Tu l'as voulue, tu l'as eue

Posté en tant qu’invité par Francois:

Afin de vous éviter de longues et laborieuse recherches, je vous mets le lien sur le début de la suite:
Tu veux une tarte?

suite…

La vaste foire du Pré de Madame Carle bourdonne comme une ruche : des voitures à pétrole (vroooum-vroooum), des camping-cars (interdits mais tout le monde s’en fout), des vélos (pouf-pouf), des joggers (râââh), des alpinistes (hep ! les bières, c’est pour nous ! elles sont fraîches, au moins ?). Tout ce petit monde pétarade, halète, souffle, siffle…
Le chemin poussiéreux serpente jusqu’au glacier, qu’on devine tout là-haut et qui se réduit d’année en année comme peau de chagrin. Le chemin du glacier Blanc est un lieu mythique (encore un…). On y trouve de tout.

Et d’abord des bataillons de bataves ruisselants et cuits à point, rouges comme des homards en colère ; puis des petites dames en talons, qui se demandent ce qu’elles fichent ici ; des familles, Monsieur, Madame et les deux gamins (« Kévin, cesse d’embêter ta sœur !.. tu veux une claque ? »). Ils iront à grand’ peine jusqu’à Glacier-Blanc-Plage pour pique-niquer et prendre des coups de soleil.

Respect.

Des alpinistes qui montent, d’autres qui descendent, ceux qui sortent tôt croisent ceux qui arrivent en retard (comme les fonctionnaires) et faut pas croire que ça s’arrête à la nuit… de l’arrivée des obscures clartés qui tombent des étoiles (c’est pas de moi) jusqu’aux aurores aux doigts de rose (c’est pas de moi non plus…), le clignotement des frontales marque le chemin.

Mais je m’aperçois que j’ai oublié une espèce particulièrement courante de la faune locale. Espèce répondant au doux nom vernaculaire de Fifille.
Fifille, quatorze/quinze ans, assez jolie ma foi, Fifille traînasse loin derrière le reste de la tribu. Outre ses basquettes, Fifille traîne un air excédé et une tronche longue comme un jour sans pain. Britney, sa meilleure copine, son indéfectible amie, qu’elle connaît depuis trois jours, Britney est restée au camping. Fifille s’ennuie, s’emmerde, ne remarque même pas le paysage exceptionnel dans lequel elle se trouve. Son regard ne s’anime que lorsqu’elle tripote son portable. Malheureusement (ou heureusement, suivant les points de vue) « ça » ne passe pas. Il y aurait encore beaucoup à dire sur Fifille, son portable, ses conversations du plus haut intérêt avec Britney, son indéfectible amie, mais bon… peut-être que j’y reviendrai.

Il y a aussi la marmotte qui monte la garde à l’octroi : elle attend son péage.

Bref, le chemin du glacier Blanc, faut en bouffer la poussière au moins une fois dans sa vie.

Le Jef chausse ses lunettes noires. Faut voir le Jef chausser ses lunettes noires… c’est un cérémonial… ça lui donne une gueule de con, on dirait un pro. D’ailleurs, je lui ai déjà fait la remarque, mais il s’en fout, il se plaît comme ça.

  • Allez, les gars, bonne montée !

Et alors, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ajoute sans réfléchir :
« Ce soir, je vous monterai une tarte à la framboise. »

Trop tard ! Impossible de rattraper !
Ce qui est dit est dit…cochon qui s’en dédit.

Me voici condamné à monter une tarte à la framboise au fin fond du glacier Blanc. Tu parles d’une aventure ! j’ai perdu là une bonne occasion de fermer mon clapet.

D’autre part, l’expérience peut être originale, peu commune… sans compter que, d’un strict point de vue politique, elle contribuera certainement à renforcer mon aura et améliorer mon score dans les sondages (« Tu te rends compte ! Il nous a monté une tarte à la framboise au bivouac ! »).

