Le prix nobel d’économie récompense cette année des gens qui n’ont pas une approche libérale ou néo-classique, c’est assez rare pour le signaler (signe des temps?).
Mais une des deux théories (celle des « biens communs ») parlerait notamment de wikipedia et autres sites collaboratifs (donc C2C), et c’est encore plus rare!
Lire par exemple:
http://www.alternatives-economiques.fr/le-prix--nobel--a-elinor-ostrom---une-bonne-nouvelle-pour-la-theorie-des-biens-communs_fr_art_633_44275.html
et notamment
« Ces communs de la connaissance ont donné lieu à l’émergence de nombreux mouvements sociaux du numérique, à des pratiques communautaires dépassant les cercles restreints … On peut citer ainsi le mouvement des logiciels libres ; … les auteurs et interprètes qui décident de placer leurs travaux sous le régime des « creative commons » ; les rédacteurs de projets collectifs qui construisent des documents partagés sous un régime de propriété ouvert, garantissant la non-appropriation privée, à l’image de Wikipédia ou de Music Brainz ; … Le réseau numérique est à la fois un outil pour la production de ces communs numériques et une source de règlement des conflits ou de partage des méthodes d’organisation garantissant la maintenance des communs ainsi construits »
Nobel d'économie: les biens communs
Je trouve particulièrement intéressant ce passage, en lien avec ce qui me semble se vivre - parfois, pas toujours - sur C2C :
J’ai grassifié ce que je trouve important : les communs, donc C2C, et-ou n’importe quelle association dans laquelle on s’investit pour construire ensemble, sont des lieux d’apprentissage (là, je rajoute) de la résolution de conflits. Et cela commence par l’exercice du dialogue, qui est loin d’être inné. D’ailleurs, souvent ça a démarré en famille … mais sans toujours convaincre !
il semble que ce que cette théorie nomme « les communs » ne soient pas n’importe quelle association, mais plutot un collectif qui gère un bien commun, quel qu’il soit.
ça peut aller de la gestion de la nappe phréatique à la gestion étang de pêche, en passant par c2c !
alors que certaines assos ont pour objet de gérer leur propre bien (certes de façon non lucrative…)
à ce détail près, je suis d’accord avec toi
à la réflexion, les patrimoines de falaises ou de sentiers sont aussi des « communs »
Ca, c’est pas commun.
C’est du vocabulaire durable ?
[quote=« Olivier-C., id: 932545, post:4, topic:91933 »]Ca, c’est pas commun.
C’est du vocabulaire durable ?[/quote]
Ca rentre dans le cadre de la réforme de l’ortograf.
Mais j’aime bien ce terme: grassifier. C’est expressif. Comme plussoyer ou moinsoyer. Quand on ajoute du sens, c’est bien.
Pour le reste, les économistes m’ont toujours fait marrer. Ils n’y comprennent rien plus que moi ou mon boulanger, c’est à dire pas grand chose. Ils savent faire des statistiques, c’est à peu près tout.
Quant à prévoir les comportements, les tendances et les choses en général, alors là, je rigole.
HA-HA!!!
t’as rien comprendu
le bon économiste est celui qui expliquera demain pourquoi ce qu’il avait prévu hier ne se passe pas aujourd’hui
[quote=« fr4nço1s, id: 932564, post:6, topic:91933 »][/quote]
[quote=« Olivier-C., id: 932545, post:4, topic:91933 »]
Ca, c’est pas commun.
C’est du vocabulaire durable ? [/quote]
C’est l’avenir qui dira si c’est durable !
D’une manière générale je me sens assez à l’aise pour utiliser des mots (empruntés à d’autres, ou de mon invention) non encore répertoriés dans un dictionnaire. S’ils sont porteurs de sens, s’ils sont utilisés de plus en plus couramment, le dictionnaire finit par les intégrer. Si leur "valeur ajoutée "est trop faible par rapport à ce qui existe, ils tomberont dans la poubelle commune de nos inutilités. Et on n’est pas forcé d’attendre que des académiciens se penchent sur la question pour utiliser de nouveaux mots. Toutes les sources de créativité me semblent légitimes.
C’est du moins, il me semble, le principe d’une langue vivante, et j’aime bien que la langue française soit vivante.
