule à tout au plus 2600m, à une altitude modeste où les stations sont nombreuses. L’impact d’une course comme la PM étant bien moindre que l’installation d’un tire-fesse.
Je traduis ta question : êtes vous pour ou contre les compétitions de ski alpinisme ? Ca ne me dérange pas.

La « haute montagne » nécessite une certaine adaptation.
Lafaille disait « quand on aime la montagne, on accepte qu’elle reste maitresse des règles ».
L’organisation d’évènements sportifs de haut niveau ne laisse pas la flexibilité necessaire pour s’adapter à ce milieu. Qui de plus, reste plutôt fragile et peu adapté à une fréquentation massive sur un temps court.
Pour rejoindre les précédents avis, que je partage, autant l’alpinisme a, à ses début, donné une image de conquête, presque guerrière (voir les bouquins des premiers 8000), autant aujourd’hui, c’est plus un espace de liberté où chacun a la possibilité de s’exprimer, de se retrouver face à lui même, de tester ses limites ou au contraire de rechercher une certaine harmonie. A ce titre, il me semble être un environnement unique qu’il serait bon de préserver au maximum. Il ne me semble pas être le plus propice à l’organisation de compétition sportives de haut niveau.

lucci0

Merci pour le lien ! Je lirai ça à tête reposée un peu plus tard, je vois que tu y as participé :wink:

Oui, tout-à-fait !

Et pour répondre à Pilou, comment définir cet espace haute-montagne en opposition avec la moyenne montagne, au regard du sujet qui nous intéresse (la compétition sportive organisée) ?
Très délicat…
Je proposerais un espace où on ne peut se déplacer à pieds sans maîtriser certaines techniques spécifiques.
Espace variable selon les saisons donc : un sentier débonnaire menant à un col (moyenne montagne) peut devenir l’hiver un redoutable couloir nécessitant au mieux raquettes ou skis, au pire piolet et crampons.

Vous aurez compris qu’un corollaire à mon premier post (pas de compet sportive en haute montagne) et celui-ci, est que je ne suis pas favorable aux compétitions de ski-alpinisme :wink:

La définition que tu proposes pour la haute montagne : Espace nécessitant l’utilisation de techniques spécifiques pour se déplacer est intéressante et permet de régler la question de l’été et de l’hiver.
Soumettons là à la critique pour l’affiner !

Mais quelles techniques ?
Et puis là on risque de trouver des cas où la « haute » montagne va descendre bien bas en hiver (tout probléme de latitude mise à part)
Non, je crois que si l’alpinisme peut se définir par des techniques spécifiques ce qu’on appelle haute montagne dépend quand même de l’altitude et du climat, on peut la définir par rapport à la végétation qui est caractéristique du climat.
On peut faire de l’alpinisme en moyenne montagne.

Mais de toute façon, par rapport au problème, ça n’apporte rien. Est-il grave qu’il y ait quelques courses de ski alpinisme dans un milieu où on trouve déjà de nombreuses stations ?

Autres que la simple marche.

Ben justement… n’est-ce pas l’impression qu’on a en hiver, quand la neige recouvre tout ?

Sinon je rappelle ce que j’ai écrit : comment définir cet espace haute-montagne en opposition avec la moyenne montagne, au regard du sujet qui nous intéresse ; ce qui sous-entend bien que ma définition n’est utilisable que pour répondre à la question posée. Par exemple je ne définis pas ce que pourrait être la « haute montagne » au regard de la création de réserves écologiques (auquel cas faune et flore seraient des critères plus intéressants).

On pourrait donc reformuler la question initiale :
« pour ou contre les compétitions sportives organisées dans les zones de montagne dont le parcours nécessite des techniques autres que la simple marche à pied » :wink:

L’escalade sportive ?
La via ?
Le ski de piste ?
La raquette ?
Tout ça ne me semble pas être des techniques permettant de définir la haute montagne.

[quote=J.Marc]On pourrait donc reformuler la question initiale :
« pour ou contre les compétitions sportives organisées dans les zones de montagne dont le parcours nécessite des techniques autres que la simple marche à pied »[/quote]
Ce qui peut inclure les courses cyclistes sur route.

Je te parle de la haute montagne comme éventuel terrain de compétition de style alpinisme, pas de la haute montagne au sens géographique, mais tu n’écoute pas…

Il suffit d’ajouter techniques non mécaniques autres que la simple marche à pied (ce qui me semblait implicite dans le premier post où j’avais écrit un espace où on ne peut se déplacer à pieds sans maîtriser certaines techniques spécifiques)

Et quand tu auras fini de critiquer les mots au lieu d’essayer de comprendre le fond, on pourra peut-être débattre du sujet de Pilou…

[quote=Pilou]La « haute montagne » est-elle un lieu propice pour organiser des compétitions sportives de haut niveau ?

La question est posée suite à l’évolution d’une autre discussion en cours.[/quote]
Un lieu propice est un lieu adapté.
Non, la haute montagne n’est pas un lieu propice.
S’il faut comprendre « est-il souhaitable d’organiser des compétitions etc.? »
Ma réponse: ça m’est égal pourvu qu’on ne dégrade pas les lieux.

Ah merde, le Mt blanc c’est pas de la haute montagne donc ?

débat constructif et intéressant

effectivement tout dépend de comment on définit la haute montagne : or il y a plusieurs entrée possible pour la définir.

une entrée:
-associée à des milieux aux phénomènes glaciaires, péri-glaciaires, minéraux dominant
-associée à la pratique de l’alpinisme, à la différence de l’escalade ou de la randonnée
-associée à des représentations d’un objet sauvage, inmaîtrisable, extrème, peu rationnel, qui a le dernier mot et qui dans cet optique rapproche en tout point l’océan (le marin) et la haute montagne (l’alpiniste)

et je suis sur qu’il y a plein d’autres entrées…

+1 je vois les choses de la même manière que toi ou presque! Le sentiment de liberté et de l’assumer.Même si en pratique comme tu le dis si bien, c’est un vœux pieux et un brin illusoire, mais c’est une part d’idéal revendiqué, d’une certaine manière.