Et peut-être que dans 40 ans, ils en parleront encore…

  • E-e-ehhh, les p’tits gars ! de mon temps, la montagne, c’était quelque chose !
  • Raconte-nous la montagne, papy !
  • Ben on allait bivouaquer au bout du glacier Blanc…
    Les gamins en sont tout éberlués.
  • C’est quoi, un glacier, papy ?
    Et papy Urbain, trémolos dans la voie et nostalgie dans le regard :
  • Ah ben… les glaciers… vous pouvez pas connaître, ça n’existe plus… c’était un truc de mon temps… et alors les chefs, en ce temps-là [note de l’auteur : « les chefs », c’est moi] y montaient des tartes à la framboise aux bivouacs…

Comme quoi le temps enjolive les souvenirs, à moins qu’il ne perturbe la mémoire, car je vais monter « une » tarte à la framboise à « un » bivouac… et j’ai bien l’intention de ne pas récidiver.
Les gamins regardent la tête blanche et chenue de papy Urbain qui s’incline, puis s’endort sur ses souvenirs.
« Qu’est-ce qu’il a ? tu crois qu’il es mort ? » demande le petit dernier, prêt à pleurer. L’enfant prend la vieille main tavelée dans ses petites mains à lui et, après un instant d’hésitation, caresse le visage ridé.

  • Papy !
    Ils restent un moment à contempler le vieillard sommeillant, en attente de je ne sais quoi, puis ils vont jouer au foute avec les copains.

Mais n’anticipons pas. Pour le moment, Urbain, Etienne et leurs copains ont dix huit ans et envie d’en découdre.
Personnellement, l’envie d’en découdre commence à me peser.
Mon problème est d’essayer de fixer cette foutue tarte sur le sac. C’était la dernière et si j’étais arrivé cinq minutes plus tard, j’aurais été tranquille : « Désolé, Monsieur, tarte framboise, y’a plus. »

Et hop !
Problème résolu…

Voilà, voilà…

Ben là, j’ai du mal à continuer. Je sèche, quoi…

En général, quand je sèche, je fais une digression.
Je sais, je sais… ça en agace certains, mais je m’en fous… j’aime bien mes digressions et puis ça m’aide à trouver « l’inspiration ». Sans inspiration, sans oxygène, non seulement je ne peux pas faire le Mont Blanc, ni même l’Everest, mais j’étouffe, je ne peux pas écrire… mais peut-on qualifier d’ « écriture » le fait de taper bêtement sur des touches (avec deux doigts, en plus)?
Par exemple, les pommes-vapeur (en termes moins savants, on dit « les patates à l’eau »). J’adore…
Et puis, diététiquement parlant, c’est bon pour la santé… plein de féculent, de sucres lents, quoi (du latin fécu : le sucre. C’est pour ça que, quand on manque de sucre, on parle de « trou de la fécu ». On peut dire auffi « hypoglycémie », mais c’est du grec.)
Juftement, les pommes-vapeur (patates à l’eau) figuraient au menu de ce soir. Je vais vous effpliquer :
Pour faire des patates à l’eau, il faut des patates, de l’eau et une cocotte-minute qui, entre nous, est une invention abfolument géniale. C’est assez simple.
On ferme le couvercle, on laiffe tourner dix minutes and ze tour is jouède. Plein de vitamines, pas de matières graffes, parfait, quoi.
On met tout ça dans l’affiette, on écrase à la fourchette, un peu de sel, un bon paquet de beurre, et voilà.

Bon. Fin de la digression.

La tarte regimbe, renâcle, se rebiffe, refuse absolument de se laisser fixer sous le rabat du sac.
Que faire ?
J’ai bien une petite idée…

Mais non… vraiment… tout de même… je ne peux pas faire ça… il faut trouver autre chose…

Que diable, mais que diable suis-je allé faire dans cette galère ?
Le défilé des galoches soulève la poussière du chemin qui se dépose en fine couche sur la boîte. Et dire que je dois transporter cette sacrée boîte jusqu’au col des Ecrins ! Grand Saint Joseph !
Cette boîte posée à côté de moi, que je lorgne d’un œil torve… et je sens monter le flot de la haine… Finissons-en.

Un pâtissier qui connaît son boulot ficelle la boîte d’un côté, de l’autre, croise puis fait un nœud spécial très mystérieux et termine par deux jolies boucles. Les extrémités libres sont grattées avec une lame de couteau pour faire des tortillons.

C’est très élégant.

Je me suis toujours demandé pourquoi ça fait des tortillons quand on gratte avec une lame de couteau… ça m’épate… malgré l’âge et l’habitude, j’en reste toujours comme deux ronds de flan… bouche bée… pétrifié d’admiration devant ce miracle. La ficelle est toute raide… on passe le couteau… hop !.. tortillons. Vraiment, j’en suis ahuri. C’est de la magie.

