ça fait quelques week-ends j’avais prévu une sortie avec le prophète de la légèreté.
Il se reconnaîtra, peut-être
mais on ne lui demande pas de se manifester… laissons la chose dans l’anonymat.
Impressionné par le poids de son matos high-tech et parce que je le sais un fort alpiniste je commence à me demander ce que je vais enlever de mon sac pour pouvoir être à la hauteur et ne pas traîner derrière avec un sac 2 fois plus lourd.
Un des choix qui se présente est « sur-pantalon imperméable oui ou non »?
En étant agnostique convaincu, je ne détient pas de vérités absolues, uniquement des questions absolues, et donc je me laisse guider par les mots du prophète de la légèreté.
« de toutes façons, s’il pleut ça veut dire qu’il ne faillait pas y aller… » (!?)
Juste après d’écouter par téléphone la prévision météo, « risque d’orages marqué l’après-midi », on se met en route… sans sur-pantalons. Il est 2 pm.
Évidemment il pleut, il grêle, quand c’est trop tard pour faire demi-tour, et on arrive au bivouac à 3200m dans l’orage, après 6 h de marche, trempés et frigorifiés.
Le prophète de la légèreté grelotte violemment pendant 1 heure et lendemain il est tellement malade que l’on ne peut pas partir, malgré la belle journée ensoleillée.
Pour ma part, lendemain soir a commencé un maux à la gorge qui est dérivé en grippe (fièvre inclue) et devient une gentille bronchites qui me fait encore tousser à tout va. Pas grave.
Jusqu’à ce matin je ne me suis pas souvenu de cette fois, ça fait long temps, quand une violente tempête nous a attrapé dans le Mont Blanc.
(front de W qui arrive avant prévu et impossible de voir depuis la face S par où nous montions)
Deux jours attrapés là-haut.
Pas que ma cordée… une cinquantaine de personnes déambulaient perdus entre le sommet et le Gouter.
Certains ont perdu la vie.
Morts de froid.
L’histoire a fait la une du Dauphiné Libéré.
Je me souviens que j’étais confortablement installé dans mes habits, et je n’avais pas froid, malgré avoir été perdu dans la tempête 12 heures durant avant de retrouver le Vallot.
Ce qui était chiant s’était que on ne voyait rien, on ne savait pas où on était et où aller.
Je m’en souviens d’avoir tiré une leçon.
Pas de laisser mon sur-pantalon à la voiture la prochaine fois… sinon de m’acheter un GPS.
Et de le prendre avec moi… évidemment.
Depuis alors je me suis laissé surprendre très rarement par l’orage en montagne… (et je n’ai jamais eu vraiment besoin du GPS)
Voilà, l’excellente post de Dam ici, ou il décrit les matos qu’il porte avec soi en cas où (pitons, sangles, maillons, marteau…) m’a fait penser à toutes ces anecdotes…
Quel est l’alpiniste le plus fort… celui qui court le plus vite ou celui qui porte le sac le plus lourd?
ou celui qui court le plus vite avec le sac le plus lourd…?
Sûr toutes ces questions agnostiques je vous quitte et je laisse la parole aux prophètes…