[quote=« fr4nço1s, id: 932507, post:3, topic:91933 »]
il semble que ce que cette théorie nomme « les communs » ne soient pas n’importe quelle association, mais plutot un collectif qui gère un bien commun, quel qu’il soit.
ça peut aller de la gestion de la nappe phréatique à la gestion étang de pêche, en passant par c2c !
alors que certaines assos ont pour objet de gérer leur propre bien (certes de façon non lucrative…)
à ce détail près, je suis d’accord avec toi
à la réflexion, les patrimoines de falaises ou de sentiers sont aussi des « communs »[/quote]
Les distinctions parmi les « communs » ne sont pas si faciles à effectuer :
-
il y a les biens communs préexistants : une nappe phréatique, un alpage, un étang de pêche. On cherche alors ensemble à les utiliser, à les gérer de manière durable, en vue qu’ils rendent service aux « communaux » actuels et à leurs successeurs. Les falaises et sentiers souffrent peut-être actuellement de ne pas être assez considérés comme des communs, et subissent suivant les cas des diktats d’équipeurs, de protecteurs, de propriétaires privés, … ?
-
il y a des biens communs qu’on construit ensemble : C2C, des logiciels « libres », …, biens qu’en général il nous serait quasiment impossible d’avoir seul.
Dans les 2 cas de figure, il me semble qu’il y a forcément des confrontations entre des politiques possibles, pas toutes équivalentes, et donc de l’apprentissage à la coopération et la gestion de conflit.
Ceci dit, je ne vois pas bien la différence que tu mets en avant avec les associations qui ont pour objet de gérer leur propre bien. Sur le fond, et donc pour revenir à nos économistes, à la question de la gestion de conflit, je trouve que les enjeux sont voisins.
Ton boulanger a donc une chance d’influer sur le cour du monde autant qu’un Karl Marx, un Thomas Maltus ou un Max Weber !
Remarque, Gaston Bachelard était bien facteur.
mon club d’escalade gère ses créneaux horaires sur le mur municipal, et gère au mieux la trésorerie laissée par ses adhérents. mais ça s’arrête là: on est pas très ouverts…
alors que c2c gère un bien commun qui profite à tous, y compris aux non-adhérents
mais tu as raison, les conflits peuvent être les mêmes dans les 2 cas!
je faisais référence aux étangs qui appartiennent à des p^cheurs de carpes. ils sont pour moi dans la seconde catégorie
en effet les pêcheurs « empoissonnent » leur étang, et même relachent souvent les poissons qu’ils ont pris, de façon à les laisser pour les suivants (ça tombe bien, la carpe c’est pas très bon à manger…)
ça doit être un cas intéressant à étudier…
tout comme le serait une falaise qui a vu passer quantité d’équipeurs
[quote=« fr4nço1s, id: 932410, post:1, topic:91933 »]Le prix nobel d’économie récompense cette année des gens qui n’ont pas une approche libérale ou néo-classique, c’est assez rare pour le signaler (signe des temps?).
Mais une des deux théories (celle des « biens communs ») parlerait notamment de wikipedia et autres sites collaboratifs (donc C2C), et c’est encore plus rare!
Lire par exemple:
http://www.alternatives-economiques.fr/ … 44275.html[/quote]
Intéressant effectivement, ceci dit Amartya Sen (Indice de développement humain, prix Nobel d’économie en 1998), Joseph Eugene Stiglitz (prix Nobel d’économie en 2001) peuvent ils être considérés comme des libéraux ou néolibéraux ?
C’est une tendance qui se confirme, sans oublier le prix Nobel de la paix décerné en 2005 à Muhammad Yunus pour sa Grameen Bank et ses microcrédits.
non, bien sur
c’est pour ça que j’avais mis « c’est assez rare »
Ca me fait penser que qui tu sais devrait nous expliquer ses prédictions d’hier.
Donc j’attends demain pour savoir si c’est un bon.
[quote=« Olivier-C., id: 932854, post:14, topic:91933 »]Ca me fait penser que qui tu sais devrait nous expliquer ses prédictions d’hier.
Donc j’attends demain pour savoir si c’est un bon.[/quote]
je crois que tu as parlé trop fort, il va débarquer