Au détour du chemin, je bute dans mon camarade Géricault, qui descend, musard et le nez au vent.
« Salut ! »

  • Tiens ! salut !
    Géricault voit la boîte, que je tiens l’index passé dans les boucles de la ficelle. Il semble étonné puis ricane bêtement (l’abruti…).
  • Alors ! t’es passé à la pâtisserie en sortant de la messe ?
    (le crétin…)
    Réflexion faite à haute et intelligible voix afin que tout le monde en profite. C’est au-dessus des lacets, au niveau du petit banc de pierre, avant de redescendre. L’endroit est bien occupé ; un charmant vieux couple, un type qui mitraille tout et n’importe quoi sans même regarder ; un autre type qui roule des mécaniques (moi, j’ai fait ci… moi, j’ai fait ça) devant une brochette de donzelles piaillantes en basquettes…
  • Et tu vas où, comme ça ?
    L’envie me passe par la tête de lui balancer la tarte sur la gueule, à ce crétin.
    Qu’est-ce que je réponds ?
    Il m’énerve, l’animal, je vais le moucher… « On a décidé de manger une tarte au sommet de la Barre… tu vois, j’y monte… »
    Géricault en reste médusé… je lui ai coupé le sifflet.

Teddy, Bryiane… encore des prénoms à la noix… pffff… tu parles…
Teddy, Bryiane…j’te demande un peu… peuvent pas s’appeler Michel, ou Etienne, ou Alban, comme tout le monde, ces deux-là ?

Ou François… pourquoi pas François ? c’est joli, François…

Les parents ont encore pêché ces prénoms à la con dans des films américains débiles, explosions, poursuites en bagnoles, cadavres à la pelle, déluge d’hémoglobine… quoique… reconnaissons que leurs cadavres sont très présentables (dans les films), brossés, peignés, lustrés, rasés de près, cravatés, chemises repassées, costar impec, dents blanches, haleines fraîches, emballés sous azote. S’il y a un cadavre cra-cra, c’est sûrement un cadavre pas américain.
D’ailleurs, yaka voir la tronche des parents…
Bon, et au lieu de m’emmerder, ces deux p’tits cons feraient mieux d’aller jouer à qui-pisse-le-plus-loin, par exemple, ou bien qui-c’est-qu’a-la-plus-longue… p’tits cons…

  • Teddy, Brian ! n’embêtez pas le Meussieu !
    Les géniteurs rappellent à l’ordre leurs rejetons. Sans conviction.
    Apparemment, ils s’en foutent et c’est vraisemblablement les deux terreurs qui font la loi dans la baraque.
  • M’ssieu, M’ssieu, qu’est-ce que t’as dans ton carton ?.. un gâteau ?.. tu nous montres ? un gâteau à quoi ?.. fais voir !..
    Je n’ai qu’une main libre, mais comme elle me démange cette main… ah ! si c’était les miens…

Et c’est comme ça depuis Cézanne.

Les premiers… les premiers, je leur expliquais courtoisement, gentiment, urbainement (avec urbanité) les tenants et les aboutissants, le pourquoi et le comment de ce carton à gâteaux qui se balance au bout de mes doigts. Et ils me répondaient : « Ah ! c’est bien, ça… quel courage ! » et j’étais tout fier comme Artalban.

C’était les premiers.

Puis au fil du chemin, les questions n’ont pas changé : « Oooh !.. c’est un gâteau ?.. Et où est-ce que vous allez avec ça ? ».

Les questions n’ont pas changé, mais les réponses sont plus brèves, plus laconiques, puis franchement désagréables, voire hargneuses :
« Un gâteau ?.. Non, c’est un poulet… ça ne se voit pas ? »
A la fin, je ne répondais même plus, je les regardais d’un air mauvais. Cette tarte, je la hais… je la hais…
Essayez de vous promener sur le chemin du glacier Blanc avec une tarte, et au cinquantième « Oooh ! c’est un gâteaux et gnagnagna… » vous me direz si vous n’avez pas envie de mordre.

  • François !
    Sur le seuil du refuge, Ixe agite le bras. Ixe est un vieux camarade avec qui j’ai fait de nombreuses courses. Sa compétence alpine est inversement proportionnelle à un aspect déguenillé qu’il entretient savamment. Un vrai clodo. Quand on le voit, on a envie de lui glisser la pièce. Il entre d’ailleurs là-dedans un certain snobisme, car « dans le civil », il est très costar-cravatte.
    Nonobstant un prénom qui peut paraître bizarre, Ixe est un français pure souche : son père est basque (comme son béret) et sa mère est corse.
  • Allez, viens boire un coup…
    On s’installe à une table. Par la fenêtre, le Pelvoux, tout poudré de la dernière chute.

« Ho ! Mariooo !.. fais péter une roteuse ! »
Mario est l’aide-gardien du Glacier Blanc. Il est préférable de s’adresser à Mario plutôt qu’au gardien en titre, le père Alphand, qui a du discernement dans l’amabilité et dont l’humeur est trop dépendante du tiroir-caisse.

  • Ma qué !?..
    Mario est italien. Il ne possède pas encore toutes les subtilités de la langue française. Je me charge de la traduction :
  • Apporte lui une bière !
    Pas de bière pour moi. La bière, un, ça me fait roter et deux, ça me tape sur la tête. Or, au-dessus de celle-ci (ma tête) on peut lire, gravé dans le bois:

« Que vos cinq sens soient purs et que le temps soit beau sur l’honorable montagne »

Je ne me permettrais pas de roter sous une citation de Lao Tseu… (à moins que ce soit de Confucius ?). Ce serait une faute de goût.
J’ai posé le carton sur la table. Ixe regarde sans poser de question. Malgré son look ravageur, il fait preuve d’un tact et d’une délicatesse insoupçonnables au premier abord, et dont beaucoup pourraient prendre de la graine.
« Passe-moi l’Opinel »
Ixe me tend l’Opinel (n°8) affûté comme un rasoir.
D’un coup sec, je tranche la ficelle, tchac ! j’ouvre le carton et j’éventre sans pitié la tarte aux framboises.
Je me sens mieux, plus léger…
« Sers toi… »
Ixe prend une moitié, je prends l’autre, et en dix minutes, le forfait est consommé, la tarte a disparu. Elle n’est plus qu’un souvenir.
J’explique la situation.
« Ah ben oui, compatit-il, tu devras fournir des explications… va falloir trouver quelque chose… »

Le petit couloir, derrière le refuge, est encore enneigé. On l’emprunte à ski l’hiver et au printemps. En début de saison, il permet d’éviter les rochers moutonnés au-dessus du refuge. Mais quand la neige disparaît, apparaît la caillasse sympathique de l’Oisans. Alors, on passe par les rochers moutonnés.
J’emprunte le petit couloir, puis la moraine, puis le glacier. Les derniers rayons du soleil rosissent le sommet de la Barre. Dans une heure, il fera nuit. Par moment, je dérape un peu dans la trace, profonde, qui commence à geler. Là-haut, sur le rognon, brillent les petites lumières, aux fenêtres du refuge.

A nouveau la fenêtre,
Où l’on veille à nouveau.
On boit du vin peut-être,
Peut-être on ne dit mot.
Où deux mains sans raison
Restent inséparables.
Ami, chaque maison
A fenêtre semblable.

Prie, l’ami, prie donc pour la maison sans sommeil, la fenêtre-veilleuse !

Je pourrais rejoindre directement le refuge… après tout, mes ouailles, au col des Ecrins, n’en mourront pas si je ne passe pas… mais j’ai dit que je passerais…
Un petit raidillon, un bout de plat et m’y voilà. Ils sont entrain de manger. Sauf le Jef, qui est jusqu’aux yeux dans son duvet.
« Ca va ? »
Le Jef sort un peu la tête, mais pas trop : « Ben tu vois… ils mangent » et il ajoute, désabusé,
« Tu serais passé une heure plus tôt, c’était pareil… tu crois qu’ils finiront un jour ? »

Assis sur les sacs, complètement insensibles au froid, les gaillards s’occupent, Opinel en main, de régler son affaire à un pot de rillettes. Le massacre est déjà bien avancé.

  • Bouddchbl… tre… ttart ?
  • Hein ? Traduction ? On ne cause pas la bouche pleine…
  • La tarte ?
    Etienne ne s’embarrasse pas de fioriture. Directement au but.

La tarte, merde…, je l’ai complètement oubliée !

Pris par le charme d’une marche vespérale et solitaire sur le glacier Blanc (c’est si rare…), j’ai oublié de chercher une raison valable pour l’absence de tarte, un mot d’excuse, quoi, un certificat médical, en quelque sorte…

Que dire… que dire ?

« Ben… euh… voilà… j’ai été attaqué par un brigand supérieur en nombre. Et malgré une défense acharnée, j’ai du capituler devant la force. On m’a dépouillé… »

Et alors ? me direz-vous.

Alors ?..

Ben alors, ils ne m’ont pas cru…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Ô combien de ses mélancoliques pâtisseries
Dans ce ventre sans fond
Se sont évanouies ?

Ô Mères, ô soeurs,
Ô tantes ô grands-mères
Tendez-lui, ô femelles
Un verre de vin, de bière
Au besoin,s’ il le faut, un bout de vos mamelles

Afin de préserver d’ un sinistre destin
Ce qui devra ce soir conclure votre festin,
A cet ogre François, sans lui chercher de noises
Verrouillez les placards
Et fermez les tiroirs

Qu’ il ne trouve jamais vos tartes aux Framboises…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par hervé57:

Bravo François!

Ton récit est génial de bout en bout!

J’adore le côté cynique des propos tenus et cette « poésie » (rires!!) que t’inspire la proximité des touristes en vallée…absolument formidable!

tu uses de réthorique et de langage commun pour nous décrire une histoire rapportant à un passé pas si lointain apparemment :wink:

après, c’est sûr que les personnes impliquées du forum doivent juger tout cela fort amusants :wink:

merci pour cet authentique récit montagnard,

Hervé57

Posté en tant qu’invité par l’Urbain:

Francois a écrit:

c’est joli, François…

C’est vrai que c’est beau.
Mais faut pas oublier la cédille, sinon, ça fait un peu con.

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Tu veux dire que ça change le çon ???
Je suppose ;-))

Posté en tant qu’invité par catherine:

horreur !!!
ils ont dévoré la tarte aux framboises toute crue, sans chantilly…

en tous cas, il devait être mignon tout plein, le François, avec sa boîte à gateau enrubannée tenue bien horizontale par une boucle entre le pouce et l’index, le petit doigt en l’air :-)))
au fait, il ne nous a pas dit dans quel état étaient les framboises : toutes bien rangées sagement ou coulées-agglutinées sur un côté de la boîte ?

ça me rapelle un trek que j’avais fait dans le massif de l’Aussangate (Pérou) : pendant toute la balade (une semaine), notre guide-muletier a porté à la main un plateau d’oeufs frais pour nous faire des pan-cakes tous les matins au petit-déjeuner. Sur la cinquantaine d’oeufs au départ, il n’y en n’a eu qu’un de cassé accidentellement !
Et pourtant, le terrain était parfois accidenté !

Posté en tant qu’invité par yann:

Que c’est drole tout ça… on s’y croirait, je pense que cet été en redescendant du dôme vers le pré de la chère madame Carle je vais encore en rire…
Au fait tu as oublié dans ton récit de souligner que le susnommé Ixe est un grand male reproducteur, je ne me souvient plus du chiffre exacte mais de nombreuses femmes ont accouchés sous Ixe l’année dernière…

Je sais c’est minable…

Je pars

Yann

Posté en tant qu’invité par catherine:

yann a écrit:

Au fait tu as oublié dans ton récit de souligner que le
susnommé Ixe est un grand male reproducteur,

il est très prolifixe :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Flo:

Génial! ton récit me met de bonne humeur! Le trou de la fécu, fa f’ est bien trouvé!!

Posté en tant qu’invité par yann:

Il aurait pu faires des films Ixe…

PFFFFFF

Je m’en vais

Yann

Posté en tant qu’invité par davidb:

J’ai beaucoup aimé, j’ai mordu avidement dans cette belle histoire, je l’ai dégustée, je m’en suis léché les babines, je m’en suis délecté, que dis-je, je l’ai avalée tout rond, dévorée, engloutie toute entière avec jubilation.

C’est bon ça, la tarte aux framboises !

Mais je croyais que tous les basques s’appelaient Imbert… < :slight_smile:

David

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par jc:

Si Ixe est basque (comme dans l’histoire), faut revoir tous les jeux de mots … parce qu’alors son nom se prononce « iché » !!

Posté en tant qu’invité par Francois:

C’est bas basque son bère est basque que Ixe est basque. N’oublions bas que sa mère est corse. Ixe est donc un croisement de corse et basque.

Posté en tant qu’invité par Sofie:

Il y a aussi la marmotte qui monte la garde à l’octroi : elle attend son péage.

« La marmotte… elle n’a pas voulu me laisser passer, il a fallu que je lui donne la tarte… »
Peut-être qu’ils t’auraient cru…
Peut-être…
Les jeunes ne sont plus aussi naifs qu’avant… !

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par yann:

il se déguise à son poste iché ???

Rhooooo alors carton rouge…
je me barre

Yann

Posté en tant qu’invité par Docteur Sigmund:

Bien, bien, bien !
Bravo pour ce récit, cher Francois, tout aussi délectable que les autres.

Cependant, pour alimenter le débat sur tes turpitudes réelles ou supposées (cf. des récits voisins), je vais dévoiler ici tout un pan de ta sexualité cachée. Si, si, si, je vais le faire, tu nous donnes trop de clefs !
C’est que, si l’on garde en mémoire tes productions antérieures, il s’en dégage une quasi constante : la tarte.

On la retrouve lorsque tu parles de vélo, de ski, d’alpi., comme une récurrente obsession.
Elle est l’objet d’une sorte de quête, quasi mystique, d’un désir irrépressible, voire carrément d’une pulsion morbide ! (Car comment qualifier autrement le sacrifice tout à la fois de l’amitié de tes compagnons, du prestige du chef de course, de la plus élémentaire cohérence intellectuelle que tu commets dans ta dernière histoire, à seule fin d’assouvir tes instincts tartophages ?).
Il me semble même que l’on peut légitimement se demander si tu ne pratiques pas la montagne au seul motif de te donner un alibi socialement acceptable pour expliquer une tartophilie qui serait intolérable dans d’autres circonstances.

Enfin bref, on voit clairement que tu érotises l’objet pâtissier en question, pour en faire un substitut – LE substitut – au sexe féminin.
Et voila.
C’est tout simple.
Cela constitue, comme chacun peut en découvrir l’évidence, le ressort profond de beaucoup de tes actions, et sans doute de ta pratique alpine. Cela explique bien des choses incompréhensibles, comme escalader des trucs impossibles à la heures qui ne le sont pas moins, se peler les roustons à tes températures non syndiquées, serrer les fesses comme un casse-noix pour descendre des pentes que tu ne vois même pas le bas, etc., etc.
Juste pour avoir le droit.
Juste pour que ce soit permis.
Juste pour enfin accéder à la récompense suprême.
La tarte.

Mais comme je suis un bon gars, je vais te donner dans la foulée le traitement adapté à ton état, une sorte de thérapie comportementale capable de soigner ton obsession.
Tu vas faire d’urgence un stage de quinze jours dans une pâtisserie, remboursé par la sécu.
C’est une prescription médicale.
Non, non, ne me remercie pas, c’est tout naturel : entre malades, on doit être solidaire.

PS : as-tu essayé la tarte aux abricots ?? Ça devrait te plaire.

Posté en tant qu’invité par catherine:

Docteur Sigmund a écrit:

Juste pour avoir le droit.
Juste pour que ce soit permis.
Juste pour enfin accéder à la récompense suprême.
La tarte.

ça y est…
Francois est mis à nu !

Non, non, ne me remercie pas, c’est tout naturel : entre
malades, on doit être solidaire.

je crois que ce genre de maladie est très répendue parmi les skiderandonneurs(euses) et alpinistes :-)))

PS : as-tu essayé la tarte aux abricots ?? Ça devrait te plaire.

mais c’est pas encore la saison !!!

Posté en tant qu’invité par Francois:

Je te remerçie pour cette analyse magistrale. Je n’en demandais pas tant.
Cependant, cette analyse est faite dans une optique d’interprétation freudienne et tu n’es pas sans savoir que les théories freudiennes sont actuellement fort contestées par la profession (j’ai lu ça dans Biba, c’est dire le sérieux…).
Je tiendrai néanmoins le plus grand compte de tes suggestions.

Posté en tant qu’invité par Docteur Sigmund:

Francois a écrit:

Cependant, cette analyse est faite dans une optique
d’interprétation freudienne et tu n’es pas sans savoir que les
théories freudiennes sont actuellement fort contestées par la
profession (j’ai lu ça dans Biba, c’est dire le sérieux…).
Je tiendrai néanmoins le plus grand compte de tes suggestions

Arrggghh !
Enfer ! Horreur ! Malheur ! …un lacanien.

Encore une perversion à porter à ton débit …

Posté en tant qu’invité par François Cossé:

Bonjour François,

Je cherchais d’où sortait l’expression « musard et le nez au vent », et je tombe sur ton texte, départ Cézanne vers le Glacier Blanc, coin que je connais bien depuis 45 ans (eh oui, j’en ai 63…). Super ! Je retrouve la verve de Samivel, dans l’Amateur d’Abîmes notamment. Toutes mes félicitations ! :slight_